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Dominique Sévérac, du Parisien, postule

PSG : vers un nouvel entraîneur ?

Antoine Kombouaré ou Dominique Sévérac, le débat est ouvert

jeudi 22 octobre 2009, par Arno P-E

PSG : vers un nouvel entraîneur ?

La rédaction de PSGMAG.NET dévoile un scoop : le staff technique du PSG pourrait très prochainement s’enrichir d’un nouveau membre. Un professionnel reconnu qui, s’il manque encore un peu d’expérience pratique, ne doute déjà de rien question théorie. Dominique Sévérac, qui travaillait jusqu’ici comme journaliste au quotidien le Parisien, a annoncé sa candidature dans un article – profession de foi intitulé « La méthode Kombouaré en questions ». Puisse-t-il connaître la réussite dans son futur boulot d’entraîneur du Paris SG !

Les habitués du Camp des Loges attendaient la nouvelle depuis quelques semaines. Dans son article daté du 21 octobre, Dominique Sévérac effectue enfin son coming-out : oui, il postule au job d’entraîneur du PSG. Quel soulagement dans les travées du Parc : enfin les supporters pourraient compter sur un coach légitime et reconnu !

Incroyable scoop : le PSG pourrait jouer autrement !

Comment Dominique Sévérac s’y est-il pris ? Le PSG ressemble finalement d’assez près au monde de l’entreprise : Sévérac a donc commencé par débiner le gars qui occupe le poste qu’il vise. Au pire, ça soulage… Première phrase de l’article :

Fin tacticien, homme habile, entraîneur stylé : Antoine Kombouaré ne manquait pas de qualités à son arrivée dans la capitale.
Bon, ça, c’est fait ! Allez hop, désormais, Kombouaré, ses qualités on en parle au passé. Et voilà l’effet magique « Paris Saint-Germain » ! Sévérac a un travail à conquérir, rien ne l’en empêchera. Mettez-vous bien ça dans le crâne : l’avenir passera par Sévérac, ou ne passera pas !

Ceci dit, après réflexion, il faudrait aussi prendre en compte la culture du club. Peut-être que taper trop fort sur le coach en place pourrait déplaire aux dirigeants du PSG ? Zut… Sévérac serait-il allé trop loin ? Bon, alors phrase deux :

Cinq mois plus tard, elles n’ont pas disparu. Seulement, au seuil de ses premiers déboires en terme de résultats (trois nuls, deux défaites), sa méthode est-elle à l’épreuve des premiers doutes ?
Ah ah ! Avouez qu’au seuil de ses premiers déboires en terme de résultats (la formule est merveilleuse), vous sentez le doute s’instiller de partout. Le fait que le PSG compte des blessés dans toutes ses lignes, que l’égalisation lyonnaise soit due à une imprévisible crise de cécité arbitrale collective, que Nancy et Toulouse aient eu la chance de marquer sur leur seule demi-occasion du match n’étant guère en faveur d’un remplacement de Kombouaré, le journaliste du Parisien préfère éluder ces sujets… C’est rusé un journaliste du Parisien, faut pas croire. Non, restons vagues sur les causes, mieux vaut balancer des solutions toutes faites.

Pour obtenir la place de ses rêves, Sévérac a son plan. D’abord, montrer que si Kombouaré ne change pas de système, c’est sans doute parce qu’il est un peu con. La preuve en image :

Peut-il changer de système ?
Adepte du 4-4-2, Kombouaré dispose d’un effectif capable de s’adapter à d’autres organisations.
Si là les dirigeants ne trouvent pas ça clair, c’est qu’on ne peut plus rien pour eux. Kombouaré il peut changer de système. Alors pourquoi il ne le fait pas celui-là ? Un peu nouille ma parole…

Après, le jeu s’en trouverait-il amélioré, on ne sait pas. Mais pour Sévérac, pas de doute : intrinsèquement, ça pourrait être mieux. Intrinsèquement…

Même si cela ne se voit pas à tous les matches, le meilleur joueur parisien, intrinsèquement, s’appelle Stéphane Sessegnon. Mais il ne joue jamais à sa place de prédilection : l’axe derrière deux attaquants. Dans un 4-4-2 dit en losange le Béninois serait plus à l’aise. Malheureusement, ce dispositif possède un gros handicap : il n’est pas adapté à Giuly, le meilleur joueur (réel cette fois-ci) depuis le début de la saison dans son positionnement actuel : milieu droit.
Pas possible ça, il le fait exprès Kombouaré de pas faire jouer Sessegnon à son poste qui est le meilleur ? Résumons avec Sévérac : vous avez le choix. Soit vous prenez le système actuel, celui qui convient au meilleur joueur actuel du club selon Dominique Sévérac lui-même, soit vous en choisissez un autre, qui pourrait éventuellement convenir davantage à un joueur potentiellement efficace… s’il parvenait à cadrer une frappe, faire une passe, ou lever un ballon sur corner, par exemple. Alors vous prenez quoi ? Ce qui marche, ou ce qui pourrait éventuellement peut-être marcher mieux, avec assez de si pour mettre Paris et Saint-Germain dans une grosse bouteille ?

Mal au bras ? Alors soignons le pied…

Remarquez, Dominique ne prend pas trop de risque : jamais sa solution ne sera testée. Avec ça, il y a peu de chances qu’il ait tort un jour… En tous cas, il a tout prévu.

Car dans ce 4-4-2, Makelele jouerait devant la défense, Clément à gauche et sans doute Chantôme ou Jallet à droite. Giuly redeviendrait un attaquant. Une bonne idée en ces temps de pénurie. Kombouaré peut-il changer de système ? La réponse est donc oui. Le temps de la blessure d’Hoarau, une concurrence s’établirait alors entre Luyindula, Erding et Giuly pour les deux places d’avant-centre.
Et voilà le travail : « la réponse est donc oui. » Le PSG peut changer de système. Ouf, heureusement que notre Dodo possède ses diplômes d’entraîneur, sinon on aurait été tenté de lui répondre qu’il n’est pas forcément très bien placé pour donner des leçons à Antoine Kombouaré. Mais là, ça va…

Après on se demande bien qui pouvait douter que le PSG soit capable d’évoluer avec une autre organisation tactique ! Du temps de Luis Fernandez, Paris en changeait trois fois par match, de système… Ce qui ne manquait d’ailleurs pas de provoquer les réactions chagrinées des bonnes âmes du Parisien, qui expliquaient alors que le « projet de jeu » n’était pas assez « lisible »… Hum…

Changeons plutôt de sujet et abandonnons le « grand un : le système » pour passer au « grand deux : les joueurs ». Après s’être lancé dans une critique du côté gauche parisien, et une analyse des mérites comparés de Makonda et Armand dont nous avons la bonté de vous priver, l’apprenti coach est bien obligé de s’incliner :

Kombouaré peut-il changer des joueurs ? Pas vraiment.
Mince de zut ! Bah comment on fait alors, si Kombouaré ne possède pas d’alternative cohérente à gauche ? Tombe mal ça quand même… Cela voudrait dire qu’il n’est finalement pas responsable de cette passagère baisse des résultats ? Gasp ! Il faut réagir, tout de suite. Heureusement, tel un Toulousain perdu dans un champ de patates, Sévérac contre attaque dans la foulée. Reprenons depuis le début :
Kombouaré peut-il changer des joueurs ? Pas vraiment. À moins de passer au losange avec un Chantôme aussi chargé d’apporter sa fraîcheur.
Ah, ça va mieux ! On a cru un instant que notre entraîneur-de-bout-de-comptoir n’avait pas de solution toute prête à nos soucis. Voyons ça : Chantôme pour dépanner dans le losange évoqué ci-dessus… Bonne idée d’ailleurs : sachant que selon Dominique Sévérac lui-même, le problème vient du côté gauche, pourquoi ne pas remplacer Jallet par Chantôme à droite ? Logique. On sent le potentiel du coach en devenir.

La petite touche du Parisien

Bon, passons plutôt au dernier point… Parce que ce n’est pas le tout, mais Dominique a un exposé en trois points à finir : c’est comme ça que sa maîtresse de CM2 lui a dit qu’il fallait faire, alors il s’y tient. Grand trois, le discours :

C’est le point fort de Kombouaré : son discours est unanimement salué. Même lorsqu’il s’emporte — sa passe d’armes avec Christian Gourcuff —, ses joueurs aiment. Kombouaré est proche d’eux et n’hésite jamais à leur dire ce qu’il pense. Ils apprécient ce trait de caractère. Ses causeries ne font, pour l’instant, l’objet d’aucune moquerie.
Aïe. Rien à redire à Kombouaré sur ce plan-là. Pas même un petit « dans les couloirs du Parc, il se murmure que le discours de Kombouaré est tout pourri… » à se mettre sous la dent ! Nous voilà tentés de valider la VDM. Comment Sévérac va-t-il faire pour continuer sa mission d’intérêt général, et expliquer que, décidément, au PSG avec Kombouaré ça ne va pas.

Bon, bah si on collait sur le dos du Kanak un truc pour lequel il ne porte aucune responsabilité ? Toujours efficace ça…

Pour autant, certains joueurs regrettent une forme de manque d’ambition. Kombouaré n’est pas en cause. Il s’agirait d’une ambiance générale autour du club : « Il manque une âme au PSG », souffle un habitué du Parc des Princes.

Ah, quand même ! Un article à charge du Parisien sans un habitué qui souffle une petite saloperie sous couvert d’anonymat, c’eût été par trop décevant. Il faut préserver ces discrètes traditions familiales qui font les grandes maisons.

Rappelons juste, pour le côté amusant de la chose, que l’article de Sévérac s’intitule « La méthode Kombouaré en question ». Logique donc d’évoquer ici un manque d’ambition… qui ne viendrait pas de Kombouaré. Très classe…

Mais bon, on sait ce que c’est : la loi du marché, les postes d’entraîneur du PSG qui se font rares ces derniers temps… La fin justifie les moyens on dira. Ceci étant, un mystère n’aura pas été éclairci. Mais qui est le mystérieux habitué du Parc des Princes qui trouve qu’il manque une âme au PSG ? MF de So Foot, qui pour illustrer sa thèse selon laquelle le PSG est en déséquilibre n’a comme seul argument qu’une citation de Kombouaré expliquant que le PSG n’est pas en déséquilibre [1] ? Ou un des Guy Carlier de la corbeille VIP ? On se demande bien comment on va poursuivre le restant de nos pâles existences sans connaître l’auteur de cette magnifique sentence… Il manque une âme au PSG.

C’est à se demander si, au contraire, les collègues de Sévérac ne se disent pas de temps à autres qu’il y aurait peut-être un journaliste de trop au Parisien.

Interview exclusive de Jérôme Latta sur PSGMAG.NET :

- Première partie : les Cahiers passés au crible — le journal, le site et le forum —, et leur sentiment sur la presse sportive en général.
- Deuxième partie : la critique des médias, les journalistes.
- Troisième partie : la médiatisation du PSG et de ses idées reçues.
- Quatrième partie : le Ballon de Plomb de Bernard Mendy (dimanche).

Notes

[1] La brève de So Foot, avec la petite attaque gratuite qui n’a rien à voir avec le schmilblick en cadeau dans la chute :
« Englués en milieu de tableau, les hommes d’Antoine Kombouaré, l’entraîneur parisien, sont stigmatisés pour le déséquilibre flagrant de l’équipe. Mais l’ancien coach de Valenciennes ne compte pas changer de schéma tactique avant dimanche : “On est équilibrés ! Il n’y a pas beaucoup d’équipes qui nous bougent. On a un jeu porté vers l’avant mais on est super équilibrés et solides. S’il faut jouer avec dix défenseurs pour gagner, ce sera sans moi. Je ne peux pas.” Surtout si c’est pour mettre Grégory Bourillon. »

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