Certains matches du PSG prennent rapidement des accents de chemin de croix. Par exemple, quand un dimanche après-midi pas tout à fait comme les autres, vu que y a match et que donc votre estomac vous paraît aussi vide que les caisses de l’OL après le transfert de Gourcuff, vos enfants se souviennent deux heures avant le coup d’envoi que dans un instant de faiblesse, vous leur aviez promis d’aller voir Cars 2 [1]. Mais si Papa, même que tu avais dit ce week-end ! Je vous rassure, oui le dimanche les cinémas sont ouverts, et les séances sont d’ailleurs idéalement minutées : prévues de telle façon que vous ne puissiez rentrer chez vous que pour constater que la mi-temps a été sifflée trois minutes auparavant… et que le PSG est mené au score. Bref, ça partait mal. Mais alors, au bout du compte, ce Toulouse-PSG : j’aime, ou j’aime pas ?
J’aime
Les trois points. J’aime quand le PSG ramasse les trois points. Le jeu, les joueurs, la manière, c’est que du bonus. Mon kiffe, c’est la victoire. Parfois, ça en devient même flippant : je crois que si je pouvais, je ferais comme Picsou et me construirais un coffre fort géant où ranger tous mes points pour pouvoir me baigner dedans ensuite. Oui, je sais, mon psy trouve aussi que c’est une idée bizarre.
La rentrée d’Erding. J’aime quand le joueur qui a été sifflé par une partie du stade parvient à renverser tout le monde sur un coup de génie. Erding n’est sans doute pas le meilleur attaquant du monde, et il a traversé une sale période la saison passée. Mais il ne méritait pas d’être conspué, parce qu’il a toujours mouillé son maillot dans l’honneur. À Toulouse, le Mev’ a touché trois ballons, pour un but et une passe décisive. C’est bon. Mais à Toulouse, Erding a surtout fermé quelques milliers de bouches un peu trop grandes. Et ça c’est excellent !
Sincères salutations. Deux parcages visiteurs, un tour d’honneur des joueurs, et zéro incident relayé par la presse. J’aime quand le PSG se retrouve un public fervent. Voir les joueurs venir partager leur joie avec les supporters qui ont fait le déplacement, ça fait quand même un grand plaisir.
Silence, ça tourne. J’aime quand on ne parle plus de la défense du PSG. Ne rêvons pas, il ne faut pas attendre que les médias louent un bon match de Camara, ou de Tiéné. Si on a droit à une interruption momentanée des critiques, c’est déjà le bonheur. À Toulouse la ligne arrière des Rouge et Bleu a tourné comme le moteur de la Ferrari de Rothen sur l’A13 : à haut régime, mais sans jamais se mettre dans le rouge. Que personne n’en dise rien et que les gars continuent ainsi, ce sera parfait.
Avec des « si ». J’aime la déclaration d’après-match d’Alain Casanova. Le coach toulousain est décidément un visionnaire : « Je regrette quand même que le score soit si lourd car avec un peu plus de réussite le match nul aurait été pratiquement logique. » C’est vrai que si Toulouse avait réussi à se créer un peu plus d’une occasion, pendant que le PSG persistait à frapper les montants, le match nul aurait été pratiquement logique. C’est rageant de passer si près : maintenant que Casanova le dit, il faut avouer que deux buts de plus ou de moins, et le résultat aurait été tout autre. Parfois, le foot ça se joue vraiment à rien…
Demi-tour, gauche ! J’aime quand le PSG nous offre des retournements de situation. Rentrés aux vestiaires à la mi-temps menés au score, et sous les judicieux commentaires que c’est pas en alignant les millions qu’on gagne des matches, les Parisiens se sont offert un joli tour d’honneur quarante-cinq minutes plus tard. Non, c’est en alignant Pastore, Gameiro, Ménez et Erding qu’on les gagne. Mais bon, si vous préférez Braaten, je ne juge pas…
J’aime pas
On va tous mourir. Pour continuer sur le même thème, j’aime pas les commentaires de tous les fans du PSG qui expliquaient à la mi-temps que c’était la faute de Kombouaré si on allait tous mourir… et qui à la fin du match ont oublié de poster les messages de félicitations au coach pour la manière avec laquelle il avait su redresser la situation. Quand le PSG perd, c’est la faute à Kombouaré ; quand il gagne, c’est grâce à Pastore. Et ça m’énerve.
La sortie de l’artiste. J’aime pas la sortie de Nenê, quand il demande au banc de confirmer que c’est bien lui qui sera remplacé. Alors attention, il faut être clair, je ne reproche rien au joueur en lui-même : son geste lors de son remplacement par Bodmer n’a rien de méchant. C’est juste que dès le lendemain, cela aura permis aux Spécialistes de gloser sur le fait qu’éventuellement notre Brésilien risquait peut-être un jour de râler… Je prends le pari que ce petit grain de sable de rien du tout ressortira dans six mois, et qu’il aura pris la forme d’une montagne sous la plume d’un journaliste ayant besoin de crédibiliser un article sur Nenê-qui-est-en-crise-à-cause-de-Kombouaré-qui-est-très-méchant.
Bilan de ce Jajap ? Les victoires à l’extérieur, j’aime. Mais quand en plus le PSG joue bien, et se paye le leader du moment par un score sans appel… alors là, je n’aime plus, j’adore !