À ses débuts, en août 1998, PSGMAG.NET avait pour seule vocation d’être un lieu de rendez-vous des supporters parisiens, mélangeant actu et débats. Au fil des années, ses tenanciers se sont découverts plusieurs points communs majeurs avec les quelques habitués des lieux qui nous sont restés fidèles depuis quelques années :
un agacement face à la lecture quotidienne des titres phares du groupe Amaury (pas seulement, mais ce sont les plus lourds — au sens « avoir une grande importance », naturellement…) et une considération du supporter aux antipodes du client-consommateur de spectacle, en droit d’exiger une victoire accompagnée d’un beau projet de schéma de jeu — ou alors il sifflera les joueurs.Après des années d’introspection, et un prêt sans option d’achat de notre chroniqueur vedette (Arno P-E, lui-même) chez nos camarades de Planète PSG, nous reprenons donc la plume pour vous abreuver de nos looooongues tirades. Si vous avez toujours envie d’en savoir plus, on vous raconte tout, juste en dessous.
Nos raisons d’exister
Un constat : une médiatisation outrancière
Seul club de football de l’élite dans la capitale, le Paris SG subit une médiatisation outrancière. Au croisement des excès de la presse et de l’antiparisiannisme rampant chez nos voisins d’outre-périphérique, le PSG s’est depuis longtemps vu accoler une image détestable dans les médias. Club de fachos et club de riches (16e arrondissement), violence et bling-bling, tout est bon quand il s’agit de jouer au PSG bashing. Inventé dans les années 1990, le concept de crise hivernale (devenue au fil des années crise de novembre, crise printanière ou tout simplement crise perpétuelle) permettait à certains d’annoncer fièrement « comme chaque année, le PSG a perdu un match ; cette fois c’était à Milan (demi-finale de Ligue des Champions en 1994/1995…) ». Si le PSG se faisait matraquer, ses résultats récurrents permettaient néanmoins de sauver l’essentiel. Mais le ver était dans le fruit, et l’on récolte aujourd’hui : en cédant à la pression médiatique (Artur Jorge écarté en 1994 malgré la régularité en D1, le titre de Champion de France et la demi-finale de coupe d’Europe, faute de donner le sourire à Charles Biétry ; Luis Fernandez écarté en 1996 malgré la coupe d’Europe et le spectacle, faute de régularité en D1), en acceptant toutes les railleries malgré les résultats (l’actionnaire étant un groupe de communication, tributaire de la fidélité de ses clients provinciaux, qui plus est diffuseur du championnat de France), le PSG de Pierre Lescure s’est tiré une balle dans le pied.
Tant que les résultats suivaient, les conséquences désastreuses étaient nuancées : le Paris SG était alors considéré par le grand public comme un club-comique-qui-perd-tout-le-temps [1], sujet de toutes les moqueries aux Guignols, mais pouvait mettre en avant ses résultats pour défendre son véritable statut. Dès que ceux-ci se sont faits plus rares, la spirale infernale s’est mise en route : mauvais résultats, image déstrastreuse, instabilité au niveau de la direction, mauvais résultats… La pression malsaine mise sur le club, qui n’a pas d’équivalent en France et n’est souvent pas justifiée, en dépit des dénégations de ses responsables, joue un rôle considérable dans la décadence qu’a connue le club depuis les années 1990 et surtout dans son incapacité à se relancer durablement. D’après un sondage Ipsos datant de mars 2007, près de 30 % des Français qui s’intéressent au football (lesquels représentent 40 % des Français) jugent que les médias, « qui sont trop focalisés sur cette équipe », portent une part de responsabilité dans la situation du PSG. Imaginez ce que peuvent ressentir ceux qui lisent tout ce qui s’écrit sur le club — à commencer par le staff et ses joueurs…
Par ailleurs, le sentiment d’injustice vécu par les supporters peut devenir réellement pénalisant, une fois que les joueurs ont intégré les « jurisprudences PSG » (Le Guen vs. Coridon, Fiorèse vs. CNE, Frau vs. Sedan, Pichot et les penalties, Yépès et le tirage de maillot, etc.). Au point d’expliquer un décifit d’engagement, de révolte sur le terrain ? Nous tenterons de faire le point. Aujourd’hui, le Paris Saint-Germain est profondément considéré comme le comique préféré des Français (ou club le plus drôle de France). Ainsi un transfert ou un résultat quelconque sera-t-il considéré comme un sujet de rire à part entière pour la simple raison qu’il concerne le PSG. Précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas d’une volonté de refuser toute critique adressée à tout ce qui touche le Paris SG, mais bien de répondre — arguments à l’appui — à toutes les entreprises de désinformation et d’injures subies.
Notre réponse : créer le média qu’attendent les Parisiens
Le Paris SG étant surmédiatisé, l’information abonde concernant son actualité. Au quotidien le Parisien-Aujourd’hui en France, ce sont près d’une dizaine de journalistes qui couvrent en permanence le seul club de football parisien. À L’Équipe et à France Football, les reporters les plus en vue sont les spécialistes du club de la capitale, et ils ne manquent jamais une occasion de se signaler. Pourtant, s’ils sont remarquablement informés, les trois principaux titres du groupes Amaury sont surtout des pompiers pyromanes, toujours prêts à agiter le cocotier pour voir ce qui peut en tomber — et mesurer, au passage, leur pouvoir de nuisance. Celui-ci est énorme : leur succès commercial et leur légitimité sont tels qu’ils influencent l’environnement parisien à plusieurs égards : directement, en touchant leurs lecteurs ; et indirectement, en étant repris et suivi par les confrères de la presse spécialisée en temps normal, et jusqu’à toute la presse généraliste en temps de « crise ».
Face à ces mastodontes, les autres médias n’ont guère d’influence sinon en tant que composants de la masse médiatique, venant relayer et amplifier le message. À l’heure où la réactivité est préférée à l’exactitude, Internet est le média rêvé de tous ceux pour qui l’information sportive n’est qu’un flux ininterrompu de nouvelles, sans aucun suivi dans le temps, se trompant parfois, se contredisant même sans que cela ne porte à conséquence. La légèreté, voire parfois l’incompétence, de journalistes chargés de produire un maximum d’infos dans un minimum de temps conduit à des résultats loin d’être brillants, à nos yeux. Si certaines informations brutes sont précieuses (interviews, vidéos, statistiques…), elles sont malheureusement souvent noyées dans la masse, tant le bruit — au sens cognitif — est important.
Enfin, dernière source d’informations des supporters parisiens : les sites amateurs. Autrefois limités à une audience confidentielle, certains ont aujourd’hui une véritable visibilité (nous pensons notamment à Planète PSG, AllPSG et InfoPSG). Pourtant, ce que l’on appellera le « web parisien » fait preuve — à l’image des autres clubs, certes — de ce que nous qualifierons, en toute humilité, d’immâturité. Alors qu’Internet donne l’occasion de profiter d’un hypertexte simplissime — rien n’est plus facile que de pointer vers un autre site —, vous constaterez en y prêtant attention que les liens sont très rares dans cet univers du web. Un article à peine publié sur le site officiel — consulté compulsivement par tout supporter parisien qui se respecte —, et le voilà déjà copié/collé sur une demi-douzaine de sites, parfois sans aucune valeur ajoutée. Certains sites sont même exclusivement composés d’articles issus d’autres sites, sans aucune modification. Notre objectif ici n’est pas de faire la morale, mais d’affirmer notre différence : nous n’aurons aucun état d’âme à établir un lien vers nos sources, bien au contraire — c’est là le véritable intérêt du web.
En synthèse, face à l’abondance d’informations produites chaque jour au sujet du club de la capitale et à ce que nous considérons comme des dérives journalistiques, nous poursuivrons trois objectifs :
suivre plus facilement et de façon plus complète l’actualité du Paris SG : il s’agira pour nous de suivre un maximum de sources, d’opérer un filtre puis de vous proposer l’essentiel de ce qui se dit sur le club de la capitale, avec dans la mesure du possible nos commentaires ou nos analyses ;
réaliser une lecture critique des médias : relativiser les louanges et nuancer les critiques est un exercice indispensable pour appréhender plus sereinement l’actualité. L’analyse des emballements médiatiques nous parait d’autant plus indispensable aujourd’hui qu’elle est rare sur ce sujet bien précis, et que son importance fut considérable dans l’évolution du Paris SG depuis les années 1990 — nous tâcherons de vous en convaincre ;
proposer une réponse aux désinformations véhiculées dans les médias ou aux idées reçues : bien que cela aille sans dire, précisions qu’il ne s’agira pas de reprocher à Jour de Foot de ne pas avoir crié que « c’est nous les plus forts », mais bien de reprocher à Plantu de dessiner des croix gammées pour représenter les supporters parisiens en une du Monde.
Ce dernier exemple n’est pas anodin : à l’occasion de la banderole déployée par une dizaine de supporters parisiens lors de la finale de la coupe de la Ligue 2008, le traitement médiatique — et plus généralement le débat public (réactions du monde politique, commentaires du grand public, etc.) — fut des plus indigestes. Bien que nous n’ayons aucun lien avec les auteurs de « la banderole de la honte », nous avons de sérieux reproches à formuler aux contributeurs de cet emballement médiatique tellement caricatural que nous n’aurions jamais pu en imaginer de telle ampleur. Ce profond sentiment d’injustice a suscité nombre de réactions épidermiques parmi les supporters parisiens ; il a donné naissance au collectif PSG ; sur Internet, les sujets ont fleuri pour évoquer le traitement médiatique. Quel supporter parisien n’a pas été confronté, depuis le 29 mars, à d’interminables discussions concernant cette affaire, le choix se résumant entre souscrire à toutes les indignations, toutes les condamnations morales, toutes les demandes de peine de mort pour les auteurs de l’affront et de dissolution pour le club, forcément complice donc coupable ; ou être considéré comme un dangereux fasciste dévorant trois enfants au petit déjeuner ?
Mais sérieusement, qui êtes-vous ?
Nous sommes supporters du Paris SG. Et pourtant, nous prétendons être en mesure de formuler des analyses lucides sur ledit club. Étant données les reproches que nous adressons à la crème du journalisme sportif français, vous comprendrez que nous nous estimons sincèrement capables de leur répondre sans que notre qualité de supporter ne décrédibilise définitivement nos propos. Et après tout, Pierre Ménès (ancien reporter à L’Équipe, aujourd’hui « grande gueule du foot ») ne se définit-il pas comme supporter du PSG, et Christophe Bérard (reporter au Parisien, chargé de suivre le PSG) n’affirme-t-il pas être supporter de l’Olympique Lyonnais ? Nous avons même une théorie à ce sujet, mêlant les journalistes spécialisés et la notion de con de derrière [2] ; nous en reparlerons…
Dans les grandes lignes // nos modèles
Nos thèmes de prédilection seront donc :
l’actualité du Paris SG : profiter au maximum des richesses d’Internet pour mieux informer ;
le décryptage de la presse : prendre le temps d’analyser le traitement médiatique ;
l’historique : parce qu’il nous semble indispensable de connaître le passé pour mieux comprendre le présent, parce que l’histoire du Paris SG est déjà riche, parce que si la presse déforme la réalité, alors l’histoire… et enfin parce que « l’histoire est le seul combustible de l’âme du sport », pour emprunter quelques mots à l’historien Thierry Berthou [3].
Idéalement, tout ceci sera fait en combinant la rigueur intellectuelle propre aux bons journalistes (décortiquer les images, les faits, les règlements ; toujours remonter à la source, toujours vérifier…) et un poil de second degré : s’il existe des sujets sur lesquels nous manquons singulièrement d’humour (par exemple l’arbitrage de Bertrand Layec en mai 2003, qui nous coûte une Coupe de France), nous essaierons de nous rattraper sur les sujets plus légers (les liens entre le Paris SG, la politique et l’économie, par exemple).
Quelques exemples de médias qui nous inspirent :
Sur la presse : Acrimed, le Plan B, le Canard enchaîné, Bakchich, Arrêt sur images
Sur le football : les Cahiers du Football
Mention spéciale : Nick Hornby
La petite histoire de PSGMAG.NET
Les débuts de PSGMAG.NET remontent au 3 août 1998. À cette époque, Google n’existait pas (il faudra attendre septembre 1998), L’Équipe n’avait pas de site Internet (ouvert à l’été 2000) et on n’est pas certain que France Football connaissait l’existence du web (ils attendront octobre 2005 pour lancer leur site éditorial). Fascinés par les précurseurs (Franfane et Vinz, notamment), nous nous lançons à notre tour dans l’aventure. Forts de notre succès rapide — plusieurs centaines de visiteurs chaque jour (ne riez pas, c’était une autre époque…) — nous étions, comme la plupart des autres sites de football de l’époque, précurseurs de la tendance participative (parlez plutôt de web 2.0 en soirée) avec l’utilisation intensive de forums, sondages, réactions aux articles, etc.
Les versions se sont succédées, faisant toujours la part belle aux news (brèves) et aux dossiers (articles), avec moult chroniques (le baromètre de Slung, la quotidienne de Kristof_Paris, Falco-Tonio…). Les matches donnaient lieu aux traditionnels résumés « techniques », mais aussi aux compte-rendus d’ambiance (déplacements et matches au Parc), avec notamment LFred (Lutèce Falco, dès 1998), Sélim (Supras Auteuil, à partir de 1999) et Arno P-E (sans tribune fixe, depuis 2000).
Nous avons ensuite entamé un cycle de préparation de nouvelles versions dont nous ne sortons qu’aujourd’hui, en espérant que notre grand retour sur le web parisien (n’ayant pas peur des mots) coincidera avec le grand retour du Paris SG sur la scène européenne — et française, déjà, pour commencer.
L’équipe de PSGMAG.NET
Compte tenu de son histoire tumultueuse, PSGMAG.NET a vu passer nombre de contributeurs, certains dont nous sommes même sans nouvelle (si vous lisez ces lignes, n’hésitez pas à nous contacter…).
L’équipe actuelle
Directeur de la publication : Vivien B.
La rédaction : Arno P-E, Gauthier B., Thomas B., Ludovic Francisco, Mathieu Genet, Thibaut H., William Pontin, Yannick Vandenabeele
Intégrateur XHTML/CSS : emprisonné (ça c’est vu, non ?)
Graphiste : Yannick Vandenabeele
Conseiller technique : Olivier B.
Ceux qui ont contribué à travers les siècles
Depuis ses débuts, PSGMAG.NET a attiré plusieurs supporters parisiens désireux de participer au site en y écrivant plus ou moins régulièrement. Merci donc à tous ceux qui ont participé à l’aventure, même très brièvement :
les supporters parisiens : Slung, Wtb, Falco-Tonio, Kristof_Paris, Chris of Paris, Fishbone, Neil Richardson, Marcooo, Amir, Didier, JP, Jean Lacassagne, Paco, Geutzwing, Shark, Pascal Vézin, ORRG, Thibaut, Sin Anima, LFred, Sélim…
les « correspondants » : Alexandre Heller (Argentine), Nico (Lensois.com), Aurélien Limouzin (Marseille), Maurice André (ASSE-Actu)…
et bien sûr, un remerciement spécial pour la fine équipe du forum, seul trait d’union entre les différentes vies de PSGMAG.NET, dont certains nous accompagnent depuis près de dix ans.
Enfin, un dernier mot pour remercier également les divers partenaires qui nous ont accompagnés depuis ces dix ans : Nestlé (billets pour la Coupe de la Ligue offerts par Lion), Maxifoot / Ubi-Soft (compilations de jeux offertes grâce au « réseau du football sur Internet »), MSN / Adidas (concours lors de l’Euro 2000), Visionfoot (une web-TV dédiée au football, sans doute lancée trop tôt), etc.
La suite : à nous de l’écrire… avec vous ?
D’accord, pas d’accord ? N’hésitez pas à nous le dire, en répondant à cet article et aux autres (voir ci-dessous) ou en nous contactant par e-mail. Et s’il vous prend l’envie de contribuer, en nous signalant un article intéressant, une information, en nous proposant un contact, une photo, une aide quelconque… n’hésitez surtout pas ! Et merci d’avance…
NB : pour en savoir plus sur le fonctionnement du site, nous vous invitons à consulter les articles suivants :
FAQ (foire aux questions fréquemment posées) : nos réponses aux questions que vous ne vous êtes jamais posé ;
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