Au PSG, c’est la crise. Toujours. Donc on le répète tout le temps, même quand il n’y a pourtant rien à dire…
L’été, c’est la crise au PSG
Tout va bien, donc ça va mal
Comme diraient nos amis de sofoot.com [1], l’été, c’est bien connu, c’est la crise au PSG. Cette année encore, L’Équipe n’a pas dérogé à la règle. Le premier août, la une du quotidien sportif était ainsi titrée : « Paris c’est flou ». Les raisons du malaise ? « Le PSG ne fait pas parler de lui », précise la une. « Pas de feuilleton, pas de clash, le PSG change de méthode », se désolent Damien Degorre et Jérôme Touboul.
La page 3 est donc dédiée au PSG : une présentation de l’Emirates Cup, une interview de Robin Leproux, et un article faisant le point sur les dossiers en cours (bilan du recrutement, l’arrivée de Leproux, la rénovation du Parc des Princes). Bref, rien de neuf, et surtout rien d’extraordinaire. Ou comment faire la une sur le PSG même quand il n’y a rien à dire, juste pour dire… qu’il n’y a rien à dire…
Même topo au Parisien, où Dominique Sévérac est obligé de ruser pour caser le mot « crise » à propos du PSG :
Et au-delà du périphérique ?
À Strasbourg, après seulement deux matches (et deux défaites…), l’entraîneur a allumé l’actionnaire majoritaire du club dans les médias [2] Du coup, Gilbert Gress s’est fait virer, et le président Léonard Specht a démissionné pour se punir du mauvais choix de l’entraîneur. Specht — ancien joueur du RCS de la glorieuse époque des années 1970, dont l’entraîneur était… Gress — laisse sa place à Philippe Ginestet, qui avait lui-même démissionné deux mois plus tôt, après s’être séparé de l’entraîneur de l’époque (Jean-Marc Furlan), pour se punir du mauvais choix de l’entraîneur [3]. Aujourd’hui, Strasbourg est relégable avec 3 points en 5 matches.
À Bordeaux, Chamakh a annoncé qu’il
restait. Non sans s’être dit « dégoûté » et s’être plaint de ses dirigeants, au même titre que l’entraîneur Laurent Blanc, lassé de ne pas savoir s’il pourrait compter sur l’un de ses meilleurs joueurs.À Lyon, le concept du plus gros budget de France (191 M€ en 2008/2009, contre 80 M€ au PSG) semble beaucoup moins drôle qu’il y a une dizaine d’années. D’après L’Équipe, Bernard Lacombe aurait dit à propos du recrutement de Michel Bastos : « C’est un bon joueur, mais 18 M€, ça fait cher la passe et le but, non ? »
À Lille, le directeur général a viré l’entraîneur, en accord avec le président, avant de se faire lui-même virer par le président, qui a rappelé l’entraîneur. Pourtant, pas de feuilleton à rallonge dans les journaux, pas de remarques acerbes ni de commentaire ironique sur cet épisode gaguesque. L’Équipe se contente d’évoquer « l’incroyable été lillois » ou « une étrange histoire » en restant très factuel. De son côté, Adil Rami, qui souhaitait partir, a boudé un entrainement avant de se faire huer par le public lillois lors de la présentation de l’effectif quelques jours plus tard. Après avoir annoncé qu’il ne pourrait plus rester à Lille, il est resté à Lille [4].
À Toulouse, André-Pierre Gignac a séché deux entraînements mi-juillet, après avoir exprimé dans les médias son envie de rejoindre Lyon.
À Nice, l’entraîneur Ollé-Nicolle s’est plaint du vrai-faux départ de Rémy à Lyon : « La situation est dure à vivre, c’est pénible. Quand je suis arrivé, on m’avait affirmé que Rémy resterait. » Les négociations ont duré tout l’été, pour un ancien Lyonnais que l’OL était prêt à racheter contre 19 M€ ! Rémy a séché un entraînement, et Lyon a finalement publiqué un communiqué pour dire tout le mal qu’il pensait des dirigeants niçois [5].
Fantasmes autour de Colony Capital
Le Paris Saint-Germain Los Angeles
Le 21 août, Le 10 Sport tient son nouveau scoop. Après « Charles Villeneuve complote avec Sébastien Bazin pour vendre le PSG à des investisseurs émiratis, d’ailleurs la femme d’Ali Benarbia possède un salon de beauté là-bas », voilà « Donovan joue à Los Angeles, or la maison-mère de l’actionnaire du PSG est basée à Los Angeles, donc Donovan va signer au PSG ». Décidément, ces gens-là ne manquent pas d’imagination pour concurrencer But !.
À moins que la ville où se trouve le siège social de la holding de l’actionnaire principal du club, qui se trouve être la même que celle du club de Donovan, ne permette d’arranger finalement le deal ? C’est ce que précise l’édition papier de l’hebdomadaire :
Les fans de Touboul et Degorre se réjouiront par ailleurs que Kombouaré et Roche soient des amis de trente ans, d’aucuns auraient pu jouer la carte des terribles dissensions au sein de l’organigramme du PSG.
De Michael Jackson à Mevlut Erding
Mais il n’y a pas que le journal de Michel Moulin pour raconter n’importe quoi : le petit frère de L’Équipe et du Parisien, Aujourd’hui Sport — conçu pour asphyxier Le 10 Sport — jouait parfaitement son rôle, avec les mêmes armes. Autrement dit, du grand n’importe quoi en guise de ligne éditoriale. Exemple avec cet article du 28 juin, quelques jours après le décès de Michael Jackson.
« Bambi » décédé, une perte Capital
Petite devinette : quel est le point commun entre Michael Jackson et le PSG ? […] La réponse, la voici : l’actionnaire majoritaire du PSG, Colony Capital, n’est autre que le fonds d’investissement immobilier auquel appartient Neverland, le gigantesque ranch californien du chanteur. Et si la mort de Michael Jackson plombait les finances du club de la capitale ? […]
Colony Capital débourse 25 M€ pour racheter le domaine. Le groupe américain ne le fait pas par bonté de cœur : il compte sur d’importants retours sur investissement, liés notamment à la prochaine tournée de Bambi. […] Elle n’aura pas lieu. Colony Capital ne touchera donc pas sa part du gâteau. De là à penser que ce manque à gagner pourrait affecter le budget du PSG, il y a néanmoins un fossé : la filière européenne du fonds d’investissement américain ne pourrait être touchée que de manière très indirecte. Il n’empêche, si Erding ne signe pas à Paris, ce sera peut-être un peu la faute au roi de la pop…
Le départ de Jérôme Rothen
Depuis que Jérôme Rothen est devenu un paria, tout le monde s’en donne à cœur joie. Les ambulances sont toujours des cibles de choix.
Rothen jeté par Blackburn… ah ben non
Décidément, depuis que So Foot a fait évoluer son site pour en faire une machine à brèves, les erreurs se multiplient. Dernière en date : la visite de Rothen à Blackburn.
Le 10 août, le magazine décalé annonce ainsi :
Rothen ne reste pas à Blackburn
Il est venu, il a vu, ils n’en ont pas voulu…
Tel est le triste épilogue de l’épisode Jérôme Rothen à Blackburn. Invité à visiter les installations du club, le joueur parisien ne trouve visiblement plus grâce aux yeux des Rovers. Le manager du club Sam Allardyce a expliqué qu’il n’avait finalement pas besoin du Parisien.
« Jérôme Rothen nous intéresse mais c’est un milieu gauche et nous n’avons pas besoin de nous renforcer sur les ailes. À gauche ou à droite, nous sommes plutôt bien fournis », s’est-il justifié dans les colonnes du Lancashire Telegraph.
Excuse bidon ?
La vérité était pourtant beaucoup plus simple : les propos prêtés à Sam Allardyce dataient de… lundi midi, avant l’arrivée de Jérôme Rothen en Angleterre. So Foot se fait donc plaisir gratuitement, et se trompe de A à Z. Quelques jours plus tard, L’Équipe annonçait ainsi que Rothen venait de passer deux jours à Blackburn, et que le gaucher avait donné satisfaction :
Le même jour, Frédéric Gouaillard publiait une interview du joueur dans le Parisien :
[Concernant les propos de Sam Allardyce] J’ai entendu ça et j’ai pu en parler avec lui. Il m’a montré le journal et s’est excusé car ce n’est pas du tout ce qu’il voulait dire. Mon anglais est perfectible, mais en gros il m’a dit : « Je te veux. » Je n’ai rien signé et je me donne encore quelques jours de réflexion. J’ai 31 ans et il me reste encore deux ans de contrat au PSG, il ne faut pas se précipiter. Et puis, ça fait deux mois que je suis dans le flou, alors ça peut encore attendre un peu… Il faut encore qu’on trouve un accord.
Rothen jeté par l’Espagne… ah ben non
Quelques jours plus tard, c’était au tour de Maxifoot de se prendre au jeu. Des rumeurs sans fondement annonçaient l’arrivée de Rothen en Espagne. Lorsque l’Espanyol a démenti s’intéresser au Parisien, le site a estimé qu’il s’agissait non pas d’une erreur de ceux qui relayent des infos bidon… mais d’un « camouflet » pour Rothen !
Rothen vient de subir un nouveau camouflet. Alors qu’on croyait l’Espanyol Barcelone, qui a perdu cet été Nenê, revenu à Monaco, s’intéresser à lui, la formation catalane, par la voix de son entraîneur, l’ancien défenseur parisien Mauricio Pochettino, a démenti catégoriquement tout intérêt pour le milieu de terrain du Paris Saint-Germain. « Un milieu gauche n’est pas notre priorité, a indiqué l’Argentin sur les ondes de RMC. […] Je peux vous dire que nous n’avons jamais contacté Rothen ou son entourage. » […]
Pour couronner le tout, Maxifoot considérera que la signature de Rothen aux Rangers est un acte de charité du club écossais :
Le jour où Rothen signa à Saint-Étienne
Fin août, c’était au tour de Football 365 de rentrer dans la danse. La plupart du temps, le site de Patrick Chêne se contente de recopier la presse écrite. Mais parfois, les cyberjournalistes ont de véritables scoops. Exemple samedi 22 août à 20h07 :
Cinq minutes plus tard, le scoop deviendra une simple « rumeur » :
La rumeur Rothen
Une rumeur parcourait Geoffroy-Guichard samedi soir. Le milieu de terrain parisien Jérôme Rothen se serait engagé avec l’AS Saint-Étienne. Une information toutefois démentie par Alain Perrin.
Cela n’empêchera pas le site d’insister, en fin de soirée :
Volume 2 : Pierre Ménès, Mateja Kezman, Paul Le Guen et So Foot ;
Volume 3 : compilation de boulettes et gros plan sur le Parisien.