Les faits majeurs au 24 décembre 2011
Le départ annoncé d’Antoine Kombouaré
Ancelotti aurait donné son accord mercredi. Dominique Sévérac et Arnaud Hermant (avec David Opoczynski), le Parisien, 23 décembre 2011 :
Le renvoi [de Kombouaré] était soumis à une seule condition : obtenir l’accord de son remplaçant. C’est désormais le cas, Ancelotti ayant donné son feu vert mercredi. Quelques heures plus tard, Leonardo a coupé la tête de Kombouaré.
Frais de licenciement (1). Dominique Sévérac et Arnaud Hermant (avec David Opoczynski), le Parisien, 23 décembre 2011 :
Le limogeage de Kombouaré et de son staff devrait coûter près de 5 M€ au PSG.
Frais de licenciement (2). Jérôme Touboul (avec Damien Degorre), L’Équipe, 24 décembre 2011 :
Lié au PSG jusqu’au 30 juin 2013 – son contrat avait été prolongé d’un an au printemps dernier par l’ancien président, Robin Leproux –, [Kombouaré] touchera au minimum 2,5 M€.
« Pastore va se remettre à jouer. » Dominique Sévérac et Arnaud Hermant (avec David Opoczynski), le Parisien, 23 décembre 2011 :
La plupart des joueurs regrettent le départ de Kombouaré. En témoigne ce titulaire : « C’est surprenant et injuste. On était derrière le coach, on savait qu’il y avait quelque chose à faire cette saison et on était tous tournés vers cet objectif. Pour celui qui arrive, ce ne sera pas facile. »
Javier Pastore, lui, va retrouver le sourire et se remettre à jouer. Il justifiera ce retour en grâce par une vraie préparation en janvier, mais il s’agira d’un grand bluff : proche de Leonardo, il ne supportait plus Kombouaré qu’il a ostensiblement ignoré lors de ses dernières sorties. Certains estiment même qu’il agissait en service commandé sur ordre du directeur sportif. « Il était devenu capricieux », dit un membre du staff.
« Qui connaît Kombouaré hors de France ? » Bernard Tapie, leparisien.fr, 22 décembre 2011 :
C’est cruel pour Antoine Kombouaré mais pour faire venir les meilleurs joueurs du monde à Paris, les dirigeants du PSG ont besoin d’un entraîneur disposant d’une notoriété internationale et d’une crédibilité indiscutable.
Kombouaré soutenu sur le web. L’Équipe, 24 décembre 2011 :
L’annonce de l’arrivée prochaine de David Beckham au PSG avait déjà animé [le web] mais ce n’était finalement pas grand-chose comparé au déferlement qui a suivi, moins de quarante-huit heures plus tard, dès que l’éviction d’Antoine Kombouaré a été évoquée sur le Net, provoquant plus de 2 800 commentaires sur lequipe.fr.
Et vous avez été très nombreux à exprimer, en grande majorité, votre désapprobation : plus de 80 %, si l’on se réfère aux résultats liés à la question que nous vous avons soumise hier. Celle-ci a généré près de 50 000 votes – le quatrième meilleur score sur l’ensemble de l’année 2011 – ainsi qu’environ 400 commentaires. Certains étonnants : « Je suis supporter de l’OM mais c’est honteux de virer AK [Antoine Kombouaré] à ce moment de la saison » (hgreg) ; d’autres plus nuancés : « Est-ce que j’approuve : non. Est-ce que c’est logique : oui. Les Qataris veulent faire du PSG une vitrine, ils veulent de grands noms » (tadeo42). Les nouveaux propriétaires du club parisien font en tout cas grand bruit.
Réactions de Fernandez, Villeneuve, Graille, Bravo, Guérin, Tapie. (lequipe.fr)
« PSG : la politique de l’étiquette » (Jérôme Latta, lemonde.fr)
L’arrivée annoncée de Carlo Ancelotti
Ancelotti signerait deux ans et demi la semaine prochaine. Jérôme Touboul (avec Damien Degorre), L’Équipe, 24 décembre 2011 :
Actuellement au Canada, le pays de sa compagne, pour y passer les fêtes de Noël, Carlo Ancelotti sera de retour en Europe la semaine prochaine. C’est alors qu’il doit signer un contrat d’une durée de deux ans et demi dont le salaire atteindra des altitudes vertigineuses à l’échelle de la L1 : à Chelsea, l’italien coachait les « Blues » pour 6 M€ nets d’impôts annuels…
Signe de plus qu’Ancelotti s’apprête à se lancer dans une nouvelle vie : il vient de signifier au groupe de télé Sky la fin de sa collaboration comme consultant. Et tout laisse supposer qu’il a trouvé un accord sans trop de difficultés avec Chelsea, où il restait sous contrat – dans un placard doré – jusqu’en juin prochain.
Parcours et profil de Carlo Ancelotti. Mélisande Gomez (avec B.C. et Yoann Riou), L’Équipe, 23 décembre 2011 :
Aimé de ses joueurs et capable de s’adapter, Carlo Ancelotti, tacticien avisé et fin psychologue, n’est pas un homme de conflit. […] À 52 ans, le technicien italien présente l’un des plus jolis CV du foot européen, entre ses années de joueur et d’entraîneur, de ses cinq titres de champion – d’Italie en Angleterre – à ses quatre victoires en C1, toutes avec l’AC Milan.
Milieu de terrain doué et intelligent, il débute à Parme, à une cinquantaine de kilomètres de sa ville natale de Reggiolo, avant de vite rejoindre la Roma, où il remporte ses premiers titres et affine un sens tactique déjà aiguisé. Des blessures répétées aux genoux contrarient sa progression et, surtout, sa présence en équipe nationale. Mais il atterrit quand même à l’AC Milan, en 1987, où il remplit l’armoire à trophées et devient un élément clé de l’équipe d’Arrigo Sacchi, avec qui il aura un rapport privilégié. Quand il arrête sa carrière, en 1992, à 33 ans, son corps est fatigué mais son chemin déjà décidé : il sera entraîneur.
En 1994, il est l’adjoint de Sacchi, devenu sélectionneur de l’Italie, lors de la coupe du monde, aux États-Unis. L’année suivante, il prend les rênes de la Reggiana, qu’il emmène en Serie A dès sa première saison. Puis il atterrit à Parme, qui nourrit de grandes ambitions. Le mercato est onéreux (Crespo, Thuram, Chiesa), et Ancelotti hisse le club jusqu’à la deuxième place du championnat. Il s’appuie alors sur un immuable 4-4-2. Les recrues doivent s’adapter au schéma et Ancelotti ne transige pas : il refuse, par exemple, l’arrivée de Roberto Baggio, déjà validée par les dirigeants mais qu’il ne voit pas s’intégrer dans son système.
En 1999, il passe à la Juventus et commence à se tailler une réputation de perdant : deux ans de suite, il échoue pour un souffle à la deuxième place (2000 et 2001) et quitte la Juve en froid avec ses supporters. Là encore, son intransigeance fait quelques dégâts, notamment pour Thierry Henry qui, contraint de s’exiler sur un côté, ne gardera pas un souvenir impérissable de ses six mois à Turin. Avec les années, forcément, l’homme est devenu plus souple. Il faut savoir s’adapter quand on a comme président Silvio Berlusconi, qu’Ancelotti rejoint au Milan en novembre 2001. Cette fois, c’est à lui de se plier à l’environnement, entre l’ego de ses joueurs, les désirs portés sur l’offensive de son président et les recrues, médiatiques, qu’on lui impose (Ronaldo, Ronaldinho). Ancelotti revoit ses principes, adopte un 4-3-1-2 attiré par le camp adverse, où les latéraux montent et dont Kaka, placé derrière les deux attaquants, devient vite le symbole. En 2003, Milan est champion d’Europe (contre la Juventus, 0-0, 3-2 aux t.a.b.) ; en 2004, il gagne son premier Scudetto comme entraîneur. Un an plus tard, il prend une claque en finale de la Ligue des champions contre Liverpool (3-3, 2-3 aux t.a.b.) et, alors que tout le monde le voit partir, il choisit de rester. Il convainc ses cadres d’en faire autant et, deux ans plus tard, il prend sa revanche sur le club anglais et s’offre une deuxième C1 (2-1).
Il a laissé la trace d’un remarquable psychologue, capable de ménager les susceptibilités et de se faire aimer de son vestiaire. « J’ai eu la chance d’avoir Lippi, Capello ou Prandelli, mais Ancelotti est le meilleur entraîneur que j’aie eu, tranche même Alessio Tacchinardi, son ex-milieu à la Juventus. Il a un rapport exceptionnel avec les joueurs. » Ce que confirme Florent Malouda, qui l’a côtoyé à Chelsea : « Il responsabilise les joueurs et n’est pas toujours derrière nous […]. Il a l’habitude de gérer des stars. En revanche, il est très exigeant. » Personne, pas même chez les remplaçants, alors qu’il n’est pas un adepte du turnover, ne dira du mal de « Carletto », qui sait se montrer docile, aussi, avec ses dirigeants, quitte à ne jamais prendre de position tranchée. À l’aise dans la communication, il dédramatise les situations et résiste à toutes les pressions. Il gagne, surtout, et il a continué à le faire à Londres, sur le banc de Chelsea. Avec lui, le club anglais a battu le record de buts marqués sur une saison en Premier League (103 en 2009/2010). Leonardo voulait du spectacle ? Il pourrait en avoir.
Dhorasoo : « Ancelotti, le plus grand entraîneur que j’aie croisé. » Propos recueillis par David Opoczynski, le Parisien, 23 décembre 2011 :
Carlo Ancelotti ? C’est le plus grand entraîneur que j’aie croisé durant ma carrière. Avec lui, le Milan a tout gagné, il a été un grand joueur. C’est un mec qui aime ses joueurs et qui est aimé d’eux. C’est un fin psychologue. […] Dans le travail, dans sa façon de nous aborder, il avait tout compris. Et puis, c’est un homme pas stressé du tout. Le Milan perdait deux fois de suite, c’était la panique partout, mais pour nous dans le vestiaire, c’était le calme absolu. C’est un mec tranquille. Je ne l’ai jamais vu paniquer. J’adorais ce gars-là.
Tout le monde dit que Paris, c’est compliqué, mais je ne pense pas que ça lui fasse peur. […] Ça reste un club sensible où il ne se passe jamais de moments tranquilles. Mais s’il est capable d’amener ce calme qui le caractérise, de gérer ça comme il a su le faire ailleurs, il n’y aura pas de problème pour lui.
Le nouveau staff technique
Quel avenir pour le staff de Kombouaré ? (1) Arnaud Hermant, le Parisien, 24 décembre 2011 :
Si Kombouaré et son adjoint Yves Bertucci sont certains de quitter la capitale, il n’en est pas de même pour Raphaël Fèvre, le préparateur physique, et Gilles Bourges, l’entraîneur des gardiens. Leur sort sera scellé la semaine prochaine. Afin de ne pas se mettre à la faute juridiquement, les dirigeants parisiens n’officialiseront l’arrivée de Carlo Ancelotti qu’une fois réglé le cas de Kombouaré.
Quel avenir pour le staff de Kombouaré ? (2). Jérôme Touboul (avec Damien Degorre), L’Équipe, 24 décembre 2011 :
[L’]arrivée [d’Ancelotti] va a priori entraîner le départ de l’ensemble du staff d’Antoine Kombouaré, à l’exception de Gilles Bourges, le préparateur des gardiens, très apprécié de Salvatore Sirigu.
Castellazzi assistant tactique, Lamouchi adjoint ? Jérôme Touboul (avec Damien Degorre), L’Équipe, 24 décembre 2011 :
Angelo Castellazzi, le fameux spécialiste des montages vidéo, pourrait devenir un assistant tactique de Carlo Ancelotti, un rôle que Kombouaré ne voulait pas confier à ce proche de Leonardo. Mais une surprise pourrait survenir : la nomination à un poste d’entraîneur adjoint de Sabri Lamouchi. Un ancien international français (40 ans) qui a tout pour plaire à la hiérarchie : il a fini sa carrière au Qatar après avoir été longtemps imprégné de football italien.
L’arrivée annoncée de David Beckham
Ceci est une révolution dans la révolution. Jérôme Touboul, L’Équipe, 24 décembre 2011 :
Devenu un club en mutation permanente, le PSG s’approche de 2012 comme on change de planète. En juin, avec l’arrivée de QSi, Paris avait déjà basculé dans un autre monde […]. Le mois prochain, le PSG franchira une nouvelle étape de sa métamorphose historique. Avec les arrivées concomitantes de Carlo Ancelotti et de David Beckham, le club s’apprête à entamer une révolution dans sa révolution.
Effet Beckham. Frédéric Gouaillard et Arnaud Hermant, le Parisien, 24 décembre 2011 :
C’est déjà l’effet Beckham. Pour le match [amical] face à l’AC Milan, prévu le 4 janvier à Dubaï, le PSG a reçu des dizaines de demandes d’accréditations émanant du monde entier. Des journalistes chinois, argentins et bien sûr britanniques souhaitent assister à ce qu’ils espèrent être la présentation officielle de la star planétaire. Le milieu anglais n’a pas encore signé à Paris et il n’est pas encore certain qu’il soit du voyage au Qatar. Mais il suscite déjà un enthousiasme délirant. On est bien loin des stages hivernaux confidentiels du PSG à La Baule ou à Capbreton…
Ancelotti apprécie Beckham. Carlo Ancelotti dans So Foot, cité par le Parisien, 24 décembre 2011 :
Personnellement, je ne considère pas [Beckham] comme un « fuoriclasse » [joueur de grande classe], mais c’est un grand joueur, il m’a conquis par ses prestations et son caractère. C’est vraiment une bête de travail. Sur le terrain, il voit tout avant tout le monde. […] [C’est un garçon] intelligent, sérieux, professionnel, élégant, qui ne fait jamais de polémique dans un vestiaire. […] L’image que les gens ont de David Beckham est totalement fausse.
« Beckham a construit sa carrière sur son travail acharné. » (Tom Watt, biographe de Beckham, le Parisien)
Le salaire estimé de Beckham fait parler les politiques. (eurosport.fr)
Autres rumeurs de transferts
Mercato : Beckham + un attaquant + un milieu + un latéral gauche. Arnaud Hermant et Dominique Sévérac, le Parisien, 24 décembre 2011 :
[Leonardo] espère quatre joueurs (un latéral gauche, deux milieux, dont Beckham, et un attaquant). Ces éléments ne seront pas des renforts d’appoint mais de véritables plus-values à l’effectif actuel. […]
[Kaká] est, selon nos informations, l’une des priorités Leonardo-qataries du mercato d’hiver. […]
Les négociations entre Manchester City et l’AC Milan piétinent pour l’Argentin Carlos Tevez. Du coup, Paris reste en bonne position pour souffler celui qui est considéré comme l’un des meilleurs attaquants du monde. Dans ce secteur, les autres pistes mènent à Marco Borriello (AS Rome), que Leonardo a connu à l’AC Milan, Hulk (FC Porto) et le Brésilien Leandro Damiao (22 ans), de Porto Alegre. Salomon Kalou (Chelsea) a été approché récemment par Alain Roche et Claude Makelele.
À propos des supporters
« Le Qatar veut le retour des supporters du PSG les plus fervents » (Rue89)
Le reste de l’actu PSG au 24 décembre 2011
À propos des médias
L’émission 100 % Foot annulée. Bertrand-Régis Louvet, leparisien.fr :
Vous ne verrez plus 100 % Foot sur M6. La direction de la chaîne a décidé d’arrêter, assez brutalement, son rendez-vous dominical et nocturne de football dans sa septième saison. La nouvelle a été annoncée en interne, en début de semaine, par Jérôme Bureau, directeur de la rédaction de M6. Nul communiqué ne justifie pour l’instant cet arrêt.
Autres infos PSG en vrac
66 % des entraîneurs de L1 voient le PSG champion, 100 % sur le podium. (francefootball.fr)