Interview réalisée samedi 23 janvier 2010.
Publication en trois parties :
Première partie : qui est maxifoot.fr ?
Deuxième partie : sa politique éditoriale
Troisième partie : Maxifoot répond aux critiques
L’histoire de Maxifoot
Les débuts de Maxifoot remontent à la fin des années 1990. L’actuel numéro 2 des sites de football généralistes est aussi l’un des rares projets indépendants à avoir su se frayer un chemin parmi les poids lourds qui ont débarqué sur Internet ces dernières années. Vincent Pakula est le fondateur de Maxifoot et l’actuel gérant de la société Advimedia, son éditeur.
Comment Maxifoot a-t-il débuté ?
À l’origine, le but était simplement de découvrir Internet — à la fin des années 1990 —, avec un premier site sur le football généraliste qui s’appelait Foot Mag, qui n’était pas encore professionnel. C’est en septembre 1998, après la coupe du monde en France, que le site a été mis en ligne. En juin 2000, Foot Mag a laissé place à maxifoot.fr, car nous souhaitions avoir un nom de domaine et footmag.com était malheureusement déjà réservé par un cybersquatteur, qui voulait nous faire payer 100 000 francs pour qu’on le récupère ! Évidemment sans un sou en poche, j’ai rapidement décidé de changer de nom. Cela s’est fait en juin 2000, à l’occasion de l’Euro. Je n’ai aucun regret en tout cas, le nom est encore mieux, non ? (sourires) Cela fera donc bientôt dix ans que Maxifoot existe.
Vous allez fêter cet anniversaire ?
C’est une surprise. (rires) Oui, je pense que nous allons organiser un événement pour le mois de juin, mais il n’y a rien encore d’arrêté à ce jour.
Revenons à vos débuts : quelles sont les raisons qui vous ont poussé à créer un site sur le football en 1998 ?
J’étais très curieux et passionné de nouvelles technologies d’une part, et évidemment de football d’autre part. Nous étions aux débuts du web. J’ai voulu communiquer avec d’autres internautes, et échanger avec eux les informations sur le football dont nous avions connaissance. C’était fantastique de voir qu’on avait quelques centaines de visiteurs par jour avec qui on pouvait partager notre passion du football. Il faut se souvenir qu’à l’époque il y avait encore peu de sites, nous étions parmi les premiers sur le football. Grâce au bouche-à-oreille sur les forums, l’audience a commencé à suivre. C’était très excitant de savoir que notre travail et nos idées étaient lues par tant de personnes, dans toute la France et même à l’étranger. À cette époque-là, nous n’étions pas du tout professionnels, malgré une audience de près de 2 000 visites par jour. Nous n’avions pas de budget photos par exemple, nous scannions des magazines de foot. (rires)
Quand le site s’est-il professionnalisé ?
Cela s’est fait petit à petit. Je venais d’intégrer l’Épita, une école d’ingénieurs en informatique, lorsque j’ai lancé Maxifoot. J’ai validé le cycle préparatoire là-bas, puis à mi-parcours j’ai bifurqué dans le marketing et j’ai fini par un master marketing sportif à l’ESG, une école de commerce. Je travaillais sur Maxifoot en alternance, dans le cadre de ces études. Le professionnalisme est arrivé au moment où nous avons commencé à dégager un début de chiffre d’affaires, vers 2004.
Comment ce changement de statut s’est-il opéré ?
Notre évolution est directement liée à la progression de notre audience, année après année. Ensuite, un travail de plus en plus intense avec une régie publicitaire pour commercialiser l’espace publicitaire a commencé à porter ses fruits en 2003-2004.
Y a-t-il eu un déclic, une période qui a vu le trafic exploser ?
Non, l’évolution est vraiment progressive : nous avons quasiment doublé chaque année — sauf en 2009, nous avons augmenté de 20 % par rapport à l’année précédente. Pour 2010, l’objectif est de maintenir cette tendance de +20 %, +30 %. Actuellement, nous sommes sur une base de 160 000 visiteurs uniques par jour pour le mois de janvier, même si le mercato 2010 n’est pas très dynamique.
La fréquentation du site est-elle toujours impactée par les périodes de transferts ?
Absolument. Nos plus fortes audiences ont lieu en juin-juillet-août, puis en décembre-janvier. Mai est également un bon mois. A contrario, les mois les plus creux sont mars et octobre-novembre.
S’agit-il d’un effet mercato ou d’un effet vacances ?
C’est principalement dû à la période des transferts, durant laquelle une partie des lecteurs qui en temps normal nous consultent une ou deux fois par semaine viennent s’informer plus fréquemment, peut-être deux ou trois fois plus. C’est cette augmentation du nombre de visites qui fait exploser le trafic : la demande à ce moment de l’année est plus forte.
Avec la coupe du monde en juin prochain, vous attendez-vous à une hausse du trafic ?
Sur l’Euro 2008, qui devrait donner à peu près la même tendance, nous avons effectivement constaté une forte évolution en mai-juin. Mais tout va dépendre de l’équipe de France : si elle sort rapidement, cela se ressentira négativement sur l’audience. Plus généralement, l’effet coupe du monde sera encore plus marqué sur les portails sportifs généralistes, qui attireront un public spécialement pour l’événement. En ce qui nous concerne, ceux qui nous connaissent ne viendront pas forcément beaucoup plus parce qu’il y a la coupe du monde.
Parvenez-vous à déterminer combien de vos lecteurs passent leurs journées branchés sur Maxifoot ?
Nous savons qu’il y a plusieurs centaines de visiteurs qui viennent effectivement une vingtaine de fois dans la journée !
Que représentent les autres sites du groupe dans le total de l’audience ?
Cela reste mineur. Maxifoot.fr représente plus de 87 % de notre audience totale. Le site maxifoot-live.com doit générer 9 % à 10 % de trafic. Nous avons également un site de pronostics, win3f.fr : la compétition s’est arrêtée l’été dernier, nous allons la relancer cette année.
Qui êtes-vous, Maxifoot ?
Combien de personnes travaillent pour Maxifoot ?
Aujourd’hui, nous sommes une dizaine dans l’équipe : deux associés, deux journalistes, plusieurs pigistes réguliers, un webmaster et graphiste. De manière très ponctuelle, nous travaillons également avec des correspondants pour progresser dans le suivi des principaux clubs.
On parle beaucoup des difficultés de la presse sur le web. Qu’en est-il pour vous ?
Effectivement, il n’est pas évident de rentabiliser un site d’information en ligne. Étant trop tributaire des recettes publicitaires, ce secteur reste le premier à souffrir en temps de crise. Néanmoins, notre bonne maîtrise des coûts de fonctionnement nous permet d’être rentables. Nous avons peu de visibilité à moyen terme, mais l’année 2010 — grâce notamment à la coupe du monde — devrait s’annoncer meilleure que 2009.
Le marché de la publicité s’est pourtant effondré depuis 2008…
C’est vrai, mais de notre côté cela a été tout d’abord compensé par une croissance de notre audience. Par ailleurs, nous avons réussi à bien nous positionner pour récupérer certains budgets, malgré la baisse globale des investissements publicitaires. Sur le deuxième semestre 2009, la concurrence des bookmakers tire également significativement nos résultats vers le haut. Et comme je le disais tout à l’heure, avec nos coûts de fonctionnement assez faibles, nous avons une certaine marge de manœuvre pour nous adapter rapidement à la situation. Nous avions anticipé les éventuels coups durs.
Que représente le budget de communication de Maxifoot ?
Zéro ! Nous n’avons jamais investi en publicité, seul le bouche-à-oreille nous a permis d’en arriver là. Bien sur, des échanges de visibilité avec différents sites et une mise à disposition de contenu — sur Yahoo ! Sport notamment — nous permet de toucher de nouveaux internautes. Mais jusqu’à maintenant, la priorité absolue était d’améliorer le produit, de manière à fidéliser un maximum de lecteurs, avant de mettre en place des opérations extérieures pour en recruter des nouveaux. Nous verrons en 2010 ou en 2011 s’il est envisageable d’organiser quelques événements.
Comment se positionne Maxifoot sur le secteur de l’information foot sur le web ?
Maxifoot se positionne comme le deuxième acteur parmi les sites de football généralistes, derrière Football 365. Mais la concurrence est partout : outre lequipe.fr, Sport 24, sports.fr, spofrancefootball.fr, sport.fr, il y a aussi les portails généralistes du type Yahoo ! Sport, Orange Sports ou Eurosport… Et il faut également citer les sites positionnés sur des niches comme footmercato.net, qui cartonne, et les sites officiels de clubs : ce sont des concurrents, puisqu’ils vont satisfaire certains lecteurs, qui n’éprouveront pas forcement le besoin de nous consulter. Mais la concurrence ne vient pas que du web : par exemple, les radios — avec les émissions 100 % foot notamment — en font également partie.
Par rapport à Football 365, quelles sont les performances de Maxifoot ?
Sur un volume quotidien, et selon les périodes, le site football365.fr seul ferait en moyenne seulement 20 % à 30 % de trafic de plus que nous. Certains jours, selon Alexa, notre audience serait même supérieure, notamment en pages vues. Ils faisaient pourtant six fois plus que nous il y a cinq ans !
C’est une performance, si l’on compare vos budgets respectifs…
C’est vrai, mais il y a quand même plusieurs paramètres à prendre en compte. D’une part le groupe Sporever, qui est côté en bourse, possède d’autres sites — sport365.fr, mercato365.com, footanglais365.com, etc. — et d’autres activités. D’autre part, sur un mois complet — ce que recherchent les annonceurs —, l’audience cumulée et dupliquée de ces sites est nettement supérieure à la nôtre. Par exemple, L’Équipe parvient à atteindre une audience énorme de 3,5 à 4 millions de visiteurs uniques par mois. Bien sûr il suffit qu’un internaute vienne une seule fois dans le mois pour être comptabilisé. Sur Maxifoot, nous avons beaucoup de lecteurs qui reviennent très régulièrement, parce qu’ils suivent le football de façon intensive et qu’ils ont leurs habitudes, et moins de visiteurs occasionnels, qui ne viennent qu’une ou deux fois par mois. Sur une audience mensuelle, notre écart avec Football 365 doit plutôt être de l’ordre de 1 à 2.
Maxifoot a fait peau neuve il y a quelques semaines. Depuis combien de temps cette nouvelle version était-elle dans les cartons ?
Cela faisait plus de deux ans que j’avais ce projet en tête. Nous avons commencé à y songer plus sérieusement début 2009, et à nous y mettre au mois de mai. Cela représente six mois de travail à temps plein ! Nous voulions d’ailleurs la lancer le 7 décembre pour la Ligue des Champions, mais tout n’était pas correctement finalisé. Nous avons préféré la lancer dans de meilleures conditions début janvier.
Quel était l’objectif de cette nouvelle version ?
Une enquête réalisée auprès de nos lecteurs en mars-avril 2009 nous a permis de mieux connaître leurs attentes. Le design était assez vieillot — il datait de 2003 —, donc la priorité était d’avoir un look plus clair, plus épuré, plus convivial, moins austère, avec une meilleure mise en valeur des articles. Nous avions également peu de trafic pendant ou juste après les matches, nous avons donc fortement mis l’accent sur un meilleur accès des résultats et des classements. Aujourd’hui, pour les principaux championnats, l’internaute peut voir sur une seule et même page le classement, les derniers résultats — avec les buteurs — et les prochains matches. Nous voulons permettre aux lecteurs de trouver l’information recherchée plus rapidement. En tous cas, cette partie résultats — avec le live, les scores et le classement en direct — constitue un axe fort d’amélioration pour 2010.
Les archives du site depuis 2003 sont toujours accessibles depuis les moteurs de recherche. Cela représente-t-il une part importante de votre trafic ?
Non, ce sont surtout les articles récents qui sont consultés. Je dirais même que 90 % des pages vues du jour concernent un contenu datant de moins de 48 heures. Les archives, qui ne sont pas toutes accessibles depuis le site, ne représentent même pas 1 % de nos visites. C’est vraiment négligeable.
De quelle manière les lecteurs de Maxifoot arrivent-ils sur le site ?
Les accès directs représentent plus de 61 % de nos visites. 32 % viennent des moteurs de recherche, essentiellement Google — 45 % d’entre eux ont tapé « Maxifoot », ce qui peut donc s’assimiler aux accès directs — et Yahoo ! Sport, avec qui nous avons un partenariat. Le reste, ce sont des liens externes, des mails, les flux RSS, etc.
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