Ces derniers jours, la presse spécialisée fait état d’une somme de 8 M€ proposée par plusieurs clubs anglais, ce qui reviendrait plus ou moins à la mise de départ du Paris Saint-Germain à l’été 2008. Dans l’absolu, cette somme est intéressante pour un joueur qui vient de rater sa saison précédente, et qui affiche parfois des lacunes criantes dans les zones clés du jeu. Surtout, on sait que le PSG connaît un besoin urgent de renforcer sa défense, et que son manque de liquidités — qui sera de toute façon difficile à combler avec les hypothétiques ventes de Rothen, Sankharé, Traoré ou encore Kezman — l’empêche d’avancer sur ces dossiers. Vendre Sessegnon maintenant permettrait de boucler au moins l’arrivée de Milan Bisevac, qui est annoncé depuis le début du mercato.
Après une saison ratée, d’aucuns seraient tentés de dire que Sessegnon ne pourra pas faire pire, et que si le PSG tient absolument le vendre, autant prendre le pari qu’il fera un exercice 2010/2011 pleinement satisfaisant et que le Béninois verra sa cote s’envoler. Le PSG aurait alors tout intérêt à le garder au chaud cet été. Sauf qu’il s’agit bien ici d’un pari : Sessegnon peut être amené à faire bien pire, pour finalement être bradé à un club de seconde zone. À ceux qui ne sont pas convaincus, nous ne dirons qu’une seul chose : Bonaventure Kalou. Acheté au même prix que Sessegnon, l’ex-future star sera revendue pour 1,5 M€ aux Lensois après une année de football dramatiquement mauvaise. Alors, entre une plus-value espérée, et de l’argent disponible tout de suite, il y a peut-être de quoi réfléchir à deux fois pour les dirigeants. D’autant qu’il est probable que le PSG mise déjà avec optimisme sur les reventes — qui viendront tôt ou tard — de Hoarau, Erding et Sakho : Sessegnon ne représente pas la plus grosse plus-value potentielle du PSG.
Alors oui, pour se renforcer immédiatement en défense, la meilleure solution est d’envoyer le numéro 10 parisien en Premier League. D’autant plus s’il s’avère que le joueur veut partir — on ne doute pas que salaires anglais et la perspective de jouer la Ligue des Champions avec Tottenham puissent intéresser tout particulièrement l’ancien Mançeau. Mais encore faut-il s’assurer que cela vaut le coup de déshabiller le côté droit pour enrichir l’arrière-garde parisienne. Si Sessegnon s’en va, le PSG retrouvera à nouveau sur l’aile droite Ludovic Giuly — qui ne semble plus avoir les jambes pour tenir bien longtemps à ce poste — ou Jean-Eudes Maurice — mais en faire un titulaire semble tout de même assez risqué. Reste la solution Jallet, qui a donné pleinement satisfaction l’an dernier… Mais ce sera alors le poste d’arrière droit qui sera démuni, avec le seul Cearà disponible — et encore, s’il n’est pas appelé à dépanner à gauche.
Au final, tout ceci ressemble à un mauvais calcul. Le Béninois ayant affiché un niveau insuffisant par le passé, Kombouaré a parlé de lui comme d’un joueur revanchard. Et ses deux premières prestations vont bien dans ce sens : il a été le meilleur Parisien face à Saint-Étienne et, s’il a été moins en lumière, il a su se montrer très discipliné à Lille. Un Sessegnon en forme, au sein d’une formation offensive où il n’est pas le seul créateur peut être plus qu’utile pour la saison à venir. Seule hypothèse plaidant dans le sens d’une revente immédiate de Sessegnon : la possibilité de financer à la fois les achats d’un défenseur central et d’un milieu droit au moins aussi utile que l’actuel numéro 10 — en renonçant définitivement à la piste d’un arrière gauche. Avec les 8 M€ annoncés dans la presse, on frise l’utopie. Mais si Paris parvient à faire monter les enchères…