Jusque’à maintenant, PSGMAG.NET n’avait que très peu parlé de France Football. Et pour cause, nous ne nous procurons que très rarement ce bi-hebdomadaire. Un journal creux, qui paraît en retard ou en avance par rapport aux matches du week-end — le mardi et le vendredi —, qui n’est donc jamais réellement collé à l’actualité, et dont les rares scoops sont largement éventés sur le web : tout ceci ne semble pas prioritaire pour trouver des informations concernant le PSG.
Pourtant, une fois en vacances dans des contrées lointaines, privé d’Internet, et donc de la possibilité de guetter la moindre rumeur de transfert sur des sites plus invraisemblables les uns que les autres, il faut bien trouver quelque chose pour avoir l’impression d’être au courant de ce qui peut bien se passer au PSG. Et c’est là que le supporter parisien cède parfois : en complément du frustrant L’Équipe — qui en juillet ne parle que de compétition cycliste ou de transferts qui ne se feront pas —, le journal France Football et ses couvertures aguicheuses devient très tentant.
Et, ne le cachons pas, après avoir lu des articles d’une platitude rarement égalée dans le milieu professionnel, la déception est de mise. Pourtant, cette lecture nous a permis de découvrir un homme qu’il aurait été bien dommage de rater : Marc B. [1]
Marc B., un journaliste trop super cool
Marc B. [1] est, évidemment, un journaliste sportif, mais qui présente la particularité de s’intéresser au monde musical, et certainement de façon très pointue puisque, d’après son éditeur, il vient de finir un ouvrage qui traite de l’usage de la cravate dans le rock’n’roll. Pour en arriver à ce degré de détail, il faut sûrement être un fin connaisseur. Contrairement à Reijasse, B. [1] ne collabore pas à Rock’n’Folk mais à Technikart et GQ, « pour lesquels il écrit à la fois sur la musique et la mode ». Pour ce qui est du langage jeune et de la finesse d’analyse en revanche, c’est blanc bonnet et bonnet blanc — il faut dire que B. [1] a participé au lancement du magazine So Foot. Illustration avec cet extrait d’une interview qui date de 2006 — ne soyez pas apeurés par la complexité du raisonnement :
— Kick & Rush : T’expliques comment le fait que le championnat anglais soit le championnat le plus titré au niveau européen (à égalité avec l’Espagne) ?
— Marc B. [1] : Parce que, sur le long terme, le jeu est plus payant de la catenaccio (sic). C’est aussi une question de mental. En gros, les joueurs anglais c’est pas des pédés.
En 2005, Marc décide de donner un nouvel élan à sa carrière : il quitte So Foot et entre dans le monde des grands en rejoignant le très sérieux France Football. Bon choix, puisque quelques temps après le canular Borisio Ferrara — joueur inventé de toutes pièces sur des forums Internet et annoncé comme sur le point de s’engager pour Saint-Étienne dans l’édition papier de France Football — éclatait l’affaire de la vraie-fausse interview de Franck Ribéry, inventée par le bi-hebdomadaire. Malgré ces soubresauts et ces méthodes qui auraient pu faire la fierté de feu le 10 Sport de Michel Moulin, Marc B. [1] insiste dans sa nouvelle entreprise et continue à travailler d’arrache-pied pour mettre sur papier glacé le fruit de ses pensées footballistiques.
Par exemple, le 17 juillet dernier, dans un article qui traite de Rennes et de leur nouvelle recrue japonaise Inamoto, il écrit [2] :
On se demande l’intérêt de ce genre d’anecdotes dans un bi-hebdomadaire national. On se demande surtout si Marc B. [1] aurait autant ri si ces propos avaient été reproduits sur une banderole par des supporters parisiens un soir de coupe de la Ligue, juste après que Dany Boon ait sorti un film « Bienvenue chez les Nippons ! » Comme quoi, il n’y a pas que des dangereux hooligans parisiens pour mettre en avant des propos légèrement tendancieux…
Comment propager une idée reçue
Une fois la présentation du gaillard effectuée, vous vous demandez logiquement ce qui nous amène à évoquer ce brillant énergumène sur ces pages, qui ne traitent, elles, que du Paris SG. Tout simplement car vendredi dernier, dans un article qui évoque la saison à venir du TFC, notre nouvel ami Marc B. [1] s’est rendu coupable de l’approximation suivante :
La légende veut ainsi que le PSG ait bradé Anelka en 1997, alors qu’Arsenal a en fait profité des vides juridiques pour subtiliser le joueur à son club formateur contre une somme dérisoire. On dit aussi qu’en 2003/2004, le PSG a fini deuxième grâce aux largesses arbitrales, alors que personne n’est capable de citer plus d’une erreur favorable aux Parisiens cette saison-là. Concernant la saison passée, d’aucuns prétendent que Le Guen n’a jamais accordé sa confiance à Kezman, alors que les statistiques et les compositions d’équipe disent le contraire.
Désormais donc, certains journalistes — à commencer par Marc B. [1] — vont tenir pour acquis que le PSG a balancé la coupe d’Europe lors de la saison 2008/2009. Et cela sans débat ni, surtout, sans aucun argument. Car répétons-le une nouvelle fois, la vérité de la saison dernière est toute autre. On peut considérer que Paul Le Guen a effectivement mis un match entre parenthèses, celui contre Schalke 04, où il a aligné cinq joueurs habituellement remplaçants. Mais le match n’était pas décisif, comme l’a prouvé la qualification finale du PSG. Globalement, Paul Le Guen a juste fait tourner de temps à autres, et son turn-over impliquait principalement les joueurs les plus âgés — Makelele et Giuly — et les plus usés physiquement — Hoarau notamment, même si celui-ci aura finalement offert la qualification du PSG pour les huitièmes puis les quarts de finale. Le club de la capitale est donc loin d’avoir disputé cette compétition en dilettante.
Ou alors il était suffisamment fort pour sortir l’irrésistible futur champion d’Allemagne, invaincu à domicile depuis de longs mois, sans vraiment le vouloir… Et aussi très incertain dans ses motivations pour s’arracher jusqu’à marquer les deux buts de la qualification dans les dernières minutes du match face à Twente, en décembre dernier. Mais Marc B. [1] n’a certainement pas songé à tout cela lorsqu’il a écrit son article. Pas plus qu’il n’a pensé au fait que pour parler de clubs français peu impliqués par la coupe d’Europe, il a juste cité… les deux clubs qui ont rapporté le plus de points UEFA à la France l’an dernier. Dont l’un, Paris, a été quart de finaliste, ce qui n’est pas pourtant si fréquent ces dernières années. Visiblement, on ne peut pas à la fois s’y connaître en cravates et en football…