Si le Parisien consacre une manchette de une et une double-page aux « nouvelles turbulences » qui agiteraient le PSG — les rumeurs d’entrée au capital du fonds souverain du Qatar —, c’est une nouvelle fois L’Équipe qui avance des éléments nouveaux dans ce dossier.
En août dernier, L’Équipe faisait état de discussions ayant eu lieu au printemps pour ouvrir le capital du PSG à des investisseurs étrangers. Ces dernières semaines, le quotidien sportif est revenu plusieurs fois sur cette affaire. Aujourd’hui, c’est au tour du Parisien d’évoquer l’intérêt supposé du fonds souverain du Qatar pour le PSG. Avec des éléments nouveaux ? Au contraire…
Auteur d’un très bon début de saison, le PSG est rattrapé, une nouvelle fois, par l’agitation dans ses coulisses. Il ne s’agit pas cette fois d’un problème de supporters, d’un changement d’entraîneur ou de président, mais de rumeurs sur l’arrivée d’investisseurs qataris à la tête du club. […] Des négociations ont bien eu lieu au printemps dernier, mais elles n’ont débouché sur rien de concret. […] Y a-t-il des négociations ? Pas actuellement. Les dernières négociations concrètes datent du printemps dernier.
Le seul intérêt des articles du quotidien de Saint-Ouen vient de l’interview de Luc Dayan, qui en 2006 avait constitué un tour de table réunissant des investisseurs qataris afin de racheter le PSG :
Je ne suis pas du tout associé à tout ce qui se raconte autour du PSG. […] Quels intérêts les Qataris auraient-ils à investir dans le PSG ? Aujourd’hui, je ne sais pas. Il y a quatre ans, ils voulaient faire du PSG un club rééquilibré et performant, en aidant au développement d’autres clubs franciliens. Ils avaient une vraie vision entrepreneuriale. […] C’est peut-être une rumeur qui s’autoalimente. Mais sinon, je ne vois pas pourquoi les raisons qui les ont poussés à s’impliquer il y a quatre ans ne seraient plus valables, hormis que le foot français s’est dégradé depuis.
[…] Le seul club détenu aujourd’hui par une personnalité qatarie [cheikh Abdullah al-Thani], c’est Malaga [L1 espagnole]. Je n’ai pas l’impression qu’il ait beaucoup dépensé. Les investisseurs qatariens savent compter. […] Le problème du foot français est son déficit majeur. Les grands entrepreneurs français, qui ont investi dans le foot, se sont tous fait déchirer. Ils en sont revenus. Quand on cherche des investisseurs, on va là où est l’argent. Et aujourd’hui, le cash se trouve en Chine, en Russie ou au Moyen-Orient. On a intérêt pour notre football à arrêter de tenir un discours xénophobe parce qu’on ne trouve plus d’actionnaires. À chaque fois, les termes sont péjoratifs. Que Delanoë hier ou Jouanno aujourd’hui s’interrogent sur la traçabilité des fonds, pas de problème. Mais il y a une différence entre traçabilité et provenance. Si on ne veut pas que les Qataris aient de l’argent, il faut arrêter d’acheter du gaz et du pétrole. C’est l’argent du commerce. L’argent des Qataris est propre.
De son côté, L’Équipe estime être en mesure de révéler le discours qu’aurait tenu Robin Leproux aux joueurs du PSG ce mardi, confirmant des négociations en cours :
« Oui, c’est vrai qu’il y a des discussions en cours avec des investisseurs du Qatar. Mais, rassurez-vous, jusqu’à la fin de la saison, il y a clairement un patron au PSG, et c’est Sébastien Bazin. Vous n’avez pas à vous poser des questions sur votre avenir. » En substance, c’est le message qu’est venu délivrer Robin Leproux, hier matin, au Camp des Loges, en marge du dernier entraînement avant le match à Nancy. Du discours du président parisien, il ressort deux éléments majeurs : 1. La confirmation, en interne, de contacts avancés entre Colony Capital, l’actionnaire de référence du PSG (95,8 %) et les représentants de Qatar Investment Authority, le fonds souverain du Qatar ; 2. La volonté du PSG de tirer la leçon du printemps 2009 et de la fragilisation du vestiaire, après l’annonce prématurée du départ de l’entraîneur d’alors, Paul Le Guen. Le sentiment d’une vacance du pouvoir avait alors désorienté un groupe qui avait fini le championnat à la 6e place alors qu’il luttait encore pour le podium un mois plus tôt.
Interrogé sur le sujet, Antoine Kombouaré est apparu assez serein. « C’est sûr qu’il faut être costaud mentalement pour ne pas se laisser perturber par ces bruits, a soufflé l’entraîneur du PSG, hier. Mais cette histoire de vente du club, ça fait quand même plus d’un an que c’est dans l’air du temps, non ? »
Contrairement à ce qui est écrit dans le journal L’Équipe ce jour, le président du PSG Robin Leproux précise qu’il n’a jamais évoqué devant les joueurs de l’effectif professionnel l’origine d’un éventuel partenaire concernant le processus d’évolution du capital du club.
Il est donc totalement infondé de parler de provenance ou de confirmation entre différentes parties qui ne sont à ce jour que des rumeurs alimentées par la presse.
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