Avant d’évoquer la carrière parisienne d’Hugo Leal et ce qu’il est devenu depuis son départ de Paris en 2004, retour sur ses débuts précoces dans la péninsule ibérique.
Débuts précoces au Portugal puis en Espagne
Lorsque Hugo Miguel Ribeiro Leal arrive au Paris SG pour plus de 9 millions d’euros en 2001 — près de 60 MF —, il est peu connu du public français. Il est pourtant, à l’époque, un véritable espoir du football portugais. Son arrivée au plus haut niveau est en effet très précoce : à 19 ans, il est titulaire indiscutable à Benfica et compte déjà une sélection en équipe nationale [1].
C’est donc avec un statut de future star qu’il signe à l’Atlético de Madrid en 1999. Paulo Futre présente alors le natif de Cascais comme le « Schuster portugais ». Ses deux saisons en Espagne se révèlent cependant décevantes en raison de la déroute du club madrilène. Si Hugo Leal est titulaire, dans un rôle plutôt offensif, l’équipe descend en deuxième division la première année, et échoue dans son objectif de remontée immédiate la suivante.
Trois saisons moyennes au PSG
En 2001, les difficultés économiques du club obligent donc l’Atletico à vendre au PSG son joueur portugais. L’entraineur des Rouge et Bleu, Luis Fernandez, fonde beaucoup d’espoirs sur son éclosion au plus haut niveau, et compte ainsi apporter un touche technique à l’entre-jeu parisien.
Dès les premières apparitions du jeune footballeur (21 ans), les avis divergent le concernant. Si certains lui promettent un brillant avenir, à la vue de sa technique et de son élégance balle au pied, d’autres sont bien plus sceptiques quant à sa capacité à être décisif, ou même à aligner les bonnes performances : lors de sa première saison, il ne marque qu’un seul but, face à Guingamp. Luis Fernandez continue à croire en lui et lui fait enchaîner les titularisations, mais une blessure au genou en mars 2002 marque un véritable coup d’arrêt à sa progression.
L’année suivante est là encore perturbée par des pépins physiques, et Fernandez a même tendance à se reposer sur d’autres hommes au milieu de terrain — Leroy, Nyarko, Rocchi puis Pédron. Cependant, à la fin de la saison 2002/2003, il se montre plutôt en forme, marque un superbe but face à Auxerre en championnat — but toutefois refusé par Guy Roux — et finit par gagner sa place pour jouer la finale de la coupe de France, toujours face au club bourguignon. Il est d’abord le héros de ce match, en ouvrant le score d’une jolie demi-volée du gauche. Il sera plus malheureux plus tard, puisqu’en deuxième mi-temps, il se fait expulser pour un pied haut sur Philippe Mexès, qui en aura énormément rajouté sur le coup. En infériorité numérique, Paris ne tiendra pas le choc et devra s’incliner.
Hugo Leal doit ensuite faire face à l’arrivée du tandem Graille–Halilhodzic, qui scelle définitivement son passage au club. « Même si Paris reste une étape importante de ma vie, j’ai souffert après le changement de direction, déclarait-t-il récemment. Par ailleurs, j’ai eu beaucoup de clashs avec Vahid. » Initialement, les nouveaux hommes forts du PSG veulent se séparer de la plupart des joueurs recrutés par Fernandez, et auxquels un salaire trop important a été attribué. C’est le cas d’Hugo Leal. Mais devant le peu d’offres, le coach bosnien se résigne à compter sur le joueur portugais et l’intègre de temps à autres à son équipe. Et dans une formation qui tourne à plein régime, celui-ci réalise des performances tout à fait honorables, notamment lors d’un match épique à Lyon.
À partir de janvier, Hugo Leal disparaît presque complètement de l’équipe. Ce qui n’empêche pas au PSG de lui confier une dernière mission : il est le représentant du club pour accompagner Gabriel Heinze aux obsèques de son père, en Argentine.
Durant le mercato d’été 2004, le PSG et Hugo Leal trouvent finalement un accord pour casser le contrat liant le joueur au club parisien. Si les dirigeants se résignent à lui signer un chèque pour aboutir à cet arrangement, ils se délestent cependant d’un des plus gros salaires de l’effectif.
De retour au Portugal, toujours sans succès
Cette situation de liberté contractuelle facilite sa signature pour quatre ans avec le FC Porto, tout nouveau vainqueur de la Ligue des champions. Son premier match officiel, qu’il dispute en intégralité, lui permet de gagner la supercoupe du Portugal face au Benfica. Hugo Leal est alors loin de penser que l’entraineur, Victor Fernandez, ne lui fera pas du tout confiance pour la suite de la saison. Cette situation d’impasse incite Porto à la prêter six mois à l’Académica de Coimbra, où il retrouve confiance.
Malgré un prêt assez concluant, Porto souhaite s’en séparer dès son retour. Une nouvelle fois, son contrat est résilié. Il signe donc libre en 2005 au Sporting Braga où il assure « se trouver au bon endroit pour réorganiser sa carrière ». Malheureusement pour lui, celle-ci est bien loin de se trouver relancée.
À Braga, il ne cumule que 17 matches en un an et demi. Des soucis physiques se cumulent à un conflit ouvert avec l’entraineur Rogerio Goncalves. Pour la troisième fois consécutive, son contrat est résilié. Mais cette fois ci, Hugo Leal cumule six mois d’inactivité avant de s’engager avec le modeste club lisboète de Belenenses, pour un an seulement, et de nouvelles blessures à répétition.
À l’issue de cette année, le joueur a une nouvelle fois le plus grand mal à trouver une formation. Ce n’est qu’en octobre 2008 qu’il signe avec le modeste club de Trofense, qui se trouve alors déjà en position de relégable. Malgré la descente du club en deuxième division portugaise, cette saison lui est profitable puisque Hugo Leal s’impose comme un joueur majeur de l’effectif, très apprécié des supporters.
Une relance en Espagne ?
À l’intersaison, Hugo Leal fait le choix de retrouver l’Espagne, à la fois pour des raisons familiales et pour tenter de relancer sa carrière. S’il revendique des approches de nombreux clubs étrangers — dont des formations françaises —, il admet avoir attendu en vain une offre d’une formation de première division espagnole.
Il signe donc en juillet 2009 à Salamanque, en deuxième division, pour une saison plus une supplémentaire en cas de remontée. Il justifie alors ce choix par la séduisante philosophie de jeu du club, et les informations rassurantes recueillies auprès d’anciens joueurs, parmi lesquels Pauleta. Le milieu portugais admet avoir perdu de la vitesse depuis son premier passage en Espagne, mais affirme s’être amélioré dans son jeu de tête, ainsi que dans sa vision du jeu. C’est donc avec toute l’humilité que ses dernières saisons chaotiques imposent qu’il rejoint le club espagnol.
Après une demi-saison, l’équipe de Castille-et-Léon est encore loin de ses objectifs — le club pointe à la 10e place —, mais le Portugais a déjà convaincu ses dirigeants : « Il a démontré une grosse implication et une très bonne attitude, déclarait le président Juan José Pascual en décembre dernier. Nous souhaitons donc le conserver mais il est encore trop tôt pour discuter prolongation. » De toutes façons, le joueur ne semble pas vouloir parler de prolongation pour le moment : « Je ne suis pas venu ici pour des raisons économiques, répond-t-il. Je prends beaucoup de plaisir jusque-là. Mais nous verrons cela en fin d’année. »
La suite qu’Hugo Leal souhaite donner à sa carrière semble bien floue pour le joueur lui-même. Si ses dernières saisons, tumultueuses, semblent avoir bridé ses ambitions, le Portugais, aujourd’hui âgé de 29 ans, a très clairement conservé la joie de jouer au football…