Jallet ne veut pas balancer de compétition
Titulaire immuable du onze de départ d’Antoine Kombouaré, Christophe Jallet confirme cette saison qu’il est une valeur sûre de l’effectif parisien. Bien qu’il enchaîne les matches, la fatigue ne semble avoir aucune prise sur lui. Mieux, il prône l’accumulation des rencontres :
On récupère toujours mieux après une qualification. C’est le point positif de la soirée. On aurait préféré gagner avant les prolongations, mais bon… ça a permis à nos jeunes de se montrer. […] Je suis convaincu qu’on n’arrivera à quelque chose que si on est en course dans les trois compétitions. Je ne suis pas du tout pour en sacrifier une. Je pense que la dynamique de victoires fait qu’on reste dans le coup. On a vu avec Lille que lorsque l’on abandonne un match ça devient tout de suite plus compliqué : Lille s’est fait éliminer en Ligue Europa, le week-end d’après, il perd à Montpellier et mercredi en coupe, c’est les penalties. Lille a un peu plus de mal en ce moment et c’est peut-être à cause de ça.
La fatigue ? Il faut réussir à la gérer. On est des pros et beaucoup de moyens sont mis à notre disposition pour récupérer au maximum. Après, c’est à nous de nous prendre en charge, nous sommes de grands garçons. On doit savoir quoi faire pour rester au top jusqu’à la fin de la saison.
La polyvalence comme atout
Si Jallet est plus que régulièrement utilisé par Antoine Kombouaré — il a été titularisé à 23 reprises en championnat —, c’est parce qu’il déçoit rarement, mais aussi grâce à sa polyvalence. Tantôt latéral ou milieu droit, tantôt milieu axial, l’ancien Niortais peut également dépanner en défense centrale comme il l’a prouvé mercredi face au Mans.
C’est cette polyvalence qui m’a permis de jouer quand je suis arrivé au club — à l’été 2009 —, je ne cracherai donc jamais là-dessus. Mercredi, quand j’ai su que je jouerai milieu, je l’ai pris avec beaucoup de plaisir. Cela faisait longtemps que ça ne m’était plus arrivé. J’ai essayé de faire au mieux même si les repères ne sont pas les mêmes qu’en tant que latéral. […] C’était vraiment ponctuel. Même si je le fais parfois, je ne pense pas être capable d’évoluer constamment à ce poste-là. C’était vraiment pour dépanner, car le coach avait mis des joueurs au repos.
Peut-être du fait de cette polyvalence, Christophe Jallet apprécie la concurrence qui peut exister au sein d’un groupe. Il estime même que c’est grâce à elle qu’il est devenu ce qu’il est aujourd’hui :
[La concurrence] ne m’a jamais effrayé. Depuis que je suis dans le milieu, je n’ai jamais commencé une saison avec la certitude d’un mec assuré d’avoir sa place, que ce soit à Niort ou même à Lorient. Il y a toujours eu beaucoup de monde devant moi. À Paris aussi. Et je pense que c’est justement l’émulation qui m’a fait progresser. Donc tant mieux s’il y a du monde qui arrive.
Son évolution au PSG
Le joueur revient alors sur son arrivée au Paris Saint-Germain, discrète, et apprécie de ne pas avoir subi la pression inhérente aux joueurs plus renommés. Depuis, il se donne toutes les chances de se maintenir à son niveau actuel, au point d’intéresser le sélectionneur Laurent Blanc :
Ce n’était pas un mal [d’être méconnu]. Pendant que les gens pensaient ici : « C’est quoi cette recrue de merde encore », ça me laissait du temps pour travailler. J’ai ensuite pu montrer qu’il y avait des choses bien qui se faisaient ailleurs qu’à Paris et qu’on a pas besoin de venir d’Arsenal ou Manchester pour être un joueur performant. Je préfère arriver dans ce contexte plutôt que d’être sifflé parce qu’on attend que je prouve des choses immédiatement.
Pourquoi j’intéresse Laurent Blanc ? Je n’en sais rien. Ça doit être le petit coup de cognac que je prends tous les dimanches après-midi après un bon repas. Normal pour quelqu’un originaire de la région [il est né à Cognac en Charente]. Je pense surtout que ce qui fait ma force c’est mon humilité et mon travail. Je sais que je ne suis pas un joueur avec des qualités exceptionnelles. Je dois donc bosser et toujours me donner à 120 %. Je me dis tout le temps : « Ton arrivée au PSG, c’est presque un miracle donc ne gâche pas cette chance-là, bosse ! »
Son avenir
Désormais bien ancré dans le paysage parisien, Christophe Jallet espère bien poursuivre longuement l’aventure avec le PSG même s’il admet que « l’Allemagne, l’Espagne ou l’Angleterre, pour la culture, c’est vraiment quelque chose qui me plairait ».
Les discussions [pour une prolongation] devraient débuter dans pas longtemps. Le club m’a averti qu’il comptait me rencontrer, donc j’attends. […] Ce que je vis actuellement, je ne l’aurais pas vécu ailleurs je pense. Donc je désire vraiment m’inscrire au PSG dans la durée. Je n’ai pas des envies de championnats étrangers. Je pense être dans l’un des meilleurs clubs français et ça, c’est déjà énorme pour moi. Donc, oui, je veux prolonger !
Mais avant de penser à la saison prochaine, un match se profile dès samedi : un délicat déplacement en Bourgogne.
Au match aller, les Auxerrois avaient besoin de points. Et on les avait bien relancés. Cette fois, on va essayer de ne pas le faire. Pour ça, il faudra éviter de se faire piéger en contres, comme ça a été le cas au Parc. On s’était fait avoir comme des bleus alors que leurs contres étaient gros comme des maisons. On essaiera de ne pas recommettre les mêmes erreurs pour rester en course pour le titre.
- Christophe Jallet
- Photo Éric Baledent — PSGMAG.NET