Samedi dernier, à Lille, le PSG était complètement passé au travers et avait nourri de nombreuses inquiétudes quant à la suite de sa saison. Le calendrier permettait toutefois aux Parisiens de se ressaisir en accueillant une équipe de Monaco capable du meilleur comme du pire.
Le match en bref
Sans que l’on sache s’il s’agissait de sanctions ou d’une logique de turnover, Kombouaré avait décidé de laisser sur le banc Jérémy Clément et Marcos Cearà, remplacés par Granddi Ngoyi et Ludovic Giuly — Jallet prenant place au poste d’arrière droit. Hoarau était lui bien présent dans le groupe, mais sur le banc de touche. Du côté de l’équipe de Guy Lacombe, la nouvelle recrue Maazou n’était pas alignée d’entrée.
Le match commence par une petite frayeur : au bout de quelques secondes, sur un centre venu du côté gauche, Park est oublié et place une tête au-dessus des buts. On croit alors le PSG très mal parti, mais il n’en est rien : Paris prend le match par le bon bout. Dès la 3e minute, en contre-attaque, un centre détourné de Giuly atterrit sur Luyindula qui tire depuis le point de penalty. Ruffier repousse sur Chantôme, qui reprend du gauche, et le portier monégasque s’emploie à nouveau pour expédier le ballon en corner.
À la 17e minute, Monaco se crée sa dernière occasion de la rencontre : peu attaqué, Néné envoie une frappe de 25 mètres sur l’extérieur du poteau d’Edel. Les Parisiens arrivent ensuite à étouffer toutes les tentatives adverses, et s’approchent de plus en plus dangereusement des cages adverses. Peguy Luyindula décide alors de rendre un hommage vibrant à son ancien coéquipier Amara Diané en ratant complètement deux têtes, seul aux six mètres : d’abord sur un excellent centre de Chantôme, il reprend mollement vers les bras de Ruffier ; puis sur une offrande de Jallet, il manque sa reprise et envoie le ballon loin des cages.
Ce qui n’empêche pas les Parisiens de presser de plus en plus en fin de mi-temps : la défense monégasque n’est pas loin d’encaisser un but gag. Sans pression, Cédric Mongongu veut remettre le ballon de la tête vers son gardien, mais celui-ci s’était avancé sans prévenir. La balle roule lentement vers le but, mais Ruffier parvient à sortir le ballon in extremis, et à le repousser sans qu’Erding ne puisse le reprendre. Peu après, sur une longue touche et une déviation d’Erding, Luyindula fait un merveilleux dribble, et voit Ruffier repousser son ballon piqué. La mi-temps est sifflée peu après.
La deuxième période continue sur les mêmes bases : Paris domine outrageusement, et l’on sent le but arriver. Chantôme envoie un coup franc dans la lucarne, mais Ruffier repousse. Erding et Giuly combinent bien et ce dernier tire sur la barre. Giuly sert Luyindula face au but : Ruffier repousse sur son poteau.
Puis vient le tournant du match : Chantôme s’infiltre dans la surface adverse et effectue un centre-tir. Ruffier se jette n’importe comment, et le ballon frôle ses propres montants. Une minute après, la même situation se présente dans l’autre camp, Muratori centre en force, et Edel manque le ballon avec ses mains… et l’expédie dans ses cages avec le pied gauche (0-1, 68e).
Le gardien camerounais réalise là une grosse bévue. Camara, Sakho et Armand viennent immédiatement le réconforter, et Paris repart à l’abordage. Kombouaré fait rentrer l’excellent Jean-Eudes Maurice ainsi que Guillaume Hoarau. Les Monégasques sont alors acculés devant leur but, et repoussent tous les ballons de justesse. À dix minutes du terme, Maurice sert Hoarau, dont l’extérieur du gauche est une fois de plus sorti par Ruffier.
La fin de rencontre est marquée par le comportement déplorable des joueurs monégasques, qui pourrissent le match et gagnent autant de temps que possible en usant de très grosses ficelles (voir plus bas). Cela casse considérablement le rythme de la rencontre. Kombouaré effectue son dernier remplacement offensif en faisant rentrer en numéro 10… Sammy Traoré. Choix qui s’avère judicieux au niveau aérien, bien moins quand le Malien se retrouve à devoir distribuer le jeu.
Mais au bout du bout du temps additionnel, à la 97e minute, Paris se crée une dernière grosse occasion : Jean-Eudes Maurice centre du droit, et Hoarau reprend seul au second poteau. Et évidemment, Ruffier, en état de grâce, repousse.
Paris s’incline donc pour la troisième fois en une semaine, mais cette fois-ci, c’est un véritable hold-up. Les joueurs parisiens ont réagi, et plutôt bien, en dominant littéralement l’équipe monégasque et en se créant une multitude d’occasions franches. Face à Lille, la manière était inquiétante, plus que le résultat. Cette fois, c’est l’inverse : il n’y a pas grand-chose à reprocher aux joueurs, qui ont tout essayé pour s’imposer, ou tout du moins égaliser. Mais la vérité comptable reste intransigeante : à la vue des résultats du soir, Paris commence à être décroché par les équipes de tête et n’est plus qu’à deux points de la 15e place.
Le comportement des Monégasques
Monaco s’impose donc sans s’être procuré la moindre occasion en seconde mi-temps — un tel match aurait valu une pluie de critiques au PSG… Mais indépendamment de ce hold-up, les joueurs de la Principauté ont fait étalage de tous les aspects détestables de ce sport en une seule rencontre. En plus des innombrables coups de coude distribués par Puygrenier ou Park — sur Sakho notamment —, des ceinturages dans la surface — Eduardo Costa sur Traoré —, des simulations grossières pour obtenir un penalty — Park face à Edel, Néné face à Sakho —, ou encore des plaintes incessantes de la part de Diego Perez et Alonso au moindre accrochage, les Monégasques ont réalisé en fin de match un festival de comportements anti-sportifs.
L’arbitre de la rencontre avait accordé cinq minutes de temps additionnel. Il en a finalement laissé six et demi, mais durant ce laps de temps, le ballon n’a été en jeu que durant une minute. La faute aux joueurs de Guy Lacombe, qui mettaient une minute pour tirer le moindre coup franc, deux pour sortir du terrain en cas de changement, et chaque décision de l’arbitre était ponctuée de palabres de plusieurs dizaines de secondes. Et évidemment, passée la 90e minute, chaque chute nécessitait l’entrée de la civière.
Au final, le match aurait dû se prolonger d’au moins trois bonnes minutes, mais les Monégasques ont joué le coup à l’expérience, pour éviter que Paris n’égalise. Félicitations à eux, et vive le sport.
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Bête noire (bis). Si Lille est la bête noire du PSG en déplacement, l’équipe qui réussit le moins aux Parisiens dans la capitale se trouve être… l’AS Monaco ! Il s’agit à la fois de l’équipe qui s’impose le plus souvent à Paris et de celle qui y perd le moins souvent.
Au moins un but encaissé. Pour la 18e fois en 24 rencontres officielles cette saison, le PSG a encaissé au moins un but.
Infos en vrac
La 1000e de Gavelle. Le photographe officiel du PSG, Christian Gavelle, a couvert son 1000e match du club de la capitale. Son premier match remonte au 19 février 1985 ! L’Équipe précise que Gavelle est aujourd’hui « l’un des cinq salariés les plus anciens au club ».
Hoarau de retour. Blessé au genou à Toulouse le 18 octobre dernier, Guillaume Hoarau effectuait son retour dans le groupe parisien. Il est rentré en fin de rencontre.
Haïti. Les joueurs du PSG se sont échauffés avec un chasuble sur lequel était inscrit « Supportez Haïti ». Deux actions ont été organisées : pour chaque billet du match PSG-ASM, un euro sera reversé à l’Unicef ; deux collectes de fonds seront organisées contre Monaco et Evian TG, soutenues par les associations de supporters.
Dopage. Six joueurs parisiens et six Monégasques ont subi un contrôle anti-dopage à l’issue du match, d’après le Parisien.
Retrouvailles
Ludovic Giuly (1998-2004) retrouvait son ancienne équipe. Aucun joueur de l’actuel effectif monégasque n’a joué à Paris auparavant, mais Guy Lacombe, l’entraîneur de l’ASM, a occupé le banc du PSG durant l’année 2006.
Dans le passé en revanche, une trentaine de joueurs ont porté les deux maillots : Algerino, Benarbia, Bernard, Bravo, Édouard Cissé, Couriol, Cubilier, Da Fonseca, Debbah, Youri Djorkaëff, Dogliani, Floch, Gallardo, Gava, Giuly, Guignedoux, Leroux, Madar, Nyarko, Perez, Pierre-Fanfan, Poullain, Bruno Rodriguez, Rostagni, Rothen, Simba, Simone, Weah. Ricardo et Colleter ont par ailleurs entraîné Monaco après avoir joué au PSG.
Le point sur les suspensions
Averti samedi soir, Mevlut Erding sera suspendu s’il reçoit un nouveau carton jaune durant les trois prochains matches.
Par ailleurs, Clément Chantôme rejoint la liste des joueurs parisiens qui seront menacés lors de leur prochain carton jaune : Armand, Clément, Makelele, Ngoyi, Sankharé, Sessegnon et Traoré.
Enfin rappelons que Zoumana Camara sera suspendu pour Lyon-PSG.
Banderoles, tribunes et photos
Le site officiel du Paris SG propose des photos du match et des tribunes.