Évolution des comptes du PSG
Préambule : nos infographies sont basées sur les chiffres publiés par la DNCG, qui regroupent les comptes de la SASP Paris Saint-Germain Football et de l’association Paris Saint-Germain Football Club depuis 2005, ainsi que ceux de la filiale PSG Merchandising SAS — rachetée à Nike en mai 2009 — depuis 2010. (voir notre présentation des différentes entités du « groupe PSG »)
De quoi s’agit-il ?
De 1998/1999 à 2003/2004 (en gris), le montant des « recettes » communiqué par le PSG dans le rapport annuel de la DNCG correspond au total des produits enregistrés par le club.
Depuis 2004/2005 (en orange), il s’agit d’un indicateur différent : ce sont seulement les produits d’exploitation hors transferts. Cela regroupe notamment les droits audiovisuels (LFP, FFF, UEFA), le sponsoring et la publicité (maillot, panneautique, loges), les recettes matches (abonnements et billetterie), les produits dérivés, les subventions et les autres produits d’exploitation. Les produits financiers et les produits exceptionnels — notamment les plus-values réalisées sur les transferts et les abandons de créances — ne sont donc pas comptabilisés.
Événements significatifs :
La forte hausse du chiffre d’affaires en 2008/2009 (+28 M€ vs 2007/2008) s’explique par la sixième place en L1 et le parcours du PSG en coupe UEFA, qui ont généré des recettes supplémentaires de billetterie (+8 M€) et de droits TV (+10 M€), et par le rachat à Nike de PSG Merchandising (+8 M€) : jusqu’en 2008, les comptes parisiens n’intégraient que les royalties perçues (0,4 M€ en 2007/2008) ; depuis, c’est l’intégralité du chiffre d’affaires (9 M€) qui figure dans les comptes du PSG.
De quoi s’agit-il ?
La masse salariale (en bleu) concerne tous les salariés du club : les joueurs, mais aussi le staff technique et les autres collaborateurs de l’entreprise. Il s’agit de la rémunération brute et des cotisations sociales afférentes.
De 1998/1999 à 2003/2004 (en gris), le montant des « dépenses » communiqué par le PSG dans le rapport annuel de la DNCG correspond au total des charges enregistrées par le club.
Depuis 2004/2005 (en vert), il s’agit d’un indicateur différent : ce sont seulement les charges d’exploitation hors transferts — hors masse salariale. Cela regroupe notamment les achats et prestations de services, les impôts et taxes, les frais d’organisation de matches et les frais de déplacements. Les charges financières et les charges exceptionnelles ne sont donc pas comptabilisées, de même que toutes celles liées aux opérations de transferts : honoraires d’agents, provisions pour dépréciations et amortissements des indemnités de transferts — près de 15 M€ par an en moyenne —, moins-values comptables.
Le montant de la masse salariale n’ayant pas été communiqué lors de la saison 2003/2004, les 88 M€ indiqués (en jaune) correspondent au total regroupant la masse salariale et les autres dépenses.
Événements significatifs :
Contrairement à une idée couramment répandue, l’explosion des déficits en 2001/2002 et en 2002/2003 — 65 M€ de perte par saison — n’est pas due à une augmentation de la masse salariale durant cette période. Au contraire, celle-ci a diminué de 3 % entre 2001 et 2003, après avoir augmenté de 21 % en 2000/2001. L’essentiel de la hausse des dépenses du PSG provient notamment du recrutement de l’été 2000 : les transferts, qui se sont élevés à environ 75 M€, ont généré mécaniquement plusieurs dizaines de millions d’euros de charges les années suivantes : amortissements des indemnités de transferts, provisions pour dépréciation de la valeur des joueurs, moins-values de cessions. Entre 1999/2000 et 2002/2003, le poids de la masse salariale dans le total des dépenses a ainsi diminué de près de 20 points, passant de 47 % à 28 %.
Depuis l’arrivée de Colony Capital en 2006, la masse salariale a successivement augmenté de 4 %, 0 %, 4 % puis 9 % par an. Au total, entre 2005/2006 et 2009/2010, elle a ainsi progressé de 18 %.
De quoi s’agit-il ?
Le résultat net (en rouge) correspond au solde entre tous les produits et toutes les charges de la saison. Outre le résultat d’exploitation hors transferts — c’est-à-dire le solde entre les recettes et les dépenses détaillées ci-dessus, pour la période 2005-2010 —, il intègre le résultat des opérations de transferts, le résultat financier, le résultat exceptionnel et l’impôt sur les sociétés.
Événements significatifs :
Les pertes cumulées du PSG depuis 1998 s’élèvent à 300 M€ à l’issue de la saison 2009/2010 : 240 M€ sont à mettre à l’actif de Canal+ — soit 30 M€ en moyenne —, et 60 M€ à celui de Colony Capital — soit 15 M€ en moyenne, deux fois moins. À noter : contrairement à ce que fait régulièrement le Parisien, il faut distinguer l’endettement — la somme que doit le PSG à ceux qui lui ont prêté de l’argent, qu’il s’agisse d’emprunts bancaires ou d’avances en comptes courants réalisées par ses actionnaires — et le déficit cumulé, qui n’est qu’un indicateur purement informatif. Il ne correspond pas non plus à une somme dépensée par les actionnaires du club, le déficit comptable intégrant notamment des charges calculées — par exemple les amortissements des indemnités de transferts —, qui ne donnent lieu à aucune sortie d’argent. (voir également Les finances du PSG revues et corrigées par le Parisien)
Saisons 2001/2002 et 2002/2003 exceptées, le résultat net moyen du PSG depuis 1998 est de -17 M€.
Vision synthétique de l’évolution des comptes
Les dépenses et le recettes présentées ci-contre correspondent respectivement au total des charges et au total des produits du PSG, aucun détail complémentaire n’ayant été communiqué par la DNCG. Pour les mêmes raisons, seul le résultat net est disponible, et non le résultat d’exploitation.
Le recrutement à l’été 2000 entraînant mécaniquement une forte hausse des dépenses lors des trois saisons suivantes, que n’a compensé que très partiellement la hausse des recettes en 2000/2001, le PSG a vu son déficit exploser puis stagner durant deux saisons à un niveau record 65 M€.
Mis à part en 2008/2009 — en raison à la fois des bonnes performances sportives du club et du rachat de PSG Merchandising —, les recettes d’exploitation hors transferts du PSG sont restées globalement stables entre 2005 et 2010, avec une moyenne d’environ 80 M€. Les dépenses d’exploitation hors transferts ont quant à elles augmenté progressivement, et sont finalement supérieures de 44 % à leur montant il y a cinq ans.
Outre ces deux indicateurs, le résultat d’exploitation intègre également le solde des opérations de transferts, c’est-à-dire les plus ou moins-values constatées à la revente des joueurs, les amortissements des indemnités de transferts et les honoraires d’agents. Cela permet de mesurer les performances économiques du PSG indépendamment des événements extraordinaires — par exemple les décisions de ses actionnaires d’abandonner une créance —, mais en tenant compte des transferts, qui font partie intégrante de l’activité du club et représentent un coût moyen de 11 M€ depuis 2005. Ce résultat d’exploitation est en moyenne de -16 M€ par an, soit 20 % des recettes d’exploitation.
Résultats comptables des sociétés du « groupe PSG »
Pour compléter notre passage en revue des comptes du PSG, nous achevons cette enquête en dévoilant les soldes intermédiaires de gestion de toutes les sociétés du « groupe PSG ».
Indicateurs | SASP | PSG Merchandising | Sese | HSE | Colfilm |
---|---|---|---|---|---|
Chiffre d’affaires | 71 M€ | 9 M€ | 6 M€ | 0 M€ | 0 M€ |
Produits d’exploitation | 75 M€ | 9 M€ | 6 M€ | 0 M€ | 0 M€ |
Résultat d’exploitation | -28 M€ | 0 M€ | -1 M€ | 0 M€ | -1 M€ |
Résultat financier | -1 M€ | 0 M€ | 0 M€ | -21 M€ | -27 M€ |
Résultat exceptionnel | 7 M€ | 0 M€ | 0 M€ | 1 M€ | 0 M€ |
Résultat net | -22 M€ | -1 M€ | -1 M€ | -19 M€ | -28 M€ |
Les résultats de la SASP Paris Saint-Germain Football et de PSG Merchandising ont déjà été étudiés dans le détail (voir [Enquête] Le chiffre d’affaires du PSG décortiqué, [Enquête] Les dépenses du PSG décortiquées et Enquête : comment s’explique le déficit du PSG ?). À noter : les comptes sociaux de la filiale en charge des produits dérivés font apparaître un déficit de 0,6 M€. Le résultat d’exploitation et le résultat net moyens de PSG Merchandising ces trois dernières années sont de -0,4 M€.
Enfin les holdings HSE et Colfilm perdent respectivement 19 M€ et 28 M€, ce qui correspond quasi intégralement à leurs charges financières respectives — la HSE est endettée à l’égard de Colfilm, et Colfilm à l’égard du groupe Colony Capital.
Enquête : organigramme, comptes, transferts, salaires
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Les finances du PSG revues et corrigées par le Parisien
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