[J13] Retour sur Lorient 1-1 PSG (vidéos)

Paris ramène un point de son déplacement en Bretagne.

Les enseignements du match

Les choix tactiques de Kombouaré

Au coup d’envoi de la rencontre, l’option tactique prise par Kombouaré avait de quoi laisser perplexe. Sur terrain synthétique, l’entraîneur parisien a semblé vouloir prendre Lorient à son propre jeu, en alignant le plus de joueurs techniques possibles. Cearà a ainsi suppléé Tiéné sur le couloir gauche ; surtout, en l’absence de Makelele — laissé au repos —, Kombouaré a osé une doublette Bodmer-Chantôme qui n’avait rien de complémentaire sur le papier. Les deux joueurs ayant tendance à se projeter vers l’avant, on aurait pu craindre que le PSG prenne l’eau au milieu du terrain et regrette cruellement de ne pas avoir compté sur le profil défensif de Clément.

Mais il n’en a rien été : Paris a joué très haut, tout au long de la rencontre, et le profil offensif de la paire de récupérateurs alignée a facilité la circulation de ballon du PSG. Chantôme courant pour deux en ce moment, il a rendu moins pénalisant le manque de volume de jeu de Bodmer. C’est d’ailleurs ce dernier qui était en charge de jouer la sentinelle au milieu de terrain, Chantôme allant comme à son habitude sur les côtés, devant, derrière… En somme, là où était le jeu. Et Bodmer a pu récupérer quelques ballons — 10 d’après les statistiques de la LFP —, en jouant sur son physique ou sa lecture du jeu. Il a de plus amené l’égalisation, grâce à son intelligente remise de la tête pour Nenê.

Le match des remplaçants

À l’heure de jeu, comme souvent, Kombouaré a sorti Giuly, pour faire rentrer Luyindula. L’ancien Lyonnais a joué quelques minutes milieu droit, avant que Sessegnon n’entre à son tour — à la place de Hoarau —, entraînant un positionnement plus classique des Parisiens.

Ni l’un ni l’autre n’ont su se distinguer favorablement. Peguy Luyindula, pourtant plutôt inspiré lors de ses dernières apparitions, n’a jamais semblé prendre le rythme de la rencontre, gâchant même plusieurs contres en ralentissant le jeu plus que de raison. Stéphane Sessegnon a quant à lui été dans la continuité de ses derniers matches : des dribbles qui ne fonctionnent pas, des passes à contre-temps… En conséquence, le jeu parisien a faibli quand ces joueurs ont foulé la pelouse.

Finalement, c’est un troisième homme qui a changé la donne, et probablement celui que l’on attendait le moins dans ce rôle-là. Obligé de sortir Cearà sur blessure — le Brésilien a eu le nez fracturé sur un duel aérien —, Kombouaré a fait jouer Siaka Tiéné pour un gros dernier quart d’heure. L’ancien Valenciennois a d’abord réalisé une percée ponctuée d’un centre pour Sessegnon, puis il a tiré de belle manière le coup franc qui amène le but. Enfin, dans le temps additionnel, quand Lorient a tenté de remettre un peu de pression sur le but parisien, Tiéné a sorti plusieurs ballons chauds dans son style habituel : sans s’embarrasser.

Le but ne tient à rien

Paris a égalisé sur un coup franc lointain, mais il a fallu, comme souvent, quelques gestes anodins pour l’amener. C’est Nenê qui obtient ce coup franc près de sa ligne médiane. Il veut d’abord le jouer vite, mais le Lorientais Romao — pas forcément très inspiré — effectue un acte d’anti-jeu en se mettant devant le tireur. Il prend un carton jaune, et force ainsi Paris à envoyer un ballon dans le paquet…

Dans la foulée, alors que Nenê reprend le ballon, Kombouaré ordonne à son joueur d’aller vers la surface adverse et demande à ce que Tiéné se charge du coup franc… Pour le résultat que l’on connaît. C’est probablement pour cela que Tiéné, au lieu de se précipiter vers ses coéquipiers après le but, va d’abord taper dans la main de son coach.

Les Lorientais sont beaux et forts…

À l’issue de cette rencontre, on se demande quelle leçon Christian Gourcuff va encore pouvoir donner à la presse nationale. Dimanche soir, l’équipe bretonne — supposée jouer un football champagne — ne pouvait miser que sur une seule qualité : la chance. Acculée contre son but pendant l’essentiel de sa partie, ne pouvant mettre en danger son adversaire qu’en contre ou sur coups de pied arrêtés, Lorient a évolué comme n’importe quelle petite équipe de L1.

Gourcuff ne pourra pas non plus parler des bûcherons parisiens, ou jeter l’opprobre sur Claude Makelele, puisque cette fois-ci, c’est bien un Parisien qui est reparti avec un nez fracturé à cause d’une maladresse bretonne. Le geste dangereux de Coquelin est certes involontaire, mais ni plus ni moins que celui de Makelele l’an dernier, qui avait tant fait jaser.

Par ailleurs, le débat sur les attaquants parisiens reprendra sûrement après leurs quelques ratés du soir, mais le FC Lorient prouve que les problèmes de réalisme ne sont pas exclusifs au club de la capitale. En la personne de Kévin Gameiro, le club du Morbihan possède en son sein un attaquant remuant qui ne doit plus pouvoir compter les occasions non converties. Et pour ceux qui voient en ce joueur une possible recrue parisienne pour l’an prochain, il faut garder à l’esprit que ce qui est toléré à Lorient l’est bien moins au PSG…

Les vidéos de tous les buts du match

Autres infos autour du match

Un penalty oublié sur Erding

À la 78e minute, Mevlüt Erding se fait sécher dans l’angle de la surface de réparation. Le défenseur lorientais ne tente absolument pas de jouer le ballon, qui se trouve à près d’un mètre de lui quand il heurte Erding. De son côté, l’attaquant parisien reste sur ses appuis jusqu’au choc. Alexandre Castro n’a pas bronché…

L’infirmerie parisienne s’est remplie

Trois joueurs parisiens ont été handicapés par des problèmes de santé dimanche soir.

 Hoarau : un malaise vagal sans gravité. Après s’être levé pour célébrer le but égalisateur de Nenê, Guillaume Hoarau est allé s’allonger sur le banc de touche, où il a été pris en charge par le médecin du club et la Croix-Rouge. Un malaise vagal sans gravité : « Il a pris un gros coup sur une orbite en première période avec quelques troubles visuels mineurs, a expliqué le médecin du PSG au Parisien. Après son remplacement, il était prostré sur le banc. Quand on a égalisé, il s’est levé d’un seul coup. Ce qui a occasionné son malaise. » « Guillaume Hoarau était bien présent ce lundi matin Gare du Nord à Paris pour prendre son train direction Londres, où les joueurs de l’équipe de France sont attendus en fin de matinée avant le match amical de mercredi face à l’Angleterre », indique RMC ce lundi matin.

 Edel : un traitement soumis à autorisation. Dimanche après-midi, le PSG a annoncé sur son site officiel le forfait d’Apoula Edel : « Le PSG a décidé de se priver des services de son gardien Edel Apoula pour la rencontre face à Lorient. En effet, le joueur suit actuellement un traitement médical qui nécessite une autorisation d’usage thérapeutique pour poursuivre la compétition. Celle-ci avait été demandée en bonne et due forme il y a plusieurs semaines par le professeur Rolland, médecin du Paris Saint-Germain. Le traitement a été autorisé par les instances de l’UEFA, mais pas par les instances françaises qui régissent le championnat de France. » « Dans le doute, on a retiré Edel du groupe, explique Éric Rolland, le médecin du club, dans le Parisien. Normalement, l’avis de l’UEFA aurait pu suffire. » Coupet a remplacé Edel — il s’agissait du premier match en L1 de l’ancien Lyonnais depuis fin août —, tandis que le troisième gardien, Alphonse Areola, prenait place sur le banc. Après le match, Antoine Kombouaré a indiqué à l’AFP qu’Edel pourrait rater un autre match : « C’est plus un problème administratif que médical. La question de son autorisation de jouer va se poser à nouveau pour le prochain match PSG-Caen [samedi 20 novembre], mais sans doute pas pour Lyon-PSG [dimanche 28] puisque son traitement, qui concerne une maladie chronique, est censé se terminer avant. » Le club parisien a prévu de recontacter l’AFLD ce lundi pour éclaircir la situation : « Il y a un problème à régler dès le début de semaine, a déclaré Rolland dans L’Équipe. On espère que les instances vont trancher de façon très nette. »

  Ceará : nez fracturé. À la 69e minute, sur un duel aérien entre les deux hommes, Coquelin donne un coup de coude à Marcos Ceará. Le Brésilien a le nez fracturé ; il est remplacé quelques minutes plus tard par Siaka Tiéné, qui tirera le coup franc décisif à la 90e minute.

Stats en vrac

 Nenê meilleur buteur ! Le Brésilien est « le meilleur buteur toutes compétitions confondues parmi les joueurs qui évoluent en L1 », indique Opta. En championnat, Nenê est le quatrième meilleur buteur, derrière Sow, El Arabi et Payet.

 Série. Le PSG est désormais invaincu depuis six matches, toutes compétitions confondues.

 Déplacements. Le PSG reste sur 8 matches sans défaite à l’extérieur — 5 victoires et 3 matches nuls. Une première depuis novembre 2007.

 Retournement de situation. « C’est la quatrième fois cette saison que le PSG parvient à revenir au score après avoir encaissé un but. Les Parisiens l’avaient déjà fait à Dortmund (Ligue Europa, 1-1), à Lyon en coupe de la Ligue (2-1) et à Valenciennes (3-1, également en coupe de la Ligue) », souligne le Parisien. Le PSG avait également égalisé face à Bordeaux et à Tel-Aviv, mais le club parisien a ensuite encaissé un nouveau but synonyme de défaite lors de ces deux rencontres.

Dans la presse

Sylvie de Macedo, dans le Parisien du 15 novembre 2010 :

Paris ne lâche rien mais laisse des plumes. Les Parisiens ont trouvé les ressources pour égaliser à la dernière minute. Mais ils reviennent éprouvés : Ceará a le nez cassé, Hoarau a fait un malaise, et Sakho et Chantôme seront suspendus à Lyon. […] Sur un plan strictement comptable, les Parisiens peuvent nourrir quelques regrets. Le nul concédé hier soir à Lorient les prive d’une place de leader qui leur tendait les bras, avec la défaite de Rennes à Auxerre (2-1) à la même heure. Pourtant, après le coup de sifflet final, c’était bel et bien la satisfaction qui dominait du côté du PSG. […] Certes, Lorient aurait pu alourdir le score en seconde période, notamment à la 87e minute avec ce lob magnifique de Kevin Gameiro. On pourra aussi regretter le manque de réalisme de cette équipe du PSG, notamment en début de rencontre, alors qu’elle dominait outrageusement. Mais ce résultat obtenu avec rage par les Parisiens reflète parfaitement la physionomie de ce match, intense, voire captivant.

Damien Degorre, dans L’Équipe du 15 novembre 2010 :

Paris a de la ressource. Mené au score jusqu’à la 90e minute, le PSG a réussi à égaliser et a démontré qu’il faudra vraiment compter sur lui. […] À Lorient, le PSG a bouclé son neuvième match en vingt-neuf jours et porté sa série d’invincibilité à sept rencontres, toutes compétitions confondues. Ce dernier résultat nul n’a rien de spectaculaire en soi. Mais le contenu de la partie en dit long sur la capacité de réaction de cette équipe. Tout comme sur sa faculté à ne jamais renoncer et sa volonté de conserver le podium dans sa ligne de mire. Une victoire l’aurait expédié à la première place, mais il faut croire que Paris n’est pas pressé de s’y installer. […] Les positions très resserrées de cette L1 permettent à tout le monde de rêver. Mais ce que le PSG a montré hier, dans la lignée de ses dernières prestations contre le Borussia Dortmund en Ligue Europa ou contre l’OM en championnat, lui donne le droit de rêver encore un peu plus.

 Performances. Nenê — pour son efficacité —, Chantôme (« l’homme en forme », « très présent à la récupération ») et Bodmer (« sa volonté de jouer simple est un délice ») sont les meilleurs Parisiens du match, d’après L’Équipe. Suivent ensuite Armand (« une belle assurance »), Sakho et Coupet. Erding et Jallet sont crédités de prestations moyennes, tandis que Hoarau (« difficilement sorti de son rôle de pivot »), Giuly (« n’est pas parvenu à instiller le moindre danger sur son aile droite ») et Ceara (« a souffert ») sont « passés à côté ». Du côté du Parisien, les notes traduisent essentiellement… l’égalisation tardive du PSG. Aucun joueur n’est distingué très favorablement, seuls Chantôme (« il était encore partout », « la bonne pioche de l’automne »), Coupet et Nenê (« sans avoir son poids habituel sur le jeu parisien, il a eu l’immense mérite d’égaliser ») bénéficiant de notes correctes. Inversement, le seul Parisien à ne pas avoir la moyenne se nomme Erding (« malgré une évidente combativité, le Franco-Turc n’a pas pesé sur la défense lorientaise »).

Réactions

 Antoine Kombouaré : « J’aurais très mal pris de perdre ce soir. On a fait un très très bon match, avec une première mi-temps où on a eu beaucoup de situations et une bonne deuxième. Je ne vois pas la faute sur Baca [qui amène le but de Lorient], et sur Erding [qui tombe dans la surface sans que l’arbitre ne siffle] j’ai le sentiment qu’il y a un petit quelque chose. Puis après, on égalise donc je suis super content, on a retrouvé une grande équipe du PSG avec des ressources mentales qui nous permettent de revenir. Pour la première place, oui, c’est dommage mais on vient chercher un résultat en fonction de ce qu’on livre. On peut gagner le match mais quand on est mené on n’est jamais à la merci de perdre. On voit qu’on ne lâche rien, on a une équipe qui a la haine de la défaite, c’est bien. En 28 jours, c’était notre dixième match et le septième déplacement. Sur un mois, c’est énorme mais dans le dur, on a fait de gros résultats. On va s’appuyer sur ces résultats pour continuer à avancer tout simplement. » (source : AFP)

 Christian Gourcuff : « Le match nul n’est pas illogique, c’est toujours dur à encaisser quand on se fait rejoindre dans les dernières minutes. On pouvait faire mieux. Notamment en première mi-temps qui a été poussive, hormis dix minutes lors desquelles on marque. On a été dominé sur le plan athlétique par cette équipe. On a mieux abordé la deuxième mais on n’a pas su concrétiser les occasions. Ce n’est pas le match le plus abouti qu’on ait fait. Il y a eu des bons enchaînements mais pas suffisamment de constance. […] Paris a fait un gros pressing et on a eu beaucoup de déchets dans l’utilisation du ballon. On était toujours à la merci d’une faute technique, c’est un manque de maîtrise. » (source : AFP)

 Grégory Bourillon : « On a aussi été chanceux de ne pas prendre un but avant, car on a concédé pas mal d’occasions. On n’a pas su imposer notre style comme on le fait d’habitude. » (source : L’Équipe)

 Mamadou Sakho : « Nous nous sommes créés beaucoup d’occasions. Hélas, on encaisse un but sur une erreur d’inattention. Et une fois de plus sur un coup de pied arrêté… Ce n’est pas que de la faute de Sylvain Armand. C’est collectif, car il y a eu des erreurs bien avant ce duel avec le Lorientais. Et ce but est arrivé à un moment où l’équipe n’était pas très bien dans le match. […] Depuis la saison dernière, notre mental a changé. L’équipe est plus rageuse. C’est parfait. Il n’y a plus qu’à continuer ! Mais cette haine de la défaite est une bonne chose. […] L’objectif était de gagner mais, vu le scénario du match, on s’en sort bien. Nous avons quand même raté pas mal d’occasions avant de réussir à marquer. » (source : le Parisien)

Suspensions

Avertis dimanche soir, Mamadou Sakho et Clément Chantôme seront tous les deux suspendus à Lyon dans quinze jours pour la 15e journée du championnat.

Ludovic Giuly (jusqu’à la 14e journée), Siaka Tiéné (J15) et Christophe Jallet (J18) seront suspendus s’ils reçoivent un nouvel avertissement lors des prochains matches.

Armand, Camara, Clément et Nenê seront quant à eux sous la menace d’une suspension après leur prochain carton jaune.

Retrouvailles

Christophe Jallet (2006-2009) retrouvait son ancien club. Inversement, Maxime Baca a été formé au PSG et Grégory Bourillon (2007-janvier 2010) jouait précédemment au PSG.

Côté tribunes…

  Affluence. 10 supporters parisiens ont fait le déplacement organisé par le PSG, d’après la LFP. Une soixante de supporters parisiens venus par leurs propres moyens étaient également présents au stade Yves-Allainmat. Une nouvelle fois, ce sont les supporters indépendants qui sont apparus à la télévision après le but parisien.