Les pots d’adieu s’accompagnent toujours d’une pointe de morosité. Là, après un mois de rumeurs de départ au PSG de leur entraîneur, les Intéristes avaient en plus eu tout le temps de nourrir une impression d’abandon… Pauvre Leonardo : quand votre auditoire oscille entre l’incompréhension et le sentiment d’une possible trahison, pas facile de prendre la parole pour remercier Josiane de la photocopieuse, ou René du standard. Mais là, en plus des Italiens, c’est toute la future entreprise de Leonardo qui a aussi pu lire le compte-rendu de son discours d’adieu… Comment faire pour ne vexer personne dans ces conditions ? Impossible. Alors voyons cette conférence de presse : j’aime, ou j’aime pas ?
J’aime
Pas de table rase : j’aime l’idée que Leonardo déclare qu’il a besoin de « mieux comprendre le projet du PSG », et qu’il ne connaît pas assez les joueurs parisiens. Il n’arrive pas avec des idées préconçues, et la volonté de tout mettre par terre dès cet été. Chacun aura sa chance, et je ne doute pas que des gars comme Jallet, Chantôme, Sakho et Nenê sauront la saisir.
Adaptation forcée : j’aime la preuve que Leonardo tient un discours de circonstance. Il explique avoir rencontré les dirigeants parisiens à Doha le 11 juin, puis de nouveau ces derniers jours. Ensuite, il explique : « Je suis là pour parler de l’Inter, c’est tout. Aujourd’hui, j’ai eu un seul contact avec ceux qui ont racheté le PSG et tentent de le réorganiser. » Deux rencontres pour un seul contact ? Autrement dit, cette conférence est avant tout une opération de communication, et il ne faut peut-être pas tout y prendre au pied de la lettre.
Logique financière : dans la série je tiens un discours cohérent, j’aime quand Leo se déclare détaché de toutes ces considérations bassement financières. « [Les Qataris] m’ont fait part de leur projet. On n’a pas discuté d’argent, ni de contrat. » Non, ils se sont vus deux fois, mais ont parlé de tout sauf d’argent… Sans doute de la note financière du Portugal. D’ailleurs le Brésilien précise : « Le futur du PSG ? […] Ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a pas de folies de prévues comme on le dit. » Ils n’ont pas parlé d’argent et il connaît le budget transferts. Décidément, cette entrevue-vérité, on y croit à bloc.
À la fin de l’envoi, je touche : j’aime que Leonardo, après avoir soutenu pendant une heure qu’il ne voulait pas quitter Milan finisse en expliquant qu’il va bientôt revoir les dirigeants du PSG. Il n’aura visiblement pas besoin d’une période de deuil trop prolongée.
J’aime pas
Je t’aime, moi non plus : j’aime pas le manque d’envie de rejoindre le PSG déclarée par Leonardo. Même si tout le monde sait que c’est faux, lire qu’il est déçu de ne plus être entraîneur de l’Inter, depuis Paris ce n’est pas agréable du tout. Un peu l’impression d’être la petite grosse que le bellâtre n’invite à danser que parce qu’il vient de se prendre un râteau avec la blonde qui a encore oublié de mettre une culotte.
Forfait illimité : j’aime pas l’impression d’être pris pour un idiot. Leonardo explique qu’il ne s’est pas adressé à la presse parce que « ce n’est pas avec des communiqués qu’il va bloquer l’intérêt des personnes pour lui ». Il n’empêche que s’il avait vraiment souhaité rester à l’Inter, un petit coup de fil de son agent à la presse pour expliquer qu’il n’avait pas envie de quitter l’Italie aurait tout réglé de suite. Ou alors c’est que son forfait Esséfère était tout cramé dès le 15 juin ?
Brouillard : j’aime pas cette attente qui commence à peser sur tout le club. Bien entendu, il était impensable que Leonardo officialise sa venue au PSG depuis le stade San Siro. Il n’empêche que là, la situation à la tête du club n’est toujours pas clarifiée, alors que la compétition reprend dans moins d’un mois. Même si tout peut aller très vite, en attendant ça devient limite inquiétant sportivement.
Cette conférence de presse de Leonardo, globalement, je n’aime pas. Question de fierté. Mais ce sera vite oublié… et puis en tant que Parisien, je crois qu’il était impossible de l’aimer : c’est un discours de circonstance bourré de petits arrangement avec la vérité qui ne nous était surtout pas destiné. Après tout, Leonardo nous avait fait la même en 1997 avant d’être transféré à Milan.
Mais, et vous ? Vous l’aimez ou pas cette interview ? N’hésitez pas à nous le dire dans vos commentaires, ou sur le forum.