Interview réalisée vendredi 14 janvier 2011.
La surestimation des affluences
Le soir du match PSG-Saint-Étienne, vous avez communiqué deux chiffres différents, en surestimant de 12 % le nombre de spectateurs transmis aux médias par rapport à celui fourni à la LFP.
Ce sont les invitations je pense… Je vous le dis en toute transparence, au début il y avait beaucoup d’invitations.
Précisons le contexte : une semaine auparavant, sur Canal+, vous affirmiez qu’il y aurait entre 35 000 et 40 000 spectateurs pour ce match.
Oui, parce que nous pensions vraiment les avoir…
Après le match, nous avons appelé un journaliste du Parisien, qui nous a expliqué que, selon lui, vous avez délibérément menti pour minimiser la baisse de l’affluence.
Ah non non, ce sont vraiment les invitations. [1]
Le Parisien ne l’a pas formulé aussi explicitement — contrairement à ce que le journaliste nous avait assuré la veille au téléphone —, mais il a tout de même été écrit que « lors de ces deux rencontres [PSG-Saint-Étienne et PSG-Maccabi Tel-Aviv] le club a annoncé des affluences légèrement supérieures. Interrogé sur ce décalage, le PSG n’a pas souhaité répondre à nos questions. »
On a même parlé de 15 000 ou 20 000 invitations [1], alors que nous n’en avons jamais donné dans ces proportions-là, et en même temps on nous dit que nous mentons sur 25 000. Non. PSG-Saint-Étienne, il y avait ce nombre de spectateurs, en revanche oui il y avait beaucoup d’invitations. Mais pas 10 000 non plus, loin de là. Nous sommes peut-être allés jusqu’à 4 000. Mais c’est vraiment le grand maximum.
La distribution d’invitations continue-t-elle à ce niveau-là ?
Il y en a eu de moins en moins au fur à mesure de la saison. Maintenant il n’y a franchement plus beaucoup d’invitations.
- Robin Leproux
- Photo Éric Baledent — PSGMAG.NET
L’interdiction d’être debout durant le tournoi de Paris
Lors du tournoi de Paris, des supporters ont été expulsés des tribunes parce qu’ils sont restés debout. Les stewards avaient-ils des consignes ?
Non. Non, et nous nous en sommes aussi déjà expliqué. Sur les quelques tout premiers matches de début de saison, c’était un tel stress — il suffit de repenser au circuit pour arriver au stade… Et surtout maintenant les gens dangereux ont compris que c’était compliqué pour eux, mais au début souvenez-vous ils sont venus attaquer.
(silence)
Ah oui, ils sont venus attaquer le plan, ils sont venus forcer…
(silence)
Non mais attendez, vous rigolez, c’est là où il y a eu…
Vous parlez des manifestations ?
Non je ne parle pas des manifestations, mais des 200 interdits de stade de Boulogne — et là-dedans il y en a bien 70 pour lesquels, comme chacun dit, cela a été bien ciblé. La police a peut-être fait large et malheureusement il y a des gens qui ont pu être arrêtés ou interdits de stade alors qu’ils n’avaient rien fait, mais elle a aussi su cibler ceux qu’il fallait, et cela a été un coup important pour expliquer la situation aux gens qui voulaient en découdre. Aujourd’hui ils sont interdits de stade et ils ne reviennent plus. Pour en revenir à la question sur les stewards : non, ils n’avaient pas ces instructions-là, y compris quand on se lève, on chante, on crie, etc. C’est vraiment regrettable, et j’ai donné des consignes très claires en organisant une réunion dès que nous avons su ce qui s’était passé — il ne s’agissait pas non plus de les engueuler outre mesure, parce que ce n’était que l’application pure et dure, bête et méchante… Les supporters se regroupaient, ils étaient debout, m’insultaient pendant une heure et demie.
(silence)
C’est ce qui s’est passé au premier match, oui. Il y a une personne que nous avons vu se faire sortir qui était là à crier : « Heil Hitler », « Hitler n’a pas fini son boulot avec toi » [à propos d’un steward d’origine maghrébine], etc. Et ce stadier-là c’est quelqu’un de franchement remarquable, très professionnel, très expérimenté. Maintenant je vais vous dire, et je le dis publiquement parce que c’est important pour que chacun prenne ses responsabilités, nous allons désormais filmer les interventions des stewards sur les gens que nous sortons. Ainsi quand le gars va dire : « On m’a pris par les pattes, on m’a un peu bousculé », nous pourrons lui répondre : « Oui, quand tu dis “Heil Hitler” et “Hitler n’a pas fini son boulot avec toi”, là tu vas peut-être faire de la tôle mon vieux. » [2]
Comment expliquez-vous que cette personne-là n’ait pas été confiée à la police si elle a tenu les propos que vous dites ? Nous sommes absolument certains que celui que l’on voit dans le reportage d’Envoyé spécial n’a jamais été interdit de stade.
(soupirs) Vous savez, il y a des gars par exemple qui fument des pétards. Celui à qui on demande de l’éteindre une fois, deux fois, et qui l’éteint la troisième fois, bon on ne va pas le déférer.
Des expulsions ont eu lieu le samedi, lors du premier match, mais aussi le lendemain. Vous disiez pourtant avoir réagi dès que vous avez eu connaissance du comportement des stewards…
Non, parce qu’en vingt-quatre heures nous n’avons pas été au courant. Et je suis même plus sincère que cela, puisque je reconnais qu’il y a eu le premier match de championnat lors duquel nous avons connu le même problème.
Si vous n’aviez pas donné de consignes, pourquoi les stewards ont-ils passé toute la soirée, deux jours de suite, à faire asseoir les supporters ?
Il y avait tellement de forces de police à l’extérieur et tellement de stewards à l’intérieur — il n’y en a jamais eu autant qu’en début de saison —, et souvenez-vous qu’à l’époque nous disions aux gens de rester à leur place, numérotée. Et certains ont été jusqu’au-boutistes en disant : « Vous restez à votre place, et vous restez assis. » Je vous explique la vérité, c’est celle-là. Mais c’est fini, c’est complètement fini puisque maintenant ils peuvent crier « Leproux enculé » pendant une heure et demie, ils ne sont même pas virés [3].
Lorsque vous avez été interrogé sur 20minutes.fr quelques jours plus tard, au lieu de revenir sur ces incidents, vous vous étiez contenté d’assurer qu’à l’avenir les supporters pourraient rester debout.
L’information la plus importante était de dire : « Il n’est pas question une seule seconde d’imaginer qu’on ne pourra pas se lever dans le stade. »
Vous avez également participé à un chat sur PSG.FR à cette époque. La question que nous nous posions était de savoir pourquoi il avait été interdit de se lever. La seule question validée était en revanche : « Sera-t-il possible, à l’avenir, de se lever ? » Le fait de n’avoir pas eu de réponse à l’époque sur ce qui s’est passé a contribué, à nos yeux, au climat de défiance dont vous parliez tout à l’heure.
Écoutez, peut-être que j’aurais dû expliquer aussi longuement ce qui s’est vraiment passé. Mais pendant une semaine-dix jours, nous avons appris en marchant, dans un contexte vraiment très, très difficile. Le plus compliqué, c’était d’ailleurs à l’extérieur du stade. De la part des ultras violents des deux côtés, Auteuil et Boulogne, des promesses de… Là-bas [avenue du Général-Sarrail] c’étaient plutôt des gens d’Auteuil qui n’étaient pas franchement méchants, mais là [place de l’Europe] il y avait de l’Auteuil vraiment… Ceux que nous ne voulons plus avoir. Sans parler de ceux de Boulogne qui se sont faits interdire de l’autre côté.
À propos de la manifestation d’Auteuil, que pensez-vous des personnes interpellées puis interdites de stade pour six mois alors qu’il n’y a pas eu le moindre débordement durant leur rassemblement ?
Je n’y étais pas. Je ne vais pas vous faire de langue de bois, comme je n’y étais pas…
Vous n’étiez pas non plus là-bas [place de l’Europe]…
… et que je n’ai pas des gens de confiance qui y étaient — comme à propos du steward, où je réponds vraiment du garçon dont nous parlons —, je ne sais pas jusqu’où ils sont allés et ce qui a pu justifier… Je veux bien volontiers croire que la police a ratissé large à ce moment-là. Mais est-ce que la moitié, ou un tiers, ou les deux-tiers, avaient vraiment manifesté au-delà de ce qu’ils disaient, franchement je ne sais pas, et ce serait irresponsable de ma part d’être catégorique dans un sens comme dans l’autre.
La médiation avec Cayzac et Borotra
Plusieurs supporters qui ont participé à la médiation nous ont affirmé que le département supporters n’était pas représenté lors du département supporters.
Jean-Philippe d’Hallivillée [le directeur de la sécurité et des relations avec les supporters] était là.
Jean-Philippe d’Hallivillée était présent à la réunion de clôture de la médiation ?
Bien sûr !
Plus globalement, c’est quelque chose qui revient régulièrement depuis l’été dernier : les différentes entités que vous avez pu rencontrer s’étonnent que le département supporters n’est pas impliqué dans les mesures que vous prenez.
Tout le monde est impliqué. Philippe Boindrieux [le directeur général du club] ; Bruno [Skropeta] parce qu’il est obligé d’évangéliser, d’expliquer ce que l’on fait ; Jean-Philippe [d’Hallivillée] en premier évidemment, et il était là à chaque fois. Son boulot est de discuter avec tout le monde, c’est ce qu’il fait.
Alain Cayzac et Franck Borotra ont rencontré les différentes entités. À l’issue de ces réunions, ils vous font…
(Il coupe.) Une note. Manuscrite, et uniquement à moi.
Le ressenti des supporters avec qui nous en avons discuté est le suivant : lors de la réunion de clôture, dans leur introduction, Cayzac et Borotra ne tiennent pas du tout compte de ce qui leur a été dit.
Alain et Franck ont vu les 25 personnes, et ensuite nous avons discuté entre nous pendant une dizaine de jours et nous avons dit : « Voilà ce qu’il faut faire comme deuxième mouvement qui est fidèle à l’état d’esprit de chacun et qui est raisonnable comme évolution pour le club. » C’est ce que nous avons présenté. Et puis il faut être très clair : dans la mesure où j’ai la responsabilité finale du club, si nous avions eu une divergence énorme, j’aurais peut-être décidé tout seul. Ce n’était pas à eux de décider, ils étaient chargés de me transmettre leurs recommandations. Il se trouve que nous avons eu un consensus. Maintenant vous avez tout à fait raison : ceux qui parlent très fort lors de cette réunion, on les connaît, ce sont les plus virulents. Et ceux-là ne voulaient pas du tout ce que nous avons présenté, donc ils disent : « C’est un dialogue de sourds, nous perdons notre temps, c’est de la merde. » Pour reprendre les termes exacts : « Vous êtes de la merde, c’est de la grosse merde. » Voilà le genre d’échanges. Et là c’est vrai que cela ne dure pas très longtemps… Eux nous disent : « Nous voulons de chaque côté 500 ou 1 000 personnes dont nous allons avoir la responsabilité, nous sommes grands, nous sommes sages, nous avons compris, et vous votre plan c’est de la merde. »
Nous avons également les retours de personnes modérées qui nous disent : « Nous avons l’impression que ce qui a été proposé au travers de la charte 12 correspond exactement à ce que nous avons dit ne surtout pas vouloir. » Nous insistons : c’est le sentiment de personnes qui sont par ailleurs modérées dans leur discours.
Oui, je vois à qui vous faites allusion. Moi je ne sais pas ce qu’ils reprochent à la charte 12, nous pouvons en parler…
La charte 12 et les déplacements
Nous pensons que la volonté de responsabiliser le président de l’association est une très bonne chose. Mais comment peut-on faire si l’association est coupée en deux ? Comment être responsable de ce qui se passe de l’autre côté ?
C’est-à-dire que vous faites une association et vous manquez à ce point de confiance en 50 personnes de votre association, parce que vous savez qu’ils peuvent partir en vrille ? Alors là je ne suis pas d’accord. Si je suis président d’une association, que je décide de soutenir le PSG et que j’ai pas confiance soit dans un lieutenant, soit tout simplement dans les 50 personnes qui vont être de l’autre côté, alors je pense qu’on n’est pas mûrs pour faire une association au PSG dans le contexte actuel…
Il est tout de même très délicat de se porter garant de 50 personnes que l’on ne connaît pas forcément, puisque le but d’une association n’est pas de réunir ses amis, mais tous ceux qui ont envie de supporter le Paris Saint-Germain.
Mais je parle du nombre, vous voyez…
50, oui. 50 personnes qui lèvent la main en disant : « Je veux bien participer… »
Écoutez, je vais revenir sur les fondamentaux. Il faut que nous nous justifions parce qu’il y a des raisons pour lesquelles nous avons fait tout ce sur quoi vous m’avez interrogé. Mais nous sommes, il ne faut pas se le cacher, dans une période de contraintes. Voilà, moi j’appelle un chat un chat. Je le redis et il faut que personne ne l’oublie : il y a des gens qui étaient en danger de mort, et le club était en danger de mort. Vraiment ! Là nous avons fait un plan. Il est très mauvais, « Leproux enculé », tout ce qu’on veut, mais nous avançons. Petit à petit, nous évoluons. Des gens très proches du club me disaient : « Robin, ton plan est un succès. » Moi je répondais : « Bon, il s’agit seulement de la phase 1, ce qui est intéressant c’est toute l’évolution. » On m’a dit : « Reste à la phase 1, ne fais pas d’évolution. » Vraiment. Certains me l’ont écrit, de ne pas faire la phase 2. Or moi j’ai la vision d’un club qui doit évoluer, j’ai la vision d’associations. Donc je me sentais obligé de proposer des formules d’associations très vite, au 1er janvier, et de permettre le retour des abonnements, pour qu’enfin soient démasqués ceux qui ne tiennent qu’à une chose : leur territoire. Il s’agit de dire : « Maintenant cela suffit, tout ce que vous voulez c’est votre carré de béton. » Alors oui, il y a des contraintes. Ce n’est pas un hasard si ce sont les historiques qui se connaissent le mieux [les Hoolicool] qui ont signé la charte les premiers, parce qu’ils se disent : « Nous n’aurons pas de problèmes avec nos membres. »
D’accord, mais combien sont-ils les Hoolicool ?
Ils sont ce nombre-là.
Ils ne sont quand même pas 100 ?
Mais si !
Les Hoolicool sont 100 ?
Bien sûr, j’ai la liste de leurs membres. Et nous avons le même problème avec les Vikings, qu’on ne sait pas encore où mettre.
Les Vikings aussi nous pensions qu’ils étaient 5…
Ce que je vous dis, c’est qu’en effet ceux qui vont signer la charte aujourd’hui, alors que les contraintes sont encore là, doivent être sûrs de leurs membres. Malheureusement nous en sommes là, nous ne sommes pas encore dans la normalité.
Un autre point qui nous pose problème dans la charte 12 concerne le passage sur la liberté d’expression. Évidemment pas de racisme, pas d’antisémitisme, pas de xénophobie…
(Il coupe.) Et pas d’insulte.
Oui, enfin pas de remise en cause des actionnaires par exemple.
Non : « Pas d’insulte. »
Il est écrit que le devoir d’un supporter est de soutenir le club et ses actionnaires [4].
Lisez la charte. Celui qui me dit : « Moi je veux pouvoir insulter », je lui réponds non. Par contre à aucun moment celui qui crie « Leproux démission » ou « Leproux t’es un nul » n’aura de problème. Il en aura le droit.
Soyons concrets : si nous allons à Lorient avec une bâche « Colony Go Home », est-ce que nous avons le droit de la laisser ?
Moi je n’ai aucun problème avec cela.
Alors pourquoi les policiers ont-ils demandé à ce que cette bâche soit retirée à Lorient ?
Mais vous rigolez ? À Lorient ? Moi j’y étais, cela a été des insultes sur moi, vous n’imaginez pas. Vous n’imaginez pas ! Les gars n’ont même pas regardé le match. Et c’étaient des insultes sans arrêt. Le match ne les intéressait pas.
Il y a des gens qui vous insultent, d’accord. Mais ce qu’on leur demande, c’est de retirer la bâche « Colony Go Home ». Nous ne voyons pas le rapport…
Je vais être très clair là-dessus : ce n’est pas moi qui l’ai demandé. Je n’ai jamais demandé de retirer une bâche, dans aucun stade. Franchement. Ce qu’on lit aujourd’hui sur les forums à propos de Lviv, c’est un délire. Nous aurions dit que les Lutece étaient des je ne sais quoi, nous aurions demandé de les… Mais c’est un fantasme total ! [1] Sur un déplacement de coupe d’Europe, nous avons d’autres chats à fouetter. Et je suis tellement habitué à me faire insulter… La seule chose, je vais vous dire, où cela me dérange, c’est quelques fois s’il s’agit d’un match de coupe diffusé à la télévision. Il y avait des matches amicaux par exemple cet été, je me suis dit : « Si nous donnons cette image du PSG avec des banderoles très violentes, très insultantes partout, ce n’est pas génial pour nous. » Mais sinon je m’en fous totalement. À Lorient, nous n’avons rien demandé. Maintenant la police locale est intervenue — je pense parce que c’était des torrents d’injures, de l’échauffement jusqu’à la fin du match —, et ils ont dû faire un amalgame, ils n’ont peut-être même pas lu la banderole… Je ne sais pas. Mais nous, nous ne demandons rien. Ils trouvent que je suis nuls, ils veulent que je m’en aille, qu’est-ce que vous voulez ? « Leproux, la retraite à 52 ans » à la limite c’est rigolo, on peut en sourire un peu.
À Valenciennes, 250 supporters — Auteuil et Boulogne mélangés — se sont déplacés en tribune valenciennoise sans que cela ne débouche sur des incidents. Considérez-vous que c’est un motif de satisfaction ?
Non, les torrents d’insultes ne sont pas un motif de satisfaction.
Mais vous venez de nous dire que vous vous en foutiez ? C’est juste pour comprendre.
La question telle que vous la posez, je le dis et cela ne fera pas plaisir à certains supporters : venir à Valenciennes pour encourager aussi peu l’équipe pendant le match — vraiment, j’ai été vigilant là-dessus —, être les trois-quarts du temps à m’insulter, et un quart du temps à soutenir l’équipe, je ne trouve pas que ce soit un déplacement très positif. Maintenant nous avons le droit de ne pas être d’accord…
Le reportage d’Envoyé spécial
Alors que nous étions à peine entrés dans le bureau de Robin Leproux, la discussion s’était engagée avec Bruno Skropeta au sujet de notre réponse au communiqué du PSG — qui lui-même répondait au reportage d’Envoyé spécial — et de l’interview de Linda Bendali que nous avions publiée le soir de la diffusion de son enquête sur France 2.
BS : Au-delà du fait qu’elle [Linda Bendali] dise dans votre interview que le club a refusé de s’exprimer — quand une journaliste nous appelle et nous fait comprendre que c’est un reportage à charge et que l’on diabolise le Paris Saint-Germain, libre à nous de nous exprimer ou pas —, ce que nous lui reprochons, c’est de donner la parole à deux personnes qui n’ont jamais travaillé au Parc des Princes. Nous l’avons vérifié.
Elle assure de son côté que le steward qui parle dans le reportage a bien travaillé au Parc.
BS : La société qui l’a employé nous a affirmé qu’il n’avait jamais travaillé pour nous. Ensuite quand dans le reportage on nous montre qu’un interdit de stade peut acheter une place…
En effet le fait qu’un interdit de stade puisse acheter un billet n’est pas probant, nous l’avons d’ailleurs signalé.
BS : Quand nous relevons qu’elle achète des places à son nom pour entrer dans le Parc des Princes, qu’elle utilise ses places et que derrière elle dit qu’elle est rentrée avec des places au nom d’un interdit de stade… Elle est en droit de vous donner une autre version, mais nous sommes en droit de nous poser des questions.
On la voit rentrer avec les places au nom de Sami B., cela apparaît à l’image.
BS : Moi je peux vous montrer sur l’image au ralenti que le billet est changé au moment où elle rentre…
Quand quelqu’un rentre au Parc des Princes, vous n’êtes pas capable de connaître le nom du billet ?
RL : Ce que vous dites ne peut pas nous être opposé : nous ne pouvons pas vérifier l’identité de 30 000 personnes.
BS : C’est d’ailleurs pour cette raison que les billets sont nominatifs, mais pas pour une seule personne : tous les billets sont au nom de l’acheteur. L’intérêt est de pouvoir retrouver les spectateurs s’il y a des problèmes à l’intérieur du stade. Si vous achetez des billets à votre nom, que vous me les donnez et que moi je crée des incidents, vous aurez des problèmes.
RL : Mais pour répondre à votre question, nous savons si le billet a été utilisé ou pas.
Donc vous êtes capables de dire si ce jour-là un billet au nom de Sami B. a été introduit ou pas ?
BS : Nous sommes capables de dire que la journaliste est rentrée avec son billet à elle.
Des billets au nom de Linda Bendali ont été validés, d’accord ; mais pouvez-vous nous dire si quelqu’un est rentré avec un billet au nom de Sami B. ?
BS : Je n’ai pas cette information.
RL : Je comprends la question, c’est vrai qu’il faudra qu’on vous dise si quelqu’un est rentré avec ces billets-là. [NDLR : malgré quatre relances les 14, 17, 21 et 27 janvier, cette information ne nous a pas été communiquée]
synthèse de nos entretiens avec les supporters
Robin Leproux répond à nos questions (1/2)
Robin Leproux répond à nos questions (2/2)