La conférence de presse de Leonardo
Jeudi après-midi, Leonardo a organisé une conférence de presse au stade San Siro de Milan, devant une cinquantaine de journalistes.
Pourquoi une conférence de presse à Milan ? L’Équipe estime que la conférence de presse tenue par Leonardo à Milan s’explique notamment par le fait que le Brésilien « est soucieux de soigner son image ». Le Parisien se montre plus loquace : « Opération séduction hier pour Leonardo au stade San Siro de Milan. Devant une cinquantaine de journalistes, l’ancien entraîneur de l’Inter — très touché par les critiques des médias transalpins depuis un mois — est venu expliquer les raisons de son départ, un an avant la fin de son contrat. Une démarche rarissime dans le milieu, qui confirme que le Brésilien, très chic dans son costume noir sur tee-shirt blanc, est extrêmement soucieux de son image. »
Leonardo raconte son mois de juin. D’après les diverses retranscriptions que nous avons consultées, Leonardo a entamé sa conférence de presse en revenant sur le déroulement des événements qui l’ont amené à quitter son poste d’entraîneur de l’Inter Milan début juillet : « Le 6 ou 7 juin, j’ai reçu un coup de fil des nouveaux propriétaires du PSG qui voulaient me rencontrer à Doha. Un club avec lequel j’ai un lien fort. Ils m’ont invité à une réunion pour parler d’un éventuel projet futur. J’ai d’abord refusé. Mais ils ont insisté. Alors j’ai décidé d’en discuter avec Massimo Moratti et il m’a traité comme un père traite son fils. Il me connaît et m’a a dit : “Pour toi, c’est une belle opportunité.” Il ne m’a pas bloqué. Au contraire, il m’a autorisé à m’y rendre, pour voir. Je suis ensuite parti en vacances au Brésil, dans l’esprit de rester à Milan et, là, les choses se sont emballées parce que ce rendez-vous a été révélé. J’ai eu vent du contact entre mon club et Marcelo Bielsa [qui n’a finalement pas été choisi], qui m’a mis dans une situation compliquée. Je ne maîtrisais plus vraiment les choses, je n’ai pas vu venir cet enchaînement médiatique. Le 1er juillet, j’ai pris la décision de me libérer de l’Inter. Mais je suis resté à la disposition du club jusqu’au bout, je ne l’ai pas trahi. Je n’ai jamais négocié avec le Paris Saint-Germain jusqu’à il y a trois jours. J’ai d’ailleurs dit deux fois à Moratti que je pouvais rester. Mais il m’a dit : “Je ne veux pas te mettre dans la centrifugeuse.” » (sources : mercato365.com, eurosport.fr, leparisien.fr, L’Équipe)
Leonardo : « Il y a encore beaucoup à discuter. » « Je n’ai pas parlé avec les nouveaux propriétaires du PSG depuis trois jours », aurait déclaré Leonardo d’après lequipe.fr. « Je n’ai commencé à parler avec les nouveaux propriétaires du PSG que depuis trois jours », indique au contraire leparisien.fr. Cette version semble la plus vraisemblable. « Je n’ai démissionné de l’Inter que le 1er juillet et les négociations avec les Qataris n’ont commencé, à Londres, qu’avant-hier [mardi]. Avant, j’étais en vacances. Je n’ai parlé d’argent avec personne, même avec eux. Et encore aujourd’hui, je ne l’ai pas fait. Le PSG, c’est quelque chose de possible. Mais il y a encore beaucoup à discuter. Il n’y a pas d’accord avec les Français. Mais le fait que je sois libre renforce la possibilité que j’aille là-bas. Le futur du PSG ? Je ne saurais pas dire. Je dois mieux comprendre le projet. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a pas de folies de prévu comme on le dit. Si le PSG doit organiser sa saison, pour l’instant, ce n’est pas mon problème. Je ne sais pas ce qui se passe là-bas avec l’équipe. Je n’ai rien à voir avec le PSG pour l’instant. Aujourd’hui, je n’exclus pas de commencer la saison avec le PSG le 6 août. Mais je n’exclus pas non plus de ne pas y être. Je vais rencontrer à nouveau les dirigeants parisiens, c’est sûr. Où ? Quand ? Je ne sais pas. » (sources : mercato365.com, eurosport.fr, leparisien.fr, L’Équipe)
Ce qui bloque l’arrivée de Leonardo
Leonardo vs Leproux ? (1/2) D’après la presse spécialisée, les propos tenus par Leonardo jeudi en conférence de presse s’expliqueraient par la volonté du Brésilien d’avoir les pleins pouvoirs au club d’une part, et par le lobbying de Robin Leproux pour rester en place d’autre part. « Selon des sources proches des nouveaux actionnaires, l’accord est proche mais Leonardo souhaiterait obtenir un blanc-seing sportif, sans autorité hiérarchique directe, ce qu’il n’aurait toujours pas arraché lors de son séjour londonien, croit savoir L’Équipe. […] En refusant de s’engager définitivement, Leonardo, qui connaît l’enveloppe mise à sa disposition pour recruter et les ambitions de ce PSG, espère encore convaincre les Qataris de lui offrir les pleins pouvoirs. » RMC abonde dans le même sens : « Même si le Brésilien brouille actuellement les cartes, “Leo” a déjà donné son accord de principe pour faire partie du futur projet parisien. En agissant de la sorte, le champion du monde cherche seulement à mettre la pression sur ses futurs employeurs. Lui qui est très exigeant sur son pouvoir veut disposer de garanties dans le nouvel organigramme du PSG. Une mise en garde utile au moment où Robin Leproux, soutenu par Chantal Jouanno, compterait garder la mainmise sur le recrutement du PSG. Une nouvelle guerre des chefs se profile peut-être à Paris… »
Leonardo vs Leproux ? (2/2) L’AFP partage la même interprétation que L’Équipe et RMC : « De sources proches du dossier, les conditions contractuelles ne freinent pas la venue du Brésilien, mais bien la volonté de celui-ci d’avoir les mains libres. “Leo” tient à ce que le président actuel Robin Leproux, voire l’entraîneur Antoine Kombouaré, n’empiètent pas sur son périmètre d’action. “Il ne veut pas travailler avec Leproux, il veut les pleins pouvoirs, décrypte ainsi un proche du Brésilien. On m’a aussi dit que Leproux faisait un lobbying d’enfer pour rester en place.” […] En organisant une conférence à Milan, “Leo” pose clairement ses conditions à son probable futur employeur. […] Peut-être gênés à l’idée de se séparer d’un président qui a restauré la bonne image du club aux yeux du grand public et pacifié le Parc des Princes, les dirigeants qataris envisageraient désormais l’arrivée du Brésilien en automne ou en hiver seulement, une fois aplanies les différentes questions en suspens, ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier. » De son côté, le Parisien se montre plus prudent dans son analyse : « Cette rétention d’informations [au sujet du PSG] ouvre la porte à une double interprétation. Soit le Brésilien dit la vérité, et les conditions de son arrivée au PSG sont alors compliquées à mettre en place. Dans cette optique, tout est possible, même un échec final des discussions. “Je n’exclus rien. Un contrat est bon quand les deux parties sont satisfaites. Si l’une des deux se sent lésée, ça ne va pas”, avertit l’ami de Rai. Deuxième hypothèse, l’accord est proche (ou même déjà signé) et Leonardo ne veut pas en révéler les termes ni l’annoncer à Milan… Cela aurait été bien maladroit. »
Leproux soutenu par le gouvernement ? « Alors qu’il apparaît fragilisé dans le nouvel organigramme du PSG, Robin Leproux peut bénéficier du soutien des politiques, assure RMC. Ainsi dernièrement, Chantal Jouanno, ministre des Sports et Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, ont échangé au téléphone au sujet du président du PSG dont l’activité est très appréciée dans les hautes sphères après que le plan Leproux a ramené le calme et la sérénité dans les travées du Parc des Princes. Par le biais de Sébastien Bazin (Colony Capital), ce travail de lobbying s’organise auprès des Qataris afin de maintenir Robin Leproux en place. »
Leproux poussé dehors par les Qataris ? Malgré le soutien des politiques, le Parisien estime que Robin Leproux « pourrait quitter ses fonctions dès la semaine prochaine », les Qataris rognant ses prérogatives pour le pousser à la démission. Le quotidien francilien développe cette hypothèse dans son édition du jour : « Avant de poser les fondations du nouveau PSG, [les nouveaux propriétaires qataris] semblent décidés à faire table rase du passé. Un homme devrait rapidement en faire les frais : Robin Leproux. Selon nos informations, Nasser al-Khelaifi a convoqué un conseil de surveillance le 12 juillet. À l’ordre du jour, un point attire particulièrement l’attention : la diminution des pouvoirs du directoire, composé de Robin Leproux, Philippe Boindrieux, directeur général, et Alain Roche, chargé du recrutement. Réduire les prérogatives du président est une manière indirecte de le pousser vers la sortie. Depuis l’arrivée des nouveaux actionnaires, Leproux n’a jamais caché qu’il n’accepterait pas de devenir un président de pacotille. Les Qataris le savent, mais, soucieux de ne pas apparaître trop autoritaires, ils préfèrent le pousser vers la démission plutôt que le démettre de ses fonctions. Hier, le président du PSG restait injoignable. Mais si la diminution de ses pouvoirs se confirme, l’issue ne fait aucun doute selon son entourage. »