Sin Anima retrace le parcours du Paris SG depuis les années 1970, puis il évoque l’évolution du football en général et du club parisien en particulier : joueurs, dirigeants, supporters… Tout y passe.
Le Paris SG dans les années 1970
« L’immensité que représentaient les tribunes du Parc »
Tu as découvert le Parc à l’âge de 8 ans en 1974, qu’est-ce qui t’a plu dans ce club ?
À vrai dire, à la base, ce n’est pas le club qui m’a plu. En fait, c’est plutôt l’ambiance qui régnait dans le stade qui m’avait impressionnée ! Je me rappellerai toujours mon entrée dans le Parc… Cette masse, l’immensité que représentaient les tribunes. Même à moitié vides, elles étaient impressionnantes.
Ton père, supporter de la Juventus Turin (Italie), t’a-t-il « poussé » à devenir supporter ?
Oh que non ! Mon père a eu l’intelligence de me dire que si j’avais envie de devenir supporter d’un club, il fallait que mon choix soit mûrement réfléchi ! D’ailleurs, il me dit toujours à l’heure actuelle que « quand on supporte un club, c’est pour la vie… Et en aucun cas on ne doit soutenir une équipe co-nationale lors de matches internationaux… » Lui, c’est la Juve, et il m’a emmené plusieurs fois voir jouer celle-ci à domicile au Stadio Communale, à l’époque où aucun étranger ne jouait en championnat italien…
« J’allais en tribune K, où est né le mouvement supporter »
Comment es-tu devenu supporter du PSG alors ?
J’avoue que, durant un ou deux ans, je n’ai pas été plus supporter d’un club que de l’autre. Je ne pense pas qu’à cet âge-là on soit nécessairement capable de choisir. Par contre, je détestais déjà l’ASSE, dont je me rappelle avoir fêté la défaite contre le Bayern en 1976. En fait, ce qui a fait la différence c’est le Parc des Princes… J’y suis par conséquent allé le plus souvent possible. De fil en aiguille, je suis donc devenu supporter du PSG, d’autant plus que mon père me menait en tribune K… Là même où est né le mouvement supporter à Paris.
Tu habitais la région parisienne ?
J’avais effectivement cette chance… Mais habiter en banlieue à l’époque n’était pas pratique pour aller au Parc non-accompagné, vu mon jeune âge.
« Les 3/4 venaient plus voir perdre le PSG qu’autre chose »
Quand as-tu réellement commencé à t’intéresser vraiment au PSG, suivre les matches au Parc ou à la radio ?
J’ai commencé à aller le plus régulièrement possible au Parc à 14/15 ans, et mon premier abonnement date de la saison 1981/1982 : au mythique KOB, qui n’occupait à l’époque que la partie supérieure droite de la tribune en regardant la pelouse (B1). Par contre, je n’ai jamais écouté le moindre match à la radio ; c’est toujours le cas actuellement !
Quelle image avait le PSG à cette époque ?
J’étais un peu jeune pour m’en rappeler… Et puis, à l’époque, le fantasme du beauf français de base c’était Saint-Étienne, comme ça a été Bordeaux dans les années 1980 puis Marseille dans les années 1990. Je dis « beauf français de base » car notre pays doit être un des seul pays européens où les gens kiffent sur un club comme s’il représentait une nation… Alors qu’un club ne représente que lui-même et ses supporters !
Il y avait beaucoup moins de monde au Parc, comment se passaient les relations avec le public ?
Pour le peu que je me souvienne, il n’y avait pas de relations particulières avec le public… D’autant plus qu’à l’époque les trois quarts du Parc venaient plus pour voir perdre le PSG qu’autre chose, Paris étant peuplé d’énormément de Provinciaux montés à la Capitale !
Le Paris SG dans les années 1980
« Au début des années 1980, Paris jouait l’Europe »
Au début des années 1980, quels étaient les objectifs du PSG ?
À l’époque, le but des dirigeants était l’Europe et seulement les 3 ou 4 premiers du championnat y avaient accès ! Paris restait toujours parmi les 7 premiers du classement et côtoyait les équipes de tête.
De quoi rêvais-tu pour ton club ?
J’ai toujours rêvé de titres de Champion afin qu’il y ait un jour une étoile au-dessus du logo. En revanche, les coupes d’Europe m’ont toujours laissé indifférent car ce n’est pas une fin en soit pour un club… Sauf en France !
Quels joueurs ont commencé à te faire rêver / vibrer ?
Ceux qui m’ont fait rêver sont ceux que j’admirais quand j’étais gamin… Ils ne jouaient malheureusement pas pour le PSG : Johan Cruyff et Roberto Bettega.
« Les premiers trophées : des matches superbes »
Samedi 15 mai 1982, Paris gagne son premier trophée : la coupe de France (face à l’ASSE de Platini). As-tu suivi la compétition ?
J’étais abonné depuis un an, mais ce soir-là j’étais à Lyon ! Une grosse coupure de courant a fait que je n’ai vu de ce match que le but de Pilorget [1], alors que je m’attendais à découvrir le résultat aux infos ! J’ai sûrement dû frôler l’état second…
Quel impact (médiatique, populaire) a eu cette victoire ?
Assez fort si je me souviens bien… Surtout parce que le dénouement a été complètement fou : envahissement de terrain…
Et la saison suivante ?
Le match contre Nantes en 1983 (victoire 3-2 du PSG et seconde coupe de France consécutive) reste peut-être comme étant un des plus beaux matches qu’il m’ait été donné de voir — bien plus beau que le PSG 2-1 Barcelone —, ça allait d’un but à l’autre durant tout le match ! Premier souvenir d’incidents aussi…
« Le premier titre de Champion : un vrai groupe ! »
Comment s’est déroulée la conquête du premier titre de Champion après une 13e place l’année précédente ?
Ah le premier titre de champion… Ultime jouissance ! Ca, pour une surprise, c’en était une — quoiqu’après 27 matches sans défaite on s’y attendait un peu. On était plus habitué à la coupe de France où le club s’était qualifié pour la finale trois fois en quatre ans ! Les principaux artisans de ce titre sont tous les joueurs… Cette équipe formait un vrai groupe, chose que Bergeroo a su recréer la saison dernière. Gérard Houllier avait vraiment fait du bon boulot !
Quelle a été l’évolution majeure du PSG depuis les années 1980 ?
A vrai dire je ne sais pas… Peut-être d’avoir deux tribunes de supporters… Très très peu de clubs ont cette chance !
Le Paris SG dans les années 1990
« Avec l’Europe, Canal a apporté une fidélisation du public »
Qu’a apporté l’arrivée de Canal + en 1991 ?
Canal a apporté une fidélisation, entraînée par les matches de coupe d’Europe… Mais bon, maintenant le public n’a plus besoin de ça et c’est bien ! Mais il a également pas mal d’aspects néfastes : tout le reste… Je suis profondément anti-Canal + au PSG !
En 1995, Ricardo a déclaré que sa plus grande fierté était l’augmentation de l’affluence au Parc [2]. Qu’en penses-tu ? A partir de quand y a-t-il eu un « changement » dans le public, une hausse de l’intérêt ?
La hausse d’intérêt se résume tout simplement aux cinq aventures européennes de l’ère Denisot ! C’est un peu triste qu’il y ait eu besoin de ça…
« Les coupes d’Europe ont lancé une nouvelle ère »
Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990 a débuté la « lutte » entre l’OM, le grand club de l’époque, et le PSG, qui montait en puissance. Comment en est-on arrivé à une telle rivalité ?
Le rôle de Tapie est prépondérant dans ce qui est devenu l’antagonisme Paris SG / Marseille, mais il est né lors des deux saisons que j’ai raté pour cause d’armée…
Que retiens-tu des campagnes européennes de 1990 ?
Beaucoup de choses et d’échanges avec des supporters adverses… J’ai été à Turin, Madrid en 1992/1993, Liverpool, Glasgow, Munich en 1994/1995, La Corogne, Parme, Milan, Barcelone et Anderlecht. Je ne suis pas allé à Arsenal car malade, et mon grand regret est de ne pas avoir pu aller à Athènes… même si on m’a ramené une bâche de là-bas ! En fait, s’il y avait un déplacement d’organisé, j’y allais toujours… Sauf pour Madrid et Munich les secondes fois, car l’ambiance m’avait déçu ! Je ne suis donc pas allé à Munich cette année non-plus… Les deux plus beaux déplacement ont été ceux de Glasgow et de Liverpool — quelles leçons de chant ! — et le plus jouissif le premier à Munich : à 180, nous avons fait plus de bruit que les spectateurs munichois — le public le plus beauf qu’il m’ai été donné de voir, cent fois pire qu’un Lensois avec tout son équipement. Sinon, à 17 ans ou presque j’étais allé à Waterschei (Belgique, en 1982/1983). C’était le premier déplacement en masse de supporters parisiens en Europe ! Ah, j’allais oublier Bruxelles en 1996 et Rotterdam en 1997 pour les deux finales…
Après que Paris a enchaîné cinq demi-finales de suite, à quel niveau le situais-tu par rapport aux autres clubs européens ?
Je pensais tout simplement que le club était à sa place… Juste en dessous des « grands ».
Tu avais déjà pas mal de souvenirs passés lorsque Paris a commencé à voyager en Europe, qu’as tu pensé de cette époque ? C’était une nouvelle ère ?
Exactement, une nouvelle ère : celle de la reconnaissance du club en Europe ! Même si ce n’est pas nécessairement ce qui compte le plus.
L’évolution du football
« En France, le foot n’est pas populaire, c’est une mode »
Le foot était-il aussi populaire qu’aujourd’hui ?
Le foot n’a, à mon sens, jamais été populaire en France… En fait, la France n’est pas un pays où le sport est réellement apprécié ! Actuellement l’engouement autour du football tient plus du phénomène de mode qu’à autre chose. Si la France n’avait pas gagné la Coupe du Monde 1998, on n’en serait sûrement pas là… Les tribunes ont d’ailleurs tendance à se « mastriser », ou « sapiniser » ou « footixiser », c’est selon.
Aujourd’hui, des records comme Dahleb (98 buts en dix ans), Rocheteau (100 buts en sept ans) ou Pilorget (370 matches de D1 en treize ans) sont quasi-impossibles car les joueurs restent rarement plus de deux ou trois ans dans le même club. Quel regard portes-tu sur cette évolution ?
C’est bien triste, les joueurs sont devenus des mercenaires sous prétexte que la carrière est courte et qu’il faut donc se faire le maximum de fric avant d’arrêter… Je trouve cela pitoyable ! Voilà pourquoi je respecterai toujours des mecs comme Baresi ou Maldini !
« Depuis les années 1980, l’argent a perverti le football »
Depuis les années 1980, quelle fut l’évolution majeure du football selon toi ?
Parmi les points positifs, je pense qu’il faut citer l’amélioration du spectacle et de affluence dans les stades. Quant aux points négatifs, il y a sans conteste la trop grande importance qu’a pris l’argent, avec toutes les conséquences que cela entraîne : le dopage, les mouvements incessants de joueurs…
Penses-tu qu’il est toujours possible de rivaliser avec les très grosses équipes européennes (Manchester, Barcelone, Real, Bayern…) ?
Je pense que c’est toujours possible, car sur de vrais matches de coupe tout est toujours possible. D’autant plus que Luis est la personne parfaite pour motiver des gars sur un match couperet : il a gagné trois coupes de France dont deux comme joueur, une coupe de la Ligue, une C2 et participé à une finale perdue de coupe de France… Les coupes, il connaît. Et puis notre club chéri est un spécialiste du genre !
« Il y a des valeurs à respecter quand on supporte un club »
Quel rôle vois-tu pour les associations de supporters à Paris et à l’étranger ? En Espagne par exemple, les socios élisent le président…
Franchement je ne sais pas… Je ne suis encarté auprès d’une association que depuis l’an dernier — je préfère l’indépendance — dans le but d’essayer de faire comprendre à certains qu’il y a des valeurs à respecter quand on supporte un club. Et puis des membres du bureau voulaient que certains anciens le soient. A noter que si je n’avait pas quitté le KOB durant la saison 1996/1997, je ne serais sans doute pas encarté. Pour ce qui est de l’importance des associations à l’étranger, l’Espagne n’est pas un championnat qui m’intéresse… En revanche, en Italie elles savent parfois se faire entendre ! Maintenant, si c’est pour en arriver à ce qu’ont fait les supporters de l’OM l’an dernier je dis non ! Et puis il y trop peu d’adhérents dans les associations parisiennes pour qu’elles aient du poids…
Hausse des transferts, des salaires… Que t’inspire le foot-business aujourd’hui ?
Du dégoût, avec une pointe de mépris…
Les joueurs du Paris SG
« Dahleb, Bianchi, M’Pelé, Pilorget… Les années 1980 »
Quels souvenirs gardes-tu de Dahleb, Bianchi et M’Pelé ?
Mustapha Dahleb, dit « Moumouss », était un dribbleur fou. L’image qui me reste de lui est son action en fin de match contre Nantes en finale de la Coupe de France 1983 (3-2) : il avait dribblé cinq ou six Nantais en perforation et son centre, le long de la ligne, avait été raté de justesse par Toko. Quant à Carlos Bianchi, on ne le voyait pas du match mais il en marquait souvent deux ! Le pur buteur [3]… Enfin François M’Pelé était un bon joueur de tête, mais j’en ai peu de souvenirs, j’étais un peu jeune.
A la même époque jouait le défenseur Jean-Marc Pilorget, recordman du nombre de matches disputés en D1 avec Paris (370). Quel souvenir gardes-tu de lui ?
C’était tout simplement un Ricardo avant l’heure !
Quels sont les joueurs qui t’ont le plus marqué ?
Deux des joueurs que j’ai le plus aimé n’ont fait qu’une saison à Paris : Kees Kist et Iviko Surjak — à l’époque je jouais avant-centre, ceci expliquant peut-être cela.
« Parmi ceux qui ont fait l’histoire : Susic l’artiste à l’état pur »
Lesquels ont fait l’histoire du club selon toi ?
Ah, ceux-ci sont bien plus importants que Kist et Surjak… Dans le désordre, je dirais Dahleb, Fernandez, Susic, Baratelli, Bats, Bathenay, Pilorget, Rocheteau, Raï, Lama — même si je ne lui pardonnerai jamais d’avoir craché sur le club —, Ricardo, Calderon et surtout toute l’équipe 1985/1986…
Justement, Safet Susic a du te laisser de bons souvenirs ?
Lui, c’est l’artiste à l’état pur ! Le seul joueur capable de dribbler plusieurs adversaires sans faire un seul pas ! Franchement, Susic fait partie des plus grands joueurs de l’histoire. Il a seulement eu la malchance de ne pas avoir la bonne nationalité au bon moment. Et puis question fidélité au club…
« Raï était un grand seigneur, pas Ginola ni Weah »
Weah, Ginola, Ricardo, Valdo… t’ont-ils marqués autant ?
De ces quatre joueurs seul Ricardo m’a marqué… Ginola oubliait un peu trop souvent que le football se joue à 11, il aurait dû jouer d’abord en Angleterre. Valdo commençait à être vieux, même si c’était un orfèvre pour mettre le pied sur le ballon quand il le fallait. Quant à Weah… Ce joueur ne se battait sur les terrains que lors des matches de Coupe d’Europe pour pouvoir jouer dans un grand club européen… Je fais d’ailleurs partie de ceux qui sont entièrement d’accord avec le message de la fameuse banderole de PSG - Le Havre [4]. Attention, je ne cautionne pas du tout les croix celtiques… Mais le message était justifié car il n’avait, sans ces croix de merde, aucune connotation raciste.
Et Rai ?
Lui, rien à redire ! C’était un grand seigneur. Quelqu’un de bien dans tous les sens du terme. Éminemment respectable. Je suis quasi certain que s’il avait été formé au PSG, il y aurait fait toute sa carrière… On peut dire que c’est quelqu’un qui peut être fier de ce qu’il a fait sur et en dehors des terrains de foot — un vrai humaniste dans le bon sens du terme.
« Aujourd’hui, j’apprécie Algerino, Yanovski, Ducrocq, Leroy et Bergeroo. Les autres semblent se servir du club »
Quel est ton avis sur Guérin, Le Guen, Fournier, Roche… Des joueurs fidèles qui ont fait l’histoire eux aussi, mais plus « discrets » que d’autres et virés comme des mal propres ?
Ce sont quatre joueurs respectables eux aussi. Mais bon, à l’arrivée de Biétry, je me rappelle avoir annoncé à beaucoup de monde qu’il ne venait que pour détruire le club et ses valeurs ; ce qu’il a presque réussi à faire en six mois ! Mais il n’y avait rien de surprenant à cela puisqu’il n’avait pas arrêté de cracher sur le PSG durant les années Denisot !
Actuellement, qui apprécies-tu particulièrement au PSG ?
J’aime bien Algerino — un mec bien, et facile d’accès en plus —, Ducrocq, Yanovski, Leroy et Bergeroo… Les autres semblent un peu trop ressembler à des joueurs là pour se servir du club comme d’un tremplin pour partir à l’étranger…
L’histoire du Paris SG
« Le maillot actuel, c’est du pur business… Dégoûtant ! »
Quelles ont été les étapes marquantes du PSG ?
Pour moi c’est tout simple : la première coupe de France, le premier titre de Champion et enfin l’arrivée de Canal + qui a tué l’âme du club !
En 1970, le maillot était rouge. Puis Daniel Hechter a créé le maillot « historique », ensuite changé par Canal et repris à nouveau… Aujourd’hui, les liserés blancs ont disparu, que penses-tu de ces changements ?
Ah le maillot… Ca, c’est du pur business ! Canal + a repris les couleurs au bout de trois ans car on leur a fait comprendre que leurs couleurs n’étaient pas les nôtres… C’était seulement le maillot Nike quoi… Sur l’absence de liserés blancs cette année, je me dis que c’est foutu à cause du retour d’Anelka ! Ces couleurs me dégoûtent, et voir tant de branleurs porter ce maillot qui n’est pas celui de mon club parce qu’il y a Anelka inscrit derrière me répugne ! Ce sont les même personnes qui portaient un maillot de l’OM l’an dernier ou de Bordeaux dans les années 1980… Ce ne sont en aucun cas des supporters, juste des moutons prêts à suivre la mouvance. D’ailleurs ils doivent sûrement avoir un maillot Mickaël Jordan chez eux ! Je ne respecte pas ces gens-là !
« Llacer et Nouma symbolisent l’amour du maillot »
L’amour du maillot était symbolisé par Llacer ou Nouma dans les années 1990, que représentent-ils à tes yeux ?
Ils représentent ce que beaucoup de supporters réclament à leurs joueurs : l’amour du maillot — le respect du club qui les a formés ! De plus, n’oublions pas que lors de la victoire du PSG à Munich c’était Nouma et pas Weah qui avait tapé dans l’œil des dirigeants munichois ! Et puis franchement je ne sais que dire sur ces deux joueurs… Je les respecterai toujours !
Quels ont été les plus grands matches du PSG ?
Selon moi, il y a plusieurs matches « historiques » et plusieurs raisons à cela :
Paris SG 3-2 Nantes en 1982/1983 (finale de la coupe de France) ;
Paris SG 5-3 Nantes en 1980/1981 (seizième de finale de la coupe de France) ;
Paris SG 3-1 Bastia en 1985/1986 (le match du premier titre) ;
Paris SG 1-0 Toulouse en 1993/1994 (celui du second titre) ;
Paris SG 4-1 Real Madrid en 1992/1993 ;
Paris SG 5-0 Bucarest en 1997/1998.
Ces deux derniers matches pour l’ambiance, les autres pour l’émotion que cela m’a procuré ! Le premier match contre la Juve (avec Platini) fut également un match particulier (PSG 2-2 Juventus en 1982/1983), je me rappelle être entré dans le KOB — à jamais dans mon cœur — sans toucher le sol ! Je suis sûr que pour ce match on devait être au moins 2000 supporters sans billet dans le KOB…
« La lueur dans les yeux de Borelli quand il parle du PSG… »
Parmi les entraîneurs parisiens, lesquels ont contribué à faire l’histoire du PSG ?
Sans aucune discussion Peyroche et Fernandez. Avec un peu en retrait Bergeroo que j’apprécie beaucoup. Quoique Houllier nous a aussi apporté notre premier titre de Champion…
Et parmi les dirigeants ?
Borelli, Borelli et aussi Borelli… Il a toujours respecté les supporters et son amour du Club n’est plus à démontrer. En plus c’est quelqu’un de très facile d’accès — j’ai eu la chance de lui parler à de très nombreuses reprises. Quand il parle du club de son cœur, il y a une lueur dans ses yeux qui ne trompe pas !
Tu ne parles pas de Michel Denisot ?
J’avoue avoir commencé à l’apprécier juste avant qu’il ne parte. Mais bon, à sa décharge, il faisait ce que Canal + lui disait de faire…
« Les ambitions ? Le championnat avant tout ! »
Que penses-tu des désillusions de cette saison, alors que l’on devait viser le Titre et les quarts de la Ligue des Champions ?
En début de saison, comme beaucoup d’autres, je me suis fait avoir par l’effet miroir aux alouettes… Je pensais que le PSG avait une équipe très forte, capable de devenir Champion et de gagner ses poules en LDC ! Mais c’était sans compter sur le manque de cohésion de cette équipe… Une somme d’individualités ne fera jamais un grand collectif, rappelons nous l’équipe de 1985/1986 : ce n’étaient pas des foudres de guerre, et pourtant : 26 matches sans défaite !
Quelles devraient être, selon toi, les ambitions du club : s’imposer en France (remporter le championnat plusieurs fois de suite) ou en Europe ?
Seul le championnat compte, car cela représente la régularité… Le reste n’étant que de l’esbroufe ! Sur un match tout peut arriver… Par exemple la finale de C2 contre le Barça, je suis certain que ce match, en le rejouant, ils le gagnaient sans problème (le Barça gagne sur une action, un penalty… Sinon, on ne les a pas vu du match).
Que penses-tu du traitement médiatique du PSG ? L’estimes-tu trop sévère ?
Le problème des médias, c’est qu’ils sont tous basés à Paris. Et comme les journalistes sont pour la plupart des provinciaux, la critique est d’autant plus facile ! Toutefois, cela n’a rien de comparable avec ce qu’il ce passe à l’étranger. Il suffit de lire la Gazetta dello Sport et on comprend tout ! En général, un match correspond à une page. Et chaque club passe à la moulinette durant toute la semaine… Je tiens à préciser que la France n’est pas un pays de football !
« Je souhaite pouvoir porter l’étoile au - dessus du logo… »
Depuis près de 30 ans tu supportes le PSG, que lui souhaites-tu pour les 30 années à venir ?
Je ne souhaite pas grand chose… Juste avoir suffisamment de titres de champions pour pouvoir porter l’étoile au-dessus du logo… J’espère que les dirigeants ne seront jamais aussi ridicules que les Marseillais avec leur étoile en chocolat ! En France, seul l’AS Saint-Étienne y a droit !
Si tu devais résumer le PSG en quelques mots ?
En trois mots, je dirais Paris Saint-Germain ! Ou bien : en mes veines coule du sang et, dans tous les schémas de bio, le sang est représenté en Rouge et Bleu… Ca tombe bien !