Les enseignements du match
Le match des recrues
Pour ce match contre Lorient, cinq joueurs portaient pour la première fois le maillot parisien. L’occasion d’évaluer plus particulièrement leur performance.
Dans les cages, Salvatore Sirigu n’a pas vu une pluie d’occasions lui tomber dessus, le jeu bien léché de Lorient ayant tout de même du mal atteindre la surface adverse. Sur toute la partie, il a eu trois vrais ballons chauds à gérer : la première occasion lorientaise — sur laquelle il a bien réagi après l’incroyable raté de Monnet-Paquet —, le tir de Mvuemba en seconde période — qu’il a repoussé avec assurance —, mais aussi le but, sur lequel il a peut-être manqué d’autorité… Il est toutefois difficile de blâmer un gardien qui vient d’arriver dans un pays étranger : ce n’est clairement pas encore à lui de diriger sa défense.
En défense justement, Milan Bisevac a réalisé un match propre. Pas d’exploit, pas de raté, il s’est montré offensivement avec une belle occasion en deuxième mi-temps. Quant à son entente avec Sakho, il faudra attendre avant de la juger réellement tant le capitaine parisien a semblé être emprunté sur cette rencontre. Devant lui, Blaise Matuidi a eu plus de difficultés. Pour l’instant, le joueur semble un peu perdu sur le terrain, ne sachant pas dans quelle mesure il doit influencer le jeu parisien. Et malgré une prise de risque assez minime dans son jeu — ce qui n’a rien de dommageable vu son poste —, il a connu un déchet assez important dans ses passes. Les statistiques de la LFP annoncent un taux de réussite de 76 %, là où Makelele, son prédécesseur, affichait un nombre qui oscillait généralement entre 85 % et 90 % — mais il arrivait également au capitaine parisien de connaître des jours moins bons. Rien de grave, mais cela rappelle juste à ceux qui l’auraient oublié qu’il n’est pas si simple de succéder à un immense joueur.
Dans le compartiment offensif, Jérémy Ménez a au moins eu le mérite de tenter. Quelques beaux gestes, une volonté manifeste de combiner avec les autres joueurs : avec Jallet dans le couloir droit, ou avec Nenê quand l’un des deux joueurs dézone. Reste que la réussite a été peu au rendez-vous et, surtout, que le joueur vit sur très peu de ressources physiques. C’était cependant prévisible, et l’ancien Romain a logiquement cédé sa place à Bahebeck après l’heure de jeu. Enfin en pointe, Kevin Gameiro a livré une première satisfaisante, malgré le peu de ballons dangereux à se mettre sous la dent. L’utilisation de ces ballons a été intelligente, avec notamment un tir dangereux, une belle ouverture pour une occasion de Nenê, et une talonnade astucieuse pour Tiéné en seconde période. Il reste qu’une pointe est tributaire du niveau des autres, et dans la mesure où le ballon avait du mal à circuler entre les lignes parisiennes, Gameiro ne pouvait réellement briller.
La première de ces joueurs est donc mitigée, mais elle permet un rappel : ils sont arrivés au club il y a moins de deux semaines. Il est donc normal que certains aient eu du mal à se situer ou à s’affirmer. Peut-être rempliront-ils un rôle de leader par la suite, mais pour l’instant, ils découvrent. Des joueurs arrivés si fraîchement peuvent difficilement être bons si ceux qui font office de vieux briscards ne le sont pas. Et samedi, les principales faillites individuelles venaient de joueurs considérés comme des valeurs sûres : Sakho est complètement passé au travers de sa première période, affichant une fébrilité que l’on n’avait jamais vue l’an passé ; Hoarau a réussi très peu de choses ; quant à Nenê et Chantôme, ils ont mis énormément de temps à rentrer dans leur rencontre. Dans une équipe qui doit encore se construire, la réussite reposait principalement sur eux, leur capacité à mettre du liant et à montrer l’exemple. Ils ont échoué, et la faillite collective parisienne en découle directement.
Première défaite, est-ce grave ?
Si l’on part du principe que le recrutement de huit nouveaux joueurs, réalisé pour l’essentiel il y a deux semaines, allait faire instantanément du PSG une formation qui marche sur la Ligue 1 et ses adversaires, il y a de quoi être déçu. Il est incontestable que ce PSG-là aura très peu de temps pour être construit. Cette défaite inaugurale ne va donc pas permettre à Antoine Kombouaré et son groupe de travailler dans la plus grande sérénité, et ce dès maintenant. Pour le reste, il n’y a pas péril en la demeure.
Voir cette nouvelle équipe en difficulté face à Lorient n’a finalement rien de surprenant. À moins d’ignorer complètement la dimension collective du football, il apparaît évident qu’une équipe de titulaire renouvelée à 45 % doit mettre du temps pour prendre ses marques. Il y a eu des tâtonnements, tous les duos n’ont pas fonctionné… et cela risque encore d’arriver ces prochaines semaines. Leonardo n’avait finalement pas dit autre chose à son arrivée, ne parlant pas du match contre Lorient comme d’un objectif prioritaire : son but est de construire une bonne équipe pour cette saison et celles à venir, pas pour le premier match. Quitte à ce que celui-ci soit donc sacrifié… Regrettable vu les attentes suscitées, mais pas forcément incohérent.
Lorient n’était de plus pas le meilleur adversaire à prendre en août, tant Gourcuff a prouvé par le passé que sa volonté était de prendre le maximum de points dès le début de championnat, quand les autres équipes ne sont pas encore rodées. Le PSG ne le sait que trop bien, puisque cette performance estivale de Lorient au Parc des Princes, au mois d’août, a déjà été réalisé trois fois par le passé. En vue du maintien, c’est une bonne stratégie : les points pris ne sont plus à prendre. En théorie, les plus grosses équipes ont tendance a contrario à mettre en place leur préparation pour durer toute la saison, et donc à démarrer un peu plus lentement. Les contre-performances récurrentes de Lyon à l’entame de ses saisons de champion, ou encore la défaite à domicile de Marseille contre Caen l’an passé, vont dans ce sens.
Cela ne veut bien sûr pas dire que le PSG va réussir sa saison, et le match de Lorient montre qu’il y a encore beaucoup de travail. Cela incite juste à avoir un peu de patience avant de crier à l’échec cuisant.
Les vidéos des buts du match
Autres infos autour du match
Infos en vrac
Effectif. Suspendu, Sylvain Armand était par ailleurs blessé, tout comme Nicolas Douchez. À court de forme, Momo Sissoko était également absent, de même Javier Pastore, qui a signé son contrat dans l’après-midi et n’avait pas encore repris l’entraînement.
Engouement. Sur son compte Twitter, l’attaché de presse du PSG, Mathias Barbera, a annoncé la présence au Parc des Princes samedi soir de « plus de 300 journalistes, 40 photographes, 150 techniciens TV et un dispositif digne de la Ligue des champions ».
Javier Pastore présenté au Parc. L’annonce des compositions d’équipes a été expédiée alors que les joueurs des deux équipes étaient encore à l’échauffement, le PSG ayant réservé une surprise… en réalité très attendue : la présentation au public de Javier Pastore, quelques heures après l’officialisation de son arrivée à Paris pour cinq ans. Sous une pluie battante, le nouveau numéro 27 parisien s’est rendu dans le rond central, où il a reçu une ovation de la part des 40 000 spectateurs.
Autres résultats. À noter les matches nuls de Lille à Nancy (1-1) et de Marseille contre Sochaux (2-2). Lyon s’est en revanche imposé 1-3 à Nice, ce qui lui assure la tête de la L1 avec Montpellier, vainqueur d’Auxerre sur le même score.
Stats en vrac
Tirs cadrés. Opta indique qu’Erding — rentré à huit minutes de la fin —, Gameiro, Hoarau et Ménez — tous les trois titulaires — n’ont cadré aucune frappe. « Le PSG a attendu la 62e minute avant de cadrer son premier tir », précise le fournisseur de statistiques. Au total, Paris compte cependant autant de tirs cadrés que Lorient (4).
Indicateurs. Le PSG devance Lorient à la possession de balle (54 % vs 46 %), au nombre de tirs (13 vs 8), au pourcentage de passes réussies (74 % vs 67 %) et au nombre de centres (22 vs 15). (source : LFP.FR)
Lorient confirme son aisance à Paris. Le FCL compte désormais 5 victoires, 1 match nul et 2 défaites en 8 matches de L1 au Parc des Princes. Sur les cinq dernières saisons, Lorient compte même 4 victoires, 1 nul et 1 défaite, pour 12 buts inscrits et 6 encaissés. Le PSG est par ailleurs l’équipe que les Bretons ont battu le plus souvent dans l’élite (7), et celle contre laquelle ils ont marqué le plus de buts (20).
Fin de série. Le PSG était invaincu à domicile depuis 19 matches toutes compétitions confondues — dont 13 en championnat —, soit depuis octobre 2010.
Dans la presse
Dominique Sévérac, dans le Parisien du 7 août 2011 :
Millions riment parfois avec bidon. À Paris, la crise, comme l’automne, est déjà là. Une journée, un match, une défaite, une crise, c’est un record ! Mais c’est désormais le quotidien d’un club qui a déboursé plus de 80 millions d’euros cet été dont une trentaine foulait la pelouse hier soir répartie sur cinq nouveaux. […] Le couac s’annonce d’ores et déjà retentissant. Il va faire rire une moitié de la France, surtout celle qui vit au Sud, et inquiéter ailleurs, chez les amoureux du PSG qui attendaient un changement. Ce sera pour plus tard et la pression qui escorte le déplacement du club de la capitale à Rennes la semaine prochaine semble déjà irrespirable. […]
Avec cinq nouveaux joueurs au coup d’envoi, tous (trop ?) jeunes, l’entraîneur parisien ne peut pas déjà bricoler une équipe solide et séduisante. Il faut du temps, on l’a dit et répété. Ça se voit. Mais le malaise est ailleurs. il vient du fait que le PSG ne mérite rien ce matin, pas d’excuses ni de circonstances atténuantes. […] C’est Lorient qui peut avoir des regrets car les Merlus auraient dû s’imposer avec un plus gros écart tant ils ont donné la leçon à Paris et que ce Paris a flirté avec une faiblesse magistrale. […] On n’a pas reconnu le PSG, offensif et joueur de la saison passée. À l’époque, il n’y avait pas de recrutement flamboyant, de millions en veux-tu en voilà et de stars argentines présentées avant la rencontre. Mais le PSG possédait une qualité que l’on n’a pas vue hier : il formait une équipe. C’est l’urgence des prochains jours : dégager un onze complémentaire, qui a compris le degré d’exigence qui l’attend.
Damien Degorre, dans L’Équipe du 7 août 2011 :
Il ne faudra pas tirer des conclusions définitives sur les allures de la saison du PSG après sa défaite en entrée mais certains constats sont implacables. Le premier confirme qu’on n’obtient pas une équipe compétitive ni une cohésion immédiatement en changeant la moitié du onze de départ de la saison précédente, même avec des pétrodollars. Hier, cinq Parisiens étaient de nouveaux joueurs. Le deuxième prouve que Guillaume Hoarau a des raisons d’avoir peur pour sa place et pas seulement à cause de l’arrivée de l’international argentin Javier Pastore. Le troisième est la démonstration que Claude Makelele n’a pas été remplacé au milieu de terrain et que la jeunesse n’est pas toujours la meilleure alliée du talent. […]
Il y a bien eu quelques décalages subtils de Ménez ou de Gameiro mais rien qu’un chèque de 81,2 millions d’euros — le montant dépensé pour l’instant sur le marché des transferts — ne justifierait pour le moment. D’ailleurs, si les Parisiens étaient rentrés au vestiaire, à la mi-temps, avec un écart de deux ou trois buts à remonter, pas grand-monde n’aurait crié au scandale.
Performances. Les deux quotidiens du groupe Amaury se rejoignent sur le fait que Gameiro et Nenê ont fait partie des meilleurs Parisiens samedi soir. L’Équipe estime que Ménez et Bisevac se sont également distingués favorablement, tandis que le Parisien se montre peu emballé par la prestation de l’ancien Romain, mais davantage par celles de Chantôme et Jallet.
À l’inverse, Hoarau fait l’unanimité contre lui : « Il a raté tout ce qu’il a tenté, ne s’est pas imposé dans les airs et a multiplié les erreurs techniques », considère le Parisien. Les matches de Tiéné, jugé fautif sur le but, et Sakho, notamment pour sa première période, sont également jugés très médiocres.
Réactions
Antoine Kombouaré : « C’est une grosse déception. On est passés complètement à côté en première mi-temps. On a été crispés, sur la défensive, on n’a pas pris de risque, on a souffert en défense. J’ai aimé la deuxième mi-temps, on a poussé, mais Lorient a préservé son avantage et c’était trop tard. Il y a beaucoup d’attente, c’est vrai, mais il y a surtout beaucoup de joueurs qui sont en retard dans leur préparation. […] Mamadou Sakho a fait une première mi-temps comme je ne l’ai jamais vu en faire. Hoarau a raté beaucoup de choses. Ce ne sont pas les seuls. J’en ai vu beaucoup avec la tête dans les chaussures. Ce n’est pas la meilleure façon de démarrer, mais ce n’est que le premier match de la saison. Il faut du temps pour trouver des automatismes et de la complémentarité. On a du retard dans la préparation, on le sait. On va monter en puissance, il ne faut pas paniquer. » (source : L’Équipe)
Christian Gourcuff : « On a surtout fait une première demi-heure de grande qualité. En seconde mi-temps, même s’il y a eu des phases intéressantes, on n’avait plus de jambes. Mais on a fait preuve d’une grande solidarité. Même si on ne s’est pas baladés, on a été supérieurs dans la récupération. Vu le rapport de forces qu’on présentait au départ, c’est très satisfaisant. […] Nous, on essaie de jouer. Sur le plan collectif, on a fait une prestation remarquable en première mi-temps. Il y avait aussi un aspect psychologique avec tout le tapage médiatique et l’attente autour de Paris. Cela les a fait douter et déjouer. C’est le scénario classique qui se répète souvent à Paris. C’est souvent les mêmes recettes. […] Ça prouve aussi qu’il n’y a pas que l’argent. Il y a d’autres valeurs dans le foot : le jeu, par exemple. […] [Le PSG] est une équipe pas encore faite. On a tendance à penser qu’en empilant des noms, on fait une équipe. Alors que ça demande du temps. Nous, à Lorient, on sait que c’est le travail collectif qui permet aux individualités de se mettre en valeur. Ce qu’on présente, c’est quelque chose de cohérent. » (sources : AFP, lequipe.fr, L’Équipe)
Clément Chantôme : « Le discours de Kombouaré et Leonardo dans le vestiaire ? Positif. Juste de rester mobilisés, que ce n’était que le premier match, que ce n’était pas très grave et qu’on avait le temps pour faire de belles choses. […] C’est décevant, c’est sûr, on aurait aimé commencer différemment. Après, il n’y pas de quoi s’alarmer non plus, c’est le début, on apprend à se connaître. On savait que ça allait être compliqué. […] [Nous étions] très, très, très crispés, surtout en première mi-temps. C’était un peu compliqué. Pourtant, on a l’habitude de ce genre de matches. Je pense que c’est aussi dû à cet engouement, cette attente qu’il y a derrière nous. Après le repos, on s’est un peu plus lâchés et je pense qu’il y a eu de bonnes choses. Il va falloir peaufiner nos automatismes pour que ça aille mieux. […] Pour l’instant, c’est plus une somme d’individualités qu’un collectif. Aujourd’hui, on n’est pas parvenus à jouer en équipe. […] On sait qu’on est entrés dans une nouvelle ère. Il y a encore plus d’attentes autour du PSG, on le sait et on n’a pas peur de ça. Maintenant, il faut laisser travailler les gens et laisser un peu de temps pour juger les résultats. […] Il faut être confiant pour réagir. Je suis optimiste, comme tout le groupe. On a envie de montrer qu’on peut faire de belles choses. » (source : AFP)
Blaise Matuidi : « C’est une déception parce qu’on aurait aimé mieux commencer. Malheureusement, on a connu une première mi-temps très difficile où on n’a pas joué assez libérés. Mais je pense qu’il faut s’appuyer sur la seconde mi-temps qui fut plutôt meilleure et continuer à travailler pour que la mayonnaise puisse prendre. […] Il y a des liens à créer mais ça va venir. Même si on sait qu’il y a un besoin de résultats et que le match face au Stade rennais la semaine prochaine sera difficile et va arriver très vite. […] C’est vrai qu’il y avait beaucoup d’attente et la première demi-heure a été poussive de notre part. Après, on a su réagir. Malheureusement, on n’a pas eu la chance nécessaire pour revenir au score. Mais on est allé de l’avant. […] J’aurais pu jouer plus libéré en première mi-temps. Par la suite, en deuxième période, je me suis lâché et j’ai essayé de faire ce qu’on m’avait demandé. Maintenant j’espère vivre des jours meilleurs. […] On est déçu parce que c’était au Parc et qu’on a toujours besoin de gagner pour la confiance. Mais il ne faut pas dramatiser. C’est un match, il y en aura d’autres et il y aura des victoires. » (source : le Parisien)
Kevin Gameiro : « Une défaite à la maison c’est toujours décevant. On a fait une entame de match assez catastrophique. On a essayé de se reprendre en seconde période mais bon… Lorient avait fait le plus dur en marquant et ils ont bien joué en contre derrière. Mais il ne faut pas baisser la tête, ce n’est que le début du championnat. […] Ce qui n’a pas fonctionné ? Il y a eu un peu de tout, ce n’est pas qu’une question d’automatismes. On a un peu péché sur le repli défensif. Mais il ne faut rien lâcher, il faut être fort mentalement. Il y avait beaucoup de pression en début de match et cela s’est ressenti. Je ne suis pas inquiet pour autant, on est une grosse équipe et on saura faire la différence dans les prochaines semaines. […] Le PSG est toujours sous pression. Cela ne me pose pas de problème. » (source : lequipe.fr)
Suspensions
Clément Chantôme a reçu le premier carton jaune de la saison.
Par ailleurs, Sylvain Armand sera encore suspendu à Rennes samedi prochain, pour un tacle contre Lille en fin de saison dernière.
Retrouvailles
Kevin Gameiro (2008-2011) et Christophe Jallet (2006-2009) retrouvaient leur ancien club.
Inversement, Maxime Baca a été formé au PSG et Grégory Bourillon (2007-janvier 2010) jouait précédemment au PSG. Également passé par le centre de formation parisien, Adama Touré était absent en raison de sa participation à la coupe du monde des moins de 20 ans avec le Mali.
Côté tribunes…
Affluence. 40 048 spectateurs — dont 212 Lorientais en parcage visiteur — étaient présents au Parc des Princes, d’après les chiffres communiqués par la LFP. Une affluence habituelle pour le PSG des années 2000 — le PSG compte 40 000 spectateurs de moyenne sur les 184 matches de L1 disputés au Parc durant ces dix saisons —, mais désormais considérée comme extraordinaire. « On attend un match à guichets fermés, 40 000 personnes en plein mois d’août, c’est quasiment une première », assurait ainsi Orange Sport vendredi après-midi. Effectivement, à part à 13 reprises depuis 1998, le PSG n’avait jamais attiré au moins autant de monde durant le mois d’août.
La capacité du Parc réduite à 40 000 ? « Ce soir, le Parc des Princes sera comble pour la réception de Lorient, assurait L’Équipe samedi. Tous les billets ont été vendus. » Dimanche, le quotidien sportif continue de parler d’un « Parc bondé », qui « affichait complet ». Pour rappel, la capacité du stade est de 46 000 places. En 2008/2009, la moyenne était de 40 902 spectateurs par match, avec une pointe à 45 774 contre l’OM.
Ambiance. À l’échauffement et durant le premier quart d’heure de la rencontre, les deux virages parisiens ont encouragé le PSG, surtout côté Boulogne. L’ambiance a rapidement baissé d’intensité, jusqu’à s’éteindre après le but lorientais. Seule la fin de match parisienne a quelque peu réveillé les ardeurs des spectateurs du Parc des Princes, avant que ceux-ci ne sifflent bruyamment la fin du match. Auparavant, Hoarau et Ménez étaient déjà sortis sous les sifflets, contrairement à Matuidi. Bodmer est quant à lui rentré sous les applaudissements, Bahebeck plutôt dans l’indifférence, et Erding sous quelques sifflets. À la présentation des équipes, les plus acclamés furent les recrues et Christophe Jallet.
Contestation. Plusieurs dizaines de supporters parisiens — essentiellement les Microbes et la K-Soce Team — ont pris place en tribune H bleu bas, où ils ont exclusivement déployé des drapeaux de la ville de Paris. Après le premier quart d’heure, les chants ont fait leur apparition et une bâche « Virage Auteuil, 20 ans » a rappelé que les premières associations de supporters créées à Auteuil (Lutece Falco, Supras) l’avaient été en 1991. Comme la saison passée, les encouragements pour le PSG — majoritaires — ont été alternés avec des contestations du plan Tous PSG. Ils ont également appelé au départ du directeur de la communication du club, Bruno Skropeta.
Interpellations. « Trois personnes ont été interpellées en début de match pour possession de fumigènes », annonce RMC Sport. L’Équipe assure de son côté qu’ils ont « allumé des feux de Bengale », avant de se réjouir que les interdictions de stade administratives puissent désormais être portées à un an — deux en cas de récidive — grâce à la loi Loppsi 2. Pour rappel, les IAS devraient être l’exception, la règle étant que ce soit la justice, et non la police, qui rende la justice. Or les interdictions de stade judiciaires peuvent quant à elles être portées à cinq ans, et ce depuis la loi Alliot-Marie de 1993.