Durant la semaine écoulée, avant puis après PSG 3-0 Lille, c’est le feuilleton développé par le Parisien qui a retenu notre attention.
Le feuilleton du Parisien
Si le Parisien sait parfaitement se positionner en temps de crise — le journal s’adresse à des non-supporters du PSG, contrairement à la presse régionale, il ne s’agit donc pas d’être supporter d’un club —, il a en revanche beaucoup plus de mal le reste du temps, notamment quand tout va plutôt bien mais qu’il faut tout de même scénariser l’actualité pour remplir les pages avant et après les matches.
Dimanche : PSG-Lille sera un test !
Comme durant les six premiers mois de la saison passée, le Parisien a trouvé son angle pour aborder les matches du PSG : ce soir, on va vraiment savoir ce que le PSG a dans le ventre. Le matin de PSG-Lille, ça donne ce titre, qui s’étale sur deux pages : « Le PSG va enfin savoir où il en est ».
[…] Ce soir, au terme de la rencontre face à Lille, Antoine Kombouaré, l’entraîneur parisien, tirera un premier bilan de l’été. A ce moment-là, le Kanak saura si son équipe a su contourner le fameux bloc lillois, bien mal en point en ce début de saison (un point en trois rencontres).
Antoine Kombouaré, de son côté, n’est pas aussi définitif dans son approche de la rencontre. Le journal le souligne :
Et même s’il se refuse à qualifier de test le match du jour, Kombouaré admet que Paris va devoir hausser son niveau de jeu.
Kombouaré s’y refuse, mais le Parisien en fait tout de même son gros titre…
Lundi : non mais, en fait, PSG-Lille n’était pas un test
Dès le lendemain, après la victoire 3-0 des Parisiens, Frédéric Gouaillard se contredit. Mais tout en gardant sa position favorite : sur l’estrade, pour distribuer les bons points.
Un jour, peut-être, le PSG aura des ambitions conformes à son standing. Mais, pour l’instant, le club de la capitale se contente de figurer dans le trio de tête du championnat sans fanfaronner. Hier soir, avant le choc entre l’OM et Bordeaux, son succès flatteur face à Lille (3-0) l’avait même propulsé provisoirement tout en haut du classement. Pas de quoi perturber Antoine Kombouaré, qui est devenu un véritable émule de Laurent Blanc dans sa communication. En conférence de presse d’après-match, l’entraîneur parisien a commencé par lister les points négatifs qui sont apparus lors de ce troisième succès de rang.
Salaud de Kombouaré. Alors que tout le monde voit Marseille, Bordeaux et Lyon favoris du championnat, le PSG étant relégué au statut d’outsider, Antoine Kombouaré ne dit pas autre chose. Et pire, non seulement il ne fanfaronne pas après la victoire contre Lille, mais en plus il relève des points négatifs !
Poursuivons la lecture de l’article du Parisien :
Au final, pourtant, on ne peut lui donner totalement tort. Ce succès n’a pas encore levé le mystère sur le niveau réel du PSG en ce début de saison. Comme l’avait noté Kombouaré avant la rencontre, ce n’était pas un « test ». Pas même une épreuve. Ce Lille-là, sûrement usé par son match de jeudi en Ligue Europa, ne possédait pas les ressources pour inquiéter Paris au-delà de la première demi-heure de jeu. […] Il faudra vraiment plus fort, et surtout plus constant, pour étalonner Paris.
Finalement, on a mis une petite pierre dans le jardin de Kombouaré, mais bon, il avait raison… Et ce PSG-Lille qui devait permettre au PSG de « s’étalonner » et aux observateurs de « savoir où en est le PSG » (le Parisien du 30 août) n’était « pas un test, pas même une épreuve » (le Parisien du 31 août). Comme quoi, pour savoir où en est le PSG, il est préférable d’écouter les conférences de presse de Kombouaré plutôt que de lire les articles du Parisien…
Si l’on ne connait pas encore le niveau réel du PSG, une chose est sûre, on relira plus d’une fois ces clichés dans le Parisien cette saison : « ce soir, le PSG doit gagner ! » ; « ce soir, on saura ce que vaut vraiment ce PSG » — et leurs petits frères du lendemain : « finalement, il faudra attendre pour en savoir plus… »
Autres infos sur le PSG
Clément et l’animation offensive
La semaine dernière, L’Équipe affirmait que Clément et Makelele pêchaient dans l’animation offensive, bien que les faits indiquent le contraire. Nous y répondions dans le détail.
L’évaluation, dans le quotidien sportif, de la performance de Jérémy Clément contre Lille prête donc à sourire :
Soyons précis, les critiques farfelues ne viennent pas de nulle part. Voilà ce qu’écrivait Damien Degorre dans L’Équipe du 24 août :
L’Équipe 0-1 le Parisien
Malgré les huis clos, les journalistes spécialistes du PSG parviennent toujours à connaître la teneur des entraînements. Enfin, presque.
Dimanche, le jour de PSG-Lille, le Parisien croyait savoir que Guillaume Hoarau avait joué avec les remplaçants lors de la mise en place de samedi :
Pour L’Équipe en revanche, Hoarau avait en fait joué le dernier entraînement avec… les titulaires.
Une chose est sûre : contre Lille, Guillaume Hoarau a débuté sur le banc.
Crise au Stade Français : la grippe A débarque !
Quand la rédaction des sports du Parisien ne parle pas du PSG, elle parle tout de même du PSG. Dimanche dernier, Frédéric Gouaillard s’amusait du mauvais début de saison des rugbymans parisiens :
Le PSG est né en 1980 !
Le Parisien aura attendu plus de deux mois après sa sortie pour faire la promo du livre des copains. Après La grande histoire de l’OM puis La grande histoire de l’OL, le groupe L’Équipe — qui appartient, comme le Parisien, au groupe Amaury — a en effet publié en juin dernier La folle histoire du PSG. Le 3 septembre, le quotidien francilien nous incite donc à lire ce « roman » car « le PSG, c’est Dallas ! »
Pour couronner le tout, les calculatrices sont encore en panne au Parisien : ainsi ce livre est-il résumé en un récit des « vingt-neuf ans de la vie tumultueuse du club de la capitale ».
Au-delà du périphérique
Il n’y a qu’au PSG que ça arrive…
La guerre, c’est chouette. « Heinze promet la guerre », titre L’Équipe le 29 août. « Pendant 90 minutes, on va se battre, ça va être la guerre », promettait Gabriel Heinze avant le match OM-Bordeaux. Les métaphores-guerrières-qui-n’ont-rien-à-faire-dans-un-stade, finalement, ça passe ?
United colors of Bordeaux. Après le départ de Souleymane Diawara à l’OM, certains supporters bordelais ont insulté le joueur sur Internet. Dans L’Équipe du 30 août, le néo-Marseillais confiait : « Je peux comprendre leur déception, pas les insultes. […] Mon petit frère […] lisait des propos racistes, des insultes. Ça nous a fait mal. » Il y aurait donc des racistes à Bordeaux ? Difficile à croire…
Fins de matches décisives. Le week-end dernier, deux matches ont basculé dans les dernières minutes : Lens a concédé un nul à domicile dans le temps additionnel, alors que Toulouse a encaissé le but de la défaite à trois minutes de la fin du temps règlementaire. So Foot ne se gondole toujours pas.
Lille et la coupe d’Europe
Dans L’Équipe du 31 août, Stéphane Kohler évoquait le mauvais début de saison lillois, en position de relégable avec 1 seul point en 4 matches. Pas de crise en vue — ça ne pousse qu’en région parisienne —, mais une question posée en creux : faut-il balancer la coupe d’Europe ?
Cette fois, le cas de Lille intrigue. Qualifiée sans ciller pour la phase de poules de la Ligue Europa, l’équipe de Rudi Garcia patine en championnat. La faute au calendrier trop chargé, aux doux effluves européens ? Hier, l’entraîneur lillois n’était pas loin de le penser. Il a même indiqué que la venue au Stadium de Valence, le 17 septembre, « ne comptait pas », invitant à ne pas « se tromper d’objectif ». Quel est-il donc ? Espérons qu’il n’annoncera pas dans quinze jours que le Losc joue le maintien.
Chamakh sait ce qu’il veut
Dans l’épisode 847 du feuilleton « je veux absolument partir, sortez-moi de là », Marouane Chamakh a finalement décidé de rester à Bordeaux. Non sans avoir laissé planer le doute jusqu’aux derniers instants : « J’ai la tête à Bordeaux, mais on ne sait pas ce qui peut arriver avant le 31 août. […] Disons qu’il y a 90 % de chances que je reste, 10 % que je parte », estimait-il dans L’Équipe du 29 août.
Le lendemain, il corrigeait pourtant : « Je me sens libéré depuis que j’ai décidé de rester. Le mercato n’est pas terminé, mais j’ai tiré un trait sur mon départ. » Tout ça pour ça…
Du côté des supporters
Des bombes agricoles à Montpellier. L’AFP signale que le match Nice-Montpellier a été interrompu brièvement en première période — le temps d’un appel au calme lancé par le speaker du stade après deux jets de pétards à proximité de l’arbitre assistant —, puis plus longuement — une vingtaine de minutes — après une troisième explosion à la 59e minute. Il a repris après l’évacuation par la police de la tribune occupée par les supporteurs héraultais. Pas d’articles alarmistes sur les supporters de Montpellier — toujours pas qualifiés de hooligans ou de pseudo-supporters — ou le regain de violence dans le club de Louis Nicollin, quelques semaines après les incidents ayant impliqué des supporters du MHSC à ceux de Nîmes puis du PSG. L’Équipe se contente de quelques lignes purement factuelles, et le reste de la presse s’en désintéresse grandement — la palme revenant à 20minutes.fr, qui souligne joyeusement que « le retour des Montpelliérains en Ligue 1 est bouillant. À tous les niveaux. »
Jets de pierres et de fumigènes à Marseille. À Marseille, ce sont deux supporters de l’OM qui ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de stade pour avoir caillassé — avec des pierres et des fumigènes, indique l’AFP — des cars de supporters bordelais le week-end dernier. Là encore, information minimaliste dans la presse. Mention spéciale à So Foot, qui pouvait difficilement faire plus idiot (voir ici).
Envahissement de terrain et menaces de mort à Bastia. En quelques lignes perdues au milieu de nulle part, L’Équipe du 4 septembre nous informe qu’un stadier de Bastia aurait été menacé de mort suite à la tentative d’envahissement de la pelouse lors de Bastia-Nîmes.