Durant cette période, avec les blessures de Tiéné, Bodmer, Cearà et l’absence de Sessegnon, Kombouaré avait à sa disposition moins de titulaires potentiels qu’à l’accoutumée. Il n’en a pas profité pour aligner d’entrée certains joueurs d’appoint comme Maurice, Makonda ou Traoré, et n’a pas non plus lancé des jeunes dans les compétitions nationales. Preuve que Kombouaré a clairement dressé une limite entre les joueurs qui ont pour lui l’étoffe pour rentrer dans le onze, et les autres. Puisque ces fameux autres sont essentiellement des joueurs en devenir, il n’y a rien de forcément problématique dans cette gestion-là.
Il reste qu’aux yeux de certains, le technicien kanak a trop fait confiance à son onze-type, avec deux risques principaux : user certains joueurs, et faire baisser la motivation des autres. S’il est vrai que Hoarau, Jallet et Nenê ont débuté toutes ces rencontres, et que Giuly et Makelele ont foulé la pelouse plus longtemps que leur âge ne le leur permet, le rythme de compétition n’était pas encore surhumain. Il y a eu une semaine entre la réception de Lens et celle de Sochaux, cinq jours entre le déplacement à Montpellier et celui à Agen – qui lui-même sera suivi d’un rencontre six jours plus tard. À l’exception de la transition Sochaux-Montpellier, il ne s’agissait pas d’une période de matches tous les trois jours ; surtout, les batteries des Parisiens ont été rechargées durant la trêve. Il y a effectivement une probabilité pour que cette accumulation se paye en fin de saison, mais s’il y avait un moment adéquat pour faire enchaîner les titulaires, il s’agissait bien de celui-ci. Au mois de février, lorsque la coupe d’Europe fera son retour avec ses déplacements harassants, le problème sera tout autre.
Concernant l’adhésion de la totalité de son groupe, il est injuste de faire désormais de Kombouaré un entraîneur qui s’entête dans ses choix et qui ne fait pas jouer la concurrence entre les joueurs. Il y a certes eu l’incident Sessegnon — même si la suite a montré que le comportement du joueur était tout sauf exemplaire — et le cas Luyindula à Montpellier, mais tout semble être rentré dans l’ordre depuis. Et les signes d’agacement de Camara et Clément qui avaient crû être décelés par des journalistes en mal de crise ne se sont pas retrouvés sur le terrain. D’ailleurs, il faut bien préciser que ces deux joueurs comptent respectivement trois et deux titularisations lors de cette fameuse série de quatre matches : pas de quoi se plaindre de son sort. La concurrence est de toute façon bien réelle, le début de saison du PSG l’a prouvé : Edel, Armand, Chantôme et Giuly partaient sur le banc et ont gagné leur place à la loyale. Et même actuellement, la hiérarchie ne semble pas figée dans le secteur offensif, où Bodmer conteste la place d’Erding.
Concrètement, pour chacun de ces quatre matches, le fait d’aligner la meilleure équipe possible était peut-être tout simplement dû à des impératifs de résultat. Idée saugrenue : il faut envisager que Kombouaré ne souhaitait balancer aucune compétition. Il était essentiel de ne pas perdre les matches de reprise — en coupe de France puis en L1 —, qui avaient plombé la fin de saison du PSG l’an dernier. Aux portes de la finale de la coupe de la Ligue, la qualification était naturellement un objectif majeur. Enfin, quelques jours après une défaite à Montpellier, la coupe de France devenait à son tour un enjeu important. Dès lors, la vue des résultats immédiats — deux qualifications, une victoire en championnat, et une élimination en prolongations — tendrait à prouver que le choix de Kombouaré s’est avéré judicieux. À moins de vouloir à tout prix prendre le contre-pied des reproches faits à Le Guen, lui qui était vivement critiqué pour ses rotations jugées trop massives en coupes…