Cette semaine, retrouvez les portraits d’Alex Nyarko, Alioune Touré et Filipe Teixeira.
Alex Nyarko
Né en 1973, Alex Nyarko entame sa carrière de footballeur au début des années 1990, dans son pays natal, le Ghana. En 1992, il part à Barcelone disputer le tournoi olympique. Nyarko reste sur le banc de touche tout au long de la compétition, et voit ainsi ses coéquipiers obtenir la médaille de bronze, ne perdant que contre les Espagnols de Guardiola et Luis Enrique. En 1993, avec le club d’Asante Kotoko, il dispute la finale de la coupe d’Afrique des clubs champions, mais doit s’incliner face aux Égyptiens de Zamalek. En 1995, désormais âgé de 21 ans, Nyarko souhaite s’exiler en Europe. Son agent lui trouve un contrat dans un petit club roumain, le Sportul Studentesc. Mais Nyarko ne jouera jamais dans cette équipe, ce qu’il expliquait ainsi quelques années plus tard : « Il y avait des problèmes d’argent, avec des intermédiaires qui comptaient prendre leur part. J’ai passé une seule nuit à Bucarest et le lendemain, mon agent m’a dit qu’il valait mieux ne pas rester ici et qu’il m’avait trouvé un essai au FC Bâle. » [1]
L’essai en Suisse est concluant, et Nyarko lance ainsi sa carrière européenne. Le milieu défensif passe deux saisons dans le championnat helvétique, et rejoint en 1997 la Bundesliga et le SC Karlsruhe. Devenu international ghanéen depuis plusieurs années, il dispute en 1998 la coupe d’Afrique des nations — ce qu’il fera à nouveau en 2000. Sa saison en Allemagne est suffisamment bonne pour attirer les recruteurs, et le récent champion de France, le RC Lens, fait signer le joueur en 1998. Titulaire dans l’entre-jeu aux côtés de Frédéric Déhu, Nyarko fait parler son volume physique tout au long de la saison et, après des débuts difficiles, il s’impose dans le onze lensois. Il remporte la coupe de la Ligue — même s’il n’était cette fois pas titulaire au coup d’envoi. Pour sa deuxième année dans le Nord, Nyarko réalise ce qui est probablement la meilleure saison de sa carrière. Déhu parti, il devient l’unique sentinelle devant la défense, et se plaît dans ce rôle. Il est titulaire du début à la fin de la saison, et contribue au bon parcours européen du club lensois.
- Alex Nyarko
- Photo evertonfc.com
Les gros clubs s’intéressent alors au joueur. Il est un temps annoncé à Paris, où le directeur sportif Jean-Luc Lamarche — qui l’avait fait venir à Lens — souhaite le recruter. Mais Nyarko opte finalement pour un contrat à Everton et un transfert évalué à £4,5 millions. Dans son nouveau club, le Ghanéen commence par de grosses performances, avant de vite sombrer. Pris en grippe par le public liverpuldien au fil du temps, il et loin d’être incontournable sur le terrain. En avril 2001, un incident éclate lors d’une rencontre face à Arsenal : un supporter d’Everton rentre sur le terrain pour dire avec véhémence à Nyarko qu’il n’est pas assez bon pour porter le maillot du club. Perturbé par cet événement, le joueur demande à être remplacé ; dans la foulée, il annonce qu’il arrête le football de haut niveau, n’étant pas prêt à affronter ce genre de comportements.
Il revient sur sa décision quelques mois plus tard, et se fait prêter à Monaco pour la saison 2001/2002. La quiétude de la principauté lui convient mieux ; sous les ordres du débutant Didier Deschamps, il arrive à se relancer au sein d’une équipe qui réalise une très mauvaise saison. Monaco ne lève toutefois pas l’option d’achat, pour des raisons financières, et Nyarko doit retourner à Everton… Il passe alors un coup de fil de courtoisie à son ancien coéquipier Frédéric Déhu, qui raconte : « Un banal coup de fil où on parle, comme souvent, de tout et de rien. Puis Alex me dit qu’il aimerait bien venir à Paris. J’avais entendu Jean-Louis [Gasset, l’adjoint de Luis Fernandez] dire que son profil intéressait le club. J’ai rapproché les deux parties, et voilà. » [2] Nyarko débarque donc à Paris en prêt avec option d’achat, avec la lourde tâche de remplacer Mikel Arteta, que le PSG n’avait pu retenir.
Il reforme alors un duo de récupérateurs avec Déhu, et entame sa carrière parisienne par… une expulsion contre Auxerre. Les premiers matches de Nyarko sont assez inégaux, mais à partir de l’automne, il monte en régime et devient un des meilleurs Parisiens. Toujours impressionnant physiquement, il arrive même à réaliser quelques éclats offensifs en marquant en coupe de la Ligue contre Nantes, ou en coupe UEFA contre Boavista — match au cours duquel il réalise également une très jolie passe décisive pour Fiorèse. Le début de l’année 2003 est toutefois bien plus délicat. Nyarko se montre moins tranchant, et connaît une nouvelle expulsion à Nice. Le Ghanéen rencontre alors plusieurs problèmes. Fin janvier, son grand-père décède ; très affecté par la nouvelle, il ne peut pas jouer plus d’une mi-temps lors d’une rencontre face à Lille. En février, la femme du joueur quitte le domicile conjugal, avec ses enfants. Dans ces circonstances, Nyarko n’y est plus du tout sur le terrain, et vit de plus mal le fait que le PSG n’ai pas levé l’option d’achat de 4,7 M€ qui expirait au 19 janvier. Les dirigeants parisiens n’avaient rien contre le fait de garder le joueur, mais pas à ce prix-là ; ils souhaitaient donc renégocier avec Everton en fin d’année.
Fin février, après une rencontre à Guingamp — sa dernière pour Paris —, Nyarko craque. Il annonce à Luis Fernandez et Laurent Perpère qu’il envisage de raccrocher les crampons, et qu’il ne veut en tout cas plus évoluer pour Paris. Son contrat de prêt est donc résilié, mais Everton ne veut pourtant pas accueillir le joueur tout de suite, qui reste inactif quelques mois. Il regagne finalement l’Angleterre en 2003, et passe une dernière saison à Everton où il joue très peu. En 2004, son contrat s’achève et il se retrouve au chômage. Ce n’est qu’en 2005 qu’il rebondit, en allant en Norvège — au IK Start — puis l’année suivante en Suisse à Yverdon. En 2007, à 33 ans, Alex Nyarko décide de réellement mettre un terme à sa carrière, et se reconvertit en pasteur au Ghana.
Alioune Touré
En pré-formation à l’INF Clairefontaine aux côtés de Nicolas Anelka, Alioune Touré rejoint le FC Nantes en 1995, à l’âge de 16 ans. Il débute en première division un an plus tard, en faisant une brève apparition de dix minutes à Nancy. En 1997, il devient champion d’Europe des moins de 18 ans aux côtés de Zoumana Camara, David Hellebuyck et Fabrice Kelban. Il commence ensuite à intégrer durablement le groupe professionnel nantais. Ne comptant qu’une seule titularisation, il est un joker rentrant en fin de rencontres pour apporter sa vitesse en contre-attaque. Sa progression est régulière à défaut d’être fulgurante ; au fil des saisons, il joue de plus en plus et marque ses premiers buts lors de l’exercice 1998/1999. Ayant plus le profil d’un joueur de couloir, Touré ne passera pas l’étape suivante, et ne sera jamais considéré comme un titulaire à part entière dans son club. Toutefois, il joue à Nantes au bon moment et forge son palmarès en remportant deux coupes de France et un titre de champion.
En 2001, il choisit de quitter le FCN pour rejoindre l’Angleterre et le club de Manchester City — qui joue alors en deuxième division —, coaché par Kevin Keegan. Mais Touré ne s’impose pas, et ne joue qu’une seule rencontre avant de ne plus figurer sur aucune feuille de match après le mois de novembre. C’est donc une saison quasi-blanche pour Touré, qui va toutefois réussir à rebondir d’une façon totalement inespérée. Le PSG est alors propriétaire de Nicolas Anelka, et cherche à le revendre. Manchester City, qui remonte en Premier League, est intéressé par le joueur, mais pour faire baisser son prix, propose à Paris de choisir un francophone de l’effectif de City. Luis Fernandez choisit initialement Lucien Mettomo — un article est même publié sur le site officiel du club, l’ancien Stéphanois posant avec le maillot du PSG — mais le club anglais devant reverser un pourcentage sur la vente de Mettomo à Saint-Étienne, la transaction se complique. Le PSG ne veut pas perdre de temps en tractation — afin de toucher l’argent du transfert d’Anelka —, Fernandez se rabat sur Alioune Touré — estimé à 1,5 M€ —, et c’est ainsi que ce dernier devient parisien à l’été 2002.
Pas vraiment désiré, et dans un effectif qui compte de nombreux attaquants, Touré ne part pas gagnant pour s’imposer dans la capitale. « Je sais que je ne suis pas en position de force ici, reconnaît-il dans les colonnes du Parisien en juillet 2002. Je ne vais pas élever la voix, mais essayer de faire mon trou petit à petit en étalant mes qualités. Je possède une pointe de vitesse impressionnante et je dois porter le danger dans les défenses. Mais je dois aussi apprendre à jouer juste pour ne pas aller plus vite que mes partenaires. » Touré passe en fait l’essentiel de son temps en CFA, et ne compte que trois bouts de rencontres avec les pros lors de la première partie de saison. Mais avec les méformes de Cardetti, Laurent Leroy et Bartholomew Ogbeche, les efforts de Touré finissent par payer, et il obtient du temps de jeu à partir de décembre. Touré rentre généralement sur l’aile droite, mais hormis sa pointe de vitesse, il ne montre rien de réellement emballant. Il a toutefois le mérite de se battre, et dans un PSG en crise de résultat, cela peut parfois suffire. Il a ainsi le droit d’être titulaire en février lors d’un déplacement à Strasbourg, chose qui ne lui était plus arrivée depuis plus de deux ans. Il finit la saison avec deux autres titularisations, mais surtout un but marqué contre Nantes, son ancien club : sur une passe de Cana, excentré, il adresse une puissante frappe du droit dans la lucarne de Landreau.
L’année suivante, sous Vahid Halilhodzic, Touré est d’abord considéré comme partant. Mais lors du stage de pré-saison, il convainc le nouvel entraîneur parisien de le garder dans le groupe. Le statut du joueur n’évolue toutefois pas. Il navigue entre équipe réserve et apparitions dans le groupe pro. Halilhodzic ne le fait rentrer qu’en fin de rencontre, quand un avantage au score est acquis, et que plusieurs changements défensifs ont été effectués. Lors de ces quelques apparitions, Touré est donc laissé seul en pointe dans une équipe qui ne veut plus attaquer, et même s’il est de bonne volonté, il lui est assez difficile de se distinguer. À Nantes, en demi-finale de coupe de France, c’est dans cette configuration-là que le PSG dispute sa prolongation, en raison d’une égalisation nantaise au bout du bout du temps additionnel. Touré fait ce qu’il peut, il parvient même plusieurs fois à inquiéter le défenseur Mario Yepes, et Paris se qualifiera aux tirs au but — pour remporter le trophée quelques semaines plus tard.
En fin de saison, ne comptant au final que neuf apparitions en championnat, Touré se résout à partir : il est prêté une saison à Guingamp, en L2. Le club breton vient juste de descendre et entend remonter aussitôt. Ce ne sera pas le cas et Touré, titulaire au démarrage de l’exercice, ne parvient pas à le rester. N’ayant marqué aucun but, il sort de l’équipe à la trêve, et ne jouera au total qu’onze rencontres pour l’EAG. En 2005, un accord est trouvé avec le PSG pour qu’il résilie son contrat de cinq ans.
- Alioune Touré
- Photo aliounetoure.com
Libre, Touré s’engage avec l’União Leira (Portugal), où il évolue deux saisons durant, avant de donner des accents exotiques à sa carrière en passant une saison au Dubai Club, puis une autre à l’Olympiakos Nicosie, dans le championnat chypriote. En 2009, il regagne la capitale parisienne, puisque Jean-Marc Pilorget le recrute au Paris FC, en National, pour ce qui paraît être un gros coup. Mais à 31 ans, le joueur semble surtout connaître de nombreuses difficultés physiques, et en deux saisons, il ne participe qu’à 4 rencontres de championnat… En février dernier, le contrat du joueur est donc résilié et il se trouve aujourd’hui au chômage.
Filipe Teixeira
Né en France en 1980, Filipe Teixeira part vivre au Portugal avec sa famille alors qu’il n’a que 10 ans. Il débute le football à Felgueiras, club de deuxième division portugaise. En 1999, il dispute et remporte l’Euro des moins de 19 ans. Après trois saisons pleines dans son club, il est recruté par le FC Istres, alors pensionnaire de D2. Dans le sud de la France, il joue avec Nicolas Fabiano et Laurent Quiévreux, tous deux passés par le centre de formation du PSG. Teixeira marque pour sa première titularisation, lors d’une rencontre à Châteauroux, et s’impose de suite dans sa formation — seules son arrivée tardive dans son club et une blessure à l’automne lui feront manquer des rencontres. Milieu polyvalent, il s’adapte parfaitement à la seconde division française et, en fin de saison, Luis Fernandez tente le pari de le faire signer au PSG.
C’est bien sûr en toute discrétion que ce joueur inconnu rejoint le PSG. Il évolue le plus souvent avec la réserve, rentre pour quelques bouts de rencontres en championnat, et participe un peu plus lors des diverses rencontres de coupes. Mais à l’hiver, pas forcément satisfait du rendement de ses titulaires, Fernandez décide de donner sa chance à Teixeira en le faisant débuter plusieurs rencontres de championnat, sur le côté droit du milieu de terrain. Sur ses trois titularisations, Teixeira ne tire pas son épingle du jeu, et retrouve assez vite son statut de joueur d’appoint. Il ne fait plus que trois entrées en jeu jusqu’à la fin de saison, dont l’une assez marquante : lors d’une rencontre à Guingamp, alors que le score n’est que de 2-2, Teixeira a dans le temps additionnel une grosse occasion, mais il tire au-dessus. Sur l’action qui suit, les Guingampais marqueront le but de la victoire. Lors de la préparation estivale qui suit, Vahid Halilhodzic suggère au joueur de partir s’aguerrir. Teixeira s’exécute et rejoint l’União Leira, sous forme de prêt sans option d’achat.
Au Portugal, il joue plus qu’à Paris, et lorsqu’il revient dans la capitale française, Halilhodzic ne compte pas du tout sur lui. Teixeira ne joue jamais, mais il s’accroche et juste après la trêve, l’entraîneur bosnien décide de le relancer. Il le titularise à Langueux en coupe de France, et Teixeira ouvre le score d’une frappe de l’entrée de la surface. Grâce à ce fait d’arme, Teixeira gagne une place bien plus régulière dans le groupe : à quelques entrées en jeu succède une titularisation contre Toulouse, dans un poste plutôt axial. Ce sera pour lui la seule en championnat, et il devra se contenter de quelques minutes de temps en temps. Laurent Fournier, qui a pris la succession d’Halilhodzic, ne souhaite pas s’appuyer sur le milieu de terrain pour la saison à venir et, début août 2005, un terme est mis au contrat du joueur, qui part alors s’engager avec l’Academica Coïmbra (Portugal).
- Photo wba.co.uk
C’est là que la carrière du joueur commence un peu à avancer. Il enchaîne enfin les rencontres dans la peau d’un titulaire, et après deux bonnes saisons, il rejoint WBA en deuxième division anglaise. Il s’impose assez vite dans sa nouvelle formation — qui finira par monter en Premier League — mais il se fait une rupture des ligaments croisés en mars 2008, ce qui le privera de football pendant huit mois. À son retour de blessure, ses apparitions s’avèrent épisodiques. En Premier League comme en Championship après la redescente du club, Teixeira joue peu, et tente une relance en 2010 avec un prêt à Barnsley (D2 anglaise). À l’été, il est définitivement transféré en Ukraine, au Metalurg Donetsk, où il peine là également à s’imposer. Il rejoint alors la Roumanie : il est d’abord prêté à Brasov en février 2011, puis transféré cet été au Rapid Bucarest, où il va bientôt faire ses débuts.
Pierre Ducrocq, Fabrice Kelban, Edwin Murati
Florian Maurice, Edmilson, Franck Gava
Francis Llacer, Marko Pantelic, Christophe Revault
Marco Simone, Didier Martel, James Debbah
Édouard Cissé, Éric Rabesandratana
Igor Yanovski, Christian Wörns, Yann Lachuer
Mickaël Madar, Alain Goma, Bruno Rodriguez
Laurent Leroy, Grégory Paisley, Dominique Casagrande
Jay-Jay Okocha, Manuel Helder, Aliou Cissé
Xavier Gravelaine, Nicolas Ouédec, Adaílton
Bernard Lama, Nicolas Laspalles, Bruno Carotti
Laurent Robert, Fabrice Abriel
Ali Benarbia, Talal El Karkouri
Christian, César
Kaba Diawara, Godwin Okpara
Nicolas Anelka, Didier Domi
Peter Luccin, Stéphane Dalmat, Marcos Vampeta
Mikel Arteta, Enrique De Lucas, Mauricio Pochettino
Bernard Mendy, Selim Benachour
Lionel Letizi, Frédéric Déhu, Sylvain Distin
Ronaldinho, Lionel Potillon, Stéphane Gillet
Jérôme Leroy, Bartholomew Ogbeche, Gaël Hiroux
Fabrice Fiorèse, Hugo Leal
Jérôme Alonzo, Alex Dias, José Aloisio
Gabriel Heinze, Cristobal, Joaquim Agostinho
Lorik Cana, André Luiz
Martin Cardetti, Paulo César
Alex Nyarko, Alioune Touré, Filipe Teixeira
Stéphane Pédron, Romain Rocchi, Chiguy Lucau