Ce coup-ci, on y est, enfin ! Samedi, le PSG quitte la rubrique transferts pour retourner enfin dans les pages sports de l’actualité : c’est la reprise du championnat. Terminés les débats oiseux sur les recrutements des uns et des autres : bienvenus dans le monde réel, celui où les matches se jouent sur le terrain, et pas dans l’imaginaire des chroniqueurs. Sauf que pour les supporters, après les rêves de grandeurs, le réveil peut se révéler brutal. Alors, la reprise du championnat, j’aime, ou j’aime pas ?
J’aime
Marathon men. J’aime la reprise du championnat parce que dès août on sait qu’il faudra tenir un an. Surmonter la fameuse crise de novembre, ou décembre ou mars, selon le moment de l’année où on nous ressort ce mythe, endurer les froids polaires en janvier, et s’arracher pour le sprint final en avril… Aucune autre compétition ne donne la certitude de s’embarquer pour une aventure aussi longue. Supporter le PSG sur tout un championnat offre tant d’épreuves et de rebondissements qu’on vous verra changé quand il prendra fin. J’adore !
Surprise(s) ! J’aime les équipes-type que l’on griffonne le matin de la première journée de L1. Établies par des fans emplis de certitudes, elles sont supposées assurer la victoire finale. Parce qu’on a pensé à tout, bien sûr ! Il faut dire qu’entre les jours de pluie, et les fins de déjeuners à rallonge chez tata Josiane, on les a pesées, étudiées, microscopées, ces compositions. Sauf que chaque saison, l’équipe qui termine le championnat n’a rien à voir avec celle qui l’a commencé ! Qui aurait parié que Bodmer passerait de récupérateur à neuf et demi l’an dernier ?
Seuls les vrais. J’aime la reprise parce que soudain tout devient plus difficile. Pendant la trêve, tout le monde peut se rêver en champion. Mais avec les premiers matches, on s’aperçoit qu’il arrive à une recrue de se blesser, ou de rater des passes. Même si on l’a payée 40 M€. Et là, avec les premières désillusions, assumer son statut de supporter devient moins aisé. Doucement, autour du PSG on se retrouve avec ceux qui soutiennent quoi qu’il arrive, au Parc ou ailleurs, parce qu’ils n’ont jamais envisagé abandonner après une défaite.
Révélation de l’année. J’aime le joueur que personne n’attendait, celui qui débute l’année en remplaçant du remplaçant dans l’esprit du coach, et qui s’impose quand même. Jallet il y a deux ans, Chantôme la saison dernière. À chaque championnat sa révélation. Alors, qui va bluffer tout le monde au PSG cette fois ? Bahebeck ? Kebano ? Areola ? Mystère. Mais il y en aura un !
Excitation. J’aime le plaisir de retrouver le Parc. Après avoir attendu plusieurs mois, revenir dans son stade, redécouvrir les têtes des gars abonnés à vos côtés, voir le nouveau maillot sur les épaules de celui qui se l’est déjà offert, c’est particulier. Cette période où tout est neuf, rien que d’y penser, malgré les amis qui ne viennent plus, malgré la certitude de ne pas retrouver sa tribune, ça me fait encore quelque chose dans le ventre.
J’aime pas
Manque de recul. J’aime pas quand les journalistes te tirent des conclusions définitives au soir de la première journée. Rappelez-vous l’an dernier, quand tout le monde nous expliquait que Brest était une bouffée d’air pur, alors qu’ils occupaient un fauteuil de leader vite transformé en siège éjectable. Si Paris se retrouve quinzième après une défaite contre le cours du jeu face à Lorient, ce sera la crise ? Ou alors au contraire, on sera sûrs d’être champions, parce qu’on ne sera qu’à trois points de la tête du classement ?
Merlus. J’aime pas les Merlus. En fait je n’aime aucun de nos adversaires, mais ceux-là m’agacent particulièrement. Déjà il y a leur coach, l’homme qui n’a jamais rien gagné mais qui se permettait de donner des leçons à monsieur Makelele. Rajoutez le maillot le plus laid du monde [1], une inexplicable complaisance de la part de journalistes qui ne voient souvent jouer ce club que trois fois par an, et une mascotte encore plus piteuse qu’un lynx après un soir de pluie, et vous obtenez l’équipe qui me hérisse le poil : Lorient.
Statistiques. J’aime pas les maths. Avec cette première journée on va avoir droit aux super statistiques en mode le PSG ne bat jamais Lorient en août donc c’est déjà la crise, Kombouaré démission. Des études statistiques hyper sérieuses, présentées dans des tableaux tout ce qu’il y a de plus scientifiques, et basées sur un nombre hyper grand de précédents : trois. Parce que dans la presse, si un événement se produit trois fois, il se produira toujours. C’est mathématique on vous dit.
Tête de Turc. J’aime pas les cibles que certains supporters se sentent obligés de choisir en début d’année. À chaque saison sa victime officielle : l’an passé, c’était Edel, auparavant on a eu Armand, et cette année on dirait bien que le choix du public s’est porté sur Tiéné. Si jusqu’en mars personne ne pensait à le critiquer, avec la reprise du championnat, nouvelle mode : pour faire intelligent il faut raconter partout que l’on veut remplacer Tiéné. Et si ça continue, on va même bientôt lire qu’en le sifflant on cherche à le motiver.
Le bilan est vite dressé : la reprise du championnat de L1, j’aime, évidemment. Après tout, si on supporte le PSG, c’est pour l’excitation de vivre ces moments-là, où les choses sérieuses se décident enfin. Et vous, la reprise du championnat, vous aimez ou pas ?