Le PSG s’est incliné à la dernière seconde du match, sur corner.
la fiche du match (compos, cartons, buteurs)
[J03] PSG 1-2 Bordeaux : résumé du match
Les enseignements du match
Les « croquages » d’Erding
La prestation d’Erding ce dimanche est difficile à qualifier. Le joueur est de très bonne volonté, il ne rechigne jamais à l’effort. Sa science des appels en profondeur est tout bonnement impressionnante, et constitue un apport indéniable pour tous ses partenaires. Depuis le rond central, il a tenté plusieurs fois de jouer avec Hoarau.
Mais le problème d’Erding s’est réellement posé dans la zone de vérité. Il s’est créé trois occasions franches. Sur l’une d’entre elles — de la tête — il a parfaitement joué le coup, et seul Carrasso a fait la différence. Mais les deux autres sont bien plus problématiques : la première fois, lancé par Hoarau, il a tenté un improbable grand pont, tout en puissance ; la seconde, il n’a jamais levé la tête, et n’a donc pas vu les solutions au centre avant de tirer sur le gardien. Deux occasions qui montrent qu’Erding a encore beaucoup à apprendre dans la finition.
Ce qui est frustrant, c’est qu’outre une tendance à vendanger des occasions s’ajoute une volonté trop prononcée de privilégier l’action personnelle dans la surface adverse. Une action de la 34e minute en est la preuve : sur le côté droit de la surface, complètement excentré, Erding frappe en force — cela finit au-dessus. Le ralenti de l’action est édifiant : Hoarau coupe devant le but, Nenê fait un appel au second poteau, et Sessegnon est posté en retrait à l’entrée de la surface. Au moment où Erding effectue sa frappe impossible, ses trois partenaires font un signe de bras montrant qu’ils étaient en bonne position.
Hier soir, on sentait que ce trait de caractère finissait par lasser ses partenaires. La rentrée de Giuly a même semblé libérer le PSG, le joueur combinant toujours avec tous ses partenaires. Il s’agit évidemment pas ici de militer pour une titularisation de Giuly à la place d’Erding — l’ancien Romain serait probablement incapable de fournir autant d’efforts qu’Erding sur la durée d’une rencontre —, mais de pointer du doigt le fait qu’Erding est peut-être le joueur qui a le plus de remise en cause à effectuer pour que le PSG devienne plus performant devant.
À noter qu’à la sortie du terrain du Turc, Hoarau, qui venait de pester contre son partenaire pour une énième action individuelle, a fait une course de 50 mètres pour adresser un mot à son compère d’attaque, grimaçant. Erding a semblé repousser le Réunionnais. Après le match, Kombouaré a minimisé cette « altercation » : « Ce n’est pas grave, c’est un simple geste d’humeur. Ce ne sont pas des saints les mecs ! Le principal, c’est qu’il [Erding] soit prêt à repartir au combat demain. Parfois, il a été trop collectif. Ce qui est embêtant, c’est qu’il ait manqué d’efficacité. » (source : AFP)
Marcos Cearà enchaîne
Au départ de la saison, Cearà était annoncé comme un futur abonné au banc de touche. Kombouaré l’a encore titularisé en arrière gauche, et Cearà s’est une nouvelle fois montré très bon, très à l’aise, même dans ses montées. Au final, ce remplaçant supposé est le seul Parisien avec Mamadou Sakho à avoir joué les quatre premiers matches du PSG en intégralité. Et vu son niveau de jeu, il n’est pas prêt de céder sa place.
Les vidéos de tous les buts du match
Autres infos autour du match
Le match de Canal+
Sur une action en début de seconde mi-temps, Makelele a lancé Nenê dans la surface. L’arbitre n’a rien signalé d’anormal, mais le fameux révélateur de Canal+ situait Nenê dans la zone de hors-jeu [1]. Aux commentaires, Olivier Rouyer était dubitatif ; il a été vite repris de volée par Grégoire Margotton, assenant en guise de sanction : « C’est beau quand Olivier Rouyer refuse de croire la technologie. »
Sauf que la technologie en laquelle Margotton veut croire aveuglément est capable de nous sortir des hors-jeu improbables, comme cette image capturée lors du dernier match à Lille, sur laquelle toute la défense du PSG est elle-même hors-jeu :
Toujours à propos de hors-jeu, les commentateurs de la chaîne cryptée ont précisé à nouveau la règle, en rappelant à juste titre que les bras des joueurs ne pouvaient définir une position de hors-jeu ou non. Qu’en a dit Laurent Paganelli, avec une carrière de joueur professionnel derrière lui, de nombreux matches suivis au bord du terrain pour Canal+ et plusieurs émission comme Les Spécialistes durant laquelle il est chargé de décortiquer le jeu ?
Les bras ne comptent pas ? C’est vrai ?!
Merci pour lui.
Stats en vrac
Fin de série. Bordeaux avait perdu 7 de ses 8 derniers matches officiels à l’extérieur. Sa dernière victoire en déplacement en L1 remontait au 20 janvier 2010.
Hoarau, buteur à domicile. Le Parisien signale que Guillaume Hoarau n’avait plus marqué en L1 depuis le 24 avril dernier. Il s’agit désormais de son sixième but consécutif à domicile en championnat, son dernier en déplacement remontant à septembre 2009.
Bodmer n’est plus porte-bonheur. lequipe.fr relevait avant le match que Mathieu Bodmer n’avait plus perdu une rencontre de L1 depuis mai 2009 — 1 match en 2008/2009, 14 en 2009/2010 et 2 en 2010/2011. C’est désormais chose faite…
Dans la presse
Colin Droniou, dépêche AFP du 22 août 2010 :
Le Paris SG, dominateur mais inefficace, a subi le retour en grâce de Carrasso et Ciani qui permet à Bordeaux de ramener la victoire du Parc de Princes […]. S’il est dur à avaler pour des Parisiens, ce premier revers sanctionne les trop nombreux ratés d’une équipe joueuse mais qui a fait preuve d’une trop grande naïveté sur coups de pied arrêtés. Pourtant, Paris, après son bon départ, aurait largement pu et dû remporter ce match lors duquel il s’est créé une multitude d’occasions.
Jean-Michel Rouet, dans L’Équipe du 23 août 2010 :
Le PSG a raté trop d’occasions. Et s’est fait punir par deux coups de tête bordelais, dont un de Ciani dans le temps additionnel. […] Deux corners, transformés par Diarra et Ciani, ont mis en lumière la fragilité défensive du PSG, qui gâcha aussi beaucoup trop d’occasions. Le PSG s’y voyait sans doute déjà et la gifle reçue hier soir au Parc des Princes est d’autant plus douloureuse. Au lieu de se hisser à la deuxième place qui s’offrait à lui en cas de succès, et que ses multiples occasions auraient dû lui permettre d’accrocher, il s’est fait punir à la dernière seconde par un Bordeaux revenu de très, très loin, et qui a su exploiter à la fois ses faiblesses et sa défense calamiteuse sur corner. […] Les Girondins […] firent preuve de caractère. D’abord pour repousser la perspective d’une troisième défaite d’affilée, avant d’appuyer là où ça faisait très mal au PSG, les corners, donc, dont deux furent transformés trop aisément par Diarra puis Ciani. En revoyant les séquences de ce premier revers, les Parisiens seront eux bien obligés de faire leur mea culpa, tant ils multiplièrent les fautes de placement mais aussi les mauvais choix au moment de la dernière passe, n’est-ce pas Nenê et Erding ?
Arnaud Hermant, dans le Parisien du 23 août 2010 :
Le PSG doit encore apprendre à gagner… Un but de Ciani dans le temps additionnel a permis aux Girondins de s’imposer au Parc. Une douche froide pour des Parisiens longtemps dominateurs mais pas assez efficaces. […] Décevant, rageant, frustrant. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire les sentiments parisiens après la défaite concédée hier soir dans le temps additionnel, face à Bordeaux. Vu le scénario du match, ils ne peuvent être qu’exacerbés. Le PSG n’aurait jamais dû perdre. Il aurait même dû largement l’emporter tant il s’est créé des occasions. Les rappeler toutes serait une cruelle litanie. Erding (35e, 45e+1, 54e), Hoarau (11e) ou Nenê (77e, 90e), entre autres, ont tous échoué. La faute à Carrasso, très inspiré pour son retour à la compétition. La faute surtout à une maladresse dans le geste ultime et à des derniers choix souvent inopportuns.
Performances. Le Parisien (6) et L’Équipe (7) attribuent tous deux la meilleure note à Guillaume Hoarau. Le journal de Saint-Ouen le place toutefois à égalité avec Cearà et Nenê, alors que le quotidien sportif estime que l’ancien Monégasque « a été inefficace et imprécis » : il écope d’un 5 et se voit classé dans la catégorie « ils sont passé à côté ». Autres désaccords entre les deux titres du groupe Amaury : Erding et Bodmer obtiennent un 6 dans L’Équipe, qui considère qu’« ils ont flambé », alors que le Parisien leur inflige un 4,5. Enfin Sessegnon fait l’unanimité contre lui : avec 4 pour le Parisien et 5 pour le quotidien sportif, il est le plus mal noté dans chacun des deux journaux.
Réactions
Antoine Kombouaré : « Je n’ai rien à reprocher aux joueurs. C’est la loi du foot. On perd car on est tombé sur une équipe hyper réaliste qui a bien joué le coup. C’est le match des occasions ratées avec des situations qui se répètent au niveau offensif. Des fois, il faut savoir se contenter du nul. Sur ce match, il y a une énorme déception en termes de résultat. Mais sur la façon de jouer, de défendre, de se procurer des occasions, c’est super intéressant. On fera ensuite sereinement l’analyse. […] Sur les coups de pied arrêtés, on peut parler d’erreur individuelle. Ce qui m’importe, c’est la capacité qu’on aura à relever la tête. On n’est qu’à la 3e journée. Il faut du caractère pour faire ce métier. » (source : AFP)
Guillaume Hoarau : « Ces dernières années, on a donné dans les cadeaux. Et ce soir on en fait plein que ce soit offensivement ou défensivement. Il va falloir bosser. On se fait surprendre, on revient au score. On prend deux buts sur coups de pied arrêtés. C’est dans la tronche. A partir du moment où on se fait dominer, ça veut dire qu’on n’était pas prêt. Il y a un gros travail à faire là-dessus. » (source : Canal+, via Football 365)
Zoumana Camara : « Il y a des défaites qu’on accepte parce que l’adversaire est plus fort mais celle là nous fait très mal. On était mieux qu’eux. On n’a pas su mettre nos occasions au fond. On va voir notre capacité à réagir. On doit relever la tête tout de suite, ce n’est que le 3e match. On ne va pas s’inquiéter. Je ne sais pas ce qui se passe [en fin de match]. Il y a un moment de relâchement. Peut-être qu’après avoir égalisé on pensait avoir fait le plus dur. Et on a pensé à repartir très vite de l’avant pour l’emporter. On s’est fait piéger. On va retenir la leçon et si on garde cet état d’esprit, il y a de belles choses à venir. » (source : AFP)
Grégory Coupet : « Le score ne reflète pas la physionomie du match. Ce soir, j’ai vu un investissement énorme des joueurs, un public présent. Forcément, on est très contrariés ce soir. […] Sur le coup, [la défaite] fait mal, mais il faut prendre du recul pour comprendre qu’il y a perdre et perdre. Ce n’est pas un match où on passe à travers, c’est un match qu’on n’arrive pas à tuer et qui se retourne contre nous. On a prouvé qu’on ne méritait pas de perdre. Il y a plus de points positifs que négatifs. Il ne manque que l’efficacité. […] Il faut faire le dos rond. Dans l’attitude et dans le travail, on est dans le vrai. » (source : AFP)
Christophe Jallet : « Ce sont des petits détails qui nous coûtent chers. Même si on arrive pas à gagner le match à 1 partout à cinq minutes de la fin, on doit au moins ne pas le perdre. C’est frustrant mais pas inquiétant pour autant. Généralement, quand une équipe joue bien au ballon, ça paye sur le long terme, je ne me fais pas de souci. » (source : AFP)
Suspensions
Averti à Lille alors qu’il était en sursis après son expulsion en match amical avec Monaco en début de saison, Nenê sera suspendu à Sochaux.
Mathieu Bodmer a reçu contre Bordeaux son deuxième carton jaune consécutif. Il sera suspendu s’il reçoit un avertissement au cours des huit prochains matches du PSG dans l’une des compétitions nationales.
Armand et Sakho (jusqu’à la 9e journée), Makonda et Clément (J10), Cearà, Makelele et Nenê (8es de coupe de la Ligue) seront quant à eux sous la menace d’une suspension après leur prochain carton jaune.
Retrouvailles
Aucun joueur n’a évolué avec les deux équipes.
Ailleurs en L1…
Prêté. Titulaire lors de la première journée puis rentré en jeu à un quart d’heure de la fin lors de la deuxième, Granddi Ngoyi — prêté au Stade brestois cette saison — est cette fois resté sur le banc durant toute la rencontre Lyon 1-0 Brest. Son club est 18e. (source : LFP.fr)
Formés au PSG. Franck Dja Djédjé était une nouvelle fois titulaire avec Brest. À noter également en L2 les buts de Mounir Obbadi et Thomas Gamiette, et les titularisations de Brice Dja Djédjé, Yannick Boli, Rudy Haddad et Vincent Fernandez.
Côté tribunes…
Affluence. Un match de championnat PSG-Bordeaux n’avait plus réuni aussi peu de monde — 30 073 spectateurs — depuis le 4 décembre 1992. (voir [Affluences] Le pire PSG-Bordeaux depuis 1992)
Ambiance. Remplis, les virages rouges ont été plus actifs que lors des précédents matches. Côté Boulogne, des chants se sont succédés régulièrement durant la première mi-temps, avant de se faire plus rares après la pause. Pendant les dix minutes qui ont suivi l’ouverture du score bordelaise, le Parc est resté silencieux. Il a fallu l’égalisation de Hoarau pour que des chants se fassent entendre à nouveau. La tribune K, remplie, semblait mieux reprendre les chants que par le passé.
Nouveau public. « Le Parc a changé », nous répète-t-on avec insistance depuis le début du mois. Poursuivons l’observatoire du nouveau public convivial : « Bordeaux, Bordeaux, on t’encule », « arbitre, enculé », « oh hisse, enculé », « et Carrasso est une salope », « Yoan Gouffran est une salope », « ferme ta gueule, ferme ta gueule, ferme ta gueule ». À noter également que Gourcuff a été copieusement sifflé à son entrée en jeu. Bref, une nouvelle atmosphère beaucoup plus familiale qu’auparavant.
la fiche du match (compos, cartons, buteurs)
[J03] PSG 1-2 Bordeaux : résumé du match