Paris sous le coup d’un match à huis-clos partiel ferme, d’un match à huis-clos total en sursis, de matches semi-clos ou complètement déclos, on ne sait plus… Et pendant ce temps-là, à Marseille… ça va plutôt bien, merci.
Ce dimanche, le président de l’OM, Jean-Claude Dassier était l’invité de Canal Football Club et de son équipe de journalistes irrévérencieux. Enfin irrévérencieux, on dira « parfois ». Parce que là en fait pas trop, vu que bon c’est l’hiver, la trêve de Noël, tout ça…
Du coup, quand Jean-Claude Dassier assène tranquillement les propos les plus grotesques, aucune contestation. Par exemple, il ne peut pas trop évoquer la situation de Montpellier, mais il précise qu’à Marseille en revanche, les supporters ne sont traditionnellement pas violents.
Rassurez-vous, sur le plateau de Canal+, personne ne trouve rien à redire. Le pompier niçois qui avait eu la main arrachée par un pétard lancé par un supporter marseillais complètement non-violent a drôlement dû apprécier. De même, à titre d’exemple, il n’est pas venu à l’esprit d’Hervé Mathoux de critiquer la voix de son vieux maître en rappelant l’épisode des sièges lancés par des Marseillais sur les policiers madrilènes l’an passé. Les images de cet épisode traditionnellement pas violent ont pourtant été diffusées partout. D’ailleurs Santos Mirasierra, qui est une victime de la justice espagnole, n’a agressé un homme portant une écharpe du PSG en gare de Lille que pour prouver qu’en tant que Marseillais, il s’y connait en non-violence. Un saint, d’abord martyrisé, mais qui dès sa libération distribue les pains aux quatre coins de l’Europe pour faire passer un message de paix et d’amour. C’est beau l’OM version Dassier…
En terme de non-violence marseillaise, un regret toutefois : que la journaliste Isabelle Moreau n’ait pas eu le temps de faire son travail et de s’élever contre la calomnie. Comment ? Mais en dénonçant le terrible complot qui visait les supporters non-violents de l’OM ! Aller jusqu’à voler une voiture immatriculée dans les Bouches-du-Rhône pour renverser un supporter du PSG afin de faire croire que c’est un Marseillais qui était coupable de cette agression, quelle honte…
Non, pendant ce temps-là, Dassier expliquait que ses supporters non-violents et respectueux du code de la route, qui déploient dans leur tribune des banderoles se vantant de cette agression en toute impunité, eh bien quand ils craquaient des fumigènes en fait ce n’était pas grave. Partout ailleurs, les supporters qui allument des torches sont assimilés à des hooligans, mais là, à Marseille, non.
Pourquoi ? Aïe. Bonne question ça, « pourquoi ». C’est moins grave à Marseille qu’ailleurs ça c’est sûr, mais pourquoi ?… Heureusement Pierre Ménès, qui éprouve toujours plus de mal à se montrer impertinent quand il a son bonhomme en face, trouve la solution à la place du patron marseillais : oui, au Vélodrome les fumigènes c’est moins grave qu’ailleurs, vu qu’il n’y a pas de toit. Ah… Le soulagement ! Parce qu’une torche qui brûle en développant une chaleur intense, si tu te la prends dans la figure alors qu’il n’y a pas de toit, elle ne te brûlera pas, bien entendu. Elle fait la différence la torche, elle regarde de ses petits yeux rouges en l’air avant de se consumer, pour être sûre de son coup ! Pas de toit, pas de chocolat…
Vive le Canal Football Club, l’émission qui n’a peur de rien, et surtout pas du ridicule. Et maintenant, pour quelque chose de complètement différent, nous allons vous présenter un reportage d’investigation avec un gars qui montre ses photos de vacances prises avec un appareil jetable au Cameroun, et une fausse photocopie de mail bourrée de fautes d’orthographe et signée « Ambroise ». Enfin des révélations !
Chronique d’Arno P-E