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Montpellier-PSG et les incidents entre supporters

Chronique du PSG dans les médias, semaine 1

Retour sur les sujets qui ont fait l’actualité du PSG ces derniers jours

jeudi 13 août 2009, par Vivien B.

Chronique du PSG dans les médias, semaine 1

Retour sur les principaux commentaires relevés durant la semaine à propos du PSG. Au programme cette semaine : le match Montpellier-PSG, la performance de Sakho, l’engagement physique des deux équipes, les incidents entre supporters survenus avant le match et durant celui-ci, quelques événements qui se sont produits ailleurs en Ligue 1 et la nouvelle formule de l’émission Canal football club.

Après le match nul du PSG à Montpellier, deux sujets majeurs ont attiré notre attention : la théâtralisation de la performance parisienne dans L’Équipe et le Parisien, et les incidents impliquant des supporters parisiens.

Montpellier 1-1 PSG : échos du match

Sakho a plus ou moins bien joué

Ce week-end, L’Équipe a inauguré une nouveauté dans son approche des notes du match : au lieu des commentaires détaillés par joueur, les acteurs des deux équipes se retrouvent classés en deux catégories, « ils ont flambé » ou « ils sont passés à côté ». Pour le quotidien sportif, Sakho a donc « flambé » : c’est le meilleur Parisien, le seul noté 7. Et Jérôme Touboul de développer :

Sakho (7) a confirmé hier l’étendue de son potentiel dans la lecture du jeu, les anticipations et l’impact physique. Ses relances ont été souvent soignées. Un vrai boss de la défense.
Le lendemain, on retrouvera logiquement l’internation Espoirs dans l’équipe-type de la première journée de L1.

De son côté, Frédéric Gouaillard, pour le Parisien, fait une analyse… diamétralement opposée :

Sakho (5). Il s’est troué d’entrée, ce qui ne l’a pas mis dans les meilleures dispositions. Doit aussi soigner sa relance.

L’heure de la reprise crise a sonné

S’ils ne donnent pas l’impression d’avoir vu le même match, L’Équipe et le Parisien gardent en revanche des réflexes similaires. Samedi, le matin du match, le Parisien utilisait ses lancements favoris :

À Montpellier, le PSG doit affirmer ses ambitions

Sixième du dernier championnat, Paris veut désormais rivaliser avec les meilleurs. Ce soir, pour son baptême, l’équipe d’Antoine Kombouaré n’aura pas droit à l’erreur. […] Paris n’a pas de temps à perdre et doit dès aujourd’hui se montrer digne des attentes de ses supporters.

Eh oui, pour ceux qui en doutaient encore, c’est bien la reprise ! Fort logiquement, le lendemain, Dominique Sévérac insistera sur les deux points de perdus à la dernière seconde. Mais avec une accroche — les premiers mots de l’article — des plus grotesques :
Un match, une déception ! Cette saison, le PSG place déjà très haut la barre de ses insuffisances.

Le même jour dans L’Équipe, c’est Jérôme Touboul qui prend la plume pour décrire « un petit Paris ». L’accroche reprend la même idée que son collègue de Saint-Ouen, mais Touboul ajoute quant à lui sa petite touche perso : ce n’est pas le début de l’article qui est grotesque, c’est sa chute.

Premier match, premier couac. Ou première confirmation : ce PSG-là ne peut guère prétendre à un statut plus élevé que celui d’un gentil outsider. […] À Paris, la Ligue des champions est une ambition. Sauf que l’ambition, visiblement, est encore en vacances…

Le reporter spécialiste du PSG ne précise pas quel est « ce PSG-là » qui confirme qu’il ne peut pas prétendre à grand chose : l’effectif 2009/2010 ? L’équipe alignée par Kombouaré ? En tenant compte de l’engagement dont les joueurs ont fait preuve à Montpellier ? D’ailleurs, on se demande en quoi il s’agit d’une confirmation : la veille, les pronostics de L’Équipe donnaient trois étoiles sur cinq au PSG dans la course au titre de champion, seul club derrière le trio Marseille-Bordeaux-Lyon.

Le lendemain, le quotidien sportif remet ça : dans un article titré « Paris sous alerte », Touboul évoque les difficultés que le PSG pourrait être amené à rencontrer cette saison. Et de conclure :

Coupet : « On était abattus mais tout n’est pas à jeter. Le championnat est très long. » Si Paris tardait à redresser la barre, il risquerait même de le trouver très, très long.
Si le PSG n’a pas encore trouvé le bon rythme en cette saison 2009/2010, Jérôme Touboul est manifestement fin prêt.

Engagement physique et agressivité

Les supporters parisiens ayant regardé le match sur Orange Sport ont eu plusieurs occasions de s’étrangler en écoutant les commentaires de Denis Balbir et Youri Djorkaëff. Les vedettes de la chaîne aux 112 000 clients ont profité de la première exclusion de la saison devant leurs caméras pour entonner le refrain des erreurs d’arbitrage, très en vogue la saison passée. L’expulsion est donc contestée dans la mesure où « la faute n’est pas intentionnelle ». En plus, « Jeunechamp touche le ballon ».

À la fin du match, la parole sera complaisamment donnée à Cyril Jeunechamp et René Girard. Le premier accuse ainsi le vainqueur du doublé championnat — Ligue des Champions en 2006 d’avoir « fait son cinéma », bien que l’homme aux 88 cartons jaunes et 13 cartons rouges en L1 ait pris en tenaille la jambe gauche de Giuly de manière parfaitement indiscutable — et dangereuse —, puis évoque l’« incompétence » de l’arbitre Bertrand Layec. De son côté, l’entraîneur montpelliérain se révolte : « C’est grave ! Nous sommes des promus, et on nous fait jouer à dix contre les Parisiens…  » Et Girard de conclure de l’égalisation finale que « ce n’est que justice ». On attend avec impatience les prochaines décisions du Conseil national de l’éthique [voir Sanctionner les déclarations intempestives (6/7)].

Comme souvent dans ce genre de cas, seules les actions sanctionnées feront parler. A contrario, les agressions sur Luyindula, Armand [1], Cearà, Clément ou encore Sakho (voir par ailleurs) ne donneront pas lieu à débats.

S’il est sain que la presse écrite fasse preuve de retenue au sujet de ces polémiques, un étonnant reproche est tout de même adressé au PSG : parmi les « cinq problèmes à régler » que le Parisien a identifiés, le manque d’engagement des hommes de Kombouaré. En regard des louanges adressées aux joueurs de Nicollin, qui ont su engager le combat physique, les Parisiens sont ainsi accusés d’avoir été trop mous :

Samedi soir à la Mosson, Paris a subi l’impact physique des Montpelliérains, à l’image d’Erding, sévèrement secoué par Spahic en première mi-temps. « Les Montpelliérains sont plus entrés dans le match que nous, ils étaient plus agressifs, à la limite de faire mal , reconnaît Claude Makelele. De notre côté, on a été un peu passifs. » Un aveu en forme de message à l’adresse de ses partenaires. Le PSG ne pourra fonder aucun projet de jeu sans un minimum d’agressivité.
Paris n’a pas été irréprochable sur le plan de l’engagement. Mais les Montpelliérains ne sont-ils pas à blâmer, d’avoir durci le jeu à ce point ? Rappelons par ailleurs que Sylvain Armand, Mamadou Sakho et Claude Makelele ont été avertis par Bertrand Layec. Dès lors, ils devaient veiller à ne pas risquer l’expulsion.

Le commentaire amusant de la semaine :-D

Par Paris Aires, sur le forum des Cahiers du football :

Ça fait bizarre Coupet dans nos buts, quand même… J’ai encore parfois le vieux réflexe de m’enthousiasmer quand il y a une occasion contre lui…

Incidents avant et durant le match

Montpellier a été le théâtre de multiples incidents à l’occasion du match de samedi. L’Équipe en évoquait une partie dès dimanche, sous la plume de Jérôme Touboul :

1 600 fans du club parisien s’étaient déplacés, hier, à Montpellier. Une partie d’entre eux se sont retrouvé mêlés à des incidents en arrivant au stade. Ils auraient riposté avec vigueur à un caillassage de jeunes Montpelliérains habitant près du stade, donnant lieu à des échauffourées qui ont entraîné l’intervention des forces de l’ordre. Une fois à l’intérieur du stade, des supporters du PSG ont reçu quelques sachets d’urine jetés de la tribune qui les surplombait.

Juste avant le coup d’envoi, des ultras parisiens ont allumé plusieurs fumigènes et jeté de nombreux pétards près de la pelouse. Des initiatives qui pourraient compliquer le travail des dirigeants parisiens, qui vont tenter de faire annuler devant le tribunal administratif de Paris le huis clos partiel imposé par les instances à l’occasion d’un prochain match au Parc des Princes, match pas encore défini. Enfin, pendant le match, une barrière a cédé dans la tribune réservée aux supporters parisiens faisant cinq blessés légers.

Incidents d’avant-match

De nombreux témoignages dénoncent l’accueil des supporters parisiens à Montpellier : insultes, feux de poubelle, jets de projectiles, mais aussi « traquenards » contre ceux qui portent des couleurs Rouge et Bleu aux abords du stade et dégradation de voitures immatriculées en région parisienne.

Par ailleurs, des incidents auraient opposé des Montpelliérains aux ultras parisiens d’une part, et d’autres supporters du MHSC aux Indépendants d’autre part, les forces de l’ordre s’interposant à chaque fois.

L’incident le plus grave se serait produit au cours d’affrontement entre les Indépendants parisiens, les Montpelliérains et les forces de l’ordre aux abords du stade. Le Midi libre a évoqué l’affaire en premier, au lendemain du match :

C’est un d’entre eux [les indépendants], supporter de Paris âgé de 39 ans, qui a reçu une canette dans la figure et qui a eu un œil crevé. Il apparaîtrait que certains Montpelliérains ont tendu des guets-apens à leurs adversaires, qui n’ont pas tardé à répliquer. Certains d’entre eux, look skinhead, maillot du PSG, visiblement rôdé au combat, se sont comportés en hooligan : jets de canettes, tables renversées et dispersion comme si de rien n’était lorsque les policiers ripostaient avec des lacrymogènes. Avant de tenter de repartir au combat.
Compte tenu des imprécisions du journaliste — il est peu vraisemblable que des hooligans au « look skinhead » portent un « maillot du PSG »… —, les informations sont évidemment à prendre avec des pincettes. D’autant que le lendemain, un nouvel article précise :
Selon les services de police, il a reçu une bouteille en verre au visage ce qui l’a éborgné. […] D’un côté, des supporters montpelliérains ont tendu des guet-apens à leurs rivaux non loin du stade. De l’autre, des ultras parisiens, sous la houlette de quelques leaders hooligans, de type skinhead, bien décidés à en découdre, ont multiplié provocations, bagarres et jets de bouteille.

Le journal L’Équipe évoquera très brièvement l’affaire le lundi, suivi du Parisien mardi. Mercredi, Jérôme Touboul apporte des précisions supplémentaires dans le quotidien sportif :

Robin Leproux s’est entretenu en début de semaine avec le supporter du PSG qui a perdu un œil, samedi soir, lors d’incidents survenus à l’arrivée à la Mosson d’un tramway où avaient pris place des fans du club parisien. Celui qui sera nommé, début septembre, président du PSG a assuré le supporter du soutien du club dans son suivi médical.

Âgé d’une quarantaine d’années et originaire de Châteauroux, cet homme, qui travaille comme employé dans le secteur automobile, n’aurait pas d’antécédents judiciaires. Il est considéré comme un proche du kop de Boulogne. Il doit sortir vendredi matin de l’hôpital montpelliérain où il se trouve depuis samedi soir. Selon lui, il aurait perdu un œil à la suite d’une déflagration. La police, de son côté, privilégie toujours l’hypothèse d’un coup donné avec un tesson de bouteille par un Montpelliérain habitant dans le voisinage du stade. Le supporter du PSG a porté plainte contre X.

Des Parisiens blessés… par la vétusté du stade

Dans le stade, le problème fut bien différent : une barrière située en bas du parcage visiteurs a cédé lorsque les supporters parisiens ont fêté le but de Ludovic Giuly. Plusieurs d’entre eux ont été blessés. Le Parisien de dimanche raconte :

Cinq supporters parisiens, deux femmes et trois hommes, ont été légèrement blessés dans le stade de la Mosson lors de la deuxième période. Victimes de coupures, ils ont été pris en charge par les secours et ont été soignés sur place. « On est passés à deux doigts d’une catastrophe », souligne un membre du club parisien. C’est un garde-corps qui a cédé sous la pression des supporteurs enthousiastes lors de l’ouverture du score par Ludovic Giuly.

De son côté, PSGteam.net a interrogé un supporter parisien, Benjamin, présent sur place.

Vers la 70e minute, le PSG ouvre le score. Il y a logiquement un mouvement de joie et Ludovic Giuly s’approche de la tribune, du côté de la partie occupée par Boulogne. Les supporters descendent les marches très rapidement. Je me retrouve bloqué contre la barrière de sécurité — une barrière « fatiguée », selon les propres termes d’un employé du stade de la Mosson à la fin du match —, jusqu’à ce que celle-ci plie et se casse entièrement, entraînant une grosse chute dans la fosse du stade. Plusieurs personnes sont tombées sur celles déjà au sol, comme moi par exemple. Nous avons eu du mal à remonter en tribune, car les CRS ont lancé inutilement des gaz lacrymogènes. Des corps étaient en partie en sang, voire plus pour certains autres… […]

Cinq personnes seulement ont été prises en charge par les pompiers. Les autres sont remontées en tribune tant bien que mal, dont l’un avec une côte déplacée. […] Un représentant du PSG nous a affirmé que le club porterait plainte… Depuis, nous n’avons pas de nouvelle… Et Montpellier ? Rien du tout ! Après, tout cela arrange un peu tout le monde. Tant que c’est Boulogne qui prend, on n’en parle pas. Cet événement serait arrivé aux supporters marseillais ou à d’autres, nous en aurions entendu parler pendant une semaine aux infos TV ! Et puis, la France étant candidate à l’organisation du championnat d’Europe 2016, il vaut mieux cacher les incidents ayant lieux dans des stades non-conformes.

Le stade de la Mosson est en effet candidat à l’Euro 2016.

Au-delà du périphérique

Il n’y a qu’au PSG que ça arrive…

- Encaisser un but en fin de match. Ce week-end, deux clubs ont dû concéder un match nul dans les dernières minutes. Devinez duquel on a le plus parlé — et pour lequel certains ont estimé que cela était comique.

- Coûter un but à son équipe. Gennaro Bracigliano est responsable du premier but encaissé par Nancy, sur une faute de main grotesque. Plus tard, il gardera la balle en main plus de six secondes, donnant à Valenciennes l’occasion de marquer sur un coup-franc indirect dans la surface.

- Mandanda au fond du gouffre. Coupable d’une grossière erreur ce week-end — un dégagement sur son adversaire, tel celui de Coupet sur Gomis, mais qui finit de peu en six mètres —, le gardien marseillais s’est vu relégué sur le banc des remplaçants en Équipe de France ce mercredi. Tout ce lobbying pour ça…

La nouvelle version du Canal football club

Pour sa deuxième saison, l’émission de la chaîne cryptée, seule détentrice des droits de la Ligue 1 pour un magazine hebdomadaire, a gagné un quart d’heure. De quoi montrer plus de jeu ? Pas tout à fait…

L’émission débute désormais à 19h20 chaque dimanche soir, pour proposer « l’instant fille Fan girl », un portrait navrant de l’invité de la semaine. Suivent quelques banalités puis un nouveau jeu idiot mais certainement coûteux, dans la lignée de l’élection du plus beau but par applaudimètre — abandonnée au bout de quelques pathétiques tentatives la saison passée.

Au final, sur plus de 90 minutes d’émission, seules trois auront été consacrées au résumé du match du PSG.

Notes

[1] Diego Perez (Monaco) a reçu un carton rouge direct pour la même semelle que celle dont a été victime Armand, qui, quant à elle, ne fut pas sanctionnée.

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