Dégager le positif et le négatif après un match nul du PSG, ça revient à s’interroger sur le design du maillot idéal pour la saison prochaine ; se demander si en cas de crise subite il faut mieux changer ou conserver son groupe ; essayer de voir si un article du Parisien est pire que celui de L’Équipe : bref, ça pourrait virer au débat sans fin. Et pourtant, je relève le défi, et vous propose une analyse très personnelle du dernier match des Parisiens. Alors, ce nul en terres bretonnes, j’aime, ou j’aime pas ?
J’aime
La classe. J’aime la classe avec laquelle Antoine Kombouaré a su mettre de côté les questions concernant son départ, à la veille du match contre Rennes. Calme mais ferme, il a recentré le débat sur le jeu, plutôt que sur sa personne. Les journalistes devront désormais cherchez l’inspiration ailleurs. Mince, vous allez voir qu’ils vont finir par être obligés de parler de football si ça continue.
Domination. Je vous rassure, PSGMAG.NET ne compte pas se spécialiser dans les cagoules en latex. J’aime la domination, mais surtout quand elle concerne le PSG et ses adversaires, sur le terrain. Et là, en première période, j’ai été servi ! Le Paris Saint-Germain a su priver les Rennais de ballons comme rarement. Vers la 25e minute, Mvila devait faire des efforts de mémoire pour se rappeler ce que ça faisait au juste de shooter dans le truc bizarre derrière lequel il courait depuis le début du match. Chantôme en particulier a été monstrueux dans ses interceptions, coupant toutes les trajectoires qui avaient le malheur de passer dans sa zone.
La grande vadrouille. J’aime le retour des parcages animés lors des déplacements du PSG. Bien sûr que cela pourrait être mieux, que certains manqueront toujours, mais en attendant ça fait quand même plaisir d’identifier les cinq lettres de la capitale scandées par-dessus les chants des locaux. Rajoutez à cela quelques bâches, et un joyeux bordel filmé sur le but parisien, et on s’y croirait presque de nouveau.
Esthétique footballistique. J’aime quand le PSG marque de jolis buts. Bon, pour tout vous avouer, je n’ai pas toujours la même définition que les adversaires de ce qui est beau. Par exemple, je garde un souvenir ému de la magnifique reprise de la rotule de Camara face à Lyon l’an passé, qui selon moi aurait dû être élue but de la saison. Mais là, même les Rennais seront obligés d’avouer que le but de Gameiro est superbe ! La passe de Hoarau, la prise d’intervalle de Matuidi et son ouverture millimétrique, la passe décisive de Ménez, à l’aveugle s’il vous plaît, et le petit plat du pied de Gameiro… Du grand art. Et trois recrues de cet été à la manœuvre. Que demander de plus ?
Transferts. J’aime d’ailleurs l’ensemble des prestations des recrues ayant évolué face à Rennes. Sirigu s’est montré bluffant sur sa ligne. Si je me suis pris la tête à deux mains après sa parade sur le tir de Boukari, le Rennais a dû se dire qu’il était carrément maudit tant la balle paraissait impossible à détourner. Matuidi prend doucement de l’ampleur à la récupération, bien aidé il est vrai par un superbe Chantôme. Bisevac s’est montré sobre et dominateur, Ménez fait des efforts et se montre efficace… Mais le top, ça reste Gameiro. Un mélange de Laurent Leroy pour les efforts, et de Pauleta pour l’esprit du buteur. Ça peut faire mal !
Poste de prédilection. J’aime quand les joueurs du PSG sont capables d’évoluer à plusieurs postes. Placé à gauche pour suppléer la blessure de Nenê, Ménez a montré ses qualités de vitesse et son sens de la passe sur le caviar qu’il a donné à Gameiro. Le droitier Camara est rentré à gauche de l’axe, où il a livré une prestation plus que rassurante. De récupérateur-relayeur, Chantôme a fini la rencontre milieu droit pour permettre à Kombouaré de passer en 4-4-2. Au final, pas une bouderie dans le vestiaire, pas un discours pour expliquer que comme me le répète mon agent, chacun sait que mon poste de prédilection c’est l’axe. Espérons que ça dure !
J’aime pas
Justice pour tous. J’aime pas la tournure que prennent certaines décisions arbitrales. Le boulot des arbitres, c’est que chaque équipe puisse bénéficier de conditions de jeu équitables. Mais c’est pas parce que la presse nous bassine avec le recrutement dispendieux du PSG qu’il faut que les hommes en noir se sentent obligés de rétablir une fausse égalité en sanctionnant Paris plus qu’il ne le mérite. Que Bisevac soit suspendu pour une semelle qui aurait pu blesser un Lorientais alors que le Lorientais qui d’une semelle a empêché Nenê de jouer face à Rennes s’en sorte impunément, ça n’est pas normal. Que les Rennais n’aient qu’à se jeter par terre pour obtenir une faute alors que Jallet se fait sortir sur blessure après avoir vu un adversaire lui marcher dessus, ça n’est pas normal non plus. Les règles sont les mêmes pour tous, alors qu’on les applique pareillement serait une bonne idée.
But idiot. J’aime pas que le PSG encaisse des buts idiots. Déjà, se faire remonter au score n’est jamais agréable. Mais si en plus ils semblent évitables, ou s’ils ont lieu à deux minutes de la fin, ou ont été marqués par un type suffisamment maladroit pour s’être coupé en se rasant, alors ça m’agace. À la réflexion, en règle générale j’aime pas que l’on soit menés non plus, ou même que l’adversaire marque tôt dans la partie. Et qu’on prenne un missile inévitable venu de nulle part, ça me met les nerfs en pelote. Bon, finalement, Rennes-PSG ou non, j’aime pas que le PSG encaisse de buts.
Surcharge des urgences. J’aime pas que l’infirmerie du PSG déborde. On avait déjà Armand et Douchez mous du genou et de la cheville, avec Sissoko et Pastore en phase de reprise, Nenê amoché, voilà qu’il faut rajouter Cap’tain Mamadou et Christophe Hairness Jallet sur la liste des éclopés. Rajoutez la possible suspension de Bisevac et à ce rythme-là, dans un mois le PSG joue à six contre onze, et est obligé de rappeler Pancrate et Coridon en urgence.
Le classement. J’aime pas le classement actuel du PSG en Ligue 1. On pourra se rassurer en remarquant que Paris ne pointe qu’à trois longueurs de Lyon, et une de Marseille. On pourra même positiver en notant que le club de la capitale est à égalité avec le champion en titre, Lille. Mais malgré cela, et en dépit de la prestation très encourageante des joueurs parisiens à Rennes, voir son club en seconde partie du classement, ça dérange. Qataris ou pas. Maintenant, il faut gagner !
Alors, le match nul du PSG à Rennes, j’aime, ou j’aime pas ? Il y a forcément un petit goût décevant : un petit hold-up par un à zéro, qu’est-ce que ça aurait été bon ! Mais n’en demandons pas trop, dès la mi-août ! Pour l’état d’esprit, les progrès dans le jeu, et la marge de progression, ce match du PSG, j’aime plutôt.