Interview réalisée mercredi 3 février 2010.
Publication en deux parties :
Première partie : les médias du PSG
Deuxième partie : PSG TV, NRJ Paris, l’éditorial et les archives
PSG TV et la quotidienne sur NRJ Paris
Combien de supporters se sont-ils abonnés à PSG TV ?
C’est un peu compliqué à déterminer, car nous proposons trois formules d’abonnement : à la semaine, au mois ou à la saison. En cumul à date, nous atteignons environ 10 000 actes d’achat. La saison dernière, la plateforme de vidéos était gérée par Sportfive dans un site dédié. Depuis cette saison, PSG TV a intégré PSG.FR, et Sportive ne s’occupe plus que des matches.
« PSG TV n’est pas un choix par défaut, mais une réelle volonté de la part du club de créer une web TV. »
Début janvier, un accord a été trouvé avec NRJ Paris pour diffuser une émission quotidienne sur le PSG, reprenant entre autres des images de PSG TV. S’agit-il d’un premier pas avant d’envisager une véritable chaîne de télévision ?
Non, ce n’est pas à l’ordre du jour. Et le lancement de PSG TV n’était pas un choix par défaut, c’était une réelle volonté de la part du club de créer une web TV. Internet présente de nombreux avantages : c’est un média moderne, souple, qui coûte relativement peu cher — que ce soit à produire ou pour l’internaute —, que l’on peut regarder quand on veut et surtout où on veut. Sur PSG TV, nous avons des clients dans près de 200 pays !
Une web TV, a fortiori si elle est payante, ne cible que des supporters. Une chaîne de télé ne présenterait-elle pas l’avantage de s’adresser à ceux qui connaissent mal le club, pour en donner une image différente ?
La télé est un média très intéressant, bien entendu. Mais ce que les jeunes regardent aujourd’hui, c’est Internet. Ils regardent la télé sur le web, les sites comme Youtube, Dailymotion ou Wat cartonnent… Nous avons volontairement choisi d’aller sur le web. Ce n’est pas un manque d’ambition, c’est une volonté de notre part d’être présents sur Internet en vidéos. Par ailleurs, les chaînes des clubs français sont sur abonnement [1]. C’est compliqué de trouver un modèle économique pour une chaîne gratuite, car cela nécessite énormément d’investissements. Le fonctionnement actuel de PSG TV représente déjà un investissement important, mais si on voulait reproduire le même schéma à la télé, ce serait carrément une autre dimension.
Quelle est la nature du partenariat entre PSG TV et NRJ Paris ? [2]
NRJ Paris est la chaîne leader de la TNT francilienne, c’était un critère très important à nos yeux. Cela représente environ douze millions de téléspectateurs potentiels en Île-de-France, ce n’est vraiment pas négligeable en terme d’audience. Nous ne fournissons pas toutes les images de l’émission. Ce matin par exemple [3], au Camp des Loges, il y avait à la fois les équipes de PSG TV et de NRJ Paris, qui tournaient un sujet sur Sessegnon. Nous n’avons pas énormément de moyens humains ou techniques, contrairement à eux, mais nous avons l’accès aux joueurs. En mutualisant nos atouts respectifs, nous parvenons à proposer une bonne émission.
L’aspect éditorial des médias du PSG en questions
À quelle direction le pôle médias est-il rattaché ?
Nous sommes à cheval entre la communication et le marketing. Hiérarchiquement je suis rattaché au service marketing, mais toute la partie éditoriale est faite en concertation avec le directeur de la communication. Le site PSG.FR, par exemple, est géré en parfaite harmonie entre le marketing et la communication.
« Nous sommes montés en puissance sur l’aspect marketing, mais l’éditorial a également progressé. »
Ne pensez-vous pas que le site a de plus en plus une dimension commerciale, et de moins en moins éditoriale ?
Peut-être que cela s’explique par le fait qu’aujourd’hui le pôle médias dépend du marketing, mais sincèrement je ne pense pas que l’éditorial ait diminué sur le site, bien au contraire. Par rapport à il y a un ou deux ans, la quantité d’informations publiées — en éditorial pur, comme les interviews par exemple — est plus importante. En revanche, c’est vrai que nous sommes montés en puissance sur tout l’aspect marketing, avec la carte Passion PSG, les visites guidées du Parc des Princes, la boutique en ligne… Tout ce qui concerne le PSG en dehors du groupe professionnel est également mieux mis en valeur sur le site, à l’image de la Fondation PSG.
Par rapport à d’autres sites officiels de clubs français, celui du PSG semble plutôt neutre…
C’est en cela que nous ne sommes pas des journalistes. Nous ne sommes pas là pour taper sur le PSG…
Justement, sans tomber dans l’excès comme olweb.fr, vous pourriez profiter de votre exposition pour propager la version du club.
Ce n’est pas au pôle médias de définir la communication du club, nous en sommes simplement le support, donc ce n’est pas véritablement mon domaine. Mais je trouve que le club réagit comme il faut. Quand il a été attaqué, des communiqués de presse ont été publiés. Et s’il fallait répondre à tout ce qui est écrit sur le PSG et qui est faux, nous devrions passer notre temps à faire des communiqués, un peu effectivement comme le fait Lyon.
« Au pôle médias, nous sommes là pour faire briller le PSG. »
Hormis quelques coups d’éclat très ponctuels — le match des féminines au Parc des Princes par exemple —, la section féminine et l’équipe réserve du club sont moins suivies aujourd’hui qu’au début des années 2000 sur PSG.FR…
Peut-être cela s’explique-t-il parce que mon frère [Maxime Baca, qui évolue aujourd’hui à Lorient] a été formé au PSG. À cette époque, je suivais tous les matches de la CFA, et naturellement c’était simple pour moi d’en faire un compte-rendu. Mais il s’agissait d’une initiative personnelle. Aujourd’hui c’est délicat d’envoyer quelqu’un exclusivement pour un match de la CFA ou des féminines. Nous essayons de le faire, mais c’est vrai que le groupe pro représente l’essentiel de notre activité. Non seulement parce que c’est ce qui intéresse les gens, mais aussi parce que cela reste la vitrine du PSG. Par ailleurs, je vous invite à regarder également ce que nous faisons sur PSG TV. Là pour le coup, nous suivons beaucoup la CFA et les féminines : aujourd’hui nous avons réalisé un reportage sur la section féminines, et lundi nous avons filmé le match de la CFA [3]. Cela reste du foot, donc le format vidéos est plus adapté.
Les programmes de match ont beaucoup évolué ces dernières années. Ils étaient réalisés en partenariat avec Métro, désormais c’est avec 20 minutes. À quoi ces changements sont-ils dus ?
Cela dépend des accords passés par le service marketing, qui s’occupe des programmes de match. Les interviews sont effectivement réalisées par le pôle médias, mais il ne s’agit que de reprises de contenus créés pour les autres médias du club.
Ces programmes de match ne seraient-ils pas un bon support pour diffuser du contenu, comme c’était le cas il y a dix ou quinze ans ? Ils semblent n’être qu’un moyen de vendre des espaces publicitaires…
Sincèrement, non. Les programmes de match ne ramènent pas d’argent, nous essayons simplement de faire en sorte qu’ils n’en coûtent pas non plus. L’objectif est d’offrir un produit qui convienne aux spectateurs du Parc des Princes.
Ne pensez-vous pas qu’ils manquent d’ambition éditoriale ?
Je trouve que le produit est relativement de qualité aujourd’hui. Au Parc des Princes, les gens n’ont pas forcément le temps ou l’envie de lire un magazine de 12 ou 16 pages, ils sont avant tout là pour profiter d’un spectacle. Le quatre pages actuel répond à leurs attentes. Il y a une interview, un édito, quelques stats… C’est quelque chose que l’on picore pendant le match. Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment le lieu pour faire un pavé.
Un « collectif PSG » avait été créé par des salariés du PSG en 2008, suite notamment à l’affaire de la banderole. Qu’est-il devenu ?
La mise en sommeil du collectif PSG est avant tout due à un manque de temps des gens qui l’ont créé. L’idée était de montrer une autre image des supporters du PSG que celle qui est généralement véhiculée, mais cela demande beaucoup de temps, vous êtes bien placés pour le savoir…
Ce que voulait faire le collectif ne pourrait-il être fait, au moins partiellement, sur PSG.FR ?
L’objectif de PSG.FR et de tous les médias du club est de véhiculer une image positive du club, de ses supporters, de ses équipes de jeunes et de ses féminines. Nous sommes là pour faire briller le PSG. Donc ce que faisait le collectif, c’est un peu déjà ce que nous faisons au quotidien…
Si ce projet a vu le jour, n’est-ce pas parce que les salariés du PSG qui l’ont lancé estimaient qu’il fallait en faire plus ?
Non, cela répondait surtout à une perception à un moment donné. Ce collectif est effectivement arrivé au lendemain de la banderole, et c’était un petit sursaut d’orgueil, pour dire : « Non, tous les supporters du PSG ne sont pas tels que les médias le disent. »
Aucun article ne véhicule ce genre de messages, même en toile de fond, sur PSG.FR.
Oui, peut-être que c’est effectivement une lacune du site de ne pas assez mettre en avant les supporters.
Les archives du PSG
Pourquoi l’historique du PSG n’est-il pas plus mis en valeur sur PSG.FR ?
Nous avons alimenté un éphéméride pendant un an, et quelques grandes dates ont été détaillées. Mais ce n’est pas évident de se renouveler tous les ans sur ce genre de sujets.
« Les archives dont nous disposons ne remontent pas à très longtemps… »
À l’occasion du décès de Francis Borelli, le site officiel du PSG ne proposait que trois courtes citations… Il était possible d’en faire beaucoup plus, non ?
Il existe certainement des archives, mais nous n’y avons pas accès.
Le PSG ne possède pas d’archives ? Les programmes de matches des années 1980, par exemple, étaient très riches en informations et en photos.
Nous avons des programmes de match, mais pas de l’époque de Francis Borelli. Cela doit pouvoir se retrouver, mais c’est un travail de collectionneur…
Le Dictionnaire officiel du PSG publié par Michel Kollar est pourtant illustré avec des documents des années 1970 et 1980.
Il s’agit de la collection personnelle de Michel Kollar, cela n’appartient pas au club. Idem pour les procès-verbaux des années 1970 que nous diffuserons à l’occasion de l’anniversaire du club. Bien sûr que c’est frustrant, j’aimerais avoir ce genre de choses à ma disposition, mais c’est vraiment très compliqué. Alors que le club est plutôt jeune — bientôt quarante ans —, paradoxalement les archives dont nous disposons ne remontent pas à très longtemps. Il est par exemple très difficile de trouver des photos ou des matches des années 1980. Rien que pour récupérer les matches des années 1990 en vidéos, je suis obligé de passer un temps fou à discuter avec Canal+ et TF1. C’est très compliqué, donc cela avance tout doucement. Peut-être qu’un jour nous aurons de belles archives, mais c’est long, fastidieux et surtout coûteux.
Première partie : Anthony Baca, le pôle médias du PSG, PSG.FR
Deuxième partie : PSG TV, NRJ Paris, l’éditorial et les archives
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Les matches précédents :
OM 2-4 PSG : le match, l’historique, ils ont joué dans les deux clubs
PSG 1-3 OM : le match, les photos (1, 2, 3), l’historique, le sensationnalisme
OM 1-0 PSG : le match, l’historique