La gestion du vestiaire
Cette saison, le vestiaire a été secoué à quelques reprises par des conflits entre joueurs ou entre joueur et entraîneur. Le dernier en date a vu Nenê et Guillaume Hoarau s’expliquer par micros interposés, ce dernier reprochant au Brésilien son individualisme, ce qui avait alors obligé Antoine Kombouaré à intervenir :
Sur le moment ça m’a agacé et je l’ai dit à Guillaume, à Nenê, à tout le groupe. On est onze mois par an ensemble, parfois ça craque. C’est partout pareil. À Bordeaux, il n’y en avait que pour Gourcuff, ça a tiraillé dans le vestiaire. À mon époque, Ginola et Weah fatiguaient tout le monde parce qu’ils gagnaient beaucoup d’argent. Mais ça ne doit pas sortir du groupe, c’est ça que j’ai dit aux joueurs.
Le rapport de Kombouaré avec ses joueurs pourrait s’apparenter à un lien père-fils, tant le Kanak fait tout pour faire évoluer ses joueurs dans le bon sens, les protégeant sans cesse des attaques extérieures tout en sachant les remettre en question quand leur comportement n’est pas celui attendu :
Je suis dur avec mes joueurs, je suis très exigeant, je leur demande d’être les meilleurs. […] Sessegnon n’a pas accepté la concurrence. Giuly était sur le banc mais il l’a accepté. J’étais dans le bureau avec Alain Roche, Stéphane et son agent, Son agent m’a pris de haut, je l’ai pris par la chemise et il a dégagé. [1]
Les objectifs pour cette saison
Avant la réception de Montpellier, Paris pouvait se targuer d’être encore en course dans trois compétitions différentes. Une semaine après, le PSG est éliminé de la Ligue Europa et sa défaite à Marseille l’a sensiblement éloigné du podium de la Ligue 1. Une situation qui laisse la place à quelques regrets pour l’entraîneur parisien, même s’il n’est pas homme à abandonner :
Pour le titre, ça va être très compliqué parce qu’on est à dix points de Lille, mais on espère toujours pour la Ligue des champions. Il faut tout faire pour renouer avec la victoire, et ça commence à Lorient [le 2 avril]. Comme tous les entraîneurs, j’aimerais bien finir, c’est-à-dire gagner la coupe de France et terminer dans les trois premiers.
Oui [j’ai des regrets pour la Ligue Europa] parce qu’on était bien, on a fait de bons matches, mais c’est une compétition très pénalisante. On joue le jeudi, et ça laisse peu de temps pour récupérer avant dimanche. On a des joueurs en fin de carrière, avec une équipe renouvelée.
Pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés, Antoine Kombouaré compte bien sur cette trêve internationale qui devrait permettre à ses joueurs de bien récupérer :
Comme on l’a vu dimanche à Marseille, on peut courir, on peut même courir longtemps, mais avec la fatigue il n’y a plus de changements de rythme, d’accélération, de vitesse. On a plus de mal à faire la différence. C’est à la fois physique mais également mental. Nous avons été beaucoup sollicités, donc forcément les corps s’essoufflent et ont besoin de récupérer. Il faut cependant travailler un peu pour maintenir l’organisme prêt afin de reprendre le travail plus intensif la semaine prochaine. [2]
Avec quels joueurs la saison prochaine ?
Les joueurs en fin de carrière que sont Grégory Coupet et Claude Makelele devraient mettre un terme à leur carrière professionnelle. En revanche, Ludovic Giuly souhaite toujours voir son contrat au PSG être prolongé.
Makelele et Coupet ont dit qu’ils allaient arrêter. L’an dernier, j’ai fait le maximum pour faire continuer Claude, cette fois ça va être compliqué. L’an dernier, il n’en pouvait plus mentalement avec toutes les histoires de supporteurs. Aujourd’hui, il n’a plus envie, c’est différent. Giuly ? J’ai envie de le garder mais pas à n’importe quelle condition. Ce n’est pas encore à l’ordre du jour. On est d’accord là dessus, il va falloir se mettre autour d’une table. C’est un joueur de qualité.
Le départ de ces joueurs devra être compensé par des arrivants ayant des qualités certaines, Coupet et Makelele n’étant pas n’importe quels joueurs. Pourtant, Antoine Kombouaré est loin d’être rassuré quant à l’enveloppe dont il disposera pour recruter :
D’abord, je suis agacé, j’ai un effectif qui va être chamboulé. Il y a cinq fins de contrat, des fins de carrière… Je suis inquiet aussi car il y a un effectif qui va beaucoup changer cet été. Et il faudra des moyens pour recruter de très bons joueurs. […] C’est ce qui m’inquiète le plus. Après, on en vient à la question de l’argent. Il faudra des moyens pour faire venir des joueurs. [3]
Pour la suite, j’aimerais avoir une grosse équipe pour aller chercher le titre. Aujourd’hui, je n’ai que quinze joueurs de champ pour dix places… Je veux savoir où on va. J’aimerais avoir une belle enveloppe, une grosse enveloppe. Si l’effectif change beaucoup, il va falloir beaucoup d’argent pour compenser. J’ai le respect de la hiérarchie. J’ai des réunions avec mon président. Il y a une inquiétude. J’aimerais bien savoir. Il va falloir des moyens.
Si la question de l’enveloppe de recrutement semble encore loin d’être réglée, le PSG va déjà s’attacher à prolonger les joueurs actuellement sous contrat et qui apportent satisfaction tels Clément Chantôme, Apoula Edel ou Christophe Jallet, ou à conserver des joueurs qui pourraient être convoités l’été prochain :
On travaille sur la prolongation de contrat de Clément Chantôme et Christophe Jallet. On est en pourparlers pour une prolongation de contrat [avec Edel]. Il a une offre et les cartes en main. À lui de se décider. […] Hoarau et Erding ? Portes fermées. L’idée première est de conserver les bons joueurs. Nenê ? En ce qui me concerne, je ferai tout pour qu’il reste. Jusqu’à preuve du contraire, il est bien ici. [4]
Si Edel prolonge, le Paris Saint-Germain sera cependant à la recherche d’un gardien numéro 1, Coupet étant sur le départ et le Camerounais n’apportant pas entière satisfaction — même s’il conserve une certaine estime de la part de son coach :
[Edel] était moins bien ces derniers temps, il a fait une boulette contre Benfica. C’est Coupet qui joue. Mais Edel reste un très bon gardien.
Si Coupet arrête on va forcément travailler pour avoir un nouveau gardien. Ruffier Ospina, Douchez sont des bons gardiens.
Sa situation personnelle
Antoine Kombouaré boucle sa deuxième saison avec le Paris Saint-Germain. Alors que son contrat s’achèvera dans un an, son envie de poursuivre l’aventure au PSG est manifeste :
Il me reste un an de contrat. Je veux qu’on gagne la coupe de France et titiller les trois premières places. J’ai très envie de continuer. Pour autant, les carrières à la Ferguson ou à la Guy Roux, c’est fini.
- Antoine Kombouaré (photo Éric Baledent)