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Le Guen a-t-il privilégié son image à celle du club ?

Bilan PSG 2008/2009 : Le Guen et la communication

À en croire certains, « Le Guen ne parle jamais ». La vérité n’est pas aussi simple…

mercredi 24 juin 2009, par Gauthier B., Vivien B.

Bilan PSG 2008/2009 : Le Guen et la communication

L’un des aspects les plus controversés du fonctionnement de Paul Le Guen concerne son rapport aux médias. En refusant toute interview individuelle, se contentant des points-presse avant et après chaque match, le Breton frustre certains journalistes, d’autant qu’il refuse par ailleurs, la plupart du temps, d’évoquer ses options tactiques. Retour sur la communication de Paul Le Guen, les reproches qui lui sont associés et gros plan sur la fin de saison 2008/2009.

Dans son rapport aux médias, l’ancien entraîneur du PSG la jouait-il perso ? Avant de détailler les avantages et les inconvénients de sa stratégie, avec un gros plan sur le mois de mai, quelques rappels sur le fonctionnement du Breton.

Le rapport de Le Guen aux médias

Parmi les reproches qui sont faits régulièrement à Paul Le Guen, l’un des principaux relève de son comportement en matière de communication. Ce n’est un secret pour personne, l’ancien entraîneur du PSG n’est pas un grand bavard. Il parle peu à la presse, ne fait pas de grands discours, et ne passe pas son temps à expliquer ses choix. Évidemment, ce comportement entraîne une certaine dose de crispation pour les journalistes qui suivent le PSG. Et de fait, cette critique revient inlassablement, certains professionnels de l’information n’hésitant pas à utiliser la fibre démagogique en arguant que Le Guen « se coupe ainsi de ses supporters ».

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Le Guen dans {So Foot}

Précisons d’emblée que c’est en partie faux. Si, en effet, Le Guen ne paradait pas d’émission télé en émission radio et ne plaisante pas avec Paganelli sur Canal+, il assurait en revanche tous les points-presse requis par son club. La seule chose que Le Guen refusait, c’étaient les interviews individuelles. Radios, télévisions, presse écrite et Internet ont donc tous matière à remplir leurs éditions. Les insatisfaits diront que le discours est alors très formel et sans surprise, mais le fait n’est pas nouveau : la langue de bois dans le football ne date pas de la venue de Le Guen au PSG. Deux entraîneurs actuellement adulés, Laurent Blanc et Didier Deschamps, n’en usent pas moins, et personne ne leur en tient réellement rigueur — tant que les résultats sont là. Un portrait de Le Guen paru dans So Foot en avril dernier donne l’explication : trop parler dans la presse finit irrémédiablement par être nocif [1]. Les exemples ne manquent pas : de Luis Fernandez à Alain Cayzac au PSG, en passant par Raymond Domenech pour l’Équipe de France, tous ceux qui ont voulu faire les malins en dissertant face aux journalistes ont fini par le regretter amèrement. On peut évidemment préférer avoir sur le banc du PSG un coach plus exubérant que Le Guen, mais il ne s’agit pas d’être naïf : dès que les résultats iront moins bien, cette exubérance deviendra alors un défaut. Par ailleurs, quand il est arrivé au club, Le Guen a accepté une interview de Canal+. Il s’est retrouvé dans un restaurant sangermanois à écouter les idées reçues de Philippe Lucas pendant une heure. On peut aisément comprendre que, depuis, Le Guen préfère éviter ce genre de mésaventures…

De Luis Fernandez à Paul Le Guen en passant par Guy Lacombe ou Vahid Halilhodzic, tous les entraîneurs passés par le PSG depuis près de dix ans furent respectés en province, voire considérés comme des bons clients par les médias pour certains, et pourtant massacrés par la presse. Que faut-il en penser ? Peut-être que le problème entre les médias et les entraîneurs parisiens ne vient finalement pas que des entraîneurs…

D’autre part, il faut être réaliste : que Le Guen refuse de venir s’expliquer à la radio, ce n’est pas réellement ce qui vexe les supporters. Ce qui importe pour eux, c’est avant tout ce qui se passe sur le terrain. Tout le reste est plutôt anecdotique. Ceux qui en voudront au coach trouveront toujours quelque chose à redire, et vice-versa. Les conférences de presse de Le Guen sont relayées par le site officiel du club et par de nombreux médias, c’est largement suffisant. Et parfois, on a pu y lire des choses intéressantes : en septembre dernier, Le Guen expliquait pourquoi il continuait à titulariser Hoarau, jugé trop tendre par beaucoup d’observateurs ; à chaque fois qu’il intègre un jeune, il explique pourquoi ; il a vanté les retours en forme de Landreau et Céara ; il a expliqué récemment qu’en début de saison, il ne croyait pas en l’association Clément-Makélélé… Ces quelques exemples illustrent le fait que, dans ces points-presse, Le Guen donne aussi des informations — que les supporters peuvent lire sans avoir à allumer la radio ou la télévision. Certes, d’un point de vue commercial, son refus d’accorder des entretiens exclusifs constitue pour les grands médias un manque-à-gagner. De Stade 2 à 100 % Foot en passant par L’Équipe du soir, quasiment toutes les émissions de débat sur le football et leurs journalistes-consultants vedettes ont ainsi eu l’occasion de reprocher à Le Guen son « absence de communication », les journalistes qui y participent se moquant de ce « Le Guen muet », qui « refuse de parler ». Mais il convient de ne pas confondre mutisme et caprice de journalistes. En octobre dernier, dans France Football, Vincent Villa « laissait supposer » de manière très hypocrite que Le Guen « n’a rien à dire » :

Paul Le Guen, dont l’attitude défensive trouve en partie ses racines dans sa méfiance vis-à-vis des journalistes, jugés néfastes pour son groupe et devant lesquels il estime ne pas devoir se justifier. Mais, à force de ne rien dire, on risque de laisser supposer qu’on n’a rien à dire.
Darren Tulett, journaliste sportif anglais de Canal+, fait une autre analyse :
Souvent, je lui dis : « Le danger, quand tu ne parles pas, c’est que les journalistes sont obligés de faire des articles. Si tu leur laisses un vide, ils vont trouver un moyen de le remplir. »

Bertrand Marchand, son adjoint à Rennes, propose une explication à la discrétion de Le Guen sur son travail dans So Foot :

Il ne prétend pas avoir la parole d’Évangile. C’est quelqu’un de très humble. C’est aussi pour cela qu’il ne parle pas : il préfère être jugé sur ses actes.

En fin de saison, les médias se plaindront du silence des joueurs, Giuly et Makelele compris. Ironie du sort, seul le mauvais élève Le Guen continuera d’honorer tous ses rendez-vous habituels avec la presse. Ce silence médiatique sera d’ailleurs l’objet d’un clash entre Armand et l’essentiel des médias, le défenseur parisien ayant eu l’outrecuidance de parler de sa lassitude face au traitement médiatique infligé au PSG en fin de saison (voir l’article Un joueur du PSG peut-il critiquer la presse ?, qui sera publié dans les prochains jours).

En résumé, si la communication de Le Guen ne vise effectivement pas le grand public, ce n’est pas pour autant qu’il se coupe de ses supporters. D’ailleurs, en fin de saison, le Parisien a interviewé des responsables d’associations de supporters parisiens. Si ceux-ci ne se sont pas toujours montrés toujours élogieux envers l’entraîneur du PSG, aucun des reproches n’a porté sur sa communication externe.

Analyse de ce fonctionnement

Le silence, un plan de communication personnel ?

Paradoxalement, la communication de Le Guen — son refus d’accorder des interviews individuelles et son refus d’aborder certains thèmes, ou de livrer certains secrets — est également présentée par certains de ses détracteurs… comme le signe qu’il joue sa carte personnelle, au détriment du club. Un comble, alors qu’il gardait pour lui certaines vérités qui risquaient de nuire au club, mais lui auraient été profitables…

C’est notamment le cas d’Alain Cayzac, son ancien président, dans le livre qu’il a publié après son départ du PSG :

Avec du recul, son image de manager discret est bonne. Pour lui. Mais pas pour son entreprise. […] À chaque fois que je le relançais pour qu’il parle davantage, sa réponse, invariable, fusait de façon très posée : «  Non, président, ça ne sert à rien. Je travaille, je fais mon boulot, mais je n’ai rien à dire aux journalistes. » J’essayais de lui faire comprendre qu’il ne communiquait pas pour lui, mais pour le club. Sans réussite.

Celui qui a donné son nom aux vestiaires du Camp des Loges renouvellera cette critique dans les interviews qui ont accompagné la sortie de son livre :

Je regrette qu’il n’ait pas assez communiqué. […] Il communique à sa façon. C’est un cas très intéressant. Il réussit à avoir une image sympathique sans communiquer. Donc c’est pas mal, mais je ne suis pas le conseiller en com’ de Le Guen, mais du club. Pour le club, il fallait qu’il communique plus. […] [On m’a reproché de trop communiquer] mais quand vous avez quarante journalistes qui attendent à la sortie du vestiaire et que personne ne va leur parler, il faut bien y aller. Sinon, c’est le mépris total, tirez vous, on a rien à vous dire. Ce n’est pas mon genre.
« Privilégier le collectif à l’individu est mon obsession », ajoute Cayzac. Pourtant, dresser son bilan et atténuer ses échecs en égratignant celui qui est toujours l’entraîneur du club à la sortie du livre ne semble pas coller avec cette obsession… Surtout, présenter la communication de Le Guen comme un atout personnel au détriment du club apparaît pour le moins spécieux. D’autant plus que, ailleurs dans le même livre, Cayzac lui-même le reconnaît :
J’admire son contrôle de soi, sa façon de ne pas accepter de concession à l’opinion publique, de rester toujours lui-même sachant qu’il va s’exposer à des critiques importantes, du style « on ne l’entend pas, il ne dit rien ».
Quant au fait que personne ne parle à la presse après les matches, c’est inexact en ce qui concerne Le Guen : l’entraîneur assurait tous les points-presse.

Autre illustration avec cet extrait de l’article de So Foot :

Désormais, à chaque demande d’interview, le coach du PSG prend soin de rappeler les journalistes. Pour les éconduire poliment. Quitte à ce que cela joue parfois contre lui. « À Glasgow, par exemple, il aurait pu communiquer sur l’alcoolisme qui rongeait son équipe, s’expliquer. En communiquant, il aurait pu se dédouaner, mais comme d’habitude, il a choisi de ne pas utiliser les médias. C’est le côté extrême de sa droiture, ça peut tendre vers la rigidité », regrette Hervé Mathoux, qui a côtoyé Le Guen quand il jouait au consultant pour L’équipe du dimanche, notamment.

Dans L’Équipe du 13 mai, Jérôme Touboul faisait le même constat, à propos de l’insistance de Le Guen à refuser de livrer le fond de sa pensée à quatre journées de la fin du championnat :

On ne pourra jamais reprocher à Paul Le Guen d’avoir mis son cas personnel en avant depuis son retour au PSG. De s’être servi de l’exposition du club pour soigner son image. Ce qu’il a à dire serait susceptible de provoquer quelques remous. Et c’est peut-être pour ça qu’il ne parle pas, parce que la lumière serait forcément portée sur ses états d’âme plus que sur la Ligue des champions, l’objectif prioritaire de la fin de saison

Fin mai, dans l’interview qu’il a accordée à L’Équipe, Le Guen semblait partager en partie cette analyse :

Je n’aime pas parler pour parler. […] Les gens me considèrent sûrement comme quelqu’un de sérieux, un peu austère parfois, mais, mine de rien, je ne me prends pas trop au sérieux. […] J’ai peut-être un peu exagéré [mon silence]. J’aurais sûrement dû faire un point tous les six mois pour donner du grain à moudre… En se taisant, il y a le risque de passer un peu pour quelqu’un sans caractère. Mais l’envie de gagner ne se mesure pas au nombre de colères en direct. […]

J’ai compris, dès l’été dernier, qu’un désaccord était inéluctable. On m’a obligé à avaler quelques couleuvres. Je l’ai fait vraiment pour le PSG, car j’aime suffisamment ce club pour avoir cette pugnacité. […] Nous étions en désaccord sur des points fondamentaux, sur des hommes, des façons de voir, notamment dans la gestion du club et sa façon d’évoluer, sur les moyens de recrutement. Aujourd’hui, il faut redonner un coup d’accélérateur. Ils disent qu’ils en ont les moyens, tant mieux.

Dans la même interview, Le Guen revient sur l’affaire Mateja Kezman, un exemple de révélation qu’il aurait pu faire en cours de saison s’il avait vraiment voulu jouer sa carte personnelle :

Malgré tout [le fait qu’il préférait Briand à Kezman], j’ai tenté de l’intégrer en mettant mon orgueil de côté. Après, ses performances n’étaient pas à la hauteur. Mais j’ai été réglo. Parce que j’ai dit les choses en temps et en heure à chacun. Kezman, lui, a été victime de la situation au départ. Ensuite, il est parfois allé trop loin dans les mots à mon égard, voire dans les gestes. Mais nous avons eu des explications d’homme à homme. […] [Après son jet de maillot] le club souhaitait l’exclure jusqu’à la fin de saison. J’ai refusé, il n’était pas tenable d’entraîner un joueur qui n’aurait jamais la possibilité de jouer. Sa valeur marchande aurait encore diminué, et cela n’aurait pas aidé le groupe. – Lors de sa suspension, Kezman a évoqué la pression que vous lui mettiez… Je savais d’où cela venait. Le dir’ com [Bruno Skropeta] n’avait pas joué la carte du club sur ce coup-là et je le lui ai dit. […] Mais je n’ai pas d’ennemis. Bruno Skropeta, on ne sait pas s’il est directeur de la communication ou attaché de presse de certains joueurs. En tout cas, il n’est pas le directeur de la communication du club. Le jour où un président fort ou un directeur fort lui dira ce qu’on attend de lui, les choses seront plus claires. [S’il a nui à mon travail ?] Honnêtement, je ne m’en préoccupe pas. Je ne veux pas de règlement de comptes.

Gros plan sur la fin de saison 2008/2009

Attaqué, Paul Le Guen ne réagit pas

Début mai, malgré la violence et la répétition des reproches qui lui sont adressés — sous couvert d’anonymat — dans la presse depuis plusieurs semaines, Paul Le Guen ne riposte pas. Alors que son départ est officialisé, il continue de répéter l’importance des derniers matches, à ses joueurs comme devant les médias.

Quelques uns des propos de Le Guen devant son groupe rapportés par les quotidiens le Parisien et L’Équipe le confirment :
- « L’essentiel, désormais, pour vous comme pour moi, c’est de bien terminer la saison. Pensez aux 40 000 personnes présentes au Parc, pensez aux gens qui aiment le club. »
- « Joueurs et entraîneurs, nous ne sommes que de passage, le plus fort c’est l’institution. »

Paul Le Guen se savait attendu. Une semaine pile après l’annonce de son futur départ du PSG, une vingtaine de journalistes s’étaient déplacés hier au camp des Loges dans l’espoir d’une petite phrase. Fidèle à lui-même, le Breton avait préparé son affaire et n’a pas dérapé. Pas un mot plus haut que l’autre, pas un signe d’agacement ou de tristesse, pas la moindre émotion.

Laurent Perrin, le Parisien du 13 mai

Et effectivement, si Le Guen a répondu d’emblée qu’il ne souhaitait pas s’exprimer sur son départ pour le moment, les questions qui lui furent posées portaient toutes sur ce sujet. Ses réponses, souriantes, sont savoureuses :

Question inaudible sur son départ
— Je me suis dit qu’il restait quatre matches, et qu’il fallait se concentrer sur les quatre derniers matches.

— Question inaudible sur son départ
— On verra ça plus tard. Moi je veux parler… des quatre matches.

— Question inaudible sur son départ
— J’ai envie de vous parler du match du Mans, rien que de ça. Ça peut durer deux minutes, hein…

D’emblée, Paul Le Guen a donné la température : « Je suis là pour parler du match au Mans. Ma situation, on verra ça plus tard. » […] Aucune réaction de l’entraîneur parisien sur les arguments employés face à lui par son président […] pour ne pas renouveler son contrat. Rien sur un éventuel sentiment d’injustice, de surprise. […] « Je veux que tout le monde reste concentré sur cet objectif européen. C’est un objectif capital et exaltant. »

Jérôme Touboul, L’Équipe du 13 mai

C’est en effet l’une des grandes forces de Le Guen de maintenir le cap quand le sol se dérobe autour de lui. « Les joueurs n’ont pas réagi par rapport à la semaine que l’on vient de vivre, mais par rapport au match de Rennes que l’on avait perdu », dira l’entraîneur parisien en quittant Léon-Bollée. Avec Le Guen, tout commence et tout finit, toujours, dans le strict cadre du football. Jamais au-delà.

Dominique Sévérac, le Parisien du 14 mai 2009

Fin mai, Le Guen répond finalement

L’accumulation de critiques durant tout son mandat, et en particulier lors du mois de mai 2009, a finalement conduit Le Guen à exprimer son point de vue dans les colonnes de L’Équipe. La réaction, humaine, est largement compréhensible : il est difficile de se faire attaquer sans cesse sans esquisser la moindre réaction. Il n’empêche, pour la première fois, Le Guen a profité de ses derniers instants de haute exposition médiatique pour se défendre, parfois au détriment du club. Plus que le fond des propos, c’est le timing — la veille du dernier match de la saison — qui a fait bondir, à juste titre, les journalistes. Mais s’il aurait été préférable de publier cette interview une fois la saison finie, il y a tout de même de quoi rester perplexe devant des journalistes particulièrement agressifs et remontés à l’encontre du Breton.

Le Guen ayant accordé son interview finale à L’Équipe, Dominique Sévérac est obligé de reproduire dans les colonnes du Parisien les propos parus la veille. Et le reporter d’en profiter pour dresser « le vrai bilan de Paul Le Guen », comme l’indiquait pompeusement le titre. Pompeusement, car en fait de bilan, il ne s’agit que d’un rappel des relations Roche - Le Guen et de quelques piques adressées au Breton :

L’entraîneur n’a pas tout dit. […] Rien sur le jeu proposé en deux ans et demi, jamais flamboyant. Rien sur son coaching, décrié en interne. Rien sur la gestion de son effectif, mal utilisé selon les dirigeants qui auraient aimé davantage de rapprochements avec le centre de formation. Pas un mot sur une constante : Le Guen part toujours en mauvais termes des clubs qu’il quitte (Rennes, Glasgow, Paris) même si ce constat est plus nuancé avec Lyon, où il compte plus de partisans que de détracteurs encore aujourd’hui. Rien enfin sur son plus grand échec, son recrutement de la première saison pleine (2007/2008), avec Bourillon et Digard en tête de gondoles. […] Le Guen part et, à l’arrivée, l’idée d’un échec restera davantage ancrée que ses réussites, indéniables.
Quelles sont ces réussites indéniables ? Dominique Sévérac ne prendra pas la peine ne serait-ce que de les énumérer dans son « vrai bilan ». Et son camarade Laurent Perrin de compléter, le même jour :
Il [Sébastien Bazin] concluait : «  Je suis persuadé que tout l’effectif, joueurs et staff technique compris, est plus que jamais mobilisé. » Paul Le Guen, lui, s’est surtout mobilisé sur sa sortie médiatique d’hier. Loin d’être inutile, cette mise au point tombe mal la veille d’une rencontre cruciale.
Sauf à considérer que parler à la presse est nuisible en soi, il nous semble injuste de reprocher à Le Guen de s’être « surtout mobilisé » sur autre chose que le match PSG-Monaco.

En ce qui concerne les conséquences de cette inhabituelle sortie médiatique, il n’est pas inutile d’insister sur le fait que les seules critiques formulées par Le Guen dans cette fameuse interview sont adressées à Skropeta, Roche et Bazin, et non à ses joueurs. Ces déclarations ne remettent absolument pas en cause le groupe parisien, que le natif de Pencran continue à protéger. Et ces reproches à l’encontre des dirigeants n’ont aucune raison de démobiliser un groupe professionnel — en tout cas, bien moins qu’une renégociation salariale, un changement d’entraîneur, une rumeur de transfert ou des propos évasifs concernant des « saletés » à nettoyer…

À suivre sur PSGMAG.NET :
- Le Guen est un salaud ;
- La communication de Paul Le Guen ;
- Le Guen en questions : ses défauts, ses qualités ;
- La gestion des coupes en 2008/2009 ;
- La tempête de mai 2009 ;
- Des clans dans le vestiaire ;
- Peut-on critiquer la presse ? ;
- Bilan final : Paul Le Guen 2007-2009.

Notes

[1] À cet égard, la position de Le Guen n’a rien d’un réflexe de protection dans les mauvais moments. En avril 1993, alors qu’il était joueur, il expliquait déjà au quotidien L’Humanité son rapport à la médiatisation : « Je ne recherche rien. Et surtout pas la notoriété, en tous les cas pas une certaine notoriété. Cela dit, je la vis bien. Mais j’y mets des limites, des barrières. Et je ne l’utilise pas, car je considère qu’il y a des choses à ne pas faire. Par exemple : avec la presse, j’impose des limites. J’essaie de ne rien subir. J’ai refusé, par exemple, des propositions de reportages en famille pour des news, avec des photos en « situation ». Les propositions d’argent n’y changeront rien. C’est trop malsain. […] Quant aux vrais sentiments du public, comment les connaître ? Il m’arrive d’y penser. D’imaginer que je les laisse indifférents. Ça, vraiment, ça serait marrant. […] Je m’efforce de donner aux autres ma vraie image et je trouve que c’est très bien comme ça. Je n’ai pas envie de cultiver quoi que ce soit, je ne joue pas. Ça tient à mon éducation, à mon caractère. Parfois je dis des banalités, mais c’est volontaire. Le plus souvent, je ne dis rien. C’est une défense. D’un côté je manque de spontanéité par rapport à la notoriété dont vous parlez, mais en même temps c’est ma façon de prendre du recul assez rapidement, sans pour autant être quelqu’un de totalement froid. C’est tellement facile de paraître et de parader dans le foot d’aujourd’hui ! Si j’accepte qu’on dise que je suis « atypique » ? Oui, oui, si on veut… […] En tous les cas, je préfère « atypique » à « marginal ». Parce que marginal voudrait dire que je suis en dehors du football, et pour le moment je suis pleinement dedans et je m’y sens bien. Je n’ai pas envie de me marginaliser du foot, comme quelqu’un en particulier… Je suis homme et joueur à la fois et je n’ai jamais été hypnotisé. Ni par le foot ni par la notoriété. »

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1 commentaire a déjà été posté par nos lecteurs

  • #1

    didou95
    24 juin 2009 19:28

    Un Véritable entraineur ; c’est un Entraineur qui parle aux JOUEURS dans les vestiaires AVANT et APRES le Match ! il n’a rien à commenter aux journalistes ou peu de choses, et encore moins de remarques blessantes ou vengeresses sur les JOUEURS !

    Et en celà, M. Paul LE GUEN dont je ne suis pas un admirateur inconditionnel loin de là ; à mon sens, a bien fait son Travail !

    D’ailleur soyons logique, il n’y a vraiment qu’en France et surtout lorsque c’est le PSG qui joue ! que les journalistes se jettent sur l’entraineur à la fin d’un match perdu ou gagné !

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