Cette semaine, retrouvez les portraits de Stéphane Pédron, Romain Rocchi et Chiguy Lucau.
Stéphane Pédron
Né en Bretagne, Stéphane Pédron a passé sa jeunesse de footballeur loin des centres de formation. En 1993, alors âgé de 22 ans, le milieu gauche évolue toujours dans le club de Saint-Sébastien-sur-Loire, en DH. Il a alors l’occasion de grimper de niveau en rejoignant Ancenis, en troisième division française, ce qui ne remet pas en cause son statut d’amateur : il exerce un travail de manutention la semaine, et joue des matches le week-end. Mais il parvient à se faire suffisamment remarquer pour obtenir un essai avec Laval, lors d’un match amical contre le Maroc. Contre toute attente, sa prestation lui permet d’obtenir un contrat professionnel avec le club mayennais — évoluant en D2 — et, à 23 ans, la carrière de Pédron est lancée.
- Stéphane Pédron
- Photo FC Lorient
Il s’impose très vite comme un titulaire indiscutable de sa nouvelle équipe, inscrivant régulièrement des buts. Il joue trois saisons dans ce club, durant lesquels il croise l’entraîneur Denis Troch, et les jeunes Parisiens en prêt Pierre Ducrocq et Jérôme Leroy. En 1997, il regagne sa Bretagne natale en signant au FC Lorient de Christian Gourcuff. Choix parfait pour Pédron, qui se révèle chez les Merlus, marquant 13 buts durant la saison, obtenant la montée en fin de saison et, surtout, étant élu meilleur joueur de D2 par ses pairs. À 27 ans, Pédron peut enfin découvrir l’élite française. L’apprentissage est difficile, mais dès le mois d’août, Lorient et Pédron réalisent leur premier grand coup en allant s’imposer… au Parc des Princes. Pédron marque sur coup franc le but de la victoire, fragilisant ainsi la position de l’entraîneur parisien Alain Giresse.
Mais Lorient, complètement novice en D1, ne confirme pas, et sombre au fil de la saison, terminant le championnat en position de relégable. Pédron, lui, ne descend pas : il est recruté par le promu Saint-Étienne, à l’aube de la saison 1999/2000. Les Verts réalisent un très bon championnat, et Pédron n’y est pas étranger : il inscrit notamment un but à Monaco pour sa première apparition, puis un doublé contre l’OM. Il finit avec 7 buts au compteur — ce qui restera son meilleur total en D1 —, et son club se classera septième. La deuxième saison est cependant catastrophique puisque les Stéphanois, englués dans des mauvaises performances sportives, et des problèmes administratifs — l’affaire des faux-passeports —, se voient relégués en mai 2000. Une fois de plus, Pédron évite le retour en D2, en rejoignant cette fois-ci le RC Lens.
Le milieu gauche rejoint un club en pleine bourre, qui commence sa saison par quatre victoires consécutives. Pédron marque le premier but sous ses nouvelles couleurs lors de la sixième journée, à nouveau au Parc des Princes : il profite d’une erreur de relance de Potillon pour loger la balle dans la lucarne de Letizi. Pédron marquera également au match retour, sonnant le glas des ambitions de titre du PSG. Mais plus que par ses buts, Pédron se distingue par ses offrandes aux attaquants lensois, en terminant meilleur passeur du championnat. Quant à son équipe, elle termine à la deuxième place, battue par Lyon lors de l’ultime journée. La saison suivante, Lens recrute Thomert et Seydou Keita, et Pédron se voit soumis à une concurrence accrue. Selon les dirigeants lensois, c’est quelque chose qu’il vivra mal et qui impactera directement ses performances. Bien moins bon, Pédron finit par perdre sa place en fin d’année 2002. En janvier 2003, Pédron refuse de se déplacer avec Lens pour un match de coupe de France ; il est mis à l’écart de l’équipe première.
Pendant ce temps, au PSG, Luis Fernandez voit son milieu gauche André Luiz être victime d’une blessure l’éloignant des terrains pour plusieurs semaines. À la recherche d’un joueur en urgence, les dirigeants parisiens se tournent vers leurs homologues lensois et obtiennent, lors du dernier jour du mercato hivernal, un prêt de Pédron jusqu’à la fin de la saison. Quelques jours après son arrivée, il est titulaire à Bastia pour un match de L1. Hors de forme après plusieurs mois en jouant peu, le milieu parisien réalise une prestation terne. Ses trois premiers matches de championnat correspondent à autant de défaites, et le recrutement du joueur de 31 ans laisse perplexe. C’est lors de PSG-Troyes qu’il se distingue enfin. Dans un stade hostile — les supporters faisant grève et insultant leurs joueurs en protestation des… mauvais résultats de l’équipe —, le PSG est très vite mené 0-2. Pédron relance la machine d’une superbe frappe du gauche en pleine lucarne, et le PSG s’impose 4-2.
Repositionné en milieu relayeur par Luis Fernandez, Pédron réalise à partir de ce match une bonne fin de saison. Il est excellent lors de la victoire parisienne à Marseille, et marque un autre très joli but contre Sedan. Seul bémol : sa finale de coupe de France manquée contre Auxerre. La pige de Pédron est donc en partie réussie, mais pas suffisamment pour convaincre le nouveau staff technique de le conserver. En juin, Pédron est réexpédié dans son club propriétaire. Ne voulant pas y rester, il trouve comme point de chute le club qui l’a révélé : il retourne au FC Lorient, alors en D2. Il y réalise trois saisons à cet étage, participant en 2006/2007 à la remontée de son équipe. À 35 ans, le Breton n’est toutefois plus au niveau pour évoluer dans l’élite, et ne joue plus après deux bouts de matches en début de saison. Après qu’il a annoncé sa retraite, Gourcuff lui offre quelques dernières minutes de jeu lors de l’ultime journée, face au PSG. Pédron intègre ensuite le staff des Merlus, dans lequel il officie toujours aujourd’hui, au sein de la cellule recrutement.
Romain Rocchi
Natif du Vaucluse, Romain Rocchi effectue ses classes de jeune footballeur à l’AS Cannes. En 2001, âgé de 19 ans, Rocchi débute en National avec l’équipe première. Au PSG, l’ancien entraîneur cannois Luis Fernandez a vent des performances du jeune homme ; après ne l’avoir supervisé qu’à une seule reprise, il le recrute pour 228 K€. Moins d’un an après avoir entamé sa carrière professionnelle en troisième division, Rocchi devient un coéquipier de Ronaldinho. Présenté par Fernandez comme un joueur semblable à Jérôme Leroy, Rocchi prend d’abord son mal en patience. Souvent sollicité lors des rencontres de préparation, il a le malheur de se blesser à plusieurs reprises — il souffre notamment d’un problème aux adducteurs qui l’éloignera durant deux mois. Quand il est physiquement prêt, le joueur n’évolue qu’avec la CFA, et doit attendre décembre pour connaître ses premières minutes avec l’équipe fanion : il rentre quinze minutes pour une rencontre de coupe de France à Besançon.
En janvier, Luis Fernandez tente un de ses nombreux coups de poker en alignant le joueur d’emblée, toujours en coupe de France, mais face à l’OM. Le milieu de terrain évolue aux côtés de Frédéric Déhu, et entame la rencontre timidement, attendant la demi-heure de jeu pour effectuer sa première passe vers l’avant. Mais au fil du match, son aptitude à se dépenser sans compter aide les Parisiens, et contribue à voir le PSG se qualifier. Rocchi a ensuite droit à quelques minutes en championnat contre Lille, puis une nouvelle titularisation à Strasbourg, où le PSG s’impose et où Rocchi fait preuve cette fois-ci d’un bel allant offensif. Ce qui permettra au joueur de débuter trois autres matches : deux en coupe de France à Laval et Gueugnon, et une rencontre de fin de championnat face au Stade rennais du futur entraîneur parisien, Vahid Halilhodzic. Entre temps, Rocchi évoquera sa fierté d’être celui qui a lancé Ronaldinho sur le troisième but des Parisiens à Marseille.
L’année suivante, Halilhodzic, fraîchement arrivé, ne semble pas compter outre mesure sur l’ancien Cannois. En recherche de milieu axial, il préfèrera miser sur Lorik Cana. Rocchi devra attendre la neuvième journée pour jouer ses premières minutes de la saison 2003/2004 en L1, en rentrant en fin de rencontre… ce qu’il reproduira très régulièrement jusqu’à la fin de l’année civile. Il aura connu auparavant une titularisation à Gueugnon en coupe de la Ligue, au sein d’une équipe de remplaçants, puis, plus surprenant, une autre en championnat à Lyon, où il s’avèrera être très bon. Le départ de Modeste Mbami à la coupe d’Afrique des nations lui octroiera plus de temps de jeu au mois de janvier. Il s’illustrera notamment par un excellent match en championnat contre Rennes, et un autre à Marseille en coupe. Au retour du Camerounais, Rocchi redevient un homme du banc, mais il aura tout de même le plaisir de jouer quelques minutes en finale de la coupe de France pour son premier et seul trophée jusqu’à aujourd’hui.
L’année suivante, pour continuer sa progression, Rocchi est prêté au Sporting Club de Bastia, alors pensionnaire de L1. En Corse, il prouve qu’il est un joueur de bon niveau en gagnant sa place de titulaire et en faisant étalage de sa technique supérieure à la moyenne. Ce qui n’empêche pas le club bastiais de descendre en L2. Le PSG ne verrait alors pas d’un mauvais œil un départ du joueur, et Rocchi est transféré définitivement en Corse… mais à Ajaccio, qui reste quant à lui en première division. Malgré quelques jolis buts, Rocchi va connaître une deuxième descente en deux ans, mais restera cette fois-ci dans son club, y évoluant deux années supplémentaires, toujours en L2.
- Romain Rocchi
- Photo fcmetz.com
En 2008, il a l’opportunité de rejoindre un club ambitieux, relégué de L1 mais qui veut remonter tout de suite : le FC Metz. Malgré deux saisons pleines pour Rocchi, les objectifs de promotion du club lorrain ne seront jamais atteints et, en 2010, il tente une aventure exotique en signant à l’Hapoël Tel-Aviv, dans le championnat israélien. Mais après une demi-saison, Rocchi veut déjà revenir en France, et retrouve la L1… pour quelques mois seulement, puisqu’il signe Arles-Avignon, déjà quasiment condamné. Après six mois dans l’élite, Rocchi repart donc au niveau inférieur pour la saison 2011/2012. Il s’est déjà distingué lors de la première journée en marquant un très joli but.
Chiguy Lucau
Le Franco-Congolais Chiguy Lucau rejoint le centre de formation du PSG à l’âge de 14 ans. En 2002, le joueur initialement prévu dans l’effectif des moins de 18 ans est surclassé, et évolue le plus souvent avec l’équipe CFA, de laquelle il devient rapidement le meilleur buteur. L’entraîneur de la réserve, Antoine Kombouaré, s’appuiera énormément sur ce joueur, qui l’aidera à terminer premier de son groupe. Ses bonnes performances attirent l’attention de Luis Fernandez, qui décide de tester Lucau pour les matches de championnat en fin de saison, alors sans enjeu. Celui-ci fait donc deux entrées avec les pros contre Lens et à Nantes ; il a même droit à une titularisation contre Rennes, où il forme un duo d’attaque avec Alioune Touré. Au sein d’une équipe composée majoritairement de remplaçants, Lucau ne se distingue pas particulièrement.
La saison suivante, un contrat professionnel est proposé au joueur, qui étonnamment le refuse. D’après Lucau, c’est pour cette raison qu’ensuite Halilhodzic n’a pas voulu l’intégrer à l’équipe première. Il effectue donc une année blanche… En 2004, à la fin de son contrat stagiaire, Lucau est libre de s’engager où il le souhaite, et rejoint Le Mans, alors en L2. D’abord remplaçant, il a le bonheur d’inscrire un doublé pour sa deuxième titularisation, face à Laval. L’attaquant sera alors considéré non pas comme un titulaire, mais comme un joker de banc : il marquera six autres buts au cours de la saison, et gagnera ainsi le droit d’évoluer en L1, son club étant promu. Le statut du joueur ne change pas, mais il parvient tout de même à participer à de nombreuses rencontres, inscrivant deux buts… jusqu’à la mi-novembre : il se blesse gravement lors d’une rencontre face à l’OM. Opéré des ligaments du genou, Lucau voit sa saison d’ores et déjà terminée.
- Chiguy Lucau
- Photo berrichonne.net
Il revient en 2006/2007, joue quelques bouts de matches, et pour sa première rencontre où il a enfin un temps de jeu conséquent, il marque face à son club formateur, le PSG. Malgré quelques autres titularisations, ce sera son seul but cette saison-là ; après trois ans dans la Sarthe, Lucau décide de partir pour Sedan. Malgré une bonne première saison dans les Ardennes, il perd peu à peu sa place dans le groupe pro, à tel point qu’en 2009, il effectue un prêt infructueux à Châteauroux. À son retour au CSSA, il est tout d’abord à l’écart, avant d’être réintégré à l’automne 2010, pour quelques bouts de matches. Mais voyant qu’il ne peut aspirer à grand-chose dans ce club, Lucau choisit de s’en aller : il signe en National, à Colmar. Avec six buts en dix-huit rencontres, il réalise une saison honorable ; à l’intersaison, il quitte déjà son club pour rejoindre Créteil (National), entraîné par son ancien formateur au PSG, Jean-Luc Vasseur.
Pierre Ducrocq, Fabrice Kelban, Edwin Murati
Florian Maurice, Edmilson, Franck Gava
Francis Llacer, Marko Pantelic, Christophe Revault
Marco Simone, Didier Martel, James Debbah
Édouard Cissé, Éric Rabesandratana
Igor Yanovski, Christian Wörns, Yann Lachuer
Mickaël Madar, Alain Goma, Bruno Rodriguez
Laurent Leroy, Grégory Paisley, Dominique Casagrande
Jay-Jay Okocha, Manuel Helder, Aliou Cissé
Xavier Gravelaine, Nicolas Ouédec, Adaílton
Bernard Lama, Nicolas Laspalles, Bruno Carotti
Laurent Robert, Fabrice Abriel
Ali Benarbia, Talal El Karkouri
Christian, César
Kaba Diawara, Godwin Okpara
Nicolas Anelka, Didier Domi
Peter Luccin, Stéphane Dalmat, Marcos Vampeta
Mikel Arteta, Enrique De Lucas, Mauricio Pochettino
Bernard Mendy, Selim Benachour
Lionel Letizi, Frédéric Déhu, Sylvain Distin
Ronaldinho, Lionel Potillon, Stéphane Gillet
Jérôme Leroy, Bartholomew Ogbeche, Gaël Hiroux
Fabrice Fiorèse, Hugo Leal
Jérôme Alonzo, Alex Dias, José Aloisio
Gabriel Heinze, Cristobal, Joaquim Agostinho
Lorik Cana, André Luiz
Martin Cardetti, Paulo César
Alex Nyarko, Alioune Touré, Filipe Teixeira
Stéphane Pédron, Romain Rocchi, Chiguy Lucau