Durant la semaine écoulée, avant puis après PSG 3-1 Le Mans, deux sujets majeurs ont attiré notre attention : la façon de certains journaux de mettre le PSG au pied du mur en permanence et le positionnement de Ludovic Giuly.
PSG - Le Mans et la fin du monde
La semaine dernière, nous vous racontions comment L’Équipe et le Parisien jouaient de leurs ficelles favorites.
Avant le match à Montpellier, le Parisien annonçait que le PSG « n’aura pas droit à l’erreur » et que « Paris n’a pas de temps à perdre ». Cette semaine en revanche, avant PSG-Le Mans, le quotidien francilien n’a pas cherché à dramatiser. « Face au Mans, le PSG va mettre le turbo », pouvait-on même lire dans les gros titres.
Côté conférence de presse en revanche, les questions adressées aux joueurs parisiens furent bien plus traditionnelles. Vendredi 14 août, les propos de Ludovic Giuly sont retranscrits dans les colonnes du Parisien. Interrogé sur « l’inquiétante prestation d’ensemble » à Montpellier, l’ancien Lyonnais réagit :
Arrêtez ! Ce n’était que le premier match et on dirait que c’est la fin du monde. Il faut se calmer ! Tout va bien, rassurez-vous. On n’a pas de pression, il y a toujours une bonne ambiance dans le groupe et on ne se met pas le couteau sous la gorge.
L’agence Reuters, via le site nouvelobs.com, complète la réponse de Giuly :
On dirait qu’on a perdu un match. On a pris un point, ce n’est pas la catastrophe. On n’a pas le couteau sous la gorge et Le Mans n’est pas un match couperet. Je vous rassure tout de suite, tout va bien.
Le même jour, L’Équipe a interrogé Grégory Coupet. Avant d’aborder des sujets plus généraux — son arrivée au PSG, son retour en France, etc. —, Jérôme Touboul pose une première question d’actualité :
Le positionnement de Ludovic Giuly
Autre sujet fort de cette semaine, le repositionnement de Ludovic Giuly au poste de milieu offensif droit, qu’il avait occupé à son arrivée avant d’être replacé en attaque par Paul Le Guen.
Après le match à Montpellier, dans le Parisien, Frédéric Gouaillard faisait part de son sceptissisme :
Le lendemain, Laurent Perrin et lui détaillent les « cinq problèmes » que Paris doit régler. Parmi eux, l’animation offensive :
À la mi-temps du match contre Le Mans, Armand a donné des éléments intéressants à ce sujet : le latéral parisien explique que le positionnement de Sessegnon devant lui changeait considérablement son jeu. Le Béninois rentrant systématiquement à l’intérieur, cela libère beaucoup d’espaces et lui permet, s’il a le coffre physiquement, de monter à tout va.
Revenons-en à Giuly. Vendredi dernier, le Parisien interrogeait le numéro 7 du PSG :
— C’est le choix du coach, il y a du monde devant. Milieu droit, je connais. J’ai fait quasiment toute ma carrière à ce poste. Je sais qu’il y a beaucoup d’efforts à fournir mais, cette année, j’ai effectué une bonne préparation.
— Et si vous vous retrouvez sur le banc ?
— C’est la règle du foot ! Je n’ai jamais dit que j’étais là pour jouer 30 matchs. Si je suis mauvais, j’irai sur le côté et je travaillerai à l’entraînement.
Une fois encore, la dépêche de Reuters complète l’article du quotidien :
Le coach me préfère à droite, j’ai joué toute ma carrière à droite, je retrouve mon côté droit, il n’y a pas de souci. Devant, j’ai plus de plaisir, c’est clair, mais je n’ai jamais dit que je voulais être attaquant. Et si je suis moins bien, j’irai m’asseoir sur le banc, c’est comme ça.
Après la victoire contre Le Mans, Giuly en a remis une couche, toujours dans les colonnes du Parisien :
— (Il coupe) … parce que je suis bien sur le côté droit ! Combien de fois faudra-t-il que je le répète pour qu’on me croie (sourires) ? Mon rôle exige une vraie force physique et je crois qu’on la voit sur le terrain. Par rapport à ce que je pouvais faire à la même époque l’an dernier, c’est le jour et la nuit.
S’il y a une personne que Giuly aura convaincu, c’est Jérôme Touboul. Le même jour, dans L’Équipe, le reporter s’enflamme :
Erding et surtout Hoarau gênés durant leur préparation, c’est Ludovic Giuly qui en a profité pour tirer son épingle du jeu. Le numéro 7 parisien a marqué face au Mans son deuxième but en deux journées de championnat. Après ses trois réalisations en matches amicaux, Giuly en est à cinq cet été.
PSG 3-1 Le Mans : échos du match
Les débuts de Mevlut Erding
Après un premier match en demi-teinte à Montpellier, Erding devait marquer pour ne pas laisser le doute s’installer. La qualité du joueur n’était pas encore remise en cause, mais sa prestation a tout de même été pointée du doigt dans la presse quotidienne : il a écopé de la plus mauvaise note à la fois au Parisien (3, « la grosse déception de la soirée ») et à L’Équipe (4, « le plus décevant »).
Samedi, le jour de PSG - Le Mans, le Parisien publiait une interview de l’attaquant turc. Après deux questions sur sa prestation à Montpellier et les occasions qu’il a ratées, Frédéric Gouaillard et Laurent Perrin s’impatientent et font le bilan d’Erding après une journée :
— (Il coupe avec fermeté.) Moi, je ne connais pas de période difficile. J’ai joué un match et je n’ai pas marqué, c’est tout. Je me sens bien, je n’ai aucun doute.
Non, mais la pression existe. À Paris, elle sera toujours là. Je sais où j’ai mis les pieds.
Le cliché de la semaine est attribué à…
So Foot — eh oui, encore. Présentation de la deuxième journée :
Bilan de la 2e journée : le pronostic de So Foot (0-0) fut une nouvelle fois à côté de la plaque. Pas le PSG.
Cerise sur le gâteau, ce commentaire, issu du même article :
Au-delà du périphérique
Brèves de Ligue 1
Il n’y a qu’au PSG que ça arrive… Lors de cette deuxième journée de championnat, 2 buts contre son camp ont été inscrits ; Machado (Toulouse) a marqué contre son ancien club (Saint-Étienne) ; Montpellier, qui menait 0-2 à moins de vingt-cinq minutes de la fin du match, a concédé un match nul dans les dernières secondes du match (90e+3). So Foot serait surpris d’apprendre que le PSG n’est la victime d’aucun de ces faits de jeu…
Commission de visionnage. S’il était passé entre les gouttes pour son tacle par derrière sur Luyindula lors de la première journée, Émir Spahic (Montpellier) a en revanche été mis à l’index par la commission de visionnage pour un coup de coude contre Lorient (2e journée) qui lui avait valu un simple carton jaune. Jeudi, L’Équipe croyait savoir que « Spahic ne devrait pas échapper à une suspension ». Erreur : réunie jeudi soir, la commission de discipline de la LFP a considéré « qu’il n’y avait pas d’infraction disciplinaire particulièrement grave », selon la voix de Pascal Garibian, son président [1].
Propos injurieux. Paul Baysse (Sedan, L2) a écopé de trois matches de suspension de la part de la commission de discipline de la LFP pour « propos injurieux, blessants ou grossiers » envers l’arbitre. Par mesure de comparaison, Jérôme Rothen avait pris quatre matches pour avoir qualifié un arbitre de « zéro ». Plus récemment, Cyril Jeunechamp n’a pas été sanctionné pour avoir qualifié l’arbitrage de Bertrand Layec à Montpellier d’« incompétent ».
Bordeaux brade son meilleur buteur
Après l’avoir longtemps déclaré intransférable, voilà maintenant que Bordeaux accepte de se séparer de Marouane Chamakh pour un prix dérisoire… et dans l’indifférence la plus totale.
Faute d’avoir su prolonger un joueur que son entraîneur juge pourtant indispensable, et ce à moins de 10 jours de la fin du mercato, le président bordelais ploie devant les sirènes anglaises. Jean-Louis Triaud n’exigerait plus qu’un montant dérisoire pour le transfert du meilleur buteur girondin : 8 M€ plus un intéressement à hauteur de 25 % sur la plus-value que ne manqueront pas de faire les acquéreurs de l’attaquant marocain.
8 M€ c’est moins de la moitié de ce que demandaient Nice pour Rémy, ou Toulouse pour Gignac ! 5 millions de moins que ce qu’a dû débourser Lyon pour acquérir Gomis, pourtant décevant l’année passée [2]. Dans un marché des transferts pourtant orienté à la hausse, la faiblesse de la requête bordelaise a de quoi interpeller.
C’est la crise, mais tout le monde s’en fout
« La guerre est déclarée », titre L’Équipe du 20 août. La nomination de Claude Colombo comme représentant de la LFP au sein de la Direction nationale de l’arbitrage (DNA) a mis le feu au poudre. La raison ? Une inimitié entre ce dernier et Marc Batta, le patron de la DNA. Du coup, les arbitres protestent — ils ne grognent pas, ce ne sont pas de simples supporters : lors des deux premières journées, ils ont refusé de porter le logo de la LFP sur leur maillot. Désormais, ils menacent et envisagent :
[…] une nouvelle mesure, dont les conséquences dommageables pour le bon déroulement des compétitions devront être entièrement assumées par la LFP.
La semaine passée, ils avaient envisagé de ne pas signer les feuilles de match.
Sur le web, tout le monde s’en moque : un seul article en a parlé — brièvement —, sur 20minutes.fr.
Souleymane Bamba et le jeu des 7 erreurs
Jeudi, France Football annonçait sur son site une nouvelle vite reprise par nombre de ses confrères : l’ancien Parisien Souleymane Bamba serait pisté par Liverpool.
Halilodzic s’écrit Halilhodzic ;
né le 23 janvier 1985, Bamba a 24 ans ;
surtout, tous ceux qui savent que le PSG n’utilise pas la Juventus comme club filiale pour donner du temps de jeu à ses jeunes pousses auront compris que Bamba ne fut pas prêté en Italie. Il y a passé plusieurs mois alors qu’il avait 16 ans, sous l’influence d’un agent peu scrupuleux, avant de réintégrer le PSG, qui ne souhaitait pas le laisser partir.
Des nouvelles des anciens du PSG
Fiorèse dans les pas de Makelele ? En annonçant sa retraite sportive dans L’Équipe vendredi dernier, Fabrice Fiorèse en a profité pour revisiter sa carrière. Il explique ainsi que s’il a quitté le PSG pour Marseille le 31 août 2004, à quelques heures de la fin du mercato, c’était par sacrifice : « J’ai souvent été incompris. […] Tout le monde croyait que je faisais ça pour mon intérêt personnel, mais c’était pour le groupe. » Et Fiorèse de conclure, en toute logique : « Même si je ne me vois pas travailler dans le foot, je pourrais peut-être devenir conseiller d’un président, comme Zidane au Real. Je sens assez bien les coups, non ? (rires) »
David Ngog en D2 anglaise ?. D’après une information exclusive du tabloïd anglais The People, relayée par mercato365.com, David Ngog (20 ans) pourrait être prêté en deuxième division anglaise. Sheffield Wednesday aurait envisagé sa venue après avoir appris que Liverpool souhaitait lui donner plus de temps de jeu.