Cinq minutes après avoir ouvert le score, le PSG s’est fait reprendre. Paris revient de la Mosson avec le point du match nul.
la fiche du match (compos, cartons, buteurs)
[J11] Montpellier 1-1 PSG : résumé du match
Les enseignements du match
Guillaume Hoarau : son poteau, sa sortie
67e minute : idéalement servi par Giuly, Guillaume Hoarau place une tête sur le poteau. Dans la foulée, il cède sa place à Luyindula, le changement étant prévu depuis plusieurs minutes — sans jeter son maillot par terre, et sans que cela ne fasse de Kombouaré un assassin.
Ce lundi, le Parisien raconte que Jean-Louis Gasset, l’adjoint du sélectionneur Laurent Blanc, l’a réconforté après le match. « Tu trouves le poteau mais au moins tu étais là pour placer ta tête », lui aurait-il dit en substance, d’après le quotidien. « Le Réunionnais trouvera dans les propos d’Antoine Kombouaré d’autres raisons de garder le moral », précise encore le Parisien. Il faut dire que l’entraîneur parisien a une nouvelle fois pris la défense de ses attaquants, malgré leur inefficacité :
Il faut qu’il persévère, qu’il joue, qu’il s’éclate, qu’il prenne du plaisir ! S’il n’a pas marqué aujourd’hui, il marquera lors du prochain match. C’est un problème de confiance. Il lui faut peut-être plus d’agressivité, l’envie de tout casser et de rentrer dans le ballon avec beaucoup de rage. Je suis déçu, j’attends beaucoup mieux de lui et de Mevlüt. Un attaquant est jugé sur son efficacité. Mais il faut souligner leur abattage. Si on concède peu d’occasions, c’est aussi parce qu’ils font un gros travail défensif.
L’Équipe aussi revient également sur ce sujet. Mais seule une partie des propos de Kombouaré est reprise dans l’article de Jérôme Diesnis :
Match raté pour Hoarau ?
L’image de Guillaume Hoarau, juste après sa sortie et son tir sur le poteau, assis sur le banc, la tête dans les mains, a permis à Canal+ d’avoir un sujet tout fait pour son débriefing d’après-match. S’il est toujours particulièrement cocasse de voir Christophe Dugarry fustiger le manque d’efficacité d’un joueur — lui qui, de toute sa carrière en championnat, n’a jamais terminé une saison avec un total de buts à deux chiffres —, il faut bien avouer que le PSG se trouve actuellement avec un problème de rendement de ses attaquants.
De là à dire que Hoarau a raté sa rencontre, il y a un pas qui semble difficile à franchir. Le numéro 9 parisien sort d’un match exemplaire à Lyon en coupe de la Ligue : il a couru sur tous les fronts de l’attaque et de la défense, amenant le second but et préservant les siens en fin de rencontre. Seul bémol, évidemment, il n’a pas marqué. Contre Montpellier, si l’on n’aperçoit pas encore la justesse technique du Hoarau de 2008, on a vu sur plusieurs actions que son intelligence de jeu était toujours là. En première mi-temps par exemple, une occasion est amenée par une passe en profondeur, entre deux joueurs, pour Erding. Et sur le poteau, il ne faut pas retenir que sa tête : son décalage pour Giuly et son appel derrière sont autant de gestes anodins que certains attaquants n’auraient jamais pu faire.
Hoarau est affecté par ce problème d’efficacité, et c’est tout à fait logique pour un attaquant. Mais les critiques sur ce joueur ne peuvent pas se faire uniquement sous l’aune de l’efficacité : Hoarau ne fait pas partie de ces renards, de ces attaquants qui n’existent que par leur sens du but.
À Montpellier, il y a le soleil…
L’an dernier, le match du PSG à la Mosson avait été le théâtre de nombreux gestes odieux de la part des Montpelliérains, qui s’en étaient très bien sortis en ne finissant la rencontre qu’avec un seul expulsé. En un peu plus d’un an, rien n’a changé : une fois dépassés par le jeu en seconde période, les Héraultais n’ont eu comme seule réponse que des fautes et encore des fautes.
Citons notamment Spahic et son tacle les deux pieds décollés sur Hoarau, Belhanda qui presse Sakho en lui plantant les crampons dans le tibia, et surtout Bocaly qui n’essayait même plus de défendre proprement face à Nenê, Saïd Ennjimi ne semblant pas trop pressé de lui donner un avertissement. Si le Brésilien n’avait pas trop semblé chercher la faute dans la surface en fin de rencontre, Bocaly aurait sûrement coûté un penalty aux siens.
Les vidéos de tous les buts du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Paris progresse en déplacement. En grande difficulté à l’extérieur depuis ses débuts d’entraîneur — il comptait seulement 11 victoires après son 100e déplacement en L1 début août —, Antoine Kombouaré améliore ses statistiques depuis deux mois : le PSG reste sur 6 matches sans défaite à l’extérieur — 4 victoires et 2 matches nuls. Une première depuis novembre 2007.
PSG-Auxerre n’existe pas. « C’est seulement la deuxième fois cette saison que le PSG est rejoint au score après l’avoir ouvert, annonce le Parisien dans sa stat du jour. La première fois, malgré cela, il avait battu Saint-Étienne (3-1), lors de la première journée de championnat. » Le PSG n’a donc pas perdu 2-3 face à Auxerre dimanche dernier après avoir ouvert le score. Nous voilà rassurés… [1]
Pas de victoire après un match en semaine. Pour la sixième fois cette saison, le PSG jouait un match de championnat après avoir disputé une rencontre de coupe en semaine. Et pour la sixième fois cette saison, le PSG n’a pas gagné. Le bilan est de 3 défaites et 3 matches nuls.
Séries montpelliéraines. Le MHSC restait d’une part sur trois victoires consécutives — dont un succès sur la pelouse de Rennes, alors leader du championnat —, et d’autre part sur trois victoires consécutives à domicile.
Infos en vrac
Un bon point, ou deux de perdus ? Dimanche soir, aussitôt le match terminé, le site de L’Équipe s’est montré plutôt enthousiaste : « Paris ramène un très bon point du stade de la Mosson au terme d’une partie agréable et rythmée. » Quelques minutes plus tard, le compte-rendu était moins flatteur : « Paris au ralenti. Tenu en échec à Montpellier (1-1), Paris manque une nouvelle occasion de se rapprocher de la tête. »
Agressivité. « Paris a réussi une belle performance à Lyon, estimait Cyril Jeunechamp avant le match sur lequipe.fr. […] Nous devons démontrer de l’agressivité pour ne pas trop leur laisser le ballon. » Comme d’habitude, Montpellier a fini la rencontre avec 3 cartons jaunes. Le MHSC, avant-dernier au classement du fair-play, a déjà reçu 29 cartons cette saison, contre 19 pour les Parisiens. Soit 50 % d’avertissements en plus pour les hommes de René Girard.
Journalisme. Certains mauvais esprits reprochent parfois aux sites spécialisés sur le football de se contenter de copier-coller leurs confrères au lieu de produire de l’information. Calomnie ! À Football 365 aussi on fait dans l’investigation. Exemple avec le compte-rendu du match par Olivier De Los Bueis, envoyé spécial à Montpellier : « Avant mach (sic), Sammy Traoré, bonnet vissé sur la tête, a discuté un moment avec Laurent Paganelli de Canal+. Le défenser (sic) malien n’était pas sur la feuille de match. »
Ménès bosse toujours autant. Lors du débriefing de Canal+, Jallet était convié aux micros. Pierre Ménès lui a adressé la question suivante : « Cette année, tu es derrière Giuly, alors comment tu fais pour t’adapter, et qu’est-ce que ça change par rapport à Sessegnon ? » Jallet a dû faire preuve de beaucoup de tact pour le corriger pas trop méchamment : « L’an dernier Sessegnon jouait à gauche, et je jouais déjà avec Giuly devant moi. Ça fait donc quand même plus d’un an qu’on joue ensemble… »
Stats. Dimanche matin, dans Téléfoot, la nouvelle substance des émissions sportives — les paris — a généré une statistique idiote : pour justifier le fait que Montpellier soit favori, Christian Jeanpierre a ainsi claironné que le PSG n’y avait pas gagné depuis 10 ans — en fait 11. Sans préciser que sur ces 10 années, Montpellier en avait passé six en deuxième division, rendant la statistique peu significative…
Dans la presse
Dominique Sévérac, dans le Parisien du 1er novembre 2010 :
Paris avance à un rythme de sénateur. Les Parisiens ont manqué d’efficacité hier soir. […] Les deux buts en cinq minutes ont mis le feu à une partie un peu fermée. Mais l’incendie s’est vite éteint, et au cœur d’une seconde période joueuse mais sans occasion, Paris en a obtenu une qui aurait dû tout changer. Hoarau seul face au but après un service de Giuly a mis sa tête sur le poteau. Montpellier-PSG restera donc l’histoire d’un coup de front raté, deux points qui s’envolent en même temps qu’une troisième place de Ligue 1, où il aurait été ex-aequo avec Marseille.
Damien Degorre, dans L’Équipe du 1er novembre 2010 :
En se quittant sur un nul, Montpellier et le PSG ont manqué l’occasion de doubler l’OM, qui n’a pas joué hier. […] Il y avait pourtant la place d’arracher un peu plus qu’un point. Guillaume Hoarau ne doit pas raisonner autrement à l’heure de repenser à sa tête, seul à six mètres, expédiant le ballon sur le montant droit de Jourdren, à la 67e minute. […] Ce point du nul reste cependant à ranger dans la catégorie des bons points. Parce que Montpellier est une équipe qui monte en puissance depuis quelques journées. […] Au final, le partage des points n’apparaît pas injuste. Hier soir, aucune de ces deux équipes n’était encore taillée pour se hisser sur le podium.
Performances. Seuls quelques joueurs parisiens s’en sortent honorablement, dans les notes des journaux spécialisés : pour L’Équipe, Giuly, Armand et Sakho ont « flambé ». Au Parisien, les mieux lotis se nomment Giuly et Sakho — « comme d’habitude très solide dans les duels, il a soigné sa relance sans toutefois prendre de risques inutiles », Armand étant en revanche jugé plus en difficulté. Makelele — « s’est contenté d’un rôle de premier rempart devant la défense qu’il a fort bien rempli » — et Chantôme — « au four et au moulin » — font également partie des joueurs crédités d’une bonne note. Quant à la performance de Hoarau, elle ne fait pas l’unanimité : « il s’est enfermé dans un jeu en déviations, sans mordant ou sans réussite », estime le quotidien sportif. De son côté, le Parisien souligne que « malgré tout, il pèse sur la défense ».
Réactions
Guillaume Hoarau : « J’aurais pu faire pencher la balance du bon côté ce soir mais je n’y suis pas parvenu… Je m’accroche. Mais je me dis qu’on aurait pu gagner si j’avais marqué. C’est énervant. Il va falloir que je redouble d’efforts. C’est comme ça, la vie d’un attaquant n’est pas toujours rose. […] En ce moment, je suis dans le dur. Mais je ne lâcherai pas. […] Tous les joueurs se dépouillent pour l’équipe. Moi, je peux faire encore beaucoup plus. Ce petit but après lequel je cours me permettrait de retrouver les sensations d’avant. […] Lui [Erding] comme moi, on a juste besoin de retrouver confiance devant le but. A nous deux, on fait beaucoup d’efforts défensifs. Le match où on marquera tous les deux, ce sera le déclic… Ce soir, il a failli me donner une passe décisive mais Jourdren l’a déviée. Ça aurait marqué les esprits. C’est sûr que le PSG aura besoin d’un Hoarau et d’un Erding qui marquent des buts… » (source : L’Équipe)
Antoine Kombouaré : « On manque d’efficacité. On n’est pas assez tueurs, efficaces, réalistes. Il faut avoir envie de marquer, ce qui est l’essence même du foot. Après avoir ouvert le score, on pensait avoir fait le plus dur. Mais Montpellier a marqué trop vite. C’est un nul qui me laisse énormément de regrets au vu des occasions que l’on a. Maintenant dans notre semaine, c’est un bon point de pris, que l’on va essayer de bonifier en battant Marseille dimanche prochain. […] Quand on a de telles occasions et que l’on ne les met pas, on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Au-delà de ce manque d’efficacité, ce soir, j’ai aimé notre engagement, notre deuxième mi-temps. On a su maîtriser le jeu de Montpellier, on a été capables d’amener des occasions devant le but que l’on n’a malheureusement pas réussi à finir. » (source : lequipe.fr)
Claude Makelele : « Cette équipe a du potentiel mais parfois il faut faire preuve de plus de sérieux. Si on y croyait à fond, on pourrait gagner ce genre de match. » (source : Canal+)
René Girard, entraîneur de Montpellier : « On est tombés sur une grosse équipe. On a montré beaucoup d’intensité dans un jeu par moments un peu décousu. Mais on a livré un match avec un gros impact physique. Les garçons ont fait un gros match : revenir après avoir été mené, ce n’était pas évident. Le petit reproche, c’est d’avoir perdu trop rapidement les ballons, ce qui nous a mis en difficulté trois ou quatre fois. C’est un match très satisfaisant. Un point, c’est une belle opération contre une belle équipe. On a gagné à Rennes, on enchaîne contre Paris. […] J’ai aimé notre réaction face à une équipe qui a de la maîtrise comme Paris. Ce sont des matches de très haut niveau, au niveau de l’impact physique, dans une dimension autre de ce qu’on a pu jouer jusqu’à présent. Il y a eu de l’engagement, mais pas d’agressivité. Au contraire, il y a eu beaucoup de loyauté dans les duels et le combat. » (source : L’Équipe)
Suspensions
Christophe Jallet a reçu à Montpellier son deuxième carton jaune consécutif. Il sera suspendu s’il en reçoit encore un lors des huit prochains matches du PSG dans les compétitions nationales, soit jusqu’à mi-décembre. De son côté, Nenê a été averti pour la première fois depuis sa suspension en début de saison.
Averti à Lyon pour la troisième fois en exactement 10 matches, Mathieu Bodmer sera suspendu à Valenciennes.
Mamadou Sakho sera suspendu s’il reçoit un avertissement lors des cinq prochains matches du PSG, soit jusqu’à la 14e journée.
Giuly (J14), Tiéné (J15), Chantôme (J16), Camara (J18), Clément et Nenê (J19) seront quant à eux sous la menace d’une suspension après leur prochain carton jaune.
Côté tribunes…
Affluence. 23 supporters parisiens ont fait le déplacement organisé par le PSG, d’après les chiffres communiqués par la LFP.
la fiche du match (compos, cartons, buteurs)
[J11] Montpellier 1-1 PSG : résumé du match