« Le Paris Saint-Germain est heureux d’annoncer que son attaquant Mevlüt Erding poursuivra la saison sous les couleurs du PSG, indique le club parisien dans un communiqué. En dépit de nombreuses sollicitations de clubs souhaitant s’attacher les services de Mevlüt, le club et le joueur ont décidé de continuer l’aventure ensemble. »
L’international turc, qui avait signé au PSG à l’été 2009, est sous contrat au PSG jusqu’en juin 2013. D’après la presse spécialisée, il s’était mis d’accord avec Rennes la semaine dernière, mais le PSG avait conditionné son départ à la venue d’un remplaçant avant la fin du marché des transferts, ce mercredi 31 août à minuit. Outre les difficultés rencontrées par le club de la capitale pour lui trouver un remplaçant de façon impromptue, sa rentrée décisive dimanche soir — un but et une passe décisive à Toulouse — a peut-être fait évoluer Erding dans sa décision de quitter Paris.
Le parcours de Mevlüt Erding
Mevlüt Erding rejoint le PSG en 2009, pour la somme de 9,3 M€. Prix logique pour un jeune joueur qui sort de deux bonnes saisons à Sochaux — 22 buts en L1 durant cette période —, et qui a déjà disputé un Euro avec la sélection turque. La recrue phare du PSG réalise un premier match moyen à Montpellier, mais se met en valeur pour ses débuts au Parc, en marquant suite à un raid en solitaire contre Le Mans. Après un but de renard à Valenciennes, Erding a le malheur de se blesser à l’épaule fin août, et ne peut reprendre la compétition que début novembre, à Sochaux, où il marque contre son ancien club. Il inscrira quatre autres buts avant la trêve, dans des matches largement gagnés par le PSG. La deuxième partie de saison est dans la même veine, avec huit nouveaux buts en L1 — dont un triplé contre Sochaux — et quatre réalisations en coupe de France, portant son total sur la saison à 19 buts toutes compétitions confondues, dont 15 en championnat [1]. Brillant dans ses appels de balle, Erding voit son bilan seulement terni par un manque de réalisme lors de certains matches — par exemple en finale de la coupe de France face à Monaco —, mais aussi par le caractère finalement peu décisif de ses buts : il a en effet rarement débloqué le PSG.
Le tout est cependant prometteur, et l’association avec Hoarau pour la saison suivante est très attendue. Au bout de cinq minutes de la saison 2010/2011, on croit le duo parti pour bien fonctionner : Hoarau sert Erding, qui marque face à Saint-Étienne. La suite va cependant être bien plus délicate pour le Franco-Turc. Lors de la troisième journée, il manque plusieurs occasions, dont certaines par individualisme, ce qui entraîne des mises au point de ses coéquipiers dans le vestiaire. Erding va alors essayer d’améliorer son sens collectif mais, traversant une période de doute, plus rien ne va marcher pour lui. Lors de la 9e journée, il parvient enfin à marquer son second but, à Toulouse, et se fera ensevelir par ses coéquipiers, tous heureux de pouvoir enfin le féliciter. Avant la trêve, Erding inscrit deux autres buts — dont un contre Marseille —, mais n’arrive plus du tout à peser sur les rencontres. Plus que son mutisme offensif, son absence dans le jeu pose problème à sa formation. À tel point qu’en décembre, Kombouaré commence à tester des formules sans son attaquant, et Erding ne parvient finalement à rester titulaire en décembre-janvier que grâce aux blessures de Bodmer. Il en profite pour marquer un doublé à Arles-Avignon et un but en Ligue Europa à Borisov, mais va ensuite à nouveau connaître plusieurs semaines sans but.
Quand le PSG est au complet — ce qui n’arrive finalement pas si souvent —, Erding est remplaçant. Il revient toutefois bien en fin de saison, en réalisant des matches nettement plus aboutis, avec deux nouvelles réalisations à la clef. Suite au recrutement de Gameiro à l’été 2011, Erding passe numéro trois dans la hiérarchie des attaquants. Statut qu’il affirme en interview être prêt à assumer : il refuse même de discuter d’un départ à Newcastle, et veut récupérer sa place dans le onze parisien. Un remplaçant très motivé par la saison à venir, prêt à se battre, cela ressemblait à une aubaine pour le PSG. La cour pressante de Rennes — qui souhaitait déjà le recruter l’an passé — aura brièvement fait changer d’avis le numéro 11 parisien, qui a demandé à partir à quinze jours de la fin du mercato, avant de finalement se rétracter ce lundi.
Même si sa deuxième saison aura été un échec, avec 29 buts en deux saisons, Erding présente un bilan honorable par rapport à certains fiascos du passé. La semaine dernière, Opta soulignait par ailleurs qu’Erding est le meilleur buteur du PSG en L1 depuis son arrivée au club en 2009 (24 réalisations), et que son ratio de buts par match est dans la moyenne de ses coéquipiers : depuis 2009, Gameiro a inscrit 1 but toutes les 155 minutes, Erding toutes les 208 minutes, et Hoarau toutes les 279 minutes.
- Mevlüt Erding
- Photo Éric Baledent — PSGMAG.NET