Cette semaine, retrouvez les portraits de Kaba Diawara et Godwin Okpara.
Kaba Diawara
Véritable globe-trotter du football, Kaba Diawara aura réussi à appartenir au PSG durant trois saisons et demi, de fin 1999 à mi-2003, sans jamais réellement y jouer. À 18 ans, sans être passé par un centre de formation, il joue à Toulon en National et se fait suffisamment remarquer pour rejoindre les Girondins de Bordeaux. La première saison, il se contente seulement de s’entraîner avec le groupe professionnel, et il doit attendre la fin mai et les dernières rencontres de championnat pour débuter en Division 1. Il marque immédiatement son premier but à ce niveau.
La saison suivante, l’ancien Toulonnais Rolland Courbis redevient entraîneur du club, et il fait de Diawara son premier remplaçant : rarement titulaire, le joueur rentre très régulièrement en fin de rencontre — il marque notamment deux fois face au PSG — et achève cet exercice avec le total honorable de sept buts marqués en D1. À cette époque, il évolue également avec l’équipe de France espoirs. Son statut n’évolue pas la saison suivante ; afin d’obtenir du temps de jeu, il est prêté à Rennes en janvier 1998. En Bretagne, il est un titulaire régulier et marque à trois reprises, dont le but face à Toulouse lors de la dernière journée de championnat, qui sauve son club temporaire de la relégation.
De retour à Bordeaux, il est à nouveau barré par le très efficace duo Wiltord-Laslandes. Très souvent remplaçant, il arrive tout de même à débuter quelques rencontres. À la sixième journée, il est titulaire au stade Vélodrome où il marque deux fois, arrachant un point du match nul qui vaudra très cher en fin de saison. Au mercato hivernal, il demande à être transféré. L’OM lui fait les yeux doux, mais le staff girondin refuse de le céder à un concurrent et Diawara part garnir la colonie française d’Arsenal, pour 20 MF. Toujours considéré comme un remplaçant, il joue une dizaine de bouts de rencontre en Angleterre.
Après six mois à Londres, il est à nouveau transféré à l’été 1999, et Rolland Courbis parvient enfin à le faire venir à Marseille pour 25 MF. Derrière Ravanelli, Maurice, Dugarry ou Bakayoko, Kaba Diawara ne parvient pas à s’imposer et débute le plus souvent les rencontres sur le banc de touche. Âgé de 24 ans, il souhaite à présent être titulaire dans un club et veut partir au mercato. Très étonnamment, son point de chute sera le PSG. Au détour d’un échange avec Jérôme Leroy, Philippe Bergeroo récupère ainsi un attaquant supplémentaire, lui qui compte de moins en moins sur Mickaël Madar.
Malheureusement pour Diawara, le duo d’attaque Christian-Leroy fonctionnant bien, il est difficile à bouger. Il rentre quasi-systématiquement en cours de rencontre, mais ne fêtera que deux titularisations lors de cette demi-saison. C’est en coupes qu’il se distingue le plus : il marque à Limoges en coupe de France, et donne la victoire à son club en coupe de la Ligue à Châteauroux en marquant du droit — son mauvais pied. L’été suivant, le recrutement parisien est massif, et il est suggéré à Diawara d’aller voir ailleurs. Il joue les 45 premières minutes de la saison face à Strasbourg, avant d’être finalement prêté fin août 2000 à Blackburn.
Dans le nord de l’Angleterre, il joue très peu. À tel point qu’il demande en milieu de saison à être prêté ailleurs. Il rejoint West Ham pour trois mois. À Londres, il joue bien plus mais ne marque pas. À l’été 2001, Diawara vient de boucler deux ans et demi sans but en championnat. Alors qu’il était considéré il y a peu comme un grand espoir, ses mauvais choix de carrière ont conduit sa cote à chuter considérablement. Luis Fernandez récupère alors un joueur dont il ne veut pas et, qui plus est, qui se blesse très rapidement. Diawara passe la première partie de saison 2001/2002 à se faire soigner, puis est prêté en janvier au FC Ferrol, club de deuxième division espagnole. Là, Diawara retrouve enfin du temps de jeu et marque des buts.
À la fin de son prêt, il retourne à Paris, mais on l’incite à ne pas rester très longtemps. C’est à nouveau pour un bail temporaire qu’il s’en va à Nice, sous les ordres de Gernot Rohr. Diawara obtient alors enfin ce qu’il cherchait depuis des années : une place de titulaire. Solide et rapide, le joueur réalise la meilleure saison de sa carrière et marque à douze reprises. Et lorsqu’il revient au PSG à l’été 2003, il est même question que le club qui l’emploie depuis plus de trois ans lui fasse enfin confiance. À ce moment-là, Vahid Halilhodzic ne sait pas forcément sur quels joueurs il va s’appuyer, et il teste Diawara en le titularisant pour la première journée. Mais l’invité surprise Reinaldo se fait davantage remarquer, et Diawara ne sera finalement pas l’attaquant qui épaulera Pauleta. Fin août, après deux nouveaux bouts de matches, il est cette fois cédé au Qatar et part au Al Gharafa Doha de Marcel Desailly.
Diawara passe deux saisons dans ce pays, passant également par Al Kharitiyath. Parallèlement, ayant compris depuis longtemps qu’il ne sera jamais appelé en Bleu, il accepte de jouer pour la Guinée, pays dont ses parents sont originaires, et jouera notamment la Can en 2006. Avant cela, il retrouve la France en 2005 : Rolland Courbis fait à nouveau appel à lui à l’AC Ajaccio. Après deux années passées au Qatar dans un championnat de faible niveau, Diawara se montre nettement moins en forme que quelques années auparavant. Il ne marque que deux fois et n’empêche pas le club corse d’être relégué.
- Kaba Diawara
- Photo Patrick Mercier — Arles
Il trouve alors un nouveau club et part en Turquie à Gaziantepspor puis l’année suivante à Ankaragücü. En 2008, n’ayant pas peur de tenter l’aventure des championnats exotiques, il s’engage à Chypre à l’Alki Larnaca. L’aventure ne dure que six mois puisque, blessé, il n’est plus payé par son club et finit par résilier son contrat. Il est alors au chômage et fait des matches amicaux à l’UNFP. C’est là que Michel Estevan, l’entraîneur d’Arles-Avignon, tout juste promu en Ligue 2 et qui a peu de moyens financiers, prend contact avec Diawara et l’invite à rejoindre sa formation. Au sein d’une équipe improbable, pas toujours titulaire, Diawara apporte toute son expérience en attaque, et contribue à faire monter l’équipe en L1 à la surprise générale. Son contrat d’une durée initiale d’un an est alors renouvelé. Blessé en début de saison, il ne joue qu’à partir de la neuvième journée et se signale en marquant un doublé contre Caen. À 35 ans, il est encore régulièrement titulaire avec la lanterne rouge.
Godwin Okpara
Après les départs de Goma et Wörns, le PSG cherche à se renforcer en défenseurs centraux. Et pour faire d’une pierre deux coups, les dirigeants parisiens recrutent le Nigérian Godwin Okpara, qui devra également aider Okocha à s’intégrer.
Formé dans son pays natal à Obanda United, il se fait remarquer en 1989 lors du mondial des moins de 17 ans. Dans la foulée, il débarque en Belgique, au K Beerschot VAV d’Anvers. Il y joue deux saisons, s’imposant lors de la seconde puis, suite à une double relégation — sportive et administrative —, il rejoint l’Eendracht Alost, où il passe cinq saisons entre D1 et D2. Dès 1991, il devient international chez les Super Eagles. Il se distingue particulièrement en 1995 en devenant soulier d’ébène, autrement dit le meilleur joueur d’origine africaine évoluant en Belgique.
En 1996, il débarque en France et rejoint le RC Strasbourg. Bon choix, puisque les Alsaciens réalisent une bonne saison et remportent la coupe de la Ligue, en battant les Girondins de Bordeaux aux tirs au but. La saison suivante, les hommes de Jacky Duguépéroux effectuent une belle campagne européenne. Strasbourg élimine les Rangers, Liverpool puis doit s’incliner en huitièmes de finale face à l’Inter Milan, après un match qui a marqué l’histoire du club : une victoire 2-0 à La Meinau, face aux Ronaldo, Djorkaëff et autres Taribo West. Okpara, en tant qu’arrière droit ou défenseur central selon les besoins, est un titulaire indiscutable du RCS. Il finit la saison en participant à la coupe du monde en France, sans être toutefois titulaire.
- Godwin Okpara
- Photo Christian Gavelle
Après une autre saison à Strasbourg, il finit donc par rejoindre le PSG à l’été 1999. Dans la capitale, sa première mission est parfaitement réussie puisque Jay-Jay Okocha semble enfin épanoui au club, les deux joueurs lançant régulièrement les chants de victoire après les matches. Sur le terrain, Okpara est titulaire au début de saison, se blesse à la deuxième journée et récupère sa place à la sixième. La défense n’est toutefois pas le secteur le plus fiable de l’équipe de Philippe Bergeroo, et la discrétion sur le terrain du Nigérian finit par lui porter préjudice : il perd sa place au bénéfice de Cesar, après un match où le PSG a encaissé trois buts à Lens. Il part ensuite à la Can en janvier — il termine finaliste —, et voit encore un joueur lui passer devant dans la hiérarchie durant son absence : Talal El Karkouri. Initialement titulaire, Okpara est devenu le quatrième défenseur central de l’effectif. Sa deuxième partie de saison se résume à une pige de deux rencontres au poste d’arrière droit.
Pour sa seconde saison à Paris, il ne rentre plus du tout dans les plans de Bergeroo. Il jouera un match en août quand son entraîneur fera tourner massivement l’effectif, puis fera quelques apparitions vers novembre lorsque Paris subira une cascade de blessure. Sa dernière titularisation pour le PSG est pour le fameux Sedan-PSG lors duquel Paris encaisse cinq buts, et qui conduit à l’éviction du coach parisien. L’arrivée de Fernandez ne sera pas synonyme de salut pour Okpara, qui n’évoluera que quatre minutes durant le reste de la saison.
Ainsi écarté, le numéro 6 parisien quitte Paris à l’été 2001, et retourne dans le championnat qui l’a révélé en rejoignant le Standard de Liège. Il joue trois saisons là-bas, participant à la coupe UEFA la première année. Il finit par prendre sa retraite en 2004, à l’âge de 31 ans.
La suite est sordide : en août 2005, il est accusé de viols répétés sur mineure envers sa fille adoptive, qui était de plus réduite en esclavage par lui et sa femme à leur domicile des Yvelines. En 2007, il est reconnu coupable et condamné à 13 ans d’emprisonnement — réduits à 10 en appel. Sa femme est elle condamnée à 15 ans d’emprisonnement. La victime, Tina Okpara, a sorti un livre retraçant son calvaire en septembre dernier.
Pierre Ducrocq, Fabrice Kelban, Edwin Murati
Florian Maurice, Edmilson, Franck Gava
Francis Llacer, Marko Pantelic, Christophe Revault
Marco Simone, Didier Martel, James Debbah
Édouard Cissé, Éric Rabesandratana
Igor Yanovski, Christian Wörns, Yann Lachuer
Mickaël Madar, Alain Goma, Bruno Rodriguez
Laurent Leroy, Grégory Paisley, Dominique Casagrande
Jay-Jay Okocha, Manuel Helder, Aliou Cissé
Xavier Gravelaine, Nicolas Ouédec, Adaílton
Bernard Lama, Nicolas Laspalles, Bruno Carotti
Laurent Robert, Fabrice Abriel
Ali Benarbia, Talal El Karkouri
Christian, César
Kaba Diawara, Godwin Okpara
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