Vendredi matin, l’association Liberté pour les abonnés a publié un communiqué annonçant son auto-dissolution, près de deux ans après sa création à l’été 2010.
Supporters parisiens,
Comme vous avez pu le constater lors de ces derniers matches, certains anciens abonnés font le choix de revenir dans les tribunes du Paris SG. Ils veulent, par cette présence, exprimer leur opposition au plan d’exclusion des supporters organisé par le club.
Nous avons souvent lu et entendu nombre de supporters parisiens, moins proches des anciennes associations que nous ne l’étions, dire qu’ils soutenaient nos convictions. Qu’ils voulaient, comme nous, un football populaire et festif, où la liberté de placement en tribune, la liberté d’expression, et la possibilité de créer des associations devaient être des éléments préalables pour retrouver une vraie atmosphère au Parc des Princes.
Il est temps pour les actuels supporters de passer de la parole aux actes. Réagissez où ce stade mourra définitivement.
Aujourd’hui, Liberté pour les abonnés, après deux ans de lutte face à un système injuste et ultra répressif décide de son auto-dissolution. Et ce pour plusieurs raisons.
En deux ans, plus de 350 interdictions administratives et judiciaires de stade ont été prononcées. Des dizaines d’arrêtés préfectoraux ont été émis à notre encontre. Pendant ces deux années nous avons, comme les autres ex-entités, combattu ces mesures. La justice nous a quasiment toujours donné raison en cassant les interdictions de stade que nous avions contestées. Nous avons toujours assisté aux matchs malgré les arrêtés préfectoraux.
Dans le même temps, aucune réunion sérieuse n’a pu avoir lieu avec les directions successives du PSG. Et ce malgré une volonté d’ouverture de notre part. Peut-être faut-il en chercher la raison dans le véritable dessein du club, que certaines déclarations, avec le recul, éclairent. Celle-ci, par exemple :
« Il n’y a pas de plan sans tribunes populaires, auxquelles je tiens plus que tout au Parc des Princes. » R. Leproux, 27 janvier 2011, PSG MagÀ titre d’information, pour assister au prochain PSG-Rennes en virage, il faudra débourser 35 euros… Nous n’avons pas la même vision du peuple M. Leproux. Mais il est vrai que nous n’avons pas pris le même chèque que vous lors de notre éviction du PSG…
De telles pratiques démontrent ce que nous dénonçons depuis le premier jour : il fallait chasser les anciens supporters pas assez serviles pour faire de l’argent. Depuis, tout a été pensé en ce sens. Pourtant, notre association regroupait des supporters de Boulogne, d’Auteuil, de la tribune G et de tout le stade. Ce dont rêvaient pourtant officiellement les dirigeants du club. Et que dire de la plainte déposée par Robin Leproux au sujet d’affiches collées l’an dernier aux abords du Stade de France. Elle visait clairement notre association. Or, M. Leproux savait très bien que nous n’étions pas les auteurs de cette affiche. Mais en déposant cette plainte, il voulait nous faire taire tout en déclarant aux journalistes qu’il ouvrait le dialogue… Se faisant, il ne cherchait qu’à attiser les tensions.
Le ministère de l’Intérieur et la Préfecture de Police ne sont pas en reste. Que ce soit le sinistre M. Fiamenghi, chargé du PSG au sein de la préfecture [de police], lui qui se croit encore au Raid. Ou du côté de M. Boutonnet (chef de la division nationale anti-hooligans) qui voit des hooligans sanguinaires derrière tout supporter parisien abonné avant 2009. Nous en avons encore fait l’amère expérience contre Lyon, où de véritables rafles ont été organisées par le club et les autorités. Que ceux qui doutent de cette description surréaliste tentent de contester les mesures actuelles. Nous en reparlerons ensuite.
Enfin, le club n’est pas en reste. Lui qui a obligé les joueurs à saluer l’ambiance actuelle alors que ces derniers pensent exactement le contraire, comme le prouvent de récentes déclarations. Un club qui s’amuse, notamment par l’entremise de MM. Skropeta et Boindrieux à colporter de fausses rumeurs auprès des médias. Un dernier exemple en date ? Est-ce que le journaliste prétendument molesté par des supporters il y a 15 jours au Camp des Loges a porté plainte ? Est-ce qu’un seul journaliste a vérifié les affirmations du club et de M. D’Hallivillée selon lesquelles les interpellations survenues à Caen, le week-end dernier, concernaient réellement notre association ?
Et que dire de M. Blanc, qui nous jure sur l’honneur que sans les contraintes de M. Guéant nous serions déjà de retour, alors qu’il organise dans le même temps avec le nouveau directeur du marketing M. Mimran, l’entrée officielle de la politique dans le stade via l’association Sportitude chargée d’animer les tribunes.
Et nous dans tout ça ? Nous ne sommes pas des anges, certes. Mais combien d’actes violents sont à mettre à notre compte finalement ? Aucun. Notre seul tort, en réalité, est d’avoir été trop honnêtes et d’avoir voulu garder un contact avec le club. Car nous n’avions qu’un but : permettre au Parc des Princes et au PSG de conserver une âme, celle que de nombreux supporters parisiens ont contribué à créer et à magnifier durant trente ans. Vous avez définitivement détruit ce patrimoine.
Nous n’avons pourtant jamais réclamé un retour à la situation antérieure. Nous demandions simplement au club de refonder les relations supporters/club sur des bases saines, à l’aide de gens compétents, afin de permettre au PSG d’avoir des tribunes dignes de ses ambitions.
Force est de constater que le dédain du club envers ses supporters est à la hauteur de son projet sportif, immense. Vous venez de mettre fin à toute possibilité de dialogue et de situation d’apaisement entre vous, dirigeants, et nous, amoureux du club.
Après les dissolutions administratives et les auto-dissolutions des anciennes associations du Parc, dont nous tenons à saluer les membres, vous perdez un nouvel interlocuteur crédible.
Vous n’aurez plus, de notre part d’interlocuteur puisque vous faites tout pour brimer notre amour envers nos couleurs. Nous n’émettrons plus de ligne de conduite pour les anciens abonnés qui nous suivaient. Sachez simplement que la passion ne se détruit pas de la sorte. Au contraire, elle se nourrit de la haine que nous vous vouons.
Nous serons partout, toujours. Ne croyez pas que nous abandonnons la lutte. Mais désormais, ce sera chacun dans son camp, Vous l’avez cherché depuis deux ans.
Les dirigeants passent, les supporters restent…