À l’aube d’un déplacement à Dortmund, le problème se pose réellement. Depuis le début de saison, Paris n’a jamais réussi à gagner en Ligue 1 juste après une rencontre européenne. Il est impossible de nier que le manque de fraîcheur au moment d’affronter Rennes ou Nice au Parc des Princes — deux 0-0 à la clé — ait pu jouer en défaveur du PSG. Maintenant que Paris est bien placé pour la qualification européenne et que le club semble avoir pris le bon wagon en championnat, il va peut-être falloir faire des calculs d’épiciers pour s’en sortir le mieux possible.
Si Kombouaré a pratiqué un léger turnover en ce début de saison, il l’a fait au sein d’un groupe de joueurs réduits. Si bien que si l’entraîneur parisien parvient à faire reposer les joueurs à la forme la plus critique — les vétérans Makelele ou Giuly, les internationaux et/ou fragiles Hoarau, Erding ou Sakho —, certains joueurs sont de toutes les rencontres et n’ont pas de remplaçants attitrés. On pense à Nenê, Tiéné et Armand. Et ceux-ci ne pourront forcément pas tenir toute la saison à ce rythme-là. Si Kombouaré ne veut pas vivre une fin de saison avec des joueurs à bout de souffle, il faudra bien tôt ou tard qu’il titularise les joueurs mis à l’écart jusque-là — Traoré, Kezman ou Makonda —, voire même certains jeunes comme Adama Touré (19 ans), Alassane També (18 ans), ou Jean-Christophe Bahebeck (17 ans) — qui flambe actuellement en CFA.
En coupe d’Europe, avec 6 points en 2 matches, Paris est bien placé pour la qualification, mais celle-ci n’est pas encore acquise. Deux écoles s’opposent alors : éventuellement sacrifier les rencontres les plus ardues en faisant tourner massivement ou alors tout faire pour valider officiellement la qualification au plus vite. La première solution a le désavantage de retarder une qualification aux dernières journées — et un final façon Twente n’arrivera pas toutes les saisons —, la seconde d’épuiser certaines ressources pour le championnat. Le juste milieu est donc difficile à trouver.
Et c’est bien là tout le problème du PSG actuel. Titulariser systématiquement la meilleure équipe possible est un suicide à long terme : il n’y a rien de mieux pour aborder une fin de saison avec un effectif sur les rotules. Pratiquer un turnover mixte peut provoquer des résultats mitigés dans toutes les compétitions, et au final ne rien donner de bon nulle part — et aussi fatiguer des joueurs qui n’ont pas de remplaçant officiel. Quant au fait de faire jouer une équipe bis sur certaines rencontres, cela peut engendrer le quasi-sacrifice d’une compétition, ce qui n’est jamais forcément bien vu dès lors que l’on évoque le PSG.
Par exemple, dans cette série de rencontres, Paris devra affronter Lyon, à Gerland, en coupe de la Ligue. La logique et les résultats actuels voudraient que Paris aborde cette rencontre sans en faire un objectif prioritaire. Mais le passé francilien a montré que les coupes nationales étaient salutaires pour acquérir un avenir européen. Si Paris finit par décrocher en championnat — ce que l’on ne souhaite pas —, le regret sera grand d’avoir fait l’impasse sur une compétition qui envoie en coupe d’Europe en 4 rencontres. Faut-il donc faire de cette compétition un objectif littéralement secondaire en alignant joueurs écartés et/ou de CFA, ou faut-il quand même assurer le minimum pour se qualifier ?
Finalement, le seul point acquis est que la priorité concerne le championnat. Et là encore, on a vu l’an dernier — à Rennes et à Grenoble notamment — que lorsque les échéances étaient trop rapprochées, Kombouaré n’hésitait pas à faire tourner, même pour une rencontre de L1. Pour les sept rencontres à venir, plus qu’un principe théorique, l’entraîneur parisien sera sans doute obligé de s’en tenir à une analyse match par match, en fonction de l’état de forme de ses joueurs.