Dès la fin de la rencontre opposant Paris à Marseille, le président parisien avait livré une réaction qui, de prime abord, paraissait peu ambitieuse [1] :
L’objectif de la deuxième, troisième place, n’a jamais été un objectif réaliste au vu de notre effectif. On est en nette progression cette saison. Il faut quand même se souvenir que l’on a terminé treizième l’an passé. Maintenant, si on peut terminer dans les cinq premiers et conserver notre coupe de France, on pourra préparer une très belle saison.
Pourtant, dès le lendemain, au sein des locaux de la rédaction du magazine France Football, le discours semblait déjà avoir changé, au moins dans la forme, preuve que la déception avait laissé place à l’ambition :
On ira chercher la 2e ou 3e place. On joue tous nos matches pour les gagner. Ça se voit. Mais ce n’est pas l’objectif inscrit en début d’exercice. Ce le sera la saison prochaine. On a un groupe qui accuse une certaine fatigue. On va voir ce que ça va donner dans les prochains matches. Et puis il y a aussi la coupe de France [demi-finale à Angers, le 20 avril]. On veut conserver notre titre, c’est un très beau challenge.
Toutefois, en ce qui concerne le titre de champion, Leproux estime que Paris « peut s’enlever ce genre de pression ». Si le sacre en Ligue 1 semble s’être inexorablement envolé — Lille possédant désormais 10 points d’avance —, le président du Paris Saint-Germain reste confiant quant à l’avenir de son club, notamment si ce dernier se renforce lors du prochain mercato :
J’ai présenté un plan ces dernières années. Nous en sommes à ce que j’ai appelé le dernier étage de la fusée. On a progressé sportivement, le club est stable, on a amélioré aussi notre image. Je ne voudrais pas gâcher tout ça en allant trop vite. Désormais, on doit se renforcer avec trois ou quatre éléments. Des joueurs vont partir comme Claude [Makelele]. Il faut être capable de franchir cette dernière étape.
Pour franchir cette étape finale, Paris aura besoin de recruter des joueurs d’un certain standing. Mais le président du PSG avoue à demi-mot que les moyens mis à disposition resteront certainement mesurés :
Je vais présenter un plan raisonnable pour faire un PSG ambitieux. La réalité sera de regarder les moyens dont nous disposons.
Si le PSG ne peut disposer d’une enveloppe de recrutement conséquente, c’est aussi parce que le club de la capitale est régulièrement déficitaire [2]. Mais Robin Leproux balaie cet aspect des choses et préfère rappeler à ses actionnaires qu’investir est nécessaire si l’on souhaite obtenir des résultats :
On a un actif joueurs qui n’a jamais été atteint au PSG depuis dix ou quinze ans. Un actionnaire qui veut gagner de l’argent ou afficher un résultat positif vend deux joueurs. La question est stratégique : soit je vends et j’ai un résultat positif, soit je réinvestis encore pour franchir une nouvelle étape et jouer les trois premières places. La décision revient aux actionnaires et il faudra la respecter.
Ambitieux pour les saisons à venir, le président du directoire semble en tout cas satisfait de la saison actuelle du PSG :
On a progressé. Parce qu’il y a deux ans, les recrutements de Jallet, Erding, Coupet… ont réussi. L’équipe et le club sont stables. Nous sommes à une étape très importante. Mais vous savez, le PSG est un être très vivant.
- Robin Leproux
- Photo Éric Baledent — PSGMAG.NET