Si l’association des deux attaquants vedettes du PSG ne fonctionne pour l’instant pas, ce n’est pas tant par manque de complémentarité que par une méforme qui touche les deux hommes. Hoarau et Erding se montrent individuellement loin de leur meilleur niveau. Et au fil des matches, en dépit de quelques mieux épisodiques — Erding à Toulouse ou Hoarau à Lyon —, on a surtout l’impression que l’absence d’efficacité de ces deux joueurs commence à peser de plus en plus lourd sur leurs épaules. Ils paraissent de moins en moins confiants, même s’agissant d’actions qu’ils maîtrisent — leur envie de bien faire n’est pourtant pas à remettre en cause. Et le problème quand deux hommes sont à ce point dans le doute, c’est qu’ils semblent se tirer l’un l’autre vers le bas.
La solution pourrait être de casser au moins provisoirement ce duo, en espérant relancer un de ces joueurs, puis l’autre ensuite. Tout en sachant que les alternatives de Kombouaré sont également risquées. Si d’aventure il voulait faire du poste pour poste, l’attaquant remplaçant naturel est Luyindula. Exemple de sens collectif, il a l’avantage de savoir faire briller ses coéquipiers offensifs. Il a d’ailleurs déjà réalisé trois passes décisives cette saison [1]. Le problème est que l’état de forme de l’ancien Strasbourgeois est toujours variable : avec Luyindula, on peut s’attendre à des matches incroyables… et à d’autres bien plus insipides. Si l’on tombe dans une mauvaise période, tout le monde sera finalement perdant.
Mais il existe également la solution Giuly. Remettre Giuly en pointe, avec Hoarau, permettrait à un duo qui s’était avéré efficace en 2008/2009 de se reformer. Giuly étant l’homme en forme du PSG et, surtout, le joueur qui semble être le plus habile face au but, il pourrait, lui, entraîner son compère d’attaque dans une bonne spirale. Il faudrait toutefois être sûr de ne pas perdre dans le couloir droit ce que le PSG gagnera dans l’axe. Sessegnon ou même Jallet [2] pourraient prendre la relève à droite, en espérant qu’ils atteignent un niveau de performance semblable à celui du numéro 7 parisien actuellement. Nenê pourrait également être repositionné en attaque, mais les solutions à gauche étant très minces et limitées à des non-spécialistes du poste — Sessegnon, Luyindula ou Maurice s’il revient de blessure —, cette idée semble trop risquée.
Il reste enfin un dernier cas de figure, que les choix de Kombouaré lors des trois dernières rencontres du PSG peuvent laisser envisager : abandonner le 4-4-2 et passer en 4-2-3-1, avec une pointe et trois joueurs offensifs derrière. La position de meneur de jeu pourrait incomber à Bodmer ou Nenê, voire Chantôme. Mais la question est de savoir si, après avoir bâti un 4-4-2 qui commence à tenir la route, il serait bon de tout bouleverser. Sachant que dans ce 4-2-3-1, on a vu plusieurs fois les joueurs parisiens un peu perdus — en début de match à Lyon, et en fin à Montpellier.
Quel que soit le choix de Kombouaré, le plus dur pour lui sera de mettre un attaquant en méforme sur le banc, et pas l’autre. Le joueur sanctionné aura du mal à considérer ce changement autrement que comme une injustice. Mais le calendrier démentiel du club parisien ces temps-ci a au moins une vertu : le PSG disputant un match tous les trois jours, un attaquant écarté ne le serait pas très longtemps.