Avant Rennes, à Séville, Erding avait déjà manqué trois face à face. Quelques jours plus tôt, contre Arles-Avignon, il avait eu une demi-douzaine d’occasions très franches sans réussir à en transformer une seule. En remontant encore dans le temps, on se rappelle qu’il avait également gâché quelques belles situations contre Bordeaux… Au final, il n’a plus marqué depuis la première journée de championnat, le 7 août dernier.
Si aujourd’hui Erding est en crise d’efficacité, il faut bien dire que sa première saison parisienne, pourtant excellente sur le plan comptable, avait laissé entrevoir quelques failles. Car si l’on analyse ses réalisations, Erding avait surtout marqué contre des équipes de bas de tableau. Plus inquiétant encore, peu de ses buts avaient été décisifs : il a souvent scoré une fois que le résultat parisien était acquis. Certes, c’est utile pour tuer un match ; mais pour lancer l’équipe sur les bons rails, Erding a rarement répondu présent. Et il avait déjà cette tendance à ruiner quelques duels face au portier adverse.
Que ce soit dans ses dribbles, ses passes ou ses tirs, Erding semble toujours avoir la tête dans le guidon, ce qui provoque régulièrement du déchet. Dans l’absolu, ce n’est pas très grave. Si Le 10 Sport n’a pas de preuve accablante sur l’identité de l’attaquant parisien, alors Erding, à seulement 23 ans, reste un joueur qui a le temps de progresser. Nous l’avons déjà écrit en ces pages : n’avoir à son âge qu’un problème de réalisme n’est pas si grave. En accumulant de l’expérience, il finira par mûrir et gommer ses défauts.
Car pour le reste, Erding a tout. Il ne ménage jamais ses efforts, ses appels sont excellents, il possède une très bonne pointe de vitesse, un jeu de tête loin d’être insignifiant… Bref, un véritable attaquant complet. Et il faut bien le dire : nombre de ses occasions ratées ne sont pas des offrandes de ses partenaires. Au contraire, c’est souvent lui, grâce à son accélération ou son excellent positionnement, qui s’ouvre le chemin du but. Ce n’est pas comme si Erding était un campeur n’arrivant pas à pousser le ballon au fond des filets…
Reste le problème de la confiance qui, on le sait, peut être fondamentale pour un attaquant. Le fait de ne plus marquer le travaille forcément. Et il attend avec impatience un but libérateur, avec le risque d’en faire trop par moments, et d’être inhibé à d’autres. L’Équipe en a fait une mini-crise, Erding s’est fait « recadrer » par certains de ses partenaires pour son individualisme peut-être trop exacerbé. Une fois encore, si cette mise au point semblait logique et presque indispensable, elle peut avoir pour effet de bord de brider littéralement le joueur. Il ne faudrait pas qu’Erding se mette à jouer à contre-emploi et tente de devenir une mauvaise imitation de Luyindula. On l’a vu d’ailleurs être particulièrement transparent à Sochaux, juste après la révélation de cette discussion avec ses coéquipiers.
Alors que ses soucis ne relevaient initialement que d’efficacité — et éventuellement de manque de sens collectif —, les répercussions commencent à se faire sentir dans d’autres compartiments du jeu. À tel point que Kombouaré, qui n’a pas hésité à sortir Coupet et Camara de son équipe, pourrait être amené à lui préférer Luyindula ou Giuly, des attaquants qui, s’ils ne sont pas plus buteurs, savent se mettre au service de Hoarau. Dans tous les cas, il faut espérer que cette période de vache maigre finisse par être enrichissante pour l’ancien Sochalien, car en forme et en confiance, il est clair qu’Erding a tout pour être indispensable au PSG.