Si cette question se pose, c’est bien parce que cette déconvenue auxerroise, arrivée au moment où la qualité de jeu du PSG était vantée dans toutes sortes de médias, n’est pas sans rappeler une autre désillusion : la défaite intervenue en mars 2009, face à Marseille, alors que Paris aurait pu prendre ce soir-là la place de leader. On peut bien évidemment trouver d’autres exemples — la défaite à domicile contre Lens fin 2005, ou celle à Bordeaux au printemps 2004 —, mais la comparaison avec la rencontre face à Marseille est intéressante car elle concerne un groupe de joueurs sensiblement identique. Et au final, contre Marseille comme face à Auxerre, pour n’avoir pas su être à la hauteur de l’événement, Paris est immédiatement rentré dans le rang.
La question du mental de cette formation va forcément en découler. Le PSG n’est plus une équipe habituée aux premiers rôles, c’est une évidence. Mais certains esprits pernicieux pourraient placer des points d’interrogation sur la volonté de se surpasser des joueurs parisiens. L’effectif est composé de joueurs en fin de carrière ayant déjà tout gagné, d’autres qui se servent du PSG comme un tremplin et qui attendent surtout un bon transfert… Gérer la pression inhérente à une place de leader ne serait donc pas leur priorité principale.
Sans rentrer dans ces considérations dignes du Parisien ou d’autres journaux à hypothèses sensationnalistes et infondées, on peut se demander s’il n’y a pas une part de relâchement inconscient de la part des Parisiens dans ces moments charnières. Le PSG a vécu bon nombre de saisons mouvementées ces dernières années, et affiche comme meilleur classement depuis 2005 une sixième place. Dès lors, le degré d’exigence est moindre, et l’on attend surtout du PSG que l’équipe figure dans le premier quart du classement. Ce qui serait un bon début pour songer à s’installer durablement parmi les leaders.
Mais le revers d’un tel raisonnement, serait de considérer qu’une fois aux environs du haut de tableau, l’essentiel est fait, et que du coup il devient moins nécessaire de se dépouiller pour grimper encore plus que lorsque l’équipe est réellement dos au mur. Sans remettre en cause le professionnalisme des joueurs, il se peut qu’ils aient encore du mal à admettre qu’une place de leader, et par conséquent un titre de champion, soit pour eux. Et cela donnerait donc des rencontres comme face à Marseille ou Auxerre, où des Parisiens déjà contents de ce qu’ils ont accompli se retrouvent bousculés, et dans l’incapacité de réagir.
Il ne faut cependant pas décorréler ces deux matches charnières manqués d’un point commun on ne peut plus factuel entre les deux rencontres : dans chacun des cas, les joueurs parisiens étaient exténués. À chaque fois, le PSG naviguait entre coupe d’Europe et championnat, avec un effectif qui ne s’y prêtait pas forcément, tout du moins sur certains postes. En 2008/2009, même si Paris s’était imposé contre l’OM et avait pris la place de leader, il est difficile de fantasmer sur le fait que l’équipe de Paul Le Guen aurait pu garder ce classement bien longtemps. Paris était au bout du rouleau, et se serait écroulé tôt ou tard cette saison-là.
Concernant le match face à Auxerre ce dimanche, on peut aussi supposer que le déplacement à Dortmund avait laissé trop de traces pour que les joueurs puissent faire le nécessaire pour gagner. Dans ce cas-là, il faudrait plutôt assimiler ces défaites à des rencontres que le PSG ne pouvait de toutes façons pas gagner, haut du classement en jeu ou pas.