Lundi soir, le site du Figaro a publié une interview d’Antoine Kombouaré.
« On peut encore prétendre aux six premières places »
Outre le mercato, l’entraîneur parisien évoque le jeu développé par son équipe, ses attentes et ses objectifs pour la fin de saison.
Le sentiment qui prédomine aujourd’hui ? De la frustration. Je suis déçu et en recherche de solutions. On ne fait pas de mauvais matches. On en fait même de bons. À Bordeaux, on s’est créé plus d’occasions que le champion de France. Mais au final on perd… Depuis le début de saison, sur six défaites, on ne s’est incliné qu’une seule fois avec deux buts d’écart [à Monaco, 2-0]. Prendre une bonne claque, ça remet des fois les pendules à l’heure. Ça remobilise tout le monde. Quand tu t’inclines 1-0, il y a toujours un décalage, car les joueurs se disent : on n’est pas loin, ça va passer, on n’est pas encore en situation d’urgence…
J’aimerais leur faire comprendre [aux joueurs] que, quand tu es à Paris, tu dois élever ton niveau de jeu et ton mental, car tu sais que tous les week-ends tu vas te faire rentrer dedans. Le PSG est toujours considéré comme un grand club. Quand j’entraînais Strasbourg ou Valenciennes, Paris faisait partie, au même titre que Lyon, Bordeaux ou Marseille, des équipes qu’on avait envie de « taper ». Depuis que je suis entraîneur, j’essaye d’inculquer la culture de la gagne. Mais ce n’est pas toujours la chose la plus facile…
Globalement oui [je suis satisfait du jeu produit], car presque tous nos buts ont été inscrits dans des phases de jeu. […] On peut encore prétendre aux cinq, six premières places. Je n’ai aucun doute là-dessus. Plus haut, c’est autre chose. Chercher la première place sera très compliqué. Chercher les places européennes, cela reste dans nos cordes, car les équipes avec qui on lutte sont largement à notre portée.
« La pression médiatique demeure forte »
Six mois après son retour au club au poste d’entraîneur — après y avoir été joueur de 1990 à 1995 puis entraîneur de la réserve entre 1999 et 2003 —, Antoine Kombouaré analyse le fonctionnement du club et notamment son rapport aux médias.
C’est un club qui a besoin de stabilité. Il a été fragilisé car il n’a plus les mêmes moyens qu’il y a quelques années. Il reste fragilisé par l’extérieur. Je ne suis pas parano du tout, mais la pression médiatique demeure forte. C’est un club qui se doit d’être costaud en interne, avec des joueurs solides pour le pérenniser en haut du tableau. […]
À l’époque [où j’étais joueur], on travaillait sans la pression médiatique. Il n’y avait pas l’urgence d’aujourd’hui. Et puis les joueurs gagnaient beaucoup moins d’argent. L’éducation était différente. Mais c’est l’évolution de la société, ce n’est pas propre au football. On pourrit nos enfants aujourd’hui. Quand j’étais jeune, avant de parler aux parents, il fallait lever le doigt. Quand vous êtes en tête à tête avec les mecs, ça se passe très bien, mais après, il y a tout ce qu’il y a autour. Les agents par exemple. Le mercato d’hiver, c’est souvent un désastre. Les joueurs ne sont plus concentrés. À l’époque, quand j’étais sur le banc, je travaillais pour gagner ma place. Maintenant en septembre-octobre, certains joueurs pensent déjà au mercato. C’est le business. C’est comme ça. Il faut en faire abstraction. C’est le plus dur.