D’un point de vue purement factuel, Paris se retrouve bien plus démuni depuis le 1er février qu’il ne l’était au début de l’hiver. Stéphane Sessegnon — un titulaire potentiel au poste de milieu offensif — est parti, et s’il a longtemps été question de la venue de Payet pour une opération blanche au final, le PSG se retrouve aujourd’hui avec 7 M€ en poche et un joueur en moins. Côté droit, Ludovic Giuly a 34 ans et du mal à jouer 90 minutes par semaine. Côté gauche, Nenê n’est pas à l’abri d’une méforme. Et en l’absence de Sessegnon, il n’y a plus de remplaçant considéré comme bon à ces postes. L’équilibre est donc devenu très fragile, et le PSG va traverser les prochains mois et les trois compétitions dans lesquelles il est encore engagé en croisant les doigts pour qu’il n’y ait pas de pépins trop graves.
Pour autant, il n’y a pas de raison de virer au catastrophisme et de croire que la fin de saison s’est finalement jouée sur les dernières minutes de la journée du 31 janvier. Le PSG compte un joueur de moins dans son effectif, certes, mais la situation est-elle pour autant dramatique ? Car il faut bien le rappeler, le joueur regretté, Stéphane Sessegnon, était tout simplement mauvais depuis un an et demi. Si on peut lui concéder des circonstances atténuantes l’an dernier — il jouait à gauche, et dans une équipe qui ne marchait pas —, cette saison il n’a aucune excuse : l’équipe obtient de bons résultats ; à chaque fois qu’un remplaçant a été appelé à jouer, il s’intégrait parfaitement au collectif et fournissait une prestation honorable, voire plus.
Le seul membre de l’effectif qui a systématiquement fait exception à cette règle fut Sessegnon. Le Béninois n’a rien apporté au PSG depuis le début de saison. On peut toujours fantasmer sur son niveau de 2008. Mais en attendant, si le PSG a uniquement perdu un nom sur sa feuille de match ; en qualité, l’effectif n’a pas bougé. Jean-Eudes Maurice est revenu de sa longue blessure, et numériquement il va prendre la place de l’ancien Manceau sur le banc. Cela pourrait prêter à rire si ses dernières entrées n’étaient pas déjà bien plus prometteuses que celles du nouveau salarié de Sunderland.
Le PSG aurait pu tirer profit de ces sept millions d’euros tombés de nulle part pour recruter. Cela aurait évidemment pu être positif. Mais le salut du club parisien ne passait pas forcément par un renfort hivernal. Le groupe de Kombouaré fonctionne bien jusque-là, ce n’est pas l’absence d’un Payet acheté à prix d’or — qui n’a brillé que deux mois en début de saison [1] —, d’un Legear qui ne connaît que le championnat belge, ou d’un Amalfitano dont on ne sait rien de la qualité d’adaptation à un plus grand club, qui changera la donne. Un recrutement fait à la va-vite aurait pu conduire à un fiasco façon Éverton-Souza, et le PSG n’aurait pas été plus avancé. Le passé récent a montré que lorsque les arrivées sont réfléchies, la satisfaction a plus de chance de l’emporter, et inversement… Paris est-il réellement passé à côté d’un bon joueur durant ce mercato ? Difficile d’être affirmatif…
Au final, on se dit que les supporters parisiens devraient se montrer plus confiants en l’avenir. Bien sûr, Nenê peut se rompre les ligaments croisés dès cet après-midi — mais le PSG aurait-il pu trouver un remplaçant de même niveau ? —, bien sûr les joueurs peuvent se retrouver au bout du rouleau dans quelques semaines, bien sûr le PSG peut ne subir que des défaites, et ce sera forcément parce que Payet n’a pas signé au mercato. Mais ne peut-on pas également envisager que cette équipe continue à surfer sur la spirale qui est la sienne depuis septembre ? Ne peut-on pas penser qu’un joueur que personne n’attendait va se révéler, à l’image d’Armand en défense centrale cet automne ? Pourquoi ne pas envisager que, tel un Chantôme en 2008, un Bahebeck ou un Kebano sortira de nulle part et fera mieux que ce que l’on pouvait espérer d’un débutant ? La vérité est à venir. D’ici là, jouer les Cassandre n’apportera rien de bon. En revanche, on peut constater que le PSG est encore en bonne posture pour vivre une belle fin de saison.