J’ai lu sur ton tweet que tu étais déçu de ne pas pouvoir rejoindre les Corinthians. Tu sais Nene, je crois que parmi les supporters, tout le monde partage un peu de ta tristesse depuis la trêve, mais pour nous ça ne change rien : il ne faut pas que tu partes. C’est important que tu comprennes ça. Parce qu’on a tous bien vu qu’ils ne te prolongeaient pas ton contrat, et ça nous laisse un goût un peu bizarre en bouche, c’est vrai. Mais tu ne dois pas t’inquiéter. Même si cela te fait peur, à cause de la blessure idiote qui pourrait mettre fin à ta saison et te laisser sans contrat dans un an, au Parc, tu sais, on n’oublie rien : pour tout le monde tu as été le meilleur Parisien des deux dernières saisons. Les gars ne te laisseront pas tomber, même s’il t’arrivait un pépin. Je suis sûr que les tribunes ne laisseraient pas Leonardo t’oublier sur le bord de la route. Je ne peux pas croire ça.
Après, il y a le recrutement de Lavezzi, aussi… Bien sûr que tu aimes jouer, et parce que tu as construit cette relation avec le Parc ça te fait mal d’être récompensé par la venue d’un international qui joue au même poste que toi. Mais c’est parce que tu le vois comme si on cherchait à te remplacer ! Personne ne cherche à te remplacer ! Il n’y a qu’un seul Nene. Pour moi, Lavezzi, même s’il réalise une excellente saison, même s’il donne toutes les passes décisives du monde, il ne sera jamais Nene. Attends, tes dribbles, ça fait vibrer tout le monde ! Tes coups de gueule contre les arbitres quand tu te fais découper par un adversaire, et tes vieilles simulations pour te venger juste après, mais c’est juste magique ! Personne ne fera ça comme toi. Tes talonnades, même quand elles ne donnent rien et que tout le monde gueule dans le stade, on les aime. Sérieux, Lavezzi il est sûrement brillant, j’espère qu’il nous plaira… mais toi tu es à part.
Il faut regarder la vérité en face. Le PSG va jouer quoi ? Cinquante matches cette saison ? Tu ne pourras pas les disputer tous, sois réaliste. Et Lavezzi non plus d’ailleurs ! Eh oui, c’est chiant d’être sur le banc, surtout quand on a été le sauveur pendant deux ans mais il faut l’admettre : personne ne peut tenir avec la fatigue d’un championnat plus une Ligue des champions. Et je ne te parle même pas des coupes nationales ! Parce que ne me dis pas que tu t’en fiches, je sais très bien que si Ancelotti ne te titularise pas, même contre des amateurs tu auras les boules. Tu es comme ça, et c’est pas grave. Tout le monde préfère ça plutôt que tu choisisses tes matches, ou acceptes sans rien dire de sortir : c’est bien les gars qui ont du caractère. Mais le mieux, pour le club, c’est que tu souffles un minimum. C’est pour ça que Lavezzi est venu.
Alors oui, après il se peut que tu ne joues plus aussi souvent, surtout au début de la saison… Mais au bout d’un moment, il faut aussi affronter la réalité : tu as signé un contrat pro avec le PSG. Et j’en suis désolé mais le club est plus important que toi. Moi, j’ai envie que tu joues. Pour plein de raisons. Parce que je t’apprécie, parce que je pense qu’avec toi on peut gagner de belles choses. Mais si tu boudes, ou si tu ne te donnes pas à fond, ça n’ira pas. Et pour le Parc entier ça n’ira pas. Les supporters savent qui sera toujours là, et ce qui compte vraiment. À tous les postes le coach fera tourner, accepte le, même si ça fait mal.
- Nene
- Photo Éric Baledent — PSGMAG.NET
Je crois qu’il faut voir ça autrement. De manière plus positive. Tu sais, on peut aller chercher des titres. On peut s’offrir ça. Et même si tu débutes sur le banc la première journée de L1, même s’il y aura peut-être des matches de Ligue des champions que tu devras suivre avec le jogging sur le bord de la touche, je ne peux pas croire qu’il n’y ait pas de bonheur à aller chercher, ensemble. Vouloir partir comme ça, sans te battre, ça n’est pas toi. Ça ne te ressemble pas. C’est long une saison, Lavezzi aussi, il va passer au travers de certains matches… Des occasions de jouer, tu en auras. Et tu les saisiras. Nous, c’est ce Nene-là que l’on veut voir : celui qui refuse la défaite. Des victoires, tu vas nous en trouver. J’en suis persuadé. Des matches de fou, tu vas nous en offrir. Ton jeu appelle ça : l’exploit, le truc impossible, la provocation de trop. Les supporters aiment ça. On t’aime tu sais ? Tu nous feras vibrer, et nous, en tribunes, on te répondra. Parce que le truc il est là, dans ce que l’on se donne. Le frisson, on va aller le chercher ensemble.
Mais oui tes fils sont souvent au Brésil avec leur mère, je sais que c’est ce qu’il y a de plus dur pour toi. Je sais qu’on ne pourra jamais remplacer ça. Je sais que même le plus gros salaire de L1 ne remplacera pas la chaleur de leurs bras. Je sais… On ne te les rendra pas, c’est vrai. Il y aura des doutes, et des jours où la saudade sera plus forte, oui. Mais le Parc… Bon sang Nene, le Parc ! Il te veut ! Tu le sens ça, quand même ? Il te veut sous notre maillot, avec la musique de la Ligue des champions. C’est ça que tu peux vivre cette année. Tu nous y as qualifié en Champions League, tu ne vas pas partir maintenant ? Tu te souviens de ce qu’il a fallu souffrir pour aller la chercher cette qualification ? Alors on va se la faire ensemble cette saison ! On va t’aider ! Et ce nouveau contrat qui te prend la tête, quand tu n’y penseras plus, quand tu auras recommencé à jouer, mais c’est à genoux qu’ils viendront te demander de le signer.
Allez Nene, il est tard, et on a trop bu. Ne t’inquiète pas… Entre le PSG et toi, c’est trop fort. Ça ira. Tu ne peux pas partir comme ça. On n’a pas fini d’écrire notre histoire. Moi j’y crois. Allez, descends dormir, demain il y a entraînement, c’est pas raisonnable. Mais n’oublie pas, juste une chose avant que je retourne en France moi aussi : tu ne seras jamais seul Nene, parce qu’entre Paris et toi, c’est pour la vie.