Paris a battu le SM Caen 2-1 samedi soir, occupant la première place jusqu’au match de Montpellier en fin de soirée. Avant le match de Lille face à Monaco ce dimanche, Paris est deuxième du championnat.
la fiche du match (compos, cartons, buteurs)
[J14] PSG 2-1 SM Caen : résumé du match
Les enseignements du match
Le match des attaquants
Si certains s’inquiétaient de la trop grande prépondérance de Nenê sur les victoires parisiennes, le match contre Caen devrait les rassurer. Le milieu gauche brésilien a probablement réalisé une de ses plus mauvaises prestations depuis son arrivée cet été. Ses dribbles ne passant pas, Nenê a produit un jeu particulièrement frustrant, fait de tentatives inachevées. Selon les statistiques de la LFP, l’ancien Monégasque a perdu un ballon sur deux. Il a notamment raté 48 % de ses passes — contre 22 % en moyenne pour les milieux offensifs de L1 la saison dernière.
Du coup, il a fallu que d’autres joueurs tirent leur épingle du jeu, et ce sont les attaquants qui se sont distingués : ceux-ci ont pleinement rempli le rôle d’homme décisif que l’on attend d’eux. Guillaume Hoarau ne totalise par exemple eu qu’une seule occasion sur toute la rencontre, il n’a effectué qu’un seul tir… pour un but : l’ouverture du score. Mais son match ne se résume pas à ce seul fait, le Réunionnais a énormément travaillé la défense adverse en pressant ou en décrochant, avec au final un total de ballons récupérés plutôt élevé pour un attaquant : avec neuf unités, il est tout juste derrière Chantôme, qui évolue lui au cœur du jeu.
Mevlüt Erding a lui tenu une prestation proche de celle qu’il pouvait fournir l’an dernier : beaucoup de gestes brouillons, quelques tentatives personnelles qui agacent… mais un geste technique de classe qui amène un but. Son contrôle sur la chandelle d’Armand, puis son sang-froid pour dribbler le gardien, sont exemplaires. Après la rencontre réalisée face à l’OM, les deux attaquants parisiens sont vraiment sur la bonne voie.
Y avait-il penalty pour Caen ?
Rappel des faits : à la 40e minute, un contact a lieu dans la surface entre Jallet et Traoré. L’arbitre ne siffle aucune faute, Paris part en contre et ouvre le score. La faute était-elle réelle ? À la vue des images, l’accrochage est indiscutable. Jallet arrive au contact du joueur et, en posant la main sur son flanc, embarque ensuite son maillot. Même si le geste du latéral parisien semble tout sauf intentionnel — d’autant que Traoré avait deux joueurs parisiens sur lui —, le maillot de Traoré est bel et bien tiré, ce qui l’empêche forcément d’avancer. Il aurait donc été logique que l’équipe normande se voit octroyer un penalty. Clément Turpin, l’arbitre de la rencontre, a reconnu son erreur devant les caméras de télévision.
Pour une fois, il faut mettre en avant le comportement des adversaires, qui ont fait preuve d’un état d’esprit irréprochable tout au long de la rencontre — peu de plaintes envers l’arbitre, pas de gestes d’humeur, une volonté de s’excuser sur chaque faute —, et notamment lors de cet incident, qui n’a pas fait l’objet d’assauts véhéments envers l’officiel. Même Franck Dumas en conférence de presse n’a pas fait une Antonetti en criant au complot parisien pour éradiquer la Normandie du paysage du football français.
D’ailleurs, avant que les paranoïaques de tout genre s’engouffrent dans cette brèche, croyant à un plan visant à faire du PSG un champion de France, précisons que si sur cette action-là Paris a été avantagé par une faute arbitrale, la semaine dernière à Lorient, c’est un penalty évident pour une faute sur Erding qui n’avait pas été signalé. Pour une fois, la formule toute faite selon laquelle les erreurs arbitrales s’équilibrent d’une semaine à l’autre semble se vérifier.
Les vidéos de tous les buts du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Premier but de la tête ! En championnat, Paris n’avait jamais marqué de la tête cette saison. Cette anomalie est désormais corrigée avec la réalisation de Guillaume Hoarau — pour lui, il s’agit de son premier but en championnat qui n’a pas été marqué du pied gauche. Toutes compétitions confondues, le PSG a marqué un seul autre but du crâne : celui de Zoumana Camara à Valenciennes en coupe de la Ligue. Au total, Hoarau a inscrit 32 % de ses buts en L1 de la tête, soit 9 sur 28, d’après Opta dans L’Équipe.
Hoarau aime Caen. Sur les trois dernières rencontres du PSG face au club normand, le Réunionnais du PSG a systématiquement marqué : le but de la victoire à Caen en septembre 2008, celui du 2-0 au Parc en janvier 2009, et enfin le premier but du match ce samedi.
Podium. « Cela fait dix ans exactement que Paris n’avais (sic) pas été aussi haut au classement après autant de journées disputées, relève le Parisien ce matin. Lors de la saison 2000/2001, le PSG était deuxième avec 23 points [24 en réalité]. » Rappelons par ailleurs que le PSG était également deuxième en 2005/2006 après la… 15e journée — ce qui avait poussé Pierre Blayau à licencier son entraîneur, Laurent Fournier.
Le meilleur buteur a encore frappé. Youssef El Arabi a inscrit samedi son cinquième but en cinq matches consécutifs, son dixième depuis le début de la saison — ce qui correspond à 63 % des buts de Caen ! Il est le meilleur buteur du championnat.
Caen aussi a été efficace. Le SM Caen n’a cadré qu’un seul tir samedi soir : le but d’El Arabi.
Buts encaissés. Depuis une série de 7 matches sans encaisser le moindre but, Paris a encaissé un but lors de 7 de ses 9 derniers matches. Seuls écarts : Auxerre a marqué trois buts, et le Borussia Dortmund aucun. Le PSG reste ainsi sur 4 matches consécutifs en ayant encaissé un but — soit 6 matches consécutifs dans les compétitions nationales.
Invincibilité. Le PSG est désormais invaincu depuis 7 matches, toutes compétitions confondues.
Victoires consécutives. C’est la première fois que le PSG enchaîne deux victoires d’affilée au Parc en L1 cette saison (2-1 contre Marseille puis 2-1 contre Caen).
Infos en vrac
Edel titulaire. « Le PSG a reçu un courrier, vendredi soir, du médecin de la FFF, Pierre Rochecongar, autorisant Apoula Bete Edel à participer au match contre Caen, dans la mesure où ce dernier avait arrêté son traitement à la cortisone depuis deux jours, indique L’Équipe. Le gardien camerounais, qui souffrait de toxoplasmose et s’était vu prescrire un médicament pouvant être considéré comme un produit dopant, n’avait pu être aligné, dimanche dernier, à Lorient, faute d’autorisation à usage thérapeutique de l’AFLD. »
Commentaires en direct. « Jour de Foot [est] quasiment une émission de direct, en donnant le plus de place possible à des résumés bruts de décoffrage, avec le commentaire de Foot+ », se réjouissait récemment Cyril Linette sur le site des Cahiers du Football. La contrepartie, c’est que les commentateurs enchaînent désormais les phrases toutes faites, particulièrement au moment du coup d’envoi. Ce samedi, Sébastien Dupuis débutait ainsi le match PSG-Caen comme il aurait débuté son résumé, en répondant à une question que personne ne lui posait : « Oui, ce Paris va très bien, et l’adversaire du soir a tout de la victime idéale […]. » De même, lors des occasions, il donne l’impression d’essayer de caser une phrase qui passerait bien dans un résumé. Bref, pour rendre le résumé naturel, on a désormais un commentaire en direct… qui n’est pas naturel.
Dans la presse
Laurent Perrin, dans le Parisien du 21 novembre 2010 :
Paris se rapproche encore de la tête du championnat. Redoutablement efficaces, les Parisiens occupent ce matin la 2 place de la L1, à un point du nouveau leader, Montpellier. L’ascension du PSG se poursuit… […] Encore raté ! En s’imposant sans briller face à Caen (2-1), le PSG s’est emparé de la première place du championnat pendant… deux heures. Juste le temps pour Montpellier de battre Nice (1-0) et de reprendre le fauteuil de leader. Ce matin, les Parisiens sont deuxièmes. Demain, si Lille s’impose face à Monaco, ils seront troisièmes. Finalement, cette valse des leaders est anecdotique. Le plus important est ailleurs. Il se passe quelque chose cette saison à Paris. Souvent bons, Nenê et ses coéquipiers séduisent, prennent du plaisir et en donnent. Et quand la machine tourne moins bien, comme hier, elle gagne quand même.
Damien Degorre, dans L’Équipe du 21 novembre 2010 :
La victoire du PSG contre Caen n’était sans doute pas méritée mais elle a offert au club de la capitale, au moins l’espace d’une heure et demie, la place de leader de la L1, ce qui ne lui était plus arrivé, à ce stade du championnat, depuis dix ans. Joueurs et entraîneur savent, malgré tout, que la copie n’était pas très propre et qu’ils devront faire preuve de plus de régularité pendant quatre-vingt-dix minutes pour se fixer sur le podium. […] Antoine Kombouaré se doutait que cette nouvelle situation était précaire et il sait, au regard des positions resserrées dans un Championnat indécis, qu’elle peut se dégrader si son équipe reproduit trop souvent le même type de contenu que face à Caen. Les Parisiens ne font pas les fiers parce qu’ils savent qu’ils ont eu chaud, hier, et que leur victoire a peut-être tenu à un coup de sifflet. Celui que monsieur Turpin n’a pas donné lorsque Christophe Jallet s’est agrippé sur un mètre au maillot de Kandia Traoré dans la surface de réparation parisienne. À cemomentlà, le score était encore nul et le penalty évident. Sur l’action suivante, le contre du PSG conclu par une tête de Hoarau, servi par Tiené, débloquait le compteur et décrispait les coeurs. Les Parisiens pouvaient rentrer au vestiaire soulagés, bien heureux mais pas forcément rassurés. Mollo, Traoré et El Arabi les avaient assez tourmentés comme ça pendant quarante-cinq minutes pour ne pas se voir plus beaux qu’ils n’étaient vraiment.
Performances. Une fois n’est pas coutume, c’est le duo Erding-Hoarau qui bénéficie des meilleures notes du Parisien. L’attaquant turc est notamment à l’honneur pour son but : « Son contrôle de balle juste avant d’aller marquer est un geste de très grande classe qui a fait, à raison, se lever le stade. » Plus encore qu’Erding, Hoarau ne doit son excellente note qu’à son but : « Jusqu’à son magnifique coup de tête victorieux, il n’avait rien fait. Mais il change le cours du match. C’est cela un buteur. » Armand (« sa combativité n’a jamais été prise en défaut », « parfaitement complémentaire de Sakho », « quelle passe de quarante mètres pour Erding ! »), Tiéné (« un centre parfait sur la tête d’Hoarau », « à l’aise dans ses gestes défensifs ») et Sakho (« il a su imposer sa masse musculaire ») sont également au-dessus du lot, selon le quotidien. Inversement, Makelele (« il a fait son âge », « il a complètement déjoué ») et Nenê (« tricote au lieu de jouer simple et tombe à chaque impact ») n’ont pas la moyenne. Pour L’Équipe aussi, Erding (« un match plein, physiquement et techniquement », « son contrôle du gauche […] est un régal »), Hoarau (« une belle tête décroisée, un modèle du genre ») et Sakho (« fort dans les duels ») ont livré un bon match. En revanche, outre Nenê (« n’a pas eu son brio habituel et a perdu quelques ballons précieux »), le quotidien sportif que les Parisiens les moins à l’aise samedi soir étaient Jallet et Tiéné (« régulièrement pris par Hamouma »), Makelele obtenant même la deuxième meilleure note du match.
Réactions
Antoine Kombouaré : « On joue pour gagner et encaisser les points, c’est ce qui m’intéresse. Ce qui compte, c’est la place en fin de saison. On est en haut du classement, mais c’est fragile, le chemin est encore très long. Je m’en fous complètement du classement. Ca m’intéressera quand en mars, avril on sera bien positionné, mais aujourd’hui on est à la 14e journée, il en reste 24. Quand on voit l’écart entre nous et le 18e, c’est fragile. […] C’était un match décousu, où des deux côtés ça partait dans tous les sens, et Caen s’est procuré beaucoup de situations. Bien sûr, on est très content de gagner, ça nous permet de creuser l’écart avec les poursuivants. Mais ce soir, il nous a manqué un meilleur équilibre. Attaquer c’est bien mais on a trop été mis en danger sur les pertes de balle. » (source : AFP)
Mevlüt Erding : « Ne nous enflammons surtout pas avec ça [la première place occupée avant le match de Montpellier]. Nous ne sommes qu’à la 14e journée. Si c’était la 25e, avec un sprint qui se lance, je ne dis pas. Mais il y a encore trop de matches à jouer. Et puis il y a la coupe d’Europe, les coupes nationales. Il peut se passer tellement de choses. Il ne faut surtout pas penser au titre. Mais ce qui nous arrive, c’est bon pour la ville, pour le club, pour l’équipe. C’est bon pour tous ceux qui nous aiment. […] C’était normal de me siffler. Je le méritais. Dans le foot, le public a toujours raison. Et si j’ai été acclamé après ce match, c’est également que je le mérite. Je n’ai aucun problème avec les réactions du public. » (source : le Parisien)
Suspensions
Averti samedi soir, Siaka Tiéné sera suspendu face à Brest dans quinze jours pour la 16e journée du championnat.
Également averti face à Caen, Sylvain Armand sera quant à lui suspendu s’il reçoit un nouvel avertissement lors des sept prochains matches (soit jusqu’à la 20e journée), de même que Christophe Jallet lors des quatre prochaines rencontres du PSG (J18).
Camara, Clément, Giuly et Nenê seront quant à eux sous la menace d’une suspension après leur prochain carton jaune.
Mamadou Sakho et Clément Chantôme seront tous les deux suspendus à Lyon.
Retrouvailles
Mathieu Bodmer (formé au club, 1998-2003) retrouvait son ancien club.
Côté tribunes…
Affluence. 26 190 spectateurs — dont 514 supporters caennais — étaient présents au Parc des Princes samedi soir, d’après les statistiques de la LFP. Foot+ et lequipe.fr évoquent de leur côté « un Parc des Princes très clairsemé (environ 20 000 personnes) ». À noter que la bâche Paris Saint-Germain Football Club déployée par le club contre l’OM était à nouveau de sortie ce samedi soir, à Auteuil.
la fiche du match (compos, cartons, buteurs)
[J14] PSG 2-1 SM Caen : résumé du match