Les enseignements du match
Joueur par joueur
Pour une fois, Salvatore Sirigu n’a absolument rien eu à faire, Saint-Étienne n’étant au final que très peu dangereux, même dans leur période de domination — juste après la pause, essentiellement. Ceci grâce à la défense parisienne qui a été excellente. Comme souvent ses dernières semaines, Alex a été parfait dans la lecture du jeu, et semble s’adapter sans aucun souci à ses divers partenaires de défense. Zoumana Camara faisait lui son retour en axial gauche. Bien qu’il n’ait que très peu joué en 2012, Camara a su très vite prendre le rythme d’une rencontre de L1 et dominer les attaquants stéphanois dans à peu près tous les duels. Il sauve également son équipe en fin de première mi-temps, quand Aubameyang devance la sortie de Sirigu.
Titulaire en arrière gauche, Sylvain Armand n’était pas très inspiré sur les montées qu’il a effectuées, mais il a été irréprochable défensivement et dans la relance. Le jeu se construisant essentiellement par la gauche, il a touché de nombreux ballons autour de la ligne médiane. À droite, le capitaine Christophe Jallet a sorti plusieurs ballons de la tête et a fait pour le reste un match habituel, cumulant les kilomètres. En fin de match, il a la ressource pour réaliser une passe décisive, puis quelques minutes plus tard pour faire un retour sur Aubameyang qui allait se présenter face à Sirigu.
Au milieu de terrain, Thiago Motta a réalisé la même action que contre Lille : perte de balle puis grosse faute qui lui vaut un carton jaune. Heureusement, pour le reste, l’Italo-Brésilien a été plus inspiré que contre les Nordistes en touchant de nombreux ballons et en étant très précis dans ses transmissions. Titularisé à gauche du trident de milieux, Sherrer Maxwell a été globalement moyen. Il a eu le mérite de forcer l’équipe parisienne à jouer sur les côtés mais a eu finalement assez peu d’impact. À droite, Mathieu Bodmer a mis à profit son entente naturelle avec Motta ou Pastore pour réaliser plusieurs combinaisons. Il est ainsi passeur sur plusieurs occasions et, surtout, réalise le geste du match avec un ciseau du gauche qui trouve Ruffier sur son chemin.
Nene n’a pas très bien tiré les corners, et n’a pas non plus bien joué tous les contres… mais il est quand même dans le coup sur quelques situations, et transforme un nouveau penalty, encore une fois en prenant le portier adverse à contre-pied. Jérémy Ménez a une nouvelle fois été difficile à cerner. Son début de match a été poussif tant il a semblé surtout faire les mauvais choix. Puis il obtient un penalty, frappe deux fois les montants, et se crée une autre occasion franche… Sa vitesse de dribble lui permet de se défaire assez facilement des défenseurs adverses. Enfin Javier Pastore n’a pas été constant de bout en bout, mais il arrive à être tranchant par période, ce qui lui permet de marquer son douzième but de la saison, et son troisième sur les trois derniers matches.
Remplaçants, Momo Sissoko et Blaise Matuidi sont rentrés pour renforcer le milieu de terrain. Cela a été utile puisque Saint-Étienne n’a plus réussi grand-chose à partir de leur entrée. Guillaume Hoarau a lui une occasion, et amène le deuxième but en conservant le ballon devant la surface, puis en orientant sur Jallet.
Le penalty sur Ménez
Paris a ouvert le score sur un penalty de Nene, penalty qui peut largement prêter à discussion. Avant cette action, il s’est passé plusieurs événements qui ont pu influencer l’arbitre Saïd Ennjimi dans sa décision. Dès la cinquième minute, il donne un carton jaune à Jérémy Ménez pour une simulation devant Jean-Pascal Mignot. Vraisemblablement à raison. Au quart d’heure de jeu, Ménez tombe dans la surface, après un contact réel cette fois-ci avec Guilavogui, sans que la faute ne soit signalée. Dans la foulée, Ennjimi va parler à Ancelotti pour lui demander de ne plus protester.
Peut-être est-ce lié, c’est dans les minutes qui suivent que le penalty litigieux est accordé à Paris. Après une belle action parisienne, Ménez est lancé dans la surface, croise trop une frappe et tombe après celle-ci et un tacle de Sylvain Marchal. Nene va réclamer auprès de l’arbitre assistant, d’autres Parisiens entourent Ennjimi et, au final, l’arbitre central sous les conseils de son adjoint accorde un penalty.
Pour être clair, il n’y avait absolument pas faute. Marchal tacle effectivement pour contrer la balle, et après sa frappe, Ménez lui retombe sur le genou. Ce cas de figure permet toutefois de rappeler une règle que beaucoup semblent ignorer. Notamment le commentateur d’Orange Sport, Denis Balbir — lui et sa chaîne ne manqueront à personne —, qui a affirmé que l’on ne pouvait pas siffler faute une fois que le ballon était joué. Ceci est bien sûr faux : tant que le ballon est à l’intérieur du terrain et même s’il est très loin, si un joueur fait faute dans une surface de réparation, il peut y avoir un penalty. Mercredi soir, si le tacle de Marchal avait été illicite, et même s’il était intervenu alors que le tir de Ménez filait vers la touche, le penalty aurait été une sanction cohérente.
De même, le premier penalty obtenu par Montpellier mardi soir, et largement critiqué par les adeptes de la théorie du complot contre le PSG, était parfaitement valable : Andersen fait une sortie du poing dans la tête de Giroud après que celui-ci a joué le ballon. Le ballon était encore dans le terrain au moment du contact, le penalty se justifiait donc.
La vidéo du résumé du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Clean Sheet. Le PSG n’avait pas terminé un match sans encaisser au moins un but depuis treize matches, soit près de trois mois.
Penalties. « Nene a converti les 8 penalties qu’il a tirés en Ligue 1 cette saison », souligne Opta.
Côté tribunes…
Affluence. 43 961 spectateurs — dont 502 supporters stéphanois en parcage visiteurs — étaient présents au Parc des Princes mercredi soir, d’après les chiffres communiqués par la LFP.