Si Enrique De Lucas ne s’est pas imposé au PSG, le reste de sa carrière n’est guère plus brillant. Il évolue aujourd’hui en deuxième division espagnole.
Prêté au PSG, De Lucas ne s’impose pas
Décembre 2000. Luis Fernandez fait son retour à la tête de l’effectif parisien en remplacement de Philippe Bergeroo. Cette arrivée, qui fait suite à une déroute du PSG à Sedan (5-1), prépare le club parisien à un mercato hivernal très agité.
Le natif de Tarifa revient d’une expérience espagnole très réussie aux commandes de l’Athletic Bilbao, ce qui lui permet de dénicher des idées de recrues abordables financièrement et à fort potentiel. Il fait venir au PSG une véritable colonne vertébrale depuis Barcelone : Mikel Arteta, jeune milieu défensif, arrive en provenance du Barça, tandis que Mauricio Pochettino — défenseur — et Enrique De Lucas — milieu offensif — quittent l’Espanyol.
De Lucas est prêté pour six mois. À 22 ans, il est considéré comme un véritable espoir du football ibérique. Il cumule les sélections en U15, U16, U18 et U21 espagnols, et se montre très ambitieux. Son séjour Parisien est cependant décevant. Il ne jouera que quatre matches, au cours desquels son influence est particulièrement discrète. De Lucas retourne donc à l’été 2001 dans son club formateur, sans avoir marqué les esprits. À l’inverse, le pari de l’entraineur parisien est pleinement réussi en ce qui concerne Pochettino et Arteta.
Espanyol, Chelsea… puis la D2 espagnole
La saison suivante d’Enrique De Lucas, de retour à l’Espanyol Barcelone, est plus aboutie ; il s’impose au sein du groupe. Mais celui qu’on surnomme « le Beckham espagnol » ou encore « Brad Pitt » en raison de sa gueule d’ange arrive en fin de contrat à l’issue de la saison. De son propre aveu, le mois de mai 2002 marque un tournant dans l’évolution de sa carrière. Il se trouve au sein d’un véritable imbroglio juridique. De Lucas paraphe tout d’abord un pré-contrat avec le club d’Alavés, qui évolue alors en première division espagnole. Ce pré-contrat autorisait le joueur à signer pour une équipe étrangère lors de la saison à venir, ce qui permettait au club basque d’éviter de payer l’indemnité de formation due à l’Espanyol Barcelone. À la fin du mois de juin, Chelsea se manifeste. L’entraineur londonien, Claudio Ranieri, l’ayant remarqué lors de son passage à Valence, il insiste pour faire venir le milieu de terrain qui s’engage donc pour un an plus trois années en option.
« Quique » De Lucas suscite tout de suite énormément d’espoirs. Il réalise un match énorme lors de sa première apparition sur la pelouse de Stamford Bridge, face à Manchester United. Mais la suite est moins brillante. Ses mauvais choix offensifs agacent, et le club réalise finalement une excellente saison tandis qu’il est poussé progressivement vers le banc. Son unique fait de gloire restera un très beau but en coupe UEFA face au Viking Stavanger (Norvège). Le club anglais met un terme au contrat du joueur espagnol le 1er juillet 2003, dans l’indifférence totale, puisque cette date correspond au rachat du club par Roman Abramovitch. De Lucas conteste alors cette résiliation de contrat et se lance dans une longue et vaine procédure afin de récupérer des indemnités de rupture de contrat.
De Lucas reste toujours contractuellement lié au club d’Alavés, descendu entre temps en deuxième division espagnole. « J’ai joué avec Lampard, Terry, Desailly, déclarera-t-il à son départ du club basque en 2007, quatre ans après l’avoir rejoint. Cela a été une grande expérience. Après être parti de Chelsea, tomber en deuxième division pendant trop longtemps a porté préjudice à ma carrière. » En effet, le retour en Espagne est délicat sur le plan sportif puisque le Deportivo Alavés ne passe qu’une saison — ratée — en première division durant cette période. Sur le plan extra-sportif, De Lucas est pris en grippe par les supporters qui le traitent de « mercenaire », et raillent la qualité de ses performances compte tenu de l’importance de son salaire. Il pense trouver une porte de sortie en 2006 : le Celta Vigo souhaite l’engager en compagnie de son compère du milieu de terrain aujourd’hui Parisien, Luis Nenê, mais les complications engendrées par le transfert de ce dernier font finalement avorter son départ en Galice.
De Lucas rebondit au Celta Vigo, en D2
En juin 2007, De Lucas retrouve la première division espagnole avec le Real Murcie. S’il se distingue en marquant face au Real Madrid lors d’un match nul (1-1) arraché de haute lutte (voir la vidéo ci-dessous), le milieu espagnol est l’auteur d’une saison globalement médiocre, et il ne peut empêcher le club de prendre l’ascenseur de la descente.
Après deux années compliquées à Murcie, De Lucas ne parvient pas à relancer une carrière en déclin. Il rebondit cependant à Carthagène à l’été 2009. Promu en D2 espagnole, le club du sud de l’Espagne réalise une saison exceptionnelle et frôle la montée. De Lucas fait des étincelles sur le coté, et marque 12 buts. Son expérience, devant, couplée à celle de Pascal Cygan, derrière, en font des tauliers du vestiaire. Fort de ce nouvel élan, De Lucas refuse la prolongation de contrat qui lui est proposée, et préfère signer au Celta Vigo, en D2 espagnole, qui revient une nouvelle fois vers lui et dont les propositions contractuelles sont bien plus intéressantes.
Son arrivée, en juin 2010, est plutôt bien accueillie par les fans du club galicien. Il séduit par son caractère extraverti et son professionnalisme. Diplômé en radiologie et spécialiste en diététique, De Lucas passe également pour un joueur cultivé. La question de son âge — 32 ans — et de sa motivation est cependant avancée. Il balaie ces interrogations : « Dans le football actuel, les joueurs trentenaires bénéficient désormais d’une excellente préparation physique, à laquelle s’ajoute une expérience émotionnelle indéniable. Le coéquipier plus âgé sait transmettre l’envie au vestiaire. C’est contagieux », assure-t-il.
Ses trois premiers matches joués avec le Celta Vigo cette saison ont imposé De Lucas comme un joueur incontournable de l’effectif. Déjà auteur de plusieurs passes décisives, il a même fêté son premier but pour Vigo la semaine passée.