Au PSG, si t’en re-veux, y en re-n’a… Vous aimez les brèves incohérentes, et les articles franchement stupides ? Vous raffolez des inepties du Parisien, de L’Équipe ou du 10 Sport ? Bon, alors puisque vous avez été sages, PSGMAG.NET vous propose un petit pot-pourri de ce qui a été écrit de pire sur le Paris Saint-Germain le mois dernier.
La faute à qui ?
Un lendemain de défaite, la moindre des choses c’est de trouver des coupables. Notes microscopiques, commentaires acerbes, articles au vitriol, le bouc émissaire choisi par la presse n’a qu’à bien se tenir. Sauf que parfois — à l’image des joueurs qu’il est si facile de critiquer —, à chaud même les meilleurs se trompent de cible. Pour Laurent Perrin et Dominique Sévérac, dans le Parisien du 13 janvier, une des explications de la défaite à Bordeaux tient par exemple à la faiblesse défensive de Ceará. Sur une défaite 4-0, on pourrait croire qu’il leur était impossible de se louper. Eh bien non, même là, ils ont mis hors-cadre.
Voilà, Le Guen a tort, il ne change jamais de groupe et du coup Paris perd. La faute au côté droit. Rappelons que sur ce match, Bordeaux a tiré quatre fois, pour quatre buts. Sur ces quatre tirs, il y a une reprise de volée à l’aveugle de Cavenaghi [1], plein axe, après un service en profondeur de Chalmé… Ni la passe, ni le tir ne sont dans la zone de Ceará et Sessegnon, qui évoluent côté droit. Autre but, le pointu de Gourcuff… qui venait de la gauche de la défense du PSG, et donc — précision utile pour ceux qui, comme nos journalistes, sont un peu perdus — côté opposé aux deux joueurs parisiens montrés du doigt. Puis, enfin, il reste le dernier but. Il a également été amené depuis la zone d’Armand et Traoré, c’est-à-dire au plus loin de Sessegnon et Ceará.
Seul le premier but, un coup de pied arrêté consécutif à une faute sifflée contre Ceará, est venu du côté dont parlent Perrin et Sévérac. Sauf que, manque de pot, sur ce coup-franc de Gourcuff il n’y avait rien, pas le moindre contact illicite, ce que même les médias avaient reconnu le lendemain.
En proportion, un rapide calcul mental permet donc d’établir que la si criante faiblesse défensive de Sessegnon et Ceará relevée par les auteurs de l’article est responsable d’exactement… 0 % des actions dangereuses de Bordeaux. On comprend que Laurent Perrin et Dominique Sévérac aient choisi de mettre ce secteur en exergue.
À la lumière de cette brillante analyse de nos fins limiers, il devient impossible de résister à vous livrer la suite de l’article : les deux compères, qui à défaut de savoir reconnaître leur gauche de leur droite ont sans doute porté le maillot de l’Équipe de France, gagné une coupe d’Europe ainsi que 3 ou 4 championnats de France se permettent de donner quelques pistes à Le Guen, pour gérer au mieux son groupe.
Voilà, si le coach du Paris Saint-Germain a besoin de quelques conseils techniques, il sait auprès de qui s’adresser. Merci les journalistes du Parisien, trop sympas ! Pour le 5-3-2, le cours c’est le vendredi après-midi. Le jeudi ils ne peuvent pas, c’est atelier mercato, avec Alain Roche. Quel dévouement.
Journaliste, plus qu’un métier, un don
Pour gagner le droit d’écrire à L’Équipe, il faut beaucoup de travail, de persévérance, et un peu de chance… mais même cela peut ne pas suffire. C’est pourquoi R.D., journaliste dans ce quotidien sportif, a décidé de sortir sa boule de cristal, afin de gagner en crédibilité. La cible ? Paul Le Guen, bien sûr. Le motif ? Très original : le coach ne change jamais son équipe-type.
Sauf que voilà, le jour même, Paul Le Guen décidait de faire jouer Luyindula et Sakho, en lieu et place de Giuly et Traoré. Et durant tout ce fameux mois de janvier pendant lequel l’équipe allait rester « immuable » selon le journaliste de L’Équipe, le coach parisien a choisi une autre composition. Voilà ce qui s’appelle sentir le bon coup.
Encore plus fort, le même jour et dans le même article, Régis Dupont prouve que s’il rencontre quelques difficultés quand il s’agit de mettre en pratique les conseils du bouquin de cartomancie offert par sa tata à noël, il connaît également une relation conflictuelle avec le passé. Après la boule de cristal déficiente, c’est aux archives de lui jouer des tours :
Cet article de R.D. date du 18 janvier 2009… et si PSG - Valenciennes remontait à l’année 2008, cela ne représentait guère que quatre semaines alors. Déjà trop pour l’auteur, qui avait oublié que le score de parité était bien de 2-2 ce 21 décembre ! Mais plus que le véritable score, c’est le fait du match qui semble lui avoir bien vite déserté l’esprit : Paris était parfaitement parvenu à contourner l’équipe de Kombouaré. En revanche c’est l’arbitre qui avait eu plus de mal ce soir-là, oubliant de valider la splendide frappe de Sessegnon, qui avait pourtant franchi la ligne.
- {L’Équipe}, le 22 décembre 2008
Mais parce que L’Équipe ne choisit pas ses journalistes au hasard, Régis Dupont ne pouvait non plus tout rater. Heureusement, son article contient aussi des passages d’une remarquable clairvoyance. Voici un exemple d’analyse devant laquelle même avec tout l’esprit critique du monde il faut bien s’incliner :
La simplicité est la marque des grands esprits : on les lit, et on se demande comment on n’y avait pas pensé soi-même plus tôt. Mais que voulez-vous, quand un professionnel mobilise son art, le résultat transcende bien souvent les réflexions du commun des mortels. Oui, Paris présente bien cette étonnante particularité mise à jour par R.D. : quand le niveau s’élève très haut, ou que ses adversaires transforment quatre occasions en autant de tirs imparables, le PSG a du mal à gagner. Incroyable non, d’avoir plus de mal face aux équipes qui jouent bien ?
Sauf qu’en l’occurrence, lors des matches aller le Paris Saint-Germain a juste battu Bordeaux, Marseille et Lyon… soit les trois clubs chargés de représenter le championnat français en Ligue des Champions. Régis Dupont estimerait-il que gagner contre Lyon, Marseille et Bordeaux, ce n’est pas voir le niveau s’élever très haut ? Voilà qui ne serait pas très amène à l’égard du « Big Three de la Ligue 1 », comme dirait la fine équipe de 100 % Foot…
Rions un peu, avec Pierre Ménès
En plus de sa participation à l’émission 100 % Foot, Pierre Ménès alimente désormais une chronique hebdomadaire pour le quotidien sportif Aujourd’hui Sport. Et parce que Pierre Ménès a une réputation de journaliste à l’œil un peu décalé à défendre, contrairement à ses confrères qui passent l’essentiel de leur temps à tailler le PSG, lui, il taille le PSG. Mais avec un œil décalé. Enfin il essaye…
Voici par exemple le très discret chapeau de sa chronique du samedi 31 janvier :
Autre tracas : comment faut-il s’en moquer ? Parce qu’après tout, que ce soit dans son chapeau ou dans son article, la seule pointe d’humour contenue dans le billet de Ménès se limite à un jeu de mot concernant le nom de famille d’un supposé repreneur du PSG : le journaliste Karl Olive, comparé à Olive, la femme de Popeye… Alors quoi ? Se moquer du nom des gens est-il vraiment drôle ?
Le dénommé Olive est comme tout un chacun : son nom, il ne l’a pas vraiment choisi. Combien de fois au juste a-t-il dû supporter cette blague foireuse à l’école primaire ? Et combien de fois lui a-t-on enjoint de se sortir le noyau, et autres joyeusetés ? Pierre Ménès n’a-t-il vraiment rien d’autre de spirituel à écrire, s’il en est tombé à se gausser des noms propres ?
Peut-être a-t-il besoin d’aide ? Qui sera le prochain ? Boudebouz, le Sochalien ? Très rigolo ça, Boudebouz ! Ou alors Ducrocq, l’ex-Parisien ? Classique, mais ça fait toujours marrer les références publicitaires. Kaka et Pato de l’AC Milan ? Vincent Hognon ? Alors, à qui le tour ? Il y a de quoi faire pour un chroniqueur à l’humour si fin… Ou peut-être Pierre Ménès préférerait-il changer un peu. Il pourrait railler les caractéristiques physiques. Giuly qu’est tout petit, Hoarau qu’est trop grand. Amusant ça aussi, de se moquer du physique, non ?
Quoique, peut-être pas après tout…
La palme de l’analphabète
Bien que traditionnellement dévolu à Grégory Schneider, notre journaliste de Libération préféré, cette fois-ci le prix du dysorthographique du mois revient à un illustre inconnu. Une de ces petites mains qui, œuvrant dans l’ombre des grands, font la beauté du journalisme moderne.
À travers cette récompense, il s’agit de rendre hommage à tous les sans-grades, les travailleurs anonymes de la presse sportive française. En primant le pigiste chargé de recueillir quotidiennement les propos de Daniel Riolo avec la lourde tâche d’en faire ensuite une chronique pour Le 10 Sport, c’est une certaine image d’un journalisme de qualité que nous mettons en avant. Un journalisme qui, par exemple, vous permettait de lire ceci, le 9 janvier :
Ces deux-là, tout le monde le sait, ont apporté un nouvel état d’esprit ! Quelque chose à changé au Paris Saint-Germain. Mais Paul Le Guen ne peut décemment pas en être tenu responsable.
Parce qu’un journaliste qui parvient à confondre qui avec qu’il, un journaliste qui ne sait pas qu’en remplaçant son a par avait on évite des jolies fautes d’orthographe, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous, c’est un détail qu’il veut dire beaucoup.