Pour la troisième fois de la saison, le PSG avait l’occasion d’enchaîner un troisième succès consécutif en Ligue 1. Et pour la première fois, les Parisiens ont transformé l’essai, en infligeant à l’OL sa deuxième défaite de la saison.
Le match en bref
Après les succès contre Bordeaux (1-0 au Parc) et Marseille (2-4 au Vélodrome), le PSG aura finalement fait tomber les trois principaux prétendants au titre de champion. Ludovic Giuly a ouvert le score dès la 25e minute, de la tête.
- But de Ludovic Giuly (Paris SG 1-0 Lyon)
Ce but concrétise une longue minute de pression parisienne dans les 25 derniers mètres de l’OL.
Dimanche soir, dans l’émission Canal Football Club, les journalistes de la chaîne cryptée ont montré le déplacement de Giuly pour se débarrasser de son défenseur et inscrire le but.
- Giuly (PSG 1-0 OL), images Canal+
Jamais réellement mis en danger par les Lyonnais, les joueurs de Paul Le Guen ont finalement battu logiquement l’OL (1-0).
L’arbitrage de Stéphane Lannoy
La rencontre de samedi a finalement donné lieu à peu de polémiques. Ce qui ne veut pas dire qu’elle a manqué de décisions arbitrales difficiles à prendre, voire sujettes à critiques, mais simplement que ces faits de matches n’ont pas influé sur le résultat final. Car même si les Lyonnais sont peu habitués à ce type de constat, hier, Lyon a perdu, et c’est l’équipe qui le méritait le plus qui a gagné.
Les avertissements
La première décision arbitrale délicate concerne les cartons jaunes distribués aux Lyonnais Govou, Kolodzieczak et Gassama, entre la 50e et la 70e minute de jeu. Trois cartons en vingt minutes, tous distribués à des joueurs de couloir. M. Lannoy, arbitre de la rencontre, avait-il pris les joueurs rhodaniens en grippe ?
NON. Depuis le début du match, Sessegnon et Rothen tentaient d’écarter le jeu au maximum, l’un par ses dribbles très courts, et sa technique individuelle, l’autre par sa vitesse, et ses dédoublements avec Armand. Si Gassama, arrière-droit, a plutôt bien tenu Rothen avant de craquer régulièrement en seconde période, Kolodzieczak lui a passé une très mauvaise soirée, de bout en bout. Le but parisien est venu de son côté, sur un centre de Ceará laissé libre. Mais surtout, ce sont les prises de balles de Sessegnon et sa fantastique capacité à percuter qui firent souffrir le jeune latéral lyonnais 90 minutes.
Durant la deuxième période, l’un comme l’autre multiplièrent les petites fautes alors que le PSG exploitait les situations de contre. Accrochages de maillot, duels disputés avec les bras, leurs replis défensifs n’étant jamais francs, et M. Lannoy dû s’employer à siffler bien trop souvent pour des accrochages à 40 mètres des buts de Lloris. Govou et Kallstrom, occupés à tenter de boucher les couloirs en empêchant les montées de Sylvain Armand et Marco Ceará, se mirent eux-aussi à la faute plus qu’à leur tour.
La fatigue émoussant la lucidité des joueurs lyonnais, les tacles se firent chaque fois plus en retard, les fautes toujours plus grossières et l’arbitre de la rencontre distribua alors les cartons à bon escient.
Le penalty non sifflé
À l’heure de jeu, Paris appliquait le schéma tactique dans lequel les joueurs de Paul Le Guen disent se sentir le plus à l’aise : ils laissaient un contrôle stérile du ballon à leurs adversaires, verrouillant le milieu de terrain et se projetant vers l’avant une fois récupérée la balle. Sur une de ces actions, Giuly chutait dans la surface. Fallait-il siffler penalty ?
OUI. Hoarau, très bon samedi soir dans son rôle de pivot, réussissait à dévier de la tête une longue ouverture à l’heure de jeu. Le géant de la Réunion, rééditant l’action qui avait amené le but de la victoire face à Lille, lançait son compère de l’attaque en profondeur. Giuly, parti dans le dos de la défense, se retrouvait alors seul, aux six mètres, face au portier lyonnais.
Le jeune Kolodzieczak était une nouvelle fois pris en défaut par la vivacité des Parisiens. Placé dans le dos de Giuly, il n’avait aucun moyen de récupérer le ballon… si ce n’est en commettant une faute grossière. Prenant une impulsion il sauta sur le dos de l’attaquant parisien avant de le projeter au sol !
- Faute sur Giuly (PSG 1-0 OL)
Pourtant bien placé, M. Lannoy ne siffla pas une faute qui, que ce soit en direct depuis le stade ou au ralenti à la télévision ne pouvait pas être qualifiée autrement qu’évidente. Comme à leur habitude lorsqu’ils sont avantagés par l’arbitrage, les Lyonnais poursuivirent l’action, alors même que Giuly, mal retombé, restait au sol.
M. Lannoy peut remercier le sort que Lyon n’ait pas réussi à égaliser sur ce contre. Les joueurs du PSG, déçus par sa décision et choqués par la volonté des Lyonnais de continuer à jouer, étaient mal positionnés et furent mis en danger, pour une des seules fois du match. La prestation de l’arbitre, ainsi entachée d’une erreur, aurait pu fausser le cours de la rencontre.
Pour l’anecdote, une fois le contre lyonnais maîtrisé, les joueurs de M. Aulas se rendirent tous soudainement compte que Giuly était resté à terre, et exigèrent que les Parisiens dégagent le ballon en touche. Une étonnante conception du fair-play… Quant à Ludovic Giuly, après avoir reçu des soins, il fut remplacé quatre minutes après cette action.
Le carton rouge
Rentré en jeu à la soixantième minute, Juninho transforma le jeu de son équipe. Jusque-là soucieux de lancer Benzema, les Lyonnais jouèrent plus court, cherchant le meneur brésilien dans un petit périmètre. Mais la grinta de Makélélé, les jaillissements de Traoré et Camara, ainsi que la très bonne couverture de Sylvain Armand, l’empêchèrent de lancer ses attaquants. Visiblement frustré, Juninho commit une faute grossière à l’encontre du latéral parisien, sanctionné d’un carton rouge. Fallait-il exclure le meneur brésilien ?
OUI. L’action de la 76e minute est révélatrice de la stérilité de l’apport du tireur de coup-francs brésilien. Après plusieurs contres, et un jeu très rugueux dans un petit périmètre, Juninho passait Clément avant de buter sur Armand. Jamais pris en défaut quand il s’agit d’aller au combat, le latéral parisien disputa le ballon et le récupéra sans faire faute. Le meneur lyonnais, qui venait de réaliser une très belle action avant de se faire chiper la balle, devait se rendre à l’évidence : il ne pouvait à lui tout seul franchir le très dense rideau défensif des Parisiens.
- Faute de Juninho sur Armand
Sans doute frustré par ce constat d’impuissance, et par la défaite qui se profilait inexorablement, Juninho revint en direction de Sylvain Armand alors que celui-ci avait déjà relancé le ballon. Par derrière, et sans que le Parisien puisse le voir venir, Juninho adressa alors un violent coup de pied dans la cheville droite du défenseur [1]. L’agression se caractérise par sa violence mais surtout son côté stupide. Les images de la cheville pliant sur le côté alors que Sylvain Armand s’effondrait prouvent bien que le capitaine de l’OL aurait pu le blesser très grièvement.
- Exclusion de Juninho
L’arbitre assistant, fort bien placé sur cette réaction d’une étonnante lâcheté, avertit immédiatement l’arbitre central. M. Lannoy siffla alors une faute et mis la main à la poche pour sortir un carton rouge mérité. Exclure un joueur de l’OL reste une décision de lourde de conséquence. La réaction de Jean-Michel Aulas après le carton rouge donné à Kallstrom par M. Kalt reste encore dans toutes les mémoires. Il faut donc louer le courage de l’arbitre qui sur cette action applique la règle à bon escient, sans tenir compte de la pression ou des influences extérieures.
Juninho pour sa part se plaignait déjà qu’on l’accusât dans différentes émissions télévisées de rechercher trop souvent la faute. Il expliquait qu’il lui était pénible d’être incriminé à la télévision, devant ses propres enfants. Cette fois-ci, il devra à la fois assumer un comportement violent sur le terrain, mais aussi sa réaction anti-sportive lors de son retour au vestiaire où il cassa un écran de contrôle, et endommagea une porte du Parc des Princes. Une bien mauvaise soirée, en somme…
- Énervement de Juninho au Parc des Princes
Le comportement des supporters lyonnais
Les forums de Mouvement Ultra voient depuis plusieurs semaines les supporters adverses critiquer le comportement de certains abonnés du Virage Auteuil, au niveau bas. S’il est vrai que plusieurs habitués du VA semblent être obnubilés pas les mœurs sexuelles des visiteurs, tenant à tout prix à leur signifier leur envie d’entretenir avec eux des rapports physiques anaux, s’il est vrai que le VA a parfois été très en dessous de sa réputation cette année, samedi dernier ce sont bien les Lyonnais dont il faut pointer du doigt le comportement.
Les insultes font partie du folklore des tribunes. Quiconque se déplace sait qu’il trouvera dans le stade quelques imbéciles pour passer la rencontre le majeur levé, sans regarder une seconde le terrain. Comme si défendre son équipe c’était avant tout entretenir un flot constant d’insultes. En retour, les visiteurs se font un malin plaisir de chambrer les locaux, à coup de mimiques infantiles, ou de deux-mâts aux messages plus ou moins provocateurs. Le match de samedi ne fit pas exception. Il n’y a pas de raison que dans un stade de 45 000 personnes comme le Parc des Princes, on ne trouve pas une bonne dizaine d’esprits simples pour s’abonner volontairement en Auteuil Rouge afin de pouvoir réaliser sur une saison un grand chelem de l’insulte. Chacun a ses sources de plaisir dans la vie… Côté lyonnais, le deux-mâts Paye ton Facebook rencontra un franc succès auprès des supporters du PSG.
La rencontre débuta donc dans un climat qui certes peut choquer les personnes qui ne seraient pas au fait du petit monde Ultra, mais qui pour un habitué d’Auteuil était plutôt bon enfant. Jusqu’à la mi-temps… C’est à la pause qu’une partie du parcage visiteur sortit force drapeaux tricolores, et entonna une surprenante Marseillaise en désignant du doigt un supporteur d’Auteuil qui exhibait un drapeau algérien. Certes, l’hymne et le drapeau national français ont bien plus leur place que celui de l’Algérie dans un match opposant deux équipes françaises, dans lesquelles ne jouent pas un seul joueur algérien. Mais on se fait trop souvent taxer de racisme au Paris SG pour ne pas se poser quelques questions à propos de supporters adverses adoptant exactement le même comportement que celui systématiquement critiqué chez les Parisiens. Pourquoi des agissements similaires sont-ils considérés comme racistes à Paris, et passés sous silence quand ils sont le faits de lyonnais ?
Tout cela rajouté à un deux-mâts François Le Français et de gestes assez douteux en direction du porteur du drapeau algérien contribuèrent à créer un certain malaise. Malaise qui grandit encore quand en seconde mi-temps quelques visiteurs excités firent minent de charger la tribune voisine. Sauf que la tribune en question était la E, une tribune familiale sise en pleine présidentielle-Borelli !
Si jouer au héros n’a rien de glorieux quand on sait très bien que les grilles et autres filets de protection empêcheront de toute manière les accrochages entre Ultras, s’attaquer à une tribune remplie de gamins est carrément stupide. Bien sûr perdre n’amuse personne, et dans ces cas-là les provocations peuvent amener à réagir violemment. Mais là, à part créer un mouvement de foule et risquer ainsi un accident, le comportement de ces quelques supporters ne fit pas honneur au reste du parcage visiteur. Cerise sur le gâteau, le tir de deux fusées en direction de la pelouse, la seconde retombant à quelques mètres à peine d’un joueur lyonnais. À l’heure où les Ultras de tous les clubs tentent de prouver leur sérieux en matière d’utilisation responsable de fumigènes, c’est vraiment donner le bâton pour se faire battre.
Sur le terrain comme en tribunes, c’est décidément une soirée à oublier pour les lyonnais.
Autres infos sur le match
Série de victoires consécutives
Paris n’avait plus enchaîné trois victoires consécutives en L1 depuis août 2005. Après six tentatives infructueuses, le PSG a enfin réédité cette série. Prochaine étape désormais, dimanche à Rennes (21 heures), quatre victoires de rang. Les Parisiens n’y sont plus parvenus depuis octobre 2003, et une série de cinq succès en championnat : 17e fin août, au soir de la cinquième journée (après trois défaites, un match nul et une seule victoire dans les cinq premières journées de la saison), le PSG a successivement battu Toulouse (2-1), Guingamp (0-1), Auxerre (1-0), Sochaux (0-1) puis Le Mans (5-1). Un déplacement à Ajaccio (0-0) lors de la 11e journée interrompra la série, qui a permis aux Rouge et Bleu de remonter jusqu’à la quatrième place. La progression se poursuivra tout au long de la saison pour terminer finalement à la deuxième place, derrière Lyon mais devant Monaco.
À noter également qu’avec la victoire contre Nancy (2-0) en coupe de la Ligue il y a dix jours, le PSG reste sur quatre succès consécutifs toutes compétitions confondues. Prochain rendez-vous jeudi soir (20h45, Canal+ Sport) au Parc des Princes contre le Racing Santander, en coupe UEFA (3e journée).
Idée reçue n°7 : les anciens Parisiens marquent toujours contre le PSG
Après Luyindula à Marseille (2-4) et Hoarau (x2) au Havre (1-3), Ludovic Giuly est le troisième joueur parisien à marquer cette saison contre son ancien club.
À l’inverse, seul Fabrice Abriel a marqué cette saison contre le PSG.
Bilan : PSG 3-1 ex-PSG. Mais les idées reçues ont la peau dure…
Sessegnon peut finalement jouer ailleurs qu’en n°10 ?
Stéphane Sessegnon a réussi un grand match. Les deux titres phares du groupe Amaury étaient d’ailleurs unanimes :
Sessegnon (8). Inconstant mais si brillant. Quand il a eu le ballon, il a été remarquable, incisif, inspiré, parfois génial sur ses dribbles courts. Le Parc a adoré et s’est levé. Dommage qu’il manque de fond pour répéter les efforts. (Guillaume Dufy, L’Équipe)
Sessegnon (8). Milieu droit, il a été le Parisien le plus inspiré, posant beaucoup de problèmes aux Lyonnais par sa puissance et sa protection de balle. Il est à l’origine du but et des meilleures situations. (Arnaud Hermant, le Parisien)
Il y a deux mois, Sylvie de Macedo (le Parisien) faisait pourtant la leçon à Paul Le Guen concernant le positionnement de Stéphane Sessegnon, affirmant qu’il devait jouer « juste derrière [les attaquants] » :
Stéphane Sessegnon est certainement l’une des recrues qui offrent le plus de satisfactions. Mais encore faut-il savoir l’utiliser correctement. Contre Nantes et Grenoble, le joueur a évolué comme milieu défensif pour combler l’absence de Makélélé. Une grosse erreur ! À ce poste, tout le talent de l’ex-Manceau s’éteint. Il ne pèse plus sur le jeu offensif. Surtout, le Béninois est dans l’incapacité de trouver ses attaquants. Tâche dans laquelle il excelle lorsqu’il joue juste derrière eux.
Le show Mandanda se poursuit
Nous aimerions bien arrêter de parler du gardien marseillais pour se focaliser sur les joueurs du Paris Saint-Germain, mais la différence de traitement médiatique entre Mickaël Landreau et Steve Mandanda est trop importante pour que nous la passions sous silence. Ainsi, vu que le Canal Football Club se posait la question de savoir qui était le meilleur gardien français entre Mandanda et Lloris, ignorant ainsi tous les autres portiers français, que Football365 publiait la semaine dernière un sondage pour savoir si le PSG devait chercher un nouveau gardien à la trêve, et que Guy Carlier, salarié du service public, lisait dans Stade 2 une nouvelle chronique sarcastique sur Mickaël Landreau, nous sommes bien obligés de comparer les prestations des deux hommes.
Mickaël Landreau et Steve Mandanda ont tous deux réalisé des arrêts de grande classe durant leur match respectif. Le point commun dans leurs performances s’arrêtent là puisque, une fois de plus, le gardien de l’OM a encaissé deux buts sur lesquels sa responsabilité est clairement engagée : il fait mine de sortir sur le premier but, puis se ravise avant de voir passer le ballon près de sa main ; sur le deuxième but, il oublie de communiquer avec son défenseur. Pendant ce temps-là, Landreau est impérial et n’encaisse pas de but…
Ils l’avaient dit (avant le match)
Après avoir battu Bordeaux (1-0) et triomphé à Marseille (4-2), le PSG frapperait un très, très grand coup en présentant un carton plein face aux équipes de Ligue des champions et en faisant chuter le leader. (Vincent Duluc, L’Équipe)
Pour battre Lyon, il faut réaliser le match parfait, ne pas commettre la moindre erreur. (Laurent Blanc, le Parisien)
Banderoles, tribunes et photos
Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
PSGMAG.NET : Reportage photos (1/2) : PSG 1-0 Lyon (22/11) ;
PSGMAG.NET : Reportage photos (2/2) : PSG 1-0 Lyon (22/11) ;
fansupporters.com ;
les Supras ;
les Authentiks ;
Culture Tribunes ;
le fil dédié au match de Mouvement Ultra.
Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.