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Le rachat du PSG par un fonds qatari
Officiel : un fonds qatari devient propriétaire du PSG. Dans un communiqué de presse diffusé mardi midi sur son site Internet, le PSG a confirmé qu’« une société d’investissement du Qatar » deviendra actionnaire du Paris Saint-Germain « à hauteur de 70 %, Colony Capital conservant 30 % du club ».
La vente a-t-elle eu lieu ? Pas encore. En 2006, la conférence de presse avait été organisée le 11 avril, mais le contrat de cessions d’actions entre Canal+ et les nouveaux actionnaires n’avait été signé que le 12 mai. Pour le moment, seul un protocole d’accord a été paraphé, selon L’Équipe et le Parisien, dans la nuit de lundi à mardi. « La conclusion définitive de cette opération est prévue dans la deuxième quinzaine de juin, ainsi que la présentation des nouveaux actionnaires », précise le quotidien sportif. Dans le Parisien, Sébastien Bazin a par ailleurs assuré que si l’accord n’avait pas été trouvé plus tôt, c’était en raison de son manque de disponibilité : « C’est de ma faute. Les premières discussions ont eu lieu au printemps 2010. Ensuite, il y a eu beaucoup de va-et-vient. Nous n’étions pas pressés, il y avait beaucoup d’intérêts, il était hors de question de laisser le club à des gens avec lesquels on ne partageait pas certaines valeurs. Depuis le début, j’ai mené les négociations seul, et le PSG n’est pas ma seule préoccupation. »
Quel est le nom des nouveaux actionnaires ? En conférence de presse, Sébastien Bazin a refusé de donner le nom de ses « amis qataris ». Si la presse spécialisée évoquait jusque-là la Qatar Investment Authority (QIA), la mairie de Paris a mentionné la Qatar Sports Investments (QSI) dans un communiqué de presse. De son côté, le Parisien indique que Tamim bin Hamad al-Thani, le prince héritier du Qatar, « possédera le PSG à travers une société d’investissement qu’il va bientôt créer ». Ce mercredi, Les Échos rappellent quelques unes des prises de participation de QIA en France ces derniers mois : 7,6 % du groupe Lagardère en avril 2011, 5 % du capital de Veolia Environnement en avril 2010 ou encore 5 % de Vinci en septembre 2009.
Quelle est la structure cédée par Colony ? Interrogé sur l’attribution du bail emphytéotique du Parc des Princes, Sébastien Bazin a confirmé dans Le Figaro que celui-ci resterait la propriété de Colony Capital : « Si on devait obtenir le bail emphytéotique, il resterait sous l’égide de Colony pour faire ce pourquoi nous sommes venus. » D’après La Tribune, le directeur général Europe de Colony Capital a précisé que « l’opération ne concerne pas la partie immobilière. » Cela pourrait signifier que la Sese SA, société d’exploitation du Parc des Princes qui détient aujourd’hui la concession accordée par la ville de Paris, resterait sous la coupe du fonds d’investissement américain. Dans la presse spécialisée, en revanche, malgré des pages et des pages de noircies sur le sujet, les modalités de la vente du PSG au fonds d’investissement qatari ne sont toujours pas définies. Pour une raison simple : les journalistes du Parisien et de L’Équipe ne comprennent pas de quoi ils parlent. Seul un journal s’aventure dans les détails ce mercredi : le quotidien économique Les Échos, qui assure que c’est le capital de la SASP Paris Saint-Germain — aujourd’hui détenu à 100 % par une holding, HSE SA, elle-même détenue par une autre holding, Colfilm SAS, elle-même détenue par Colony Capital (98,4 %) et Butler (1,6 %) — qui sera ouvert à hauteur de 70 % aux investisseurs qataris. « [Colony] conserve 30 % du club via le holding HSE, une participation qui sera revendue aux Qataris “dans trois ou quatre ans” et “au prix du marché” », précise le journal [1]. (voir l’organigramme du PSG, la SASP Paris Saint-Germain Football, les autres entreprises du « groupe PSG », Colony Capital)
Pour quel montant ? « L’opération s’élèverait à environ 50 M€ », croit savoir L’Équipe. « Selon nos informations, le prix d’achat des 70 % du capital est d’à peine 40 M€, estime de son côté le Parisien. Dans l’entourage de Colony, on évoque un chiffre bien supérieur. Cependant, sur cette somme, Colony Capital devra rembourser un emprunt d’environ 20 M€ contracté l’été dernier auprès de la banque Natixis afin de couvrir les pertes de cette saison. » Difficile de savoir ce que vaut cette estimation, étant donnés d’une part les erreurs grossières du Parisien dans leurs articles sur le volet financier, et d’autre part le grand nombre d’inconnues susceptibles d’impacter la vente : la SASP est endettée à l’égard de ses holdings, qui se sont par ailleurs engagées à financer les transferts de l’été dernier — Tiéné, Bodmer et Nenê —, des soldes de recettes dus aux droits TV seront prochainement versés par la LFP, etc. Bref, se contenter d’un basique 60 M€-20 M€ = 40 M€ pour estimer le montant réel de l’opération est le plus sûr moyen de raconter n’importe quoi [2].
Quel avenir pour Colony Capital ? « Nous sommes encore là pour trois à quatre ans aux côtés de nos amis qataris, a déclaré Sébastien Bazin en conférence de presse. Ils prennent 70 % du club. Ils vont en assurer le contrôle et donc les décisions majeures. » « L’accord stipulerait que Colony Capital devra encore rester quatre saisons entières dans le capital du club avant de céder toutes ses parts — bientôt réduites à 29 % — à horizon 2015 au nouveau propriétaire », croit savoir le Parisien.
Le PSG au Parc des Princes ? « Entré dans le club en 2006 pour cette dimension immobilière, Colony a sans doute pris soin, auprès de Qatar Sports Investments, de se prémunir d’un scénario catastrophe envisagé dans le passé par d’autres candidats au rachat du PSG : celui d’un déménagement au Stade de France », suppose L’Équipe. « Le prix du loyer serait déjà convenu avec les Qataris », croit savoir le quotidien économique Les Échos.
Pourquoi une telle annonce ? C’est la question que se pose Libération, qualifiant de « grotesque » la conférence de presse, au cours de laquelle rien n’a été annoncé, hormis qu’un accord avec un investisseur inconnu avait été trouvé, pour un montant inconnu. « Le PSG a présenté ses comptes devant la DNCG hier matin. L’engagement de nouveaux investisseurs a permis au club de passer l’obstacle du gendarme financier avec plus de facilité », estime le Parisien.
Quel impact sur le mercato 2011 ? « L’argent de l’émirat alimente déjà les plus gros fantasmes », prévient le Parisien. Mais le quotidien francilien n’est pas le dernier à s’enflammer : « Le PSG entre dans une nouvelle ère », « [Il] devrait changer de dimension », « C’est une révolution », « Tous les amoureux [du PSG] rêvent à court terme d’un Paris à l’égal des puissances de feu financières et footballistiques que sont Barcelone, le Real Madrid, Manchester United ou le Milan AC. Avec des stars […] à chaque ligne. » Ce n’est guère mieux dans L’Équipe, qui estime que « [le PSG] vient de passer sur une autre planète ». « Pour le club de la capitale, l’opération ne devrait cependant pas avoir un impact sportif immédiat », estiment Les Échos. En conférence de presse, Bazin a indiqué que « le budget de l’année prochaine, bâti ensemble [avec les Qataris], est un budget qui comporte une volonté de développement et de participer au mercato cet été. » « Le budget présenté [devant la DNCG] avoisine les 80 M€, comme celui de l’exercice 2010/2011, indique le Parisien. Néanmoins, il pourrait être supérieur finalement après l’augmentation de capital faite par les Qataris. » Et les deux quotidiens spécialisés de lâcher quelques noms en pâture : « À terme, le nouveau propriétaire a des ambitions élevées pour son club, et les joueurs qu’il aimerait faire venir appartiennent aujourd’hui au top 5 des clubs européens. L’un des gros coups de l’été pourrait être Ganso, 21 ans (20 M€), également courtisé par les deux clubs milanais », rêve le Parisien. « Samuel Eto’o — qui n’exclut pas de finir sa carrière au Qatar — n’a pas été contacté. Mais il fait partie des profils de joueurs qui semblent désormais un peu plus dans les cordes du Paris de l’ère QSI », conclut de son côté L’Équipe.
Pourquoi le PSG intéresse-t-il le Qatar ? « Ce rachat s’inscrit dans la politique nationale du Qatar puisque QIA, le fonds d’investissement du prince héritier, est un fonds souverain, explique Wladimir Andreff, professeur d’économie à la Sorbonne et spécialisé dans l’économie du sport, sur lemonde.fr. Cette décision découle d’une stratégie sportive importante du Qatar, qui compte devenir un État sportif. Il y a déjà eu l’obtention de la coupe du monde 2022 de football et d’autres événements sportifs internationaux. Il y a aussi une stratégie plus générale “d’achat” d’athlètes puisqu’on peut être naturalisé en 15 jours au Qatar, ce qui constitue le record mondial en la matière ! Cela avait d’ailleurs beaucoup inquiété le comité international olympique (CIO) au début. Le rachat du PSG correspond complètement à cette stratégie générale. Le club de la capitale appartient d’une certaine façon à l’état du Qatar. […] Paris est une vitrine indéniable : cette ville a toujours gardé une image flamboyante. Et même si le club n’est plus ce qu’il a été, il est mondialement connu. » Dans Libération, Frédéric Bolotny, chercheur au centre de droit et d’économie du sport de Limoges, résume cela en une formule : « C’est du marketing politique. »
Les infos transferts du jour
Sakho voudrait rester. Mamadou Sakho « ne souhaite pas changer d’air, croit savoir L’Équipe. À 21 ans, il pense encore pouvoir progresser à Paris. »
Hamouma rêve du PSG. « Des clubs comme le PSG, ça fait rêver, a reconnu Romain Hamouma dans France Football. Lille, également c’est intéressant. Je ne sais pas quelle saison j’accomplirai la saison prochaine. Alors, j’ai peur de rater le coche. […] À partir du moment où des clubs qualifiés pour la coupe d’Europe sont intéressés, j’espère que les dirigeants vont accepter de discuter. Si tout le monde y trouve son compte, j’espère qu’ils ne feront pas obstacle à mon départ. Car j’aspire à aller plus haut. […] Mon but, ce n’est pas de partir pour partir, ce n’est pas l’intérêt. Mais un club comme Paris… »
Makonda veut jouer. Sous contrat au PSG jusqu’en juin 2012, Tripy Makonda envisage de partir pour gagner du temps de jeu : « Je voudrais profiter des jours qui viennent pour discuter avec les dirigeants, car j’ai besoin de temps de jeu. Ce n’est pas facile, à Paris, pour les jeunes comme moi, car on nous laisse moins de temps qu’ailleurs. Quand on nous donne notre chance, il faut la saisir tout de suite. J’aimerais donc trouver, cet été, un club de Ligue 1 ou de Ligue 2 où je pourrai m’exprimer. Je veux savoir si je peux être bon sur la durée, si j’ai le niveau requis. Je n’ai pas encore assez joué en continu pour pouvoir faire mes preuves. Il faut voir ce que le PSG compte faire de moi. Il peut y avoir des opportunités durant l’intersaison, mais je vais devoir être patient. […] Cela s’est bien passé pour Granddi [Ngoyi] à Brest cette saison. Il a montré qu’il avait le niveau de la Ligue 1. C’est un bon exemple, comme Younousse [Sankharé] à Dijon (L2), puisqu’il a décroché une montée en Ligue 1. […] Je suis arrivé au PSG comme milieu gauche. Mais, dès les dix-huit ans, on a un peu commencé à me faire reculer. Quand je suis passé en équipe réserve, Bertrand Reuzeau, le responsable du centre de formation, m’a aussi aligné comme latéral. Et ça s’est poursuivi avec Paul Le Guen quand je suis apparu en équipe première. Aujourd’hui, je me considère comme un défenseur. J’ai pris goût à ce poste et j’en retire du plaisir. » (source : francefootball.fr)
Le reste de l’actu du jour
Le plan Tous PSG, un préalable indispensable à la vente. « La politique courageuse menée par Robin Leproux à l’égard des supporters violents était une condition essentielle à l’arrivée d’investisseurs, a déclaré aux Échos Sébastien Bazin. […] Nous ne pouvions pas mener à bien un projet immobilier autour du Parc des Princes sans stabiliser la situation du PSG et rénover son image. »
Quel avenir pour les dirigeants actuels ? « Les nouveaux propriétaires n’ont encore jamais rencontré Leproux et Kombouaré, explique le Parisien. “Je ne suis pas du tout inquiet sur la remise en cause de l’équipe actuelle”, assure Bazin. “Les Qatariens prendront les décisions financières, explique Benarbia. Mais ils ne seront pas là au quotidien.” Dans le contrat de vente, aucune clause n’oblige les nouveaux propriétaires à conserver l’équipe en place. »
Quel avenir pour le centre de formation du PSG ? « Le fonds du Golfe ne viendrait pas seulement à Paris pour redorer le lustre du PSG, assurait L’Équipe en décembre dernier. L’un des projets consiste à intégrer des espoirs du Qatar dans les effectifs de jeunes du club parisien afin d’accélérer leur progression. Cette ambition existait déjà au printemps ; elle est rendue encore plus nécessaire par l’obtention de la coupe du monde 2022, où le pays hôte voudra faire bonne figure. » Cette hypothèse nourrit les craintes de voir le centre de formation du PSG défavorablement impacté par le rachat du club, alors qu’il avait opéré un redressement significatif ces dernières années. Cette semaine, la question du centre de formation n’est pas mentionnée dans la presse.
Stats. Au classement des buts marqués hors de la surface, Nenê arrive en deuxième position avec 5 réalisations, derrière Payet (6), d’après L’Équipe. Par ailleurs, avec 90 tacles réussis, Christophe Jallet a réussi la cinquième performance de la saison.
Compléments d’informations
Notre revue de presse de l’actualité du PSG au sens large.
Butler s’imagine dominer la L1. « Je suis persuadé qu’on va dominer le championnat de France dans les cinq années à venir, a déclaré Walter Butler, actionnaire minoritaire du PSG, dans le Parisien. On vit un moment historique et idéal. Le club est dans une meilleure situation qu’en 2006 quand nous sommes arrivés. A l’époque, nous étions sur une pente descendante, là elle est ascendante. Je suis très optimiste pour les années à venir. […] Le foot français connaît une sévère crise financière. Lyon a de grosses difficultés liées à des coûts importants. Bordeaux a aussi des soucis, de même que Marseille. Ces clubs sont moins stables aujourd’hui. Il y a certes Lille mais avec des moyens limités. Aujourd’hui avec 20 M€, 35 M€ ou 50 M€ on achète beaucoup et mieux qu’il y a deux ans. Notre nouvel actionnaire arrive à un moment idéal pour tirer parti de cette situation. Les erreurs à éviter ? Il ne doit pas faire celles que l’on a faites en 2006, à savoir, dans notre cas, ne pas entrer dans une rupture plus nette avec la fin des années Canal+. On a changé deux ans trop tard. Quand on fait une erreur la première année, on met deux ou trois ans pour la récupérer. On ne connaissais (sic) pas assez le football et sur certains dossiers, on s’est fait avoir. […] C’est très souhaitable [que Leproux et Kombouaré restent] car ils font un excellent travail, dans un contexte difficile. Et un changement du duo Leproux-Kombouaré pourrait créer beaucoup de risques. Si la première année est correcte, ce club va aller très haut. Paris sera numéro un et il y aura une montée en puissance des moyens financiers. […] Si je regrette mon investissement dans le PSG ? Pas du tout ! Quand on est à l’extérieur du club, on ne se rend pas compte du niveau de passion que peut procurer le PSG. Il faut laisser le crédit à Colony de transmettre le club dans une meilleure situation et à de très bonnes mains. Je reste un actionnaire minoritaire et suis enchanté pour le futur du club. On continue l’aventure ! […] On a eu des divergences [avec Colony Capital] au début sur le management et le projet sportif. Il était nécessaire que l’un de nous deux prenne le contrôle majoritaire du club pour éviter de le paralyser. C’est ce qui s’est passé et ensuite nous avons toujours appuyé Colony quand il le fallait. »
Dassier : « J’espère que cela ne va pas créer un certain déséquilibre. » « C’est un événement important, a réagi Jean-Claude Dassier dans le Parisien. Si on considère l’intérêt général du football français, c’est une bonne nouvelle qu’il s’ouvre aux capitaux étrangers. Avant, les investisseurs étrangers étaient focalisés sur Londres et le foot anglais ; maintenant, ils viennent en France et à Paris. Cela va permettre aussi de tisser des liens avec le monde arabe, notamment dans l’optique de la coupe du monde au Qatar en 2022, de devenir attractif pour une chaîne comme Al-Jazira. Ce n’est que le début d’un phénomène en France, mais c’est bien qu’on ouvre les portes, et les fenêtres ! Si l’on prend l’intérêt plus particulier de l’OM, j’espère forcément que cela ne va pas créer un certain déséquilibre. On évoque de grosses sommes d’argent, il faudra voir dans un premier temps si c’est pour recruter ou éponger les dettes. »
Développement du Qatar en L1 : Triaud sceptique. « Tant mieux pour Paris, a commenté Jean-Louis Triaud dans le Parisien. S’ils sont contents, je le suis aussi. Comme ça, nous pourrons leur vendre nos joueurs très cher ! Plus sérieusement, je ne suis ni jaloux ni inquiet par ce que cela pourrait changer sur le marché des transferts. Cela se saurait si constituer une bonne équipe se résumait seulement à une histoire de budget. Maintenant, Paris est un cas particulier. C’est la plus belle ville du monde, ça brille. Je suis moins convaincu que les autres clubs français soient aussi attractifs. » De son côté, Frédéric Thiriez, le président de la LFP, avait précisément assuré que « l’entrée d’investisseurs du Qatar dans le capital du PSG confirme l’attractivité du football français. Cet intérêt de partenaires aussi ambitieux nous honore et ouvre des perspectives intéressantes à un moment où les clubs ont plus que jamais besoin de nouveaux partenaires. »
Un concours pour les fans du PSG. Sur le blog d’AnotherCom, où il « décrypte la comm’ dans le sport à partir de son expérience et de ses convictions », Alain Cayzac organise depuis hier un quiz spécial Paris Saint-Germain, pour gagner entre autres un maillot du PSG, un déjeuner avec Alain Cayzac ou encore son dernier livre, Le Mister de Paris.